RELATIONS DE DIEU AVEC
LES INDIVIDUS
LA pensée finie des hommes est incapable de comprendre comment un Dieu
aussi grand et majestueux que le Père Universel peut descendre de sa
demeure éternelle de perfection infinie pour fraterniser avec les
créatures humaines individuelles. Il faut donc que l'intellect fini base
son assurance de communion divine sur la vérité qu'un fragment réel du
Dieu vivant réside dans l'entendement de tout mortel d'Urantia pourvu
d'une pensée normale et d'une conscience morale. Les Ajusteurs de Pensée
intérieurs sont une fraction de la Déité éternelle du Père paradisiaque.
Lorsque l'âme humaine contemple cette présence réelle et spirituelle,
l'homme n'a pas besoin d'aller au delà de sa propre expérience intérieure
pour trouver Dieu et s'efforcer de communier avec lui.
Dieu a distribué l'infinité de son éternelle nature partout dans les
existences réelles de ses six coordonnés absolus. Mais à tout moment il
peut établir un contact personnel avec toute partie, toute phase, ou toute
espèce de création par l'entremise de ses fragments prépersonnels. Le Dieu
éternel s'est également réservé la prérogative de conférer la personnalité
aux divins Créateurs et aux créatures vivantes de l'univers des univers.
En outre, il s'est réservé la possibilité de maintenir un contact direct
et paternel avec tous ces êtres personnels, par l'intermédiaire du circuit
de personnalité.
1. -- LE CHEMIN VERS
DIEU
L'inaptitude des créatures finies à approcher le Père Infini n'est pas
inhérente à une attitude distante du Père, mais au caractère fini et aux
limitations matérielles des êtres créés. L'immensité de la différence
spirituelle entre la plus haute personnalité d'existence universelle et
les groupes inférieurs d'intelligences créées est inconcevable. S'il était
possible ces intelligences d'ordre inférieur d'être transportées
instantanément en présence du Père lui-même, elles ne sauraient pas
qu'elles s'y trouvent. Elles ne penseraient pas plus à la présence du Père
Universel que dans leur présente situation. Il y a un long, long chemin
devant les hommes mortels avant qu'ils ne puissent demander logiquement,
et avec des chances de succès, un sauf-conduit pour être mis en présence
du Père Universel au Paradis. Spirituellement, il faut qu'un homme ait été
transféré de nombreuses fois avant de pouvoir atteindre un niveau qui lui
donnera la vision spirituelle susceptible de lui faire voir même un seul
des Sept Maîtres Esprits.
Notre Père ne se cache pas, il ne vit pas dans une retraite arbitraire.
Il a mobilisé les ressources de la sagesse divine dans un effort sans fin
pour se révéler aux enfants de ses domaines universels. Il y a une
grandeur infinie et une générosité inexprimable dans la majesté de l'amour
qui le fait languir de voir s'associer à lui toute créature susceptible de
le comprendre, de l'aimer, ou de l'approcher. Ce sont donc les limitations
inhérentes à vous, inséparables de votre personnalité finie et de votre
existence matérielle, qui déterminent l'heure, le lieu, et les
circonstances où vous pourrez atteindre le but du voyage de l'ascension
des mortels et vous tenir en présence du Père au centre de toutes choses.
Pour vous approcher de la présence du Père au Paradis, il vous faut
attendre d'avoir atteint les niveaux finis les plus élevés de progrès en
esprit. Mais vous devriez vous réjouir en reconnaissant la possibilité
toujours présente de communier immédiatement avec l'esprit effusé du Père,
qui est si intimement associé à votre âme intérieure et à votre moi en
cours de spiritualisation.
Les mortels des royaumes de l'espace-temps peuvent différer grandement
en aptitudes innées et en dons intellectuels, ils peuvent bénéficier
d'ambiances exceptionnellement favorables pour s'élever socialement et
progresser moralement, ou au contraire ils peuvent souffrir d'une absence
à peu près complète d'aide humaine pour se cultiver et soi-disant
progresser dans les arts de la civilisation. Mais les chances de progrès
spirituel dans la carrière de l'ascension sont égales pour tous. On
atteint des niveaux croissants de perspicacité spirituelle et de
signification cosmique tout à fait indépendamment des inégalités
socio-morales dans les ambiances matérielles diversifiées des mondes
évolutionnaires.
Quelles que soient les différences entre les mortels d'Urantia dans
leurs chances et dons intellectuels, sociaux, économiques, et même moraux,
n'oubliez pas que. leur dotation spirituelle est uniforme et unique. Ils
bénéficient tous de la même présence divine du don venu du Père, et ils
ont tous le privilège égal de pouvoir rechercher une communion personnelle
intime avec cet esprit intérieur d'origine divine. Ils peuvent tous
également choisir d'accepter les directives spirituelles uniformes de ces
Moniteurs de Mystère.
