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FASCICULE 11

 

L'ÎLE ÉTERNELLE DU PARADIS

LE Paradis est le centre éternel de l'univers des univers et le lieu où demeurent le Père Universel, le Fils Éternel, et l'Esprit Infini, ainsi que leurs coordonnés et associés divins. Cette Île centrale est le plus gigantesque corps organisé de réalité cosmique dans tout le maître univers. Le Paradis est une sphère matérielle aussi bien qu'une demeure spirituelle. Toute la création intelligente du Père Universel est domiciliée sur des demeures matérielles; il faut donc que leur centre de contrôle absolu soit également matériel, physique. Et il à a lieu de répéter à nouveau que les choses spirituelles et les êtres spirituels sont réels.

La beauté matérielle du Paradis consiste dans la magnificence de sa perfection physique; la grandeur de l'Île de Dieu ressort des accomplissements intellectuels et du développement mental splendides de ses habitants; la gloire de l'Île centrale se manifeste par l'attribution infinie à ses habitants de la personnalité spirituelle divine -- la lumière de la vie. Mais les profondeurs de la beauté spirituelle et les merveilles de cet ensemble éblouissant dépassent complètement la compréhension de la pensée finie des créatures matérielles. La gloire et la splendeur spirituelle de la demeure divine sont inaccessibles à l'intelligence humaine. Et le Paradis existe de toute éternité; il n'y a ni archives ni traditions concernant l'origine de cette Île nucléaire de Lumière et de Vie.

1. -- LA RÉSIDENCE DIVINE

Le Paradis sert à beaucoup de fins dans l'administration des royaumes universels, mais, pour les êtres créés, il existe principalement comme lieu où demeure la Déité. La présence personnelle de Dieu réside au centre même de la surface supérieure de cette demeure presque circulaire, mais non sphérique, des Déités. La présence au Paradis du Père Universel est directement entourée par la présence personnelle du Fils Éternel, tandis que tous deux sont revêtus par la gloire indicible de l'Esprit Infini.

Dieu habite, à habité, et habitera perpétuellement cette même demeure centrale et éternelle. Nous l'avons toujours trouvé là, et nous l'y trouverons toujours. Le Père Universel a son foyer cosmique, sa personnalité spirituelle, et sa résidence géographique en ce centre de l'univers des univers.

Nous autres, nous connaissons tous la marche directe à suivre pour trouver le Père Universel. Vous êtres inaptes à comprendre grand chose de la résidence divine parce qu'elle est très éloignée de vous et que l'espace intermédiaire est immense; mais ceux qui peuvent comprendre la signification de ces énormes distances connaissent l'emplacement et la résidence de Dieu tout aussi certainement et littéralement que vous connaissez l'emplacement de New-York, Londres, Rome, ou Singapour, villes géographiquement situées avec précision sur Urantia. Si vous êtes un navigateur intelligent muni de cartes marines et d'un compas, vous pouvez aisément trouver ces villes. De même, si vous avez le temps et les moyens de passage, si vous êtes qualifiés spirituellement, et si vous avez la gouverne nécessaire, vous pouvez être pilotés à travers des univers successifs et de circuit en circuit, voyageant toujours vers l'intérieur à travers les royaumes étoilés jusqu'à ce que vous vous trouviez enfin devant l'éclat central de la gloire spirituelle du Père Universel. Si vous êtes pourvus du nécessaire pour le voyage, il est tout aussi possible de découvrir la présence personnelle de Dieu au centre de toutes choses que de trouver des villes lointaines sur votre propre planète. Le fait que vous n'ayez pas visité ces lieux ne contredit en aucune façon leur réalité ou leur existence effective. Le fait que si peu de créatures de l'univers aient trouvé Dieu au Paradis ne réfute ni la réalité de son existence ni la présence effective de sa personne spirituelle au centre de toutes choses.

On peut toujours trouver le Père à cet emplacement central. S'il en bougeait, cela précipiterait un pandémonium universel, car c'est à ce centre résidentiel que les lignes de gravité convergent en lui depuis les confins de la création. Que nous remontions à l'origine du circuit de personnalité à travers les univers ou que nous suivions les personnalités s'élevant intérieurement vers le Père, que nous retracions les lignes de la gravité matérielle jusqu'au bas Paradis ou que nous suivions les marées cycliques de la force cosmique, que nous retracions les lignes de gravité spirituelle jusqu'au Fils Éternel ou que nous suivions la procession centripète des Fils Paradisiaques de Dieu, que nous retracions les circuits mentaux ou que nous suivions les trillions et les trillions d'êtres célestes issus de l'Esprit Infini -- n'importe laquelle de ces observations ou leur ensemble nous ramène directement à la présence du Père, à sa demeure centrale. Et de son être infini, des fleuves débordants de vie, d'énergie, et de personnalité s'écoulent vers tous les univers.

