LA NATURE DE DIEU
DANS la mesure où le concept humain le plus élevé possible de Dieu est
contenu dans l'idée et l'idéal humains d'une personnalité primordiale et
infinie, il est permis et il pourrait être utile d'étudier certaines
caractéristiques de la nature divine qui constituent le caractère de la
Déité. Le meilleur moyen de comprendre la nature de Dieu est la révélation
du Père telle que Micaël de Nébadon l'a développée dans ses multiples
enseignements et sa magnifique vie humaine dans la chair. L'homme peut
aussi mieux comprendre la nature divine s'il se considère comme un enfant
de Dieu, et s'il lève les yeux vers le Créateur du Paradis comme vers un
vrai Père spirituel.
On peut étudier la nature de Dieu dans une révélation d'idées suprême,
on peut envisager le caractère divin comme un portrait d'idéaux célestes,
mais on trouve la révélation la plus illuminante et la plus
spirituellement édifiante de la nature divine en comprenant la vie
religieuse de Jésus de Nazareth avant et après qu'il eut atteint la pleine
conscience de sa divinité. Si l'on prend pour arrière-plan de la
révélation de Dieu à l'homme la vie incarnée de Micaël, on peut essayer de
formuler en symboles verbaux humains certaines idées et certains idéaux
concernant la nature divine. Cela pourrait contribuer à éclairer davantage
et à unifier le concept humain de la nature et du caractère de la
personnalité du Père Universel.
Dans tous nos efforts pour amplifier et spiritualiser le concept humain
de Dieu, nous sommes extraordinairement handicapés par la capacité limitée
de la pensée humaine. Nous souffrons également d'un sérieux handicap dans
l'exécution de notre mission du fait des limitations du langage et de la
pauvreté des matériaux utilisables pour donner des exemples ou des
comparaisons. Cela nous gêne dans nos efforts pour décrire les valeurs
divines et présenter les significations spirituelles à la pensée finie et
mortelle des hommes. Toutes nos tentatives pour élargir le concept de Dieu
seraient à peu près futiles si la pensée humaine n'était pas habitée dans
son for intérieur par l'Ajusteur effusé par le Père Universel, et si elle
n'était imbue de l'Esprit de Vérité du Fils Créateur. Comptant donc sur la
présence de ces esprits divins dans le coeur de l'homme pour m'aider à
élargir le concept de Dieu j'entreprends allègrement ma tâche et je vais
m'efforcer de dépeindre plus complètement la nature de Dieu à la pensée
humaine.
1. -- L'INFINITÉ DE DIEU
« Touchant l'Infini, nous ne pouvons le découvrir. Les empreintes
divines ne sont pas connues.» « L'entendement de Dieu est infini et sa
grandeur est inscrutable.» La lumière aveuglante de la présence du Père
est telle, que pour ses créatures inférieures il paraît « habiter dans
d'épaisses ténèbres.» Non seulement ses pensées et ses plans sont
impénétrables, mais « il fait d'innombrables choses grandes et
merveilleuses.» « Dieu est grand. Nous ne le comprenons pas, et nous ne
pouvons pas évaluer le nombre de ses années.» «Dieu habitera-t-il vraiment
la terre? Voici, le ciel (l'univers) et le ciel des cieux (l'univers des
univers) ne peuvent le contenir (1).» « Ses jugements sont insondables et ses
moyens indécouvrables.»
(1) 1 Rois VIII-27 ; 2 Chroniques II-6 et VI-18
« Il n'y a qu'un seul Dieu, le Père Infini, qui est aussi un Créateur
fidèle.» « Le divin Créateur est également le Dispensateur Universel, la
source et la destinée des âmes. Il est l'Ame Suprême, la Pensée
Primordiale, et l'Esprit illimité de toute la création.» « Le Grand
Contrôleur ne fait pas d'erreurs. Il resplendit de majesté et de gloire.»
« Le Dieu Créateur est entièrement dépourvu de crainte et d'inimitié,. Il
est immortel, éternel, existant par soi, divin, et bienfaisant.» « Combien
et beau, combien profond et insondable est l'Ancêtre céleste de toutes
choses.» « L'Infini est d'autant plus excellent qu'il se communique aux
hommes. Il est le commencement et la fin, le Père de tout dessein bon et
parfait.» « Avec Dieu, toutes choses sont possible)les. L'éternel Créateur
est la cause des causes.»
Bien que la personnalité éternelle et universelle du Père se manifeste
par une infinité de prodiges, il est inconditionnellement conscient de sa
propre infinité et de son éternité. De même, il connaît pleinement sa
perfection et son pouvoir. En dehors de ses divins coordonnés, il est le
seul être dans l'univers qui sache s'évaluer lui-même de façon parfaite,
appropriée, et complète.
Le Père fait constamment et infailliblement face aux besoins résultant
des variations qui sont exigées de lui à mesure que des changements
s'effectuent de temps à autre dans diverses sections de son maître-univers.
Le grand Dieu se connaît et se comprend. Il est infiniment conscient de
tous ses attributs primordiaux de perfection. Dieu n'est ni un accident
cosmique ni un expérimentateur d'univers. Les Souverains des Univers
peuvent s'engager dans des aventures. Les Pères des Constellations peuvent
faire des expériences. Les chefs des systèmes de mondes peuvent
s'entraîner. Mais le Père Universel voit la fin depuis le commencement.