Si un mortel a des mobiles spirituels sincères et se consacre sans
réserve à faire la volonté du Père, il peut s'appuyer spirituellement avec
certitude et efficacité sur le divin Ajusteur intérieur. Alors ne peuvent
manquer de se matérialiser dans l'expérience de cet individu la conscience
sublime de connaître Dieu, et l'assurance céleste de survivre pour trouver
Dieu en faisant l'expérience progressive de lui ressembler de plus en
plus.
L'homme est spirituellement habité par un Ajusteur de Pensée qui
survit. Si sa pensée est guidée par des mobiles spirituels et sincères, si
son âme désire connaître Dieu et lui ressembler, si elle souhaite
sérieusement de faire la volonté de Dieu, rien ne peut empêcher cette âme
divinement motivée de s'élever jusqu'aux portes du Paradis. Nulle
influence négative de frustrations humaines, nul pouvoir positif
d'interférence possible, ne sauraient s'y opposer.
Le Père désire que toutes ses créatures soient en communion personnelle
avec lui. Au Paradis, il a une place pour recevoir tous ceux qui ont un
statut de survie et une nature spirituelle rendant la chose possible.
C'est pourquoi il faut inscrire une fois pour toutes dans votre
philosophie les affirmations suivantes: pour chacun de vous et pour nous
tous, Dieu est approchable, le Père est accessible, la voie est ouverte.
Les forces d'amour divin et les voies et moyens de l'administration divine
sont tous imbriqués dans un effort pour aider, dans tous les univers,
toute intelligence qui en est digne à s'avancer jusqu'en présence du Père
Universel au Paradis.
La présence et la personnalité de l'Infini ne perdent pas leur réalité
du fait qu'il faut un temps considérable pour atteindre Dieu. Votre
ascension fait partie du circuit des sept superunivers. Bien que vous en
fassiez le tour un nombre incalculable de fois, vous pouvez vous attendre,
en statut et en esprit, à circuler vers l'intérieur. Vous pouvez compter
que vous serez transférés de sphère en sphère depuis les circuits
extérieurs en vous rapprochant toujours du centre intérieur. Ne doutez pas
qu'un jour vous vous trouverez devant la présence divine et centrale et
que vous la verrez (parlant au figuré) face à face. Ces niveaux spirituels
sont accessibles à tout être qui a été habité par un Moniteur de Mystère,
et qui a ultérieurement effectué sa fusion éternelle avec cet Ajusteur de
Pensée.
Le Père n'habite pas une cachette spirituelle, mais un grand nombre de
créatures se sont dissimulées dans les brouillards de leurs propres
décisions obstinées. Pour le moment, elles se sont séparées de la
communion de son esprit et de l'esprit de son Fils en choisissant leurs
propres voies perverses et en s'adonnant aux affirmations personnelles de
leurs pensées intolérantes et de leur nature sans spiritualité.
L'homme mortel peut s'approcher de Dieu tout en renonçant maintes et
maintes fois à faire la volonté divine, et cela aussi longtemps qu'il
conserve le pouvoir de choisir. Sa perte finale n'est pas décidée avant
qu'il ait perdu le pouvoir de choisir la volonté du Père. Le Père ne ferme
jamais son mur aux besoins et aux pétitions de ses enfants. C'est
seulement sa progéniture qui ferme son coeur pour toujours au pouvoir
d'attraction du Père lorsqu'elle perd finalement et définitivement le
désir de faire sa volonté divine -- qui
est de le connaître et de lui ressembler. Parallèlement, la destinée
éternelle d'un homme est assurée lorsque sa fusion avec l'Ajusteur
proclame à l'univers que cet ascendeur a fait le choix final et
irrévocable d'accomplir la volonté de Dieu.
Le grand Dieu établit un contact direct avec les mortels en donnant de
son moi infini, éternel, et incompréhensible, une fraction qui vivra et
habitera en eux. Dieu s'est lancé avec l'homme pour l'éternelle aventure.
Si vous vous pliez aux directives des forces spirituelles en vous et
autour de vous, vous ne pouvez manquer d'atteindre la haute destiné qu'un
Dieu aimant a instauré comme but universel pour les créatures qui
s'élèvent des mondes évolutionnaires de l'espace.
2. -- LA PRÉSENCE DE
DIEU
La présence physique de l'Infini est la réalité de l'univers matériel.
La présence mentale de la Déité doit se déterminer par la profondeur de
l'expérience intellectuelle de l'individu et par le niveau évolutionnaire
de sa personnalité. Quant à la présence spirituelle de la Divinité, il
faut absolument qu'elle soit différentielle dans l'univers. Elle est
déterminée par l'aptitude spirituelle de réceptivité et par le degré
auquel la volonté de la créature est consacrée à faire la volonté divine.