2. -- NATURE DE L'ÎLE PATERNELLE

Même depuis votre emplacement astronomique, depuis votre position spatiale dans les royaumes étoilés, vous commencez à apercevoir fugitivement l'immensité de l'univers matériel. Il devrait donc vous paraître évident qu'un univers matériel aussi prodigieux doit avoir une capitale adéquate et digne de lui, un siège central proportionné à la noblesse et à l'infinité du Chef universel de cette colossale création de royaumes matériels et d'êtres vivants.

Dans sa forme, le Paradis diffère des corps habités de l'espace: il n'est pas sphérique, il est nettement ellipsoïde, son axe nord-sud étant d'un sixième plus long que son axe est-ouest. L'Île Centrale est essentiellement plate, et la distance entre la surface supérieure et la surface inférieure est le dixième du diamètre est-ouest.

Ces différences de dimension de l'Îlejointes à son statut stationnaire et à une plus forte pression de radiation d'énergie-force à l'extrémité nord rendent possible d'établir des directions absolues dans le maître univers.

L'Île centrale est divisée géographiquement en trois domaines d'activité:

  1. Le Haut Paradis.
  2. Le Paradis Périphérique.
  3. Le Bas Paradis.

Nous désignons par côté haut la surface du Paradis qui est occupée par des activités personnelles. La périphérie du Paradis sert à des activités qui ne sont ni strictement personnelles ni impersonnelles. La Trinité semble dominer le plan personnel ou supérieur, et l'Absolu Inconditionné le plan inférieur ou impersonnel. Nous pouvons difficilement concevoir l'Absolu Inconditionné comme une personne, mais nous croyons que la présence spatiale fonctionnelle de cet Absolu est focalisée sur le Bas Paradis.

L'Île Éternelle est composée d'une seule forme de matérialisation ) de systèmes stationnaires de réalité. Cette substance physique du Paradis est une organisation homogène de puissance d'espace qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans le vaste univers des univers. Elle à reçu beaucoup de noms dans différents univers, et depuis longtemps les Melchizédeks de Nébadon l'ont dénommée absolutum. Cette matière première du Paradis n'est ni morte ni vivante; elle est l'expression originelle non-spirituelle de la Source-Centre Première; elle est le Paradis, et le Paradis n'a pas de réplique.

Il nous semble que la Source-Centre Première à concentré dans le Paradis tout le potentiel absolu de réalité cosmique comme partie de sa technique pour se libérer des limitations de l'infini, comme un moyen de rendre possibles les créations subinfinies et même celles de l'espace-temps. Mais de ce que l'univers des univers est limité dans l'espace-temps, il ne s'ensuit pas qu'il en soit de même pour le Paradis. Le Paradis existe sans le temps et n'a pas d'emplacement dans l'espace.

En gros, il semble que l'espace prenne son origine juste au-dessous du Bas Paradis et le temps juste au-dessus du Haut Paradis. Le temps tel que vous le comprenez n'est pas une caractéristique de l'existence du Paradis, bien que les citoyens de l'Îlecentrale soient pleinement conscients de la séquence intemporelle des événements. Le mouvement n'est pas inhérent au Paradis; il est volitif. Mais le concept de distance, et même de distance absolue, y a une très grande signification, car on peut l'appliquer à des emplacements relatifs sur le Paradis. Le Paradis est non-spatial, et en conséquence ses surfaces sont absolues. Elles rendent donc de nombreuses sortes de services qui dépassent les concepts de la pensée humaine.

3. -- LE HAUT PARADIS

Sur le Haut Paradis, il y a trois sphères grandioses d'activité, la présence de la Déité, la Sphère Très Sainte, et l'Aire Sainte. La vaste région qui entoure immédiatement la présence des Déités est mise à part en tant que Sphère Très Sainte et réservée pour les fonctions du culte, de la trinitisation, et de l'aboutissement spirituel supérieur. Dans cette zone, il n'y a ni structures matérielles ni créations purement intellectuelles; elles ne pourraient pas y exister. Il est inutile que je tente de dépeindre à la pensée humaine la nature divine et la magnificence admirable de la Sphère Très Sainte du Paradis. Ce royaume est entièrement spirituel, et vous êtes presque entièrement matériels. Pour un être purement matériel, une réalité purement spirituelle est apparemment inexistante.

Bien qu'il n'y ait pas de matérialisations physiques dans la zone du Très Saint, il y a d'abondants souvenirs de vos jours matériels dans les secteurs de l'Aire Sainte, et encore davantage dans les zones de réminiscence historique du Paradis périphérique.

L'Aire Sainte, la région environnante ou résidentielle, est divisée en sept zones concentriques. Le Paradis est parfois dénommé « la Maison du Père » parce que c'est sa résidence éternelle, et les sept zones sont souvent appelées « les maisons paradisiaques du Père » La première, ou zone intérieure, est occupée par des Citoyens du Paradis et les natifs de Havona qui se trouvent en séjour au Paradis. La zone suivante, la seconde, est la région de résidence des natifs des sept superunivers du temps et de l'espace. Une partie en est subdivisée en sept divisions immenses formant la demeure paradisiaque des êtres spirituels et des créature ascendantes qui proviennent des univers de progression évolutionnaire. Chacun de ces secteurs est exclusivement consacré au bonheur et à l'avancement des personnalités d'un seul superunivers, mais les facilités qu'ils offrent dépassent à peu près infiniment les besoins des sept superunivers actuels.