Son plan divin et son dessein éternel embrassent et comprennent
effectivement toutes les expériences et aventures de tous ses subordonnés
dans tous les mondes, systèmes, et constellations de tous les univers de
ses vastes domaines.
Rien n'est nouveau pour Dieu, et nul événement cosmique n'arrive par
surprise. Dieu habite le cercle de l'éternité. Ses jours n'ont ni
commencement ni fin. Pour Dieu, il n'y a ni passé, ni présent, ni futur.
La totalité du temps est présente à tout instant. Il est le grand et seul
JE SUIS.
Le Père Universel est infini dans tous ses attributs, d'une manière
absolue et inconditionnelle. Ce fait en lui-même le coupe de toute
communication personnelle directe avec des êtres matériels finis et
d'autres intelligences inférieures créées.
Les contacts et les communications avec les multiples créatures
nécessitent donc des dispositifs qui ont été classés en trois catégories.
Premièrement, la personnalité des Fils Paradisiaques de Dieu. Bien que
parfaits en divinité, ils participent souvent à la chair et au sang mêmes
des races planétaires, devenant l'un de vous et un avec vous. C'est ainsi
que Dieu devient pour ainsi dire homme, comme cela est arrivé dans
l'effusion de Micaël, qui fut appelé alternativement Fils de Dieu et Fils
de l'Homme.
Deuxièmement, il y a les personnalités de l'Esprit Infini, les divers
ordres d'armées séraphiques et d'autres intelligences célestes qui
approchent les êtres matériels d'humble origine, les secourent, et les
servent de tant de manières.
Troisièmement, il y a les Moniteurs impersonnels de Mystère, les
Ajusteurs de Pensée, le don réel du grand Dieu lui-même, envoyés pour
habiter des humains comme ceux d'Urantia, et cela sans avertissement ni
explication. Depuis les altitudes de gloire, ils descendent en profusion
intarissable pour honorer et habiter l'humble pensée des mortels qui
possèdent en fait ou en potentiel la capacité d'être conscients de Dieu.
De cette manière et de beaucoup d'autres, par des moyens qui vos sont
inconnus et dépassent entièrement la compréhension finie, le Père du
Paradis rabaisse volontairement son infinité avec amour, la modifie, la
dilue, et l'atténue en vue de pouvoir se rapprocher de la pensée finie de
ses enfants créés. Ainsi, par d'une série de répartitions de personnalités
de moins en moins absolues, le Père Infini peut jouir d'un contact étroit
avec les diverses intelligences des nombreux royaumes de son vaste
univers.
Tout ceci, il l'a fait, il le fait, et il continuera indéfiniment à le
faire, sans porter le moins du monde atteinte au fait et à la réalité de
son infinité, de son éternité, et de sa primauté. Toutes ces choses sont
absolument vraies malgré la difficulté de les comprendre, malgré le
mystère où elles sont ensevelies, et malgré l'impossibilité pour des
créatures semblables aux habitants d'Urantia de les saisir pleinement.
Le Père Premier est infini dans ses plans et éternel dans ses desseins.
Il y a donc impossibilité inhérente chez tout être fini de jamais saisir
ou comprendre dans leur plénitude les plans et desseins divins. L'homme
mortel ne peut entrevoir les buts du Père que çà et là, de temps à autre,
à mesure qu'ils sont révélés en rapport avec l'exécution du plan
d'ascension des créatures sur ses niveaux successifs de progression dans
l'univers. Bien que l'homme ne puisse-faire le tour de ce que signifie
l'infinité, il est tout à fait certain que le Père Infini comprend
pleinement et enveloppe d'amour la nature finie de tous ses enfants dans
tous les univers.
Le Père partage la divinité et l'éternité avec un grand nombre d'êtres
supérieurs du Paradis, mais nous nous demandons s'il partage pleinement
l'infinité, et la primauté universelle qu'elle comporte, avec d'autres que
ses associés coordonnés de la Trinité du Paradis. L'infinité de la
personnalité doit nécessairement englober tout caractère fini de la
personnalité; d'où la vérité --d'une vérité littérale -- de l'enseignement
proclamant « qu'en Lui nous vivons, nous nous mouvons, et nous avons notre
existence.» Le fragment de pure Déité du Père Universel qui habite l'homme
mortel est d'une partie de l'infinité de la Source-Centre Première, le
Père des Pères.
2. -- PERFECTION ÉTERNELLE DU PÈRE
Même vos anciens prophètes comprenaient l'éternelle nature circulaire,
sans commencement ni fin, du Père Universel. Dieu est littéralement et
éternellement présent dans son univers des univers. Il habite le moment
présent avec toute sa majesté absolue et son éternelle grandeur. « Le Père
a la vie en lui-même, et cette vie est la vie éternelle.» Tout au long de
l'éternité des âges, ce fut le Père « qui donne la vie à tous.» Il y a
perfection infinie dans l'intégrité divine. « Je suis le Seigneur, je ne
change pas.» Notre connaissance de l'univers des univers révèle non
seulement qu'il est le Père des lumières, mais aussi que dans sa conduite
des affaires interplanétaires « il n'y a ni variation ni ombre de
changement.» « Il proclame la fin depuis le commencement.» Il dit: « Mon
avis subsistera. J'accomplirai tout ce qui me plaît selon le dessein
éternel que j'ai établi dans mon Fils. (1) » Ainsi, les plans et desseins de la Source-Centre Première sont comme elle-même éternels, parfaits, et
invariants pour toujours.