Dieu vit en chacun de ses fils nés d'esprit. Les Fils du Paradis ont
toujours accès à la présence de Dieu, « la droite du Père », et toutes ses
personnalités créées ont accès « au sein du Père.» Il s'agit d'accès au
circuit des personnalités, quels que soient le moment, le lieu, et le mode
de contact. Mais il peut aussi s'agir d'un contact conscient et personnel
et d'une communion avec le Père Universel, soit à sa demeure centrale,
soit à un autre endroit désigné, tel que l'une des sept sphères sacrées du
Paradis.
Toutefois, on ne peut découvrir la présence divine nulle part dans la
nature, ni même dans la vie des mortels connaissant Dieu, avec la même
plénitude et la même certitude que dans la communion que vous tentez avec
le Moniteur intérieur de Mystère, l'Ajusteur de Pensée du Paradis. Quelle
erreur de rêver d'un Dieu lointain. dans le ciel, alors que l'esprit du
Père Universel vit dans votre propre pensée!
A cause de ce fragment de Dieu qui vous habite, et en vous harmonisant
progressivement avec les directives spirituelles de l'Ajusteur, vous
pouvez espérer découvrir plus complètement la présence et le pouvoir
transformateur des autres influences spirituelles qui vous entourent et se
heurtent à vous, sans fonctionner comme partie intégrante de vous. Le fait
que vous ne soyez pas intellectuellement conscient d'un contact étroit et
intime avec l'Ajusteur intérieur ne contredit aucunement une expérience
aussi élevée. La preuve de la fraternité avec l'Ajusteur divin réside
entièrement dans la nature et l'étendue des fruits de l'esprit que produit
la vie d'expérience du croyant individuel. « Vous les connaîtrez à leurs
fruits.»
Pour la pensée matérielle pauvrement spiritualisée des mortels, il est
extrêmement difficile de prendre par expérience une conscience notable des
activités spirituelles d'entités divines telles que les Ajusteurs du
Paradis. A mesure que l'âme créée conjointement par le penseur et
l'Ajusteur affirme progressivement son existence, il se produit une
nouvelle phase de conscience d'âme capable de ressentir par expérience la
présence des Moniteurs de Mystère et de reconnaître leurs directives
spirituelles et leurs autres activités supra-matérielles.
L'expérience tout entière de la communion avec un Ajusteur implique un
statut moral, des mobiles mentaux, et une pratique spirituelle. La
compréhension claire d'un tel accomplissement est limitée principalement,
bien que non exclusivement, aux royaumes où l'âme a conscience
d'elle-même. Mais les preuves en arrivent abondamment par les
manifestations des fruits de l'esprit dans la vie de tous ceux qui
prennent ainsi contact avec l'esprit intérieur.
3. -- LA VRAIE
ADORATION
Du point de vue universel, les Déités du Paradis apparaissent comme
une, mais dans leurs relations avec des êtres comme ceux qui habitent
Urantia, elles sont aussi trois personnes distinctes et séparées. Il y a
une différence entre les Divinités au point de vue des appels personnels,
de la communion, et des autres relations intimes. Au sens le plus élevé,
nous adorons le Père Universel et lui seul. Il est vrai que nous pouvons
adorer et que nous adorons effectivement le Père tel qu'il est manifesté
dans ses Fils Créateurs, mais c'est le Père, directement ou indirectement,
qui est adoré et à qui nous rendons un culte.
Les suppliques de toutes sortes appartiennent au royaume du Fils
Éternel et à l'organisation spirituelle du Fils. Les prières, les
communications cérémonieuses, et toutes les affaires, sauf le culte et
l'adoration du Père Universel, sont du ressort d'un univers local. En
général elles ne dépassent pas les limites juridictionnelles d'un Fils
Créateur. Mais l'adoration est certainement transmise à la personne du
Créateur par le fonctionnement du circuit de personnalité du Père. Nous
croyons en outre que cet enregistrement de l'hommage d'une créature
habitée par un Ajusteur est facilité par la présence du Père en esprit. Il
existe une immense quantité de preuves pour justifier cette croyance. Je
sais que toutes les sortes de fragments du Père ont pleins pouvoirs pour
enregistrer valablement dans la présence du Père Universel l'adoration de
bonne foi de leurs sujets. Sans aucun doute, les Ajusteurs utilisent aussi
des canaux prépersonnels directs de communication avec Dieu. Ils sont
également capables d'utiliser les circuits de gravité spirituelle du Fils
Éternel.