Chacun des sept secteurs du Paradis est subdivisé en unités résidentielles susceptibles d'abriter le siège d'un milliard de groupes actifs d'individus glorifiés. Mille de ces unités constituent une division. Cent mille divisions égalent une congrégation. Dix millions de congrégations constituent une assemblée. Un milliard d'assemblées forment une grande unité. Et cette série ascendante continue par la seconde grande unité, la troisième, et ainsi de suite jusqu'à la septième grande unité. Et sept grandes unités forment les unités maîtresses. Ainsi, par multiples de sept, l'expansion des unités ascendantes se poursuit par les unités supérieures, supersupérieures, célestes, et supercélestes, jusqu'aux unités suprêmes. Mais même cela n'utilise pas tout l'espace disponible. Ce nombre stupéfiant de désignations résidentielles au Paradis, un nombre qui dépasse vos concepts, occupe considérablement moins de un pour cent de l'aire affectée à la Terre Sainte. Il y a encore beaucoup de place pour ceux qui cheminent vers l'intérieur, même pour ceux qui ne commenceront pas l'ascension du Paradis avant les époques de l'éternel futur.

4. -- LE PARADIS PÉRIPHÉRIQUE

L'Îlecentrale finit abruptement à sa périphérie, mais ses dimensions sont si énormes que son angle terminal est relativement indiscernable à l'intérieur d'une zone circonscrite quelconque. La surface périphérique du Paradis est occupée en partie par les zones d'arrivée et de départ de divers groupes de personnalités spirituelles. Puisque les zones d'espace non pénétré bordent de tout près la périphérie, tous les transports de personnalités à destination du Paradis aboutissent dans ces régions. Le Haut et le Bas Paradis ne sont abordables ni par les supernaphins transporteurs, ni par les autres types de franchisseurs d'espace.

Les Sept Maîtres Esprits ont leur siège personnel de pouvoir et d'autorité sur les sept sphères de l'Esprit qui circulent autour du Paradis dans l'espace situés entre les brillants globes du Fils et le circuit intérieur des mondes de Havona, mais ils maintiennent un siège-foyer de force sur la périphérie du Paradis. Les présences des Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir y circulent lentement et marquent l'emplacement des sept stations d'où certaines énergies du Paradis sortent comme des éclairs vers les sept superunivers.

Ici, sur le Paradis périphérique, se trouvent les énormes parcs d'expositions historiques et prophétiques destinés aux Fils Créateurs qui se dédient aux univers locaux du temps et de l'espace. Il y a exactement sept trillions de ces emplacements historiques installés ou en réserve, mais l'ensemble de ces dispositifs réunis n'occupe guère que quatre pour cent de la portion de zone périphérique qui leur est destinée. Nous en inférons que ces vastes réserves appartiennent à des créations qui trouveront ultérieurement leur place au delà des frontières des sept superunivers actuellement connus et habités.

La portion du Paradis qui a été affectée à l'usage des univers existants n'est utilisée que dans la proportion de un à quatre pour cent, alors que l'étendue attribuée à ces activités est au moins un million de fois supérieure à celle qui leur serait nécessaire. Le Paradis est assez grand pour faire face aux activités d'une création à peu près infinie.

Toute tentative supplémentaire pour vous faire imaginer les gloires du Paradis serait futile. Il vous faut attendre et vous élever pendant votre attente, car en vérité « l'oeil n'a pas vu, l'oreille n'a pas entendu, et la pensée des mortels n'a pas perçu les choses que le Père Universel a préparées pour ceux qui survivent à la vie de la chair sur les mondes du temps et de l'espace.»

5. -- LE BAS PARADIS

En ce qui concerne le Bas Paradis, nous ne savons que ce qui est révélé; les personnalités n'y séjournent pas. Il est totalement étranger aux affaires des intelligences spirituelles, et la Déité Absolue n'y opère pas. Nous sommes informés que tous les circuits d'énergie physique et de force cosmique y prennent leur origine, et que le Bas Paradis est constitué comme suit:

1. Directement aux antipodes de la Trinité, dans la portion centrale du Bas Paradis, se trouve la Zone inconnue et mystérieuse de l'Infinité.

2. Cette Zone est directement entourée par une surface non dénommée.

3. Occupant la bordure extérieure de la surface inférieure se trouve une région ayant principalement à faire avec la puissance de l'espace et l'énergie des forces. Les activités de ce vaste centre elliptique de force ne sont assimilables à aucune des activités connues d'une triunité, mais la charge de force primordiale de l'espace paraît être focalisée dans cette région. Ce centre consiste en trois zones elliptiques concentriques. La zone intérieure est le point focal des activités énergétiques de force du Paradis