Il y a plénitude finale et parfaite dans les commandements du Père.
«Tout ce que Dieu fait subsistera toujours. Rien ne peut y être ajouté et
rien ne peut en être retranché.» Le Père Universel ne revient pas sur ses
desseins originels de sagesse et de perfection. Ses plans sont fermes, ses
avis sont immuables, en même temps que ses actes sont divins et
infaillibles. « Mille ans à sa vue sont comme le jour d'hier quand il est
passé et comme d'une veille dans la nuit. (2) » La perfection de la divinité et
la grandeur de l'éternité sont pour toujours impossibles à saisir
pleinement par la pensée circonscrite des mortels.
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(1) Éphésiens III-11 |
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(2) Psaume XC-4 |
Les réactions d'un Dieu immuable dans l'exécution de son dessein
éternel peuvent paraître varier selon le comportement changeant et les
pensées mouvantes des intelligences qu'il a créées. Autrement dit, ces
réactions peuvent varier en apparence et superficiellement. Mais sous la
surface et au-dessous de toute manifestation extérieure, le dessein
invariant, le plan perpétuel de l'éternel Dieu, reste toujours présent.
Dans les univers extérieurs, il faut bien que la perfection soit un
terme relatif, mais dans l'univers central et spécialement au Paradis, la
perfection est indivise. Dans certaines phases, elle est même absolue. Les
manifestations de la Trinité varient le spectacle de la perfection divine,
mais sans atténuer cette perfection.
La perfection primordiale de Dieu ne consiste pas en d'une justice
présumée, mais plutôt en la perfection inhérente à la bonté de sa nature
divine. Dieu est final, complet et parfait. Rien ne manque à la beauté et
à la perfection de son caractère droit. Tout l'agencement des existences
vivantes sur les mondes de l'espace est axé sur le dessein divin d'élever
les créatures douées de volonté jusqu'à une haute destinée, celle de
partager par expérience la perfection du Paradis du Père. Dieu n'est ni
centré sur soi ni contents en soi. Il ne cesse jamais de s'effuser sur
toutes les créatures conscientes d'elles-mêmes dans le vaste univers des
univers.
Dieu est éternellement et infiniment parfait. Il ne peut connaître
l'imperfection sous forme d'expérience propre, mais il partage la
conscience expérimentale de toutes les imperfections chez toutes les
créatures qui luttent dans les univers évolutionnaires de tous les Fils
Créateurs du Paradis. Le contact personnel et libérateur du Dieu de
perfection domine le coeur et imbrique dans son circuit la nature de tous
les mortels qui se sont élevés jusqu'au niveau universel de discernement
moral. De cette manière, aussi bien que par les contacts de sa présence
divine, le Père Universel participe effectivement aux expériences que tous
les êtres moraux de l'univers font avec l'immaturité et l'imperfection au
long de leur carrière évolutionnaire.
Les limitations humaines, le mal potentiel, ne font pas partie de la
nature divine. Mais l'expérience mortelle avec le mal et toutes les
relations humaines avec lui font certainement partie chez Dieu d'une
conception de soi toujours plus poussée quant à son union avec les enfants
du temps les êtres doués de responsabilité morale qui ont été créés ou
développés par chacun des Fils Créateurs sortant du Paradis.
3. -- JUSTICE ET DROITURE
Dieu est droit, et par conséquent il est juste. « Le Seigneur est droit
dans toutes ses voies.» « Je n'ai pas fait sans cause tout ce que j'ai
fait, dit le Seigneur.» « Les jugements du Seigneur sont entièrement vrais
et droits.» La justice du Père Universel ne peut être influencée par les
actes et les accomplissements de ses créatures, « car il n'y a pas
d'iniquité chez le Seigneur notre Dieu, ni acception de personnes, ni
acceptation de cadeaux.»
Combien il est futile et puéril d'en appeler à un tel Dieu pour qu'il
modifie ses décrets immuables en vue de nous éviter les justes
conséquences opératoires de ses sages lois naturelles et de ses justes
commandements spirituels. « Ne vous y trompez pas. On ne se moque pas de
Dieu, car ce qu'un homme sème, cela aussi il le récoltera. (1) » Même lorsque
cette justice fait récolter la moisson des mauvaises actions, elle est
véritable, mais elle est toujours tempérée de miséricorde. La sagesse
infinie est l'arbitre éternel qui détermine les proportions de justice et
de miséricorde qui seront appliquées dans des circonstances données. La
plus grande punition (qui est en réalité d'une conséquence inévitable)
pour les infractions à la loi et d'une rébellion délibérée contre le
gouvernement de Dieu est la perte d'existence en tant que sujet individuel
de ce gouvernement. Le résultat final du péché délibéré est
l'annihilation. En dernière analyses les individus qui se sont identifiés
au péché se sont détruits eux-mêmes en devenant tout à fait irréels pour
avoir embrassé l'iniquité. Toutefois, la disparition effective de ces
créatures est toujours retardée jusqu'à ce que l'ordre de justice établi
et courant dans l'univers intéressé ait été pleinement observé.