L'adoration se suffit à elle-même. La prière incorpore un élément
d'intérêt pour soi ou pour une créature. Telle est la grande différence
entre l'adoration et la prière. La vraie adoration ne conporte absolument
aucune requête pour soi ni aucun élément d'intérêt personnel. Nous adorons
simplement Dieu à cause de notre conception de ce qu'il est. L'adoration
ne demande rien et n'espère rien pour l'adorateur. Nous n'adorons pas le
Père parce que nous pouvons tirer quelque chose de cette vénération. Nous
lui rendons cette dévotion et nous nous engageons dans ce culte par une
réaction naturelle et spontanée, en reconnaissant la personnalité
incomparable du Père, et à cause de sa nature digne d'être aimée et de ses
attributs adorables.
A l'instant même où un élément d'intérêt personnel s'introduit dans
l'adoration, la dévotion glisse de l'adoration à la prière et il serait
plus approprié de s'adresser à la personne du Fils Éternel ou du Fils
Créateur. Mais dans la pratique de l'expérience religieuse, on peut aussi
adresser la prière à Dieu le Père comme partie d'une sincère adoration.
Lorsque vous vous occupez des affaires pratiques de votre vie
quotidienne, vous êtes entre les mains des personnalités spirituelles de
la Source-Centre Troisième; vous coopérez avec les agents de l'Acteur
Conjoint. On adore Dieu; on prie le Fils et l'on communie avec lui; et
l'on vaque aux détails du séjour terrestre en connexion avec les
intelligences de l'Esprit Infini qui opèrent sur votre monde et dans tout
votre univers.
Les Fils Créateurs ou Souverains qui président aux destinées des
univers locaux tiennent lieu à la fois du Père Universel et du Fils
Éternel du Paradis. Ces Fils Universels reçoivent au nom du Père
l'adoration du culte et prêtent l'oreille aux requêtes de leurs sujets
suppliants d'un bout a l'autre de leurs créations respectives. Dans la
pratique et à tous égards, un Fils Micaël est Dieu pour les enfants de son
univers local. Il y personnifie localement le Père Universel et le Fils
Éternel. Quant à l'Esprit Infini, il maintient un contact personnel avec
les enfants de ces royaumes par les Esprits des Univers, les associés
administratifs et créatifs des Fils Créateurs du Paradis.
L'adoration sincère implique la mobilisation de tous les pouvoirs de la
personne humaine sous la domination de l'âme évoluante, et leur soumission
aux directives divines de l'Ajusteur de Pensée associé. La pensée sujette
aux limitations matérielles ne peut jamais devenir hautement consciente du
sens réel d'une véritable adoration. C'est le degré de développement de
son me immortelle évoluante qui détermine principalement la clarté de
conception d'un homme sur la réalité de l'expérience du culte. La
croissance spirituelle de l'âme prend place tout à fait indépendamment de
sa conscience intellectuelle de soi.
L'expérience de l'adoration réside dans la tentative sublime de
l'Ajusteur fiancé pour communiquer au Père divin les désirs inexprimables
et les aspirations indicibles de l'âme humaine, créée conjointement par la
pensée humaine qui cherche Dieu et l'Ajusteur immortel qui révèle Dieu.
L'adoration est donc l'acte de la pensée matérielle lorsqu'elle approuve
son moi se spiritualisant qui essaye, sous la direction de l'esprit
associé, de communiquer avec Dieu en tant que fils du Père Universel par
la foi. La pensée mortelle consent à adorer. L'âme immortelle souhaite
l'adoration et en prend l'initiative. La présence de l'Ajusteur divin
dirige cette adoration pour le compte de la pensée mortelle et de l'âme
immortelle évoluante. En dernière analyse, le véritable culte devient une
expérience réalisée sur les quatre niveaux cosmiques intellectuel,
spirituel, morontiel, et personnel. Il représente la conscience de la
pensée, de l'âme, et de l'esprit, unifiées dans la personnalité,.
4. -- DIEU DANS LA
RELIGION
La morale des religions évolutionnaires pousse les hommes en avant dans
la recherche de Dieu par le pouvoir moteur de la peur. Les religions de
révélation incitent les hommes à rechercher un Dieu d'amour parce qu'ils
éprouvent le désir ardent de lui ressembler. Mais la religion n'est pas
seulement un sentiment passif de « dépendance absolue » et de « certitude
de survie.» C'est une expérience vivante et dynamique pour atteindre la
divinité en s'affirmant au service de l'humanité.
Le grand service immédiat de la vraie religion consiste à établir une
unité permanente dans l'expérience humaine, une paix durable et une
profonde assurance. Chez les hommes primitifs, le polythéisme lui-même est
une unification relative du concept évoluant de la Déité. Le polythéisme
est le monothéisme en genèse. Tôt ou tard, Dieu est destiné à être compris
comme la réalité des valeurs, la substance des significations, et la vie
de la vérité.
Dieu ne se borne pas à déterminer la destinée, il est la
destination éternelle des hommes. Toutes les activités humaines non
religieuses cherchent à plier l'univers au service déformant du moi. Les
individus vraiment religieux cherchent à identifier leur moi avec
l'univers, et à dédier ensuite ce moi unifié au service de la famille
universelle de leurs semblables, humains et supra-humain.
Les domaines de la philosophie et de l'art s'interposent entre les
activités religieuses et non religieuses de l'ego humain. Par l'art et la
philosophie, les penseurs matérialistes sont attirés vers la contemplation
des réalités spirituelles et des valeurs universelles de signification
éternelle.
Toutes les religions enseignent l'adoration de la Déité et une doctrine
donnée de salut humain. La religion bouddhique promet de sauver des
souffrances et de procurer une paix sans fin. La religion juive promet de
sauver des difficultés et d'établir une prospérité basée sur la droiture.
La religion grecque promettait de sauver de l'inharmonie et de la laideur
par la conception claire de la beauté. Le Christianisme promet de sauver
du péché et d'assurer la sainteté. Le Mahométisme promet de délivrer des
rigoureux standards moraux du Judaïsme et du Christianisme. La religion de
Jésus sauve du moi, elle délivre les créatures des maux de leur isolement
dans le temps et dans l'éternité.
Les Hébreux basaient leur religion sur la bonté, les Grecs basaient la
leur sur la beauté, et toutes deux recherchaient la vérité. Jésus révéla
un Dieu d'amour, et l'amour englobe entièrement la vérité, la beauté, et
la bonté.
Les Zoroastriens avaient une religion de morale, les Hindous une
religion de métaphysique, les Confucianistes une religion de préceptes
éthiques. Jésus vécut une religion de service. Toutes ces religions
ont de la valeur parce qu'elles se rapprochent valablement de celle de
Jésus. La religion est destinée à unifier spirituellement tout ce qui est
bon, beau, et vrai dans l'expérience humaine.
La religion grecque avait un mot de passe: « Connais-toi toi-même.» Les
Hébreux centraient leur religion sur « Connaissez votre Dieu.» Les
Chrétiens prêchent un évangile visant à « la connaissance du Seigneur
Jésus-Christ.» Jésus proclama la bonne nouvelle « Connaissez Dieu et
connaissez-vous vous-même comme Fils de Dieu » Ces concepts différents sur
le but de la religion déterminent le comportement d'un individu dans
diverses situations de Sa vie. Ils laissent prévoir la profondeur de son
adoration et la nature de ses habitudes personnelles de prière. On peut
déterminer le statut spirituel de toute religion par la nature de ses
prières.
Le concept d'un Dieu semi-humain et jaloux est une transition
inévitable entre le polythéisme et le sublime monothéisme. Le plus haut
niveau d'une religion purement évolutionnaire est atteint dans un
anthropomorphisme exalté. Le concept de l'anthropomorphisme a été élevé
par le christianisme depuis l'idéal humain jusqu'au concept transcendant
et divin de la personne du Christ glorifié. C'est l'anthropomorphisme le
plus élevé que les hommes pourront jamais concevoir.
Le concept chrétien de Dieu tente de combiner trois enseignements
séparés:
|
1. Le concept hébreu -- Dieu comme défenseur des valeurs morales, un Dieu de
droiture. |
|
2. Le concept grec --
Dieu comme unificateur, un Dieu de sagesse. |
|
3. Le concept de Jésus --
Dieu Comme un ami vivant, un Père
aimant, la divine présence. |
Il est alors évident que la théologie composite chrétienne éprouve de
grandes difficultés pour atteindre la stabilité. Ces difficultés sont
encore aggravées du fait que les doctrines du christianisme primitif
étaient généralement fondées sur l'expérience religieuse de trois
personnes différentes, Philon d'Alexandrie, Jésus de Nazareth, et Paul de
Tarse.
Lorsque vous étudiez la vie religieuse de Jésus considérez-le
positivement. Ne pensez pas trop qu'il était exempt de péché, mais pensez
plutôt à sa droiture et à son service aimant. Le concept hébreu du Père
céleste faisait ressortir un amour passif. Jésus a relevé ce concept à un
niveau actif plus élevé, celui de l'affection d'un Dieu qui est le
Père de tous les individus, même des méchants.