La cessation d'existence est habituellement décrétée lors du jugement
du royaume ou des royaumes, qui a lieu à une époque de dispensation. Sur
un monde comme Urantia, elle a lieu à la fin d'une dispensation
planétaire. A de tels moments, la cessation d'existence peut être décrétée
par l'action coordonnée de tous les tribunaux de juridiction allant du
conseil planétaire, en passant par les cours du Fils Créateur, jusqu'aux
tribunaux de jugement des Anciens des Jours. Le commandement de
dissolution part des cours supérieures du superunivers à la suite d'une
confirmation ininterrompue de l'accusation provenant de la sphère de
résidence du délinquant. Alors, quand la sentence d'extinction a été
confirmée en haut lieu, l'exécution a lieu par un acte direct des juges
qui résident au siège du superunivers et qui opèrent de là.
Lorsque cette sentence est définitivement confirmée, l'être identifié
au péché devient instantanément comme s'il n'avait pas existé. Un tel sort
ne comporte pas de résurrection, il est perpétuel et éternel. Les facteurs
énergétiques vivants de l'identité se dissolvent, par les transformations
du temps et les métamorphoses de l'espace, dans les potentiels cosmiques
d'où ils avaient jadis émergé. La personnalité de l'être inique se trouve
privée d'un véhicule vital continu parce que cette créature a manqué de
faire les choix et de prendre les décisions finales qui lui auraient
assuré la vie éternelle. Quand la pensée associée s'est continuellement
adonnée au péché au point d'en arriver à d'une identification complète de
soi avec l'iniquité, alors, après cessation de la vie et dissolution
cosmique, cette personnalité isolée est absorbée dans la super-âme de la
création et devient d'une fraction de l'expérience évolutionnaire de
l'Etre Suprême. Jamais plus elle n'apparaît comme d'une personnalité. Son
identité devient comme si elle n'avait jamais été. S'il s'agit d'une
personnalité habitée par un Ajusteur, les valeurs spirituelles
d'expérience survivent dans la réalité continue de l'Ajusteur.
Lors de toute contestation dans l'univers entre des niveaux effectifs
de réalité, la personnalité du niveau supérieur finit par triompher de
celle du niveau inférieur. Ce résultat inévitable des controverses
d'univers est inhérent au fait que la divinité de qualité égale le degré
de réalité ou d'actualité de toute créature douée de volonté. Le mal non
dilué, l'erreur complète, le péché volontaire, et l'iniquité sans mélange
conduisent de manière inhérente et automatique au suicide. De telles
irréalités cosmiques ne peuvent survivre dans l'univers qu'en raison d'une
miséricordieuse tolérance provisoire, en attendant que les mécanismes des
tribunaux universels de jugement en droiture aient opéré en fixant ce qui
est juste et en découvrant ce qui est équitable.
Le rôle des Fils Créateurs dans les univers locaux consiste à créer et
à spiritualiser. Ces Fils se consacrent à exécuter effectivement le plan
paradisiaque d'ascension progressive des mortels, à réhabiliter les
rebelles et les penseurs à idées fausses. Mais lorsque tous ces efforts
affectueux ont été définitivement rejetés, le décret final de dissolution
est exécuté par des forces agissant sous la juridiction des Anciens des
Jours.
4. -- LA MISÉRICORDE DIVINE
La miséricorde est simplement la justice, tempérée par la sagesse issue
d'une parfaite connaissance. Elle reconnaît pleinement les faiblesses
naturelles et les handicaps résultant de l'ambiance où vivent les
créatures finies. « Notre Dieu est plein de compassion, faisant grâce,
lent à la colère, et prodigue de miséricorde.» C'est pourquoi « quiconque
fera appel au Seigneur sera sauvé, car il pardonnera abondamment.» « La
miséricorde du Seigneur va d'éternité en éternité.» Oui, « sa miséricorde
subsistes à toujours.» « Je suis le Seigneur qui pratique la bonté, le
jugement, et la droiture sur terre, car en ces choses je prends plaisir.»
« Je n'afflige pas spontanément et ne chagrine pas les enfants des hommes
», car je suis « le Père des miséricordes et le Dieu de toute
consolation.»
Dieu est spontanément bienveillant, compatissant par nature, et
perpétuellement miséricordieux. Il n'est jamais nécessaire de faire appel
à d'une influence pour obtenir sa bonté. Le besoin des créatures est
entièrement suffisant pour donner libre cours à sa tendre miséricorde et à
sa grâce salvatrice. Puisque Dieu sait tout ce qui concerne ses enfants,
il lui est facile de pardonner. Mieux un homme comprend ses prochains,
plus il lui est facile de leur pardonner, et même de les aimer.
Seul le discernement d'une sagesse infinie permet à un Dieu de droiture
de procurer en même temps la justice et la miséricorde dans n'importe
quelle situation de l'univers. Le Père céleste n'est jamais déchiré par
des conflits de comportement envers les enfants de son univers. Dieu n'est
jamais victime d'antagonismes dans sa manière de voir. L'omniscience de
Dieu dirige infailliblement son libre arbitre dans le choix de sa conduite
dans l'univers pour satisfaire parfaitement, simultanément, et également
les exigences de tous ses divins attributs et les qualités infinies de son
éternelle nature.
La miséricorde est la progéniture naturelle et inévitable de la bonté
et de l'amour. Il serait impossible à la bonne nature d'un Père aimant de
refuser son sage ministère de miséricorde à un groupe quelconque de ses
enfants dans l'univers. L'éternelle justice et la divine miséricorde
réunies constituent ce qu'on appellerait l'équité dans l'expérience
humaine.
La miséricorde divine représente d'une technique d'équité pour ajuster
les niveaux de perfection et d'imperfection de l'univers. La miséricorde
est la justice de la Suprématies adaptée aux situations évoluantes du
monde fini, la droiture de l'éternité modifiée pour faire face aux
intérêts supérieurs et au bonheur universel des enfants du temps. La
miséricorde n'est pas d'une violation de la justice, mais plutôt d'une
interprétation compréhensive des exigences de la justice suprême
lorsqu'elle est appliquée en équité aux êtres spirituels subordonnés et
aux créatures matérielles de l'univers évolutionnaire. La miséricorde est
la justice de la Trinité du Paradis, appliquée avec sagesse et amour aux
multiples intelligences créées dans l'espace-temps, telle que cette
justice est formulée par la sagesse divine, et déterminée par la pensée
omnisciente et le libre arbitre souverain du Père Universel et de ses
Créateurs associés.
5. -- L'AMOUR DE DIEU
« Dieu est amour.» Son unique comportement personnel vis-à-vis des
affaires de l'univers est donc toujours d'une réaction d'affection divine.
Le Père nous aime suffisamment pour nous conférer sa vie. « Il fait lever
son soleil sur les méchants et les bons, et envoie sa pluie sur les justes
et les injustes.»
Il est faux de croire que Dieu soit amené à aimer ses enfants à cause
des sacrifices de ses Fils ou de l'intercession de ses créatures
subordonnées, «car le Père lui-même vous aime.» C'est par suite de cette
affection paternelle que Dieu envoie les merveilleux Ajusteurs habiter la
pensée des hommes. L'amour de Dieu est universel. « Quiconque le veut peut
venir.» Il voudrait « voir tous les hommes sauvés par la connaissance de
la vérité.» « Il ne désire pas qu'aucun d'eux périsse.»
Les Créateurs représentent la toute première tentative pour sauver
l'homme des résultats désastreux de ses folles transgressions des lois
divines. Par nature, l'amour de Dieu est d'une affection paternelle. Donc
parfois « il nous châtie pour notre propre profit, afin que nous puissions
participer à sa sainteté.» Même au cours de vos cuisantes épreuves,
rappelez-vous que « dans toutes nos afflictions il est affligé avec nous.»
Dieu est divinement bienveillant pour les pécheurs. Lorsque des
rebelles reviennent à la droiture, ils sont reçus avec miséricorde, « car
notre Dieu pardonnera abondamment.» « Je suis celui qui efface votre
transgression par égard pour moi-même, et je ne me rappellerai pas vos
péchés.» « Voyez quel genre d'amour le Père nous a accordé pour que nous
soyons appelés les fils de Dieu.»
Après tout, la plus grande preuve de la bonté de Dieu et la raison
suprême pour l'aimer est le don du Père qui habite en nous -- l'Ajusteur
qui attend si patiemment l'heure où lui et vous ne ferez qu'un pour
l'éternité. Bien que vous ne puissiez trouver Dieu par d'une enquête, si
vous voulez vous soumettre aux directives de l'esprit intérieur, vous
serez infailliblement guidés pas à pas, vie 'après vie, à travers les
univers et les âges successifs, jusqu'à ce que vous finissiez par vous
trouver en présence de la personnalité paradisiaque du Père Universel.
Combien vous êtes peu raisonnables de ne pas adorer Dieu parce que les
limitations de la nature humaine et les handicaps de votre création
matérielle vous empêchent de le voir. Entre vous et Dieu, il y a une
prodigieuse distance d'espace physique à franchir. Il existe également un
grand abîme de différences spirituelles qu'il faut combler. Mais
nonobstant tout ce qui vous sépare physiquement et spirituellement de la
présence personnelle de Dieu au Paradis, arrêtez-vous et méditez le fait
solennel que Dieu vit en vous. A sa propre manière, il a déjà jeté un pont
sur le gouffre. Il a envoyé quelque chose de lui, son esprit, pour vivre
en vous et peiner avec vous pendant que vous poursuivez votre carrière
éternelle dans l'univers.
Je trouve agréable et plaisant de rendre un culte à quelqu'un de si
grand qui se dévoue en même temps si affectueusement à l'éducation
élévatrice de ses créatures inférieures. J'aime tout naturellement
quelqu'un de si puissant pour créer et contrôler sa création, et qui
cependant manifeste d'une bonté si parfaite et d'une telle fidélité dans
sa constante et bienveillante protection. Je crois que j'aimerais Dieu
tout autant s'il était moins grand et moins puissant, pourvu qu'il reste
aussi bon et aussi miséricordieux. Nous aimons tous Dieu, plus pour sa
nature que par égard pour ses stupéfiants attributs.