5. -- LA CONSCIENCE
DE DIEU
L'origine de la moralité a pour cause la conscience de soi. La moralité
est superanimale, mais entièrement évolutionnaire. L'évolution humaine
embrasse dans son déroulement toutes les acquisitions qui ont précédé le
don des Ajusteurs et l'effusion de l'Esprit de Vérité. Mais en atteignant
les niveaux de moralité, l'homme n'est pas délivré des luttes effectives
de la vie terrestre. L'ambiance physique où il vit comporte la lutte pour
l'existence. Son entourage social nécessite des ajustements d'éthique. Les
situations morales demandent qu'il fasse des choix dans les royaumes les
plus élevés de la raison. Une fois que l'homme a une idée claire de Dieu,
l'expérience spirituelle exige qu'il le trouve et s'efforce sincèrement de
lui ressembler.
La religion ne se base ni sur les faits de la science, ni sur les
obligations de la société, ni sur les hypothèses de la philosophie, ni sur
les devoirs que la morale implique. La religion est un domaine indépendant
de réaction des hommes aux situations de la vie. Elle apparait
infailliblement à tous les stades de développement humain postérieurs à la
morale. La religion peut imprégner les quatre niveaux où l'on conçoit
nettement les valeurs et la joie de la fraternité universelle: le niveau
physique ou matériel de la préservation de soi, le niveau social ou
sentimental de la fraternité, le niveau de la raison morale ou du devoir,
et le niveau spirituel où l'on a conscience de la communion universelle
par le culte divin.
Les savants recherchent les faits et conçoivent Dieu comme la Cause
Première, un Dieu de force. Les artistes émotifs voient Dieu comme un
idéal de beauté, un Dieu d'esthétique. Les philosophes raisonneurs
inclinent parfois à poser le principe d'un Dieu d'unité universelle, voire
d'une Déité panthéiste. Les adeptes ayant la foi croient en un Dieu qui
entretient la survie, au Père dans les cieux, au Dieu d'amour.
La conduite morale précède toujours la religion évolutionnaire, et même
une partie de la religion révélée, mais jamais la totalité de l'expérience
religieuse. Le service social résulte d'une manière morale de penser et
religieuse de vivre. La morale ne conduit pas biologiquement aux niveaux
supérieurs de l'expérience religieuse. L'adoration de la beauté abstraite
n'est pas le culte de Dieu. L'exaltation de la nature et le respect pour
l'unité ne le sont pas davantage.
La religion évolutionnaire est la mère de la science, de l'art, et de
la philosophie qui ont élevé l'homme à un niveau où il est réceptif à la
religion révélée, y compris le don des Ajusteurs et la venue de l'Esprit
de Vérité. Le tableau évolutionnaire de l'existence humaine commence et
finit avec la religion, mais avec des qualités fort différentes de
religion, l'une évolutionnaire et biologique, l'autre révélatrice et
périodique. Ainsi la religion, qui est normale et naturelle pour l'homme,
est aussi facultative. L'homme n'est pas forcé d'être religieux contre son
gré.
L'expérience religieuse étant essentiellement spirituelle ne peut
jamais être pleinement comprise par la pensée matérielle, d'où la fonction
de la théologie, qui est la psychologie de la religion. La doctrine
essentielle de la conception humaine de Dieu crée un paradoxe dans
l'entendement fini. Il est à peu près impossible à la logique humaine et à
la raison finie d'harmoniser l'immanence et la transcendance, l'immanence
divine d'un Dieu intérieur faisant partie de chaque individu, et la
transcendance de Dieu dominant l'univers des univers. Pour réunir ces deux
concepts essentiels de la Déité, il faut saisir par la foi celui de la
transcendance d'un Dieu personnel et comprendre par la pensée la présence
intérieure d'un fragment de ce Dieu. C'est ainsi que l'on peut justifier
un culte intelligent et valider l'espoir d'une survie personnelle. Les
difficultés et les paradoxes de la religion sont inhérents au fait que les
réalités de la religion dépassent complètement la capacité humaine de
comprendre intellectuellement.
Même au cours de leur passage temporel sur terre, les mortels retirent
trois grandes satisfactions de leur expérience religieuse.
|
1. Intellectuellement, ils acquièrent le
contentement d'une conscience humaine mieux unifiée. |
|
2. Philosophiquement, ils prennent plaisir à
voir justifier leurs idéaux de valeurs morales. |
|
3. Spirituellement, ils se développent dans
l'expérience de la fraternité divine et les satisfactions
spirituelles du culte véritable. |
La conscience de Dieu, telle que l'éprouvent les mortels évoluants des
royaumes, doit consister en trois facteurs variables, trois niveaux
distincts de compréhension de la réalité,. Il y a d'abord la conscience
mentale -- la compréhension de l'idée
de Dieu. Vient ensuite la conscience de l'âme -- l'intelligence de l'idéal de
Dieu. Enfin se met à poindre la conscience de l'esprit -- la compréhension claire de la
réalité spirituelle de Dieu. En unifiant ces facteurs de compréhension
divine, si incomplets qu'ils soient, la personnalité mortelle répand
constamment sur tous les niveaux conscients une conception claire de la
personnalité de Dieu. Chez les mortels qui ont atteint le Corps de la
Finalité, tout cela conduira en son temps à concevoir clairement la
suprématie de Dieu, et pourrait ensuite aboutir à concevoir l'ultimité
de Dieu qui est une phase de la superconscience absonite de Dieu le Père.