Lorsque j'observe les Fils Créateurs et leurs administrateurs
subordonnés luttant si vaillamment contre les multiples difficultés de
temps inhérentes à l'évolution des univers de l'espace, je découvre que je
porte à ces chefs secondaires des univers d'une grande et profonde
affection. Après tout, je crois que nous tous, y compris les mortels des
royaumes, nous aimons le Père Universel et toutes les autres créatures
divines et humaines parce que nous nous rendons compte que ces
personnalités nous aiment vraiment. L'expérience d'aimer est dans d'une
grande mesure une réponse directe à l'expérience d'être aimé. Sachant que
Dieu m'aime, je devrais continuer à l'aimer suprêmement, même s'il était
dépouillé de ses attributs d'être suprême, ultime, et absolu.
L'amour du Père nous suit maintenant et tout au long du cercle sans fin
des âges éternels. Lorsque vous méditez sur la nature aimante de Dieu, il
n'y a que d'une seule réaction personnelle raisonnable et naturelle: vous
aimerez votre Auteur de plus en plus. Vous rendrez à Dieu d'une affection
analogue à celle qu'un enfant donne à un parent terrestre. En effet, de
même qu'un père, un père réel, un vrai père, aime ses enfants, de même le
Père Universel aime les fils et filles qu'il a créés, et cherche
perpétuellement leur bonheur.
Mais l'amour de Dieu est une affection parentale intelligente et
prévoyante. L'amour divin fonctionne en association unifiée avec la
sagesse divine et, avec toutes les autres caractéristiques de la nature
parfaite du Père Universel. Dieu est amour, mais l'amour n'est pas Dieu.
C'est dans l'attribution des Ajusteurs de Pensée qu'on observe la plus
grande manifestation de l'amour divin pour les êtres mortels. Mais c'est
dans la vie d'effusion de son fils Micaël, dans la vie spirituelle idéale
qu'il a vécue sur terre, que vous verrez la pus grande révélation de
l'amour du Père. C'est l'Ajusteur intérieur qui individualise l'amour de
Dieu pour chaque âme humaine.
Lorsque je dépeins l'affection divine du Père céleste pour ses enfants
dans l'univers, je suis obligé d'employer le symbole verbal humain
d'amour, et par moments cela me fait presque souffrir. Le terme implique
sans doute la plus haute conception des hommes pour les relations humaines
de respect et de dévotion, mais il désigne trop souvent une partie
franchement ignoble des relations humaine. Il est absolument impropre de
désigner ces rapports sous le même vocable employé pour indiquer
l'incomparable affection du Dieu vivant pour ses créatures de l'univers.
Il est bien malheureux que je ne puisse me servir d'un terme exclusif et
céleste qui communiquerait à la pensé des hommes la véritable nature et la
signification exquisement belle de l'affection divine du Père du Paradis.
Quand les hommes perdent de vue l'amour d'un Dieu personnel, le royaume
de Dieu devient simplement le royaume du bien. Malgré l'unité infinie de
la nature divine, l'amour reste la caractéristique dominante de tous les
rapports personnels de Dieu avec ses créatures.
6. -- LA BONTÉ DE DIEU
Nous pouvons voir la beauté divine dans l'univers physique, nous
pouvons discerner la vérité éternelle dans le monde intellectuel, mais la
bonté de Dieu ne se découvre que dans le monde spirituel de l'expérience
religieuse personnelle. La religion, dans sa véritable essence, est une
foi faite de confiance dans la bonté de Dieu. En philosophie, Dieu
pourrait être grand et absolu, et même d'une manière ou d'une autre
intelligent et personnel. Mais en religion il faut aussi que Dieu soit
moral; il doit être bon. L'homme peut craindre un grand Dieu, mais il n'a
confiance qu'en un Dieu bon, et n'aime que lui. Cette bonté fait partie de
la personnalité de Dieu, et sa pleine révélation n'apparaît que dans
l'expérience religieuse personnelle des fils croyants de Dieu.
La religion implique que le monde supérieur de nature spirituelle a
connaissance des besoins fondamentaux du monde humain et y répond. La
religion évolutionnaire peut devenir éthique, mais seule la religion
révélée devient vraiment et spirituellement morale. L'ancien concept que
Dieu est une Déité dominée par une moralité royale fut rehaussé par Jésus
jusqu'au niveau affectueusement touchant de la moralité familiale intime
dans les relations entre parents et enfants. Il n'y en a pas de plus
tendre ni de plus belle dans L'expérience humaine.
« La richesse de la bonté de Dieu conduit l'homme égaré vers la
repentance. « Tout don utile, tout don parfait, proviennent du Père des
Lumières.» Dieu est bon, il est l'éternel refuge de l'âme des hommes.» «
Le Seigneur Dieu est miséricordieux et gracieux.» « Il supporte
patiemment, et il abonde en bonté et en vérité.» « Goûtez et constatez que
le Seigneur est bon! Béni soit l'homme qui se fie à lui.» « Le Seigneur
est gracieux et plein de compassion. Il est le Dieu du salut.» Il guérit
les coeurs brisés et bande les plaies de l'âme. Il est le tout-puissant
bienfaiteur de l'homme.»
Le concept de Dieu en tant que roi-juge a développé un standard moral
élevé et créé un peuple respectueux de sa loi en tant que groupe.