L'expérience d'être conscient de Dieu reste la même de génération en
génération. Mais à chaque époque plus avancée des connaissances humaines,
le concept philosophique et les définitions théologiques de Dieu
doivent changer. La connaissance de Dieu ou conscience religieuse est
une réalité universelle. Mais si valable (réelle) que soit l'expérience
religieuse, il faut qu'elle accepte de se soumettre à une critique
intelligente et à une interprétation philosophique raisonnable. Elle ne
doit pas chercher à rester un élément isolé de la totalité de l'expérience
humaine.
La survie éternelle de la personnalité dépend entièrement du choix du
penseur mortel, dont les décisions déterminent le potentiel de survie de
l'âme immortelle. Lorsque la pensée croit en Dieu, que l'âme connaît Dieu,
et qu'avec l'Ajusteur stimulant tous désirent Dieu, alors la survie
est assurée. Ni limitations d'intellect, ni restrictions d'enseignement,
ni privations de culture, ni appauvrissement du statut social, ni même un
standard moral inférieur résultant d'une absence malheureuse d'avantages
éducatifs, cultures, et sociaux ne peuvent invalider la présence de
l'esprit chez des individus ainsi dépourvus de chance et humainement
handicapés, mais restés croyants. La présence intérieure du Moniteur de
Mystère inaugure et rend possibles le potentiel de croissance et la survie
de l'âme immortelle.
L'aptitude des parents mortels à procréer n'est pas fondée sur leur
statut éducatif, culturel, social, ou économique. L'union des facteurs
parentaux dans des conditions naturelles suffit entièrement pour assurer
une progéniture. Il en est de même pour une pensée humaine qui discerne le
bien du mal, possède l'aptitude d'adorer Dieu, et s'unit avec un Ajusteur
divin. C'est tout ce qui est nécessaire pour inaugurer et entretenir la
production d'une me immortelle avec ses qualités de survie. Il suffit que
l'individu doué d'esprit cherche Dieu, désire sincèrement lui ressembler,
et choisisse honnêtement de faire la volonté du Père qui est aux cieux.
6. -- LE DIEU DE LA
PERSONNALITÉ
Le Père Universel est le Dieu des Personnalités. Depuis les mortels et
les créatures matérielles les plus humbles jouissant d'un statut personnel
jusqu'aux plus hautes individualités ayant la dignité de créateur et un
statut divin, le domaine de la personnalité universelle a son centre et sa
circonférence dans le Père Universel. C'est Dieu le Père qui confère et
qui maintient chaque personnalité. Et le Père du Paradis est également la
destinée de toutes les personnalités finies qui choisissent sincèrement de
faire la volonté divine, qui aiment Dieu et ont la nostalgie de lui
ressembler.
La personnalité est l'un des mystères impénétrés des univers. Nous
pouvons concevoir convenablement les facteurs qui entrent dans la
composition de divers ordres et niveaux de personnalités, mais nous ne
comprenons pas entièrement la nature réelle de la personnalité elle-même.
Nous percevons clairement les nombreux facteurs qui, une fois réunis,
constituent le véhicule de la personnalité humaine, mais nous ne
saisissons pas pleinement la nature et la signification de cette
personnalité finie.
La personnalité existe en puissance chez toutes les créatures douées de
pensée, depuis le minimum de conscience de soi jusqu'au maximum de
conscience de Dieu. Mais à elle seule la faculté de penser n'est pas la
personnalité, et l'esprit ou l'énergie physique non plus. La personnalité
est la qualité et la valeur de réalité cosmique qui est conférée
exclusivement par Dieu le Père à des systèmes vivants où les énergies de
la matière, de la pensée, et de l'esprit sont associées et coordonnées. La
personnalité n'est pas non plus un aboutissement progressif. Elle peut
être matérielle ou spirituelle, mais elle existe ou n'existe pas. Ce qui
est autre-que-personnel n'atteint jamais le niveau personnel, sauf par un
acte direct du Père du Paradis.
L'attribution de la personnalité est la fonction exclusive du Père
Universel. Il personnalise les systèmes vivants d'énergies auxquels il
confère les attributs d'une conscience relativement créatrice et le
contrôlé par libre arbitre de ces attributs. Nulle personnalité n'est
séparée de Dieu le Père, et nulle n'existe sinon pour Dieu le Père. Les
attributs fondamentaux de l'individualité ainsi que l'Ajusteur absolu,
noyau de la personnalité humaine, sont conférés par le Père Universel
agissant dans son domaine exclusivement personnel de ministère cosmique.