Pourtant, les croyants individuels sont restés dans une triste position
d'insécurité en ce qui concerne le statut de Dieu dans le temps de
l'éternité. Les derniers prophètes hébreux proclamèrent que Dieu était un
Père pour Israël. Jésus révéla Dieu comme Père de chaque être humain. Le
concept mortel tout entier de Dieu est éclairé de façon transcendante par
la vie de Jésus. Le désintéressement est inhérent à l'amour des parents.
Dieu n'aime pas comme un père, mais en tant que père. Il est le Père
paradisiaque de chaque personnalité de l'univers.
La droiture implique que Dieu est la source de la loi morale de
l'univers. La vérité fait ressortir Dieu comme un révélateur, comme un
maître. Mais l'amour donne l'affection et la souhaite ardemment; il
recherche d'une communion compréhensive comme il en existe entre parents
et enfants. Il se peut que la droiture soit la pensée divine, mais l'amour
est le comportement d'un père. Certains ont supposé à tort que la droiture
de Dieu était inconciliable avec l'amour désintéressé du Père céleste.
Cela présupposait l'absence d'unité dans la nature de la Déité, et
conduisait directement à élaborer la doctrine du rachat, qui est à la fois
un outrage à l'unité et au libre arbitre de Dieu.
Le Père céleste plein d'affection, dont l'esprit habite ses enfants sur
terre, n'est pas d'une personnalité divisée -- l'une de justice et l'autre
de miséricorde. Il n'y a pas davantage besoin d'un médiateur pour obtenir
la faveur ou le pardon du Père. La droiture divine n'est pas dominée par
une stricte justice distributive. Dieu en tant que père transcende Dieu en
tant que juge.
Dieu n'est jamais courroucé, vindicatif, ni irrité. Il est vrai que la
sagesse refrène souvent son amour, et qu'alors la justice conditionne son
rejet de la miséricorde. Son amour de la droiture se manifeste
nécessairement par d'une détestation égale du péché. Le Père n'est pas
d'une personnalité inconsistante. La Trinité du Paradis comporte d'une
unité absolue, malgré les identités éternelles des coordonnés de Dieu.
Dieu aime les pécheurs et déteste le péché. Cette affirmation est vraie
philosophiquement, mais Dieu est d'une personnalité transcendante, et les
personnes ne peuvent aimer et haïr que d'autres personnes. Le péché n'est
pas d'une personne. Dieu aime le pécheur parce que le pécheur est d'une
personne réelle (potentiellement éternelle), mais Dieu ne dramatise pas
personnellement le péché, car le péché n'est pas d'une réalité
spirituelle. C'est donc seulement la justice de Dieu qui prend
connaissance de l'existence du péché. L'amour de Dieu sauve le pécheur. La
justice de Dieu détruit le péché. Ce comportement de la nature divine
changerait en apparence si le pécheur finissait par s'identifier
totalement avec le péché. On sait que le même penseur humain peut
également s'identifier totalement avec l'Ajusteur spirituel qui l'habite.
Un mortel identifié au péché deviendrait complètement anti-spirituel dans
sa nature, donc personnellement irréel, et subirait l'extinction finale de
son être. Dans un univers réel, en progression et en croissance
spirituelle, l'irréalité de la nature d'une créature et même son
inachèvement ne peuvent subsister indéfiniment.
Face au monde des personnalités, on découvre que Dieu est une personne,
aimante. Face au monde spirituel, il est amour personnel. Dans
l'expérience religieuse, il est les deux. L'amour identifie la volonté
volitive de Dieu. La bonté de Dieu repose au fond du libre arbitre divin
--
la tendance universelle à aimer, à montrer de la miséricorde, à témoigner
de la patience, et à offrir le pardon.
7. -- VÉRITÉ ET BEAUTÉ DIVINES
Toute connaissance et toute compréhension par des créatures sont
relatives. Toute information, tous renseignements, même glanés à des
sources élevées, ne sont que relativement complets, localement exacts, et
personnellement vrais.
Les faits physiques sont assez uniformes, mais la vérité est un facteur
vivant et flexible dans la philosophie de l'univers. Les personnes qui
évoluent ne sont que partiellement sages et relativement véridiques. Elles
ne peuvent avoir de certitudes que dans les limites de leur expérience
personnelle. Telle chose qui peut sembler entièrement vraie en un lieu
peut n'être que relativement vraie dans un autre segment de la création.
La vérité divine, la vérité finale, est uniforme et universelle, mais
l'histoire des créatures spirituelles, telle qu'elle est racontée par de
nombreuses individualités provenant de sphères diverses, peut quelquefois
varier dans les détails. Cela est du à cette relativité dans la plénitude
de leurs connaissances et de leur expérience personnelle, ainsi qu'à la
longueur et à l'étendue de cette expérience. Au contraire,les lois et
décrets, les pensées et attitudes de la Grande Source-Centre Première sont
éternellement, infiniment, et absolument vrais. En même temps, leur
application et leur adaptation à tout univers, système, monde, et
intelligence créée, s'accordent avec les plans et la technique des Fils
créateurs tels qu'ils opèrent dans leurs univers respectifs. Elles
s'harmonisent également avec les plans locaux et les procédés de l'Esprit
Infini et de toutes les autres personnalités célestes associées.
La fausse science du matérialisme condamnerait les mortels à devenir
des proscrits dans l'univers. Elle représente une connaissance partielle
potentiellement mauvaise, composée à la fois de bien et de mal. La vérité
est belle parce qu'elle est à la fois complète et symétrique. Quand
l'homme recherche la vérité, il poursuit quelque chose de divinement réel.
Les philosophes commettent leur erreur la plus grave lorsqu'ils
s'égarent dans les sophismes de l'abstraction, dans la pratique de centrer
l'attention sur un aspect de la réalité, puis d'affirmer que cet aspect
isolé constitue la vérité totale. Un sage philosophe recherchera toujours
le projet constructif qui se trouve à l'arrière-plan et qui préexiste à
tous les phénomènes de l'univers. La pensée du créateur précède
invariablement l'action créative.
La conscience mentale de soi permet de découvrir la beauté de la vérité
et sa qualité spirituelle, non seulement par l'uniformité philosophique de
ses concepts, mais plus certainement et plus surement par la réponse
infaillible de l'Esprit de Vérité toujours présent. Le bonheur résulte de
la récognition de la vérité, parce qu'on peut le vivre jusqu'au bout. La
déception et la tristesse accompagnent l'erreur parce qu'elle n'est pas
d'une réalité et ne peut donc être réalisée en expérience. C'est par sa
saveur spirituelle que l'on reconnaît le mieux la vérité.
L'unification, la divine cohérence, fait l'objet d'une recherche
éternelle. Le vaste univers physique trouve sa cohésion dans l'Ile du
Paradis. L'univers mental s'unifie chez le Dieu de la pensée, l'Acteur
Conjoint. L'univers spirituel est cohérent dans la personnalité du Fils
Eternel. Mais les mortels isolés de l'espace-temps se coordonnent en Dieu
le Père par suite de la relation directe entre l'Ajusteur de Pensée
intérieur et le Dieu Universel. L'Ajusteur de l'homme est un fragment de
Dieu et recherche perpétuellement l'unification divine. Il est d'une
partie intégrante de la Déité paradisiaque de la Source-Centre Première.
Discerner la beauté suprême, c'est découvrir et intégrer la réalité.
Discerner la bonté divine dans la vérité éternelle, c'est la beauté
ultime. Même le charme de l'art huitain réside dans l'harmonie de son
unité.
La grande faute de la religion hébraïque fut de ne pas réussir à
associer la bonté de Dieu avec les vérités effectives de la science et la
beauté attrayante de l'art. Tandis que la civilisation progressait, la
religion poursuivait sa voie malavisée consistant à mettre un accent
excessif sur la bonté de Dieu en excluant relativement la vérité et en
négligeant la beauté. Alors certains types d'hommes tendirent à se
détourner de plus en plus du concept abstrait et dissocié de la bonté
isolée. La religion moderne insiste trop sur une morale isolée qui ne
réussit pas à retenir la dévotion et la loyauté de beaucoup d'hommes du
XXième siècle. Elle se réhabiliterait si, en plus de ses commandements
moraux, elle donnait d'une considération égale aux vérités de la science,
de la philosophie, et de l'expérience spirituelle, aux beautés de la
création physique, au charme de l'art intellectuel, et à la grandeur des
caractères sincèrement formés.
Le défi religieux de l'âge présent est lancé aux hommes et aux femmes
spirituellement perspicaces, prévoyants, et tournés vers l'avenir, qui
oseront construire une nouvelle philosophie attrayante. Celle-ci doit
consister à vivre, en les amplifiant et en les intégrant avec charme, les
concepts modernes de vérité cosmique, de beauté dans l'univers, et de
bonté divine. Une telle vision nouvelle et droite de la moralité attirera
tout ce qui est bon dans la pensée des hommes et jettera un défi à ce
qu'il y a de meilleur dans leur âme. Vérité, beauté, et bonté sont des
réalités divines, et à mesure que l'homme monte la gamme de la vie
spirituelle, ces qualités suprêmes de l'Eternel se coordonnent et
s'unifient de plus en plus en Dieu, qui est amour.
Toute vérité -- matérielle, philosophique, ou spirituelle -- est à la
fois belle et bonne. Toute beauté réelle -- art matériel ou harmonie
spirituelle -- est à la fois vraie et bonne. Toute bonté sincère -- qu'il
s'agisse de moralité personnelle, d'équité sociale, ou de ministère divin,
-- est également vraie et belle. Santé physique santé mentale, et bonheur
sont des intégrations de vérité, de beauté, et de bonté, fondues dans
l'expérience humaine. Ces niveaux de vie efficace s'atteignent en unifiant
les systèmes d'énergie, les systèmes d'idées, et les systèmes d'esprit.
La vérité, est cohérente, la beauté est attrayante, la bonté est
stabilisante. Quand ces trois valeurs de la réalité sont coordonnées dans
l'expérience personnelle, il en résulte une haute qualité d'amour
conditionné par la vérité et par le loyalisme. Le véritable but de toute
éducation dans l'univers est de mieux coordonner les enfants isolés des
mondes avec les plus grandes réalités de leur expérience croissante. La
réalité, est finie au niveau humain, elle est infinie et éternelle aux
niveaux supérieurs et divins.
[Présenté par un Conseiller
Divin agissant par autorité des Anciens des Jours d'Uversa.]
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