Les Ajusteurs de statut prépersonnel habitent chez de nombreux types de
créature mortelles. Ils assurent à ces êtres la possibilité de survivre à
la mort physique et de se personnaliser comme créatures morontielles ayant
le potentiel pour les aboutissements ultimes de l'esprit. Car si la pensée
d'une créature douée de personnalité est habitée par un fragment de
l'esprit du Dieu éternel, don prépersonnel du Père personnel, alors cette
personnalité finie possède en puissance le divin et l'éternel. Elle aspire
à une destinée parente de l'Ultime, et tend même vers une conception nette
de l'Absolu.
L'aptitude à la personnalité divine est inhérente aux Ajusteurs
prépersonnels; l'aptitude à la personnalité humaine est potentielle dans
la faculté de pensée cosmique de l'être humain; mais la personnalité
expérientielle des hommes mortels est observable comme réalité active et
fonctionnelle seulement après que le véhicule matériel de leur vie ait été
touchés par la divinité libératrice du Père Universel. Elle est alors
lancée sur les mers de l'expérience comme une personnalité consciente de
soi et relativement capable de se déterminer et de se créer elle-même.
L'ego matériel est vraiment personnel sans aucune restriction.
L'ego matériel possède une personnalité et une identité, une identité
temporelle. L'Ajusteur prépersonnel d'esprit a aussi une identité, une
identité éternelle. Cette personnalité matérielle et cette prépersonnalité
spirituelle sont capables d'unir leurs attributs créateurs de manière à
faire naître l'identité survivante de l'âme immortelle.
Ayant ainsi pourvu à la croissance de l'âme immortelle et libéré l'ego
humain intérieur des chaînes qui le faisaient dépendre absolument des
causes antérieures, le Père se tient à l'écart. Ainsi, l'homme a été
libéré des chaînes de la loi de cause à effet, au moins en ce qui concerne
sa destinée éternelle, et l'âme, le moi immortel, a ce qu'il faut pour
croître. Il appartient maintenant à l'homme lui-même de vouloir ou
d'inhiber la création de ce moi survivant et éternel qu'il a la
possibilité de choisir. Nul autre être, nulle force, nul créateur ou agent
dans le vaste univers des univers ne peut interférer à un degré quelconque
dans la souveraineté absolue du libre arbitre humain opérant dans les
domaines d'option concernant la destinée de la personnalité éternelle du
mortel qui choisit. Quant à la survie éternelle, Dieu a décrété que la
volonté matérielle et humaine était souveraine, et ce décret est absolu.
Le don de la personnalité libre relativement les créatures de la
réaction servile aux causes antérieures. Les personnalités de tous les
êtres moraux, évolutionnaires ou autres, sont centrées dans celle du Père
Universel. Elles sont toujours attirées vers sa présence au Paradis par la
parenté d'existence qui constitue le vaste et universel cercle de famille
et le circuit fraternel du Dieu éternel. Il y a une parents de spontanéité
divine dans toute personnalité.
Le circuit de personnalité de l'univers des univers est centré dans la
personne du Père Universel, qui est personnellement conscient de toutes
les personnalités et en contact avec elles, sur tous les niveaux où l'on
est conscient de soi. Et cette conscience personnelle de toute la création
existe indépendamment de la mission des Ajusteurs de Pensée.
Toute gravitation est mise en circuit dans l'Ile du Paradis, toute
pensée est encircuitée dans l'Acteur Conjoint, et tout esprit dans le Fils
Éternel. De même, toute personnalité est encircuitée dans la présence
personnelle du Père Universel, et ce circuit transmet infailliblement
l'adoration de toutes les personnalités à la Personnalité Originelle et
Éternelle.
Quant aux personnalités non habitées par un Ajusteur, l'attribut de
choix-liberté leur est également octroyé par le Père Universel. Ces
personnes sont embrassées comme les autres dans le grand circuit d'amour
divin, le circuit de personnalité du Père Universel. Dieu assure la
souveraineté de choix à toutes les vraies personnalités. Nulle créature
personnelle ne peut être contrainte à courir l'aventure éternelle. Le
portail de l'éternité ne s'ouvre qu'au libre choix du libre arbitre des
fils du Dieu du libre arbitre.
Ceci représente mes efforts pour présenter la relation entre le Dieu
vivant et les enfants du temps. Et maintenant que tout a été dit et
accompli, je ne peux rien faire de plus utile que de répéter que Dieu est
votre Père dans l'univers, et que vous êtes tous ses enfants planétaires.
[Ce fascicule est le cinquième
et dernier de la série présentant la description du Père
Universel par un Conseiller Divin d'Uversa. ]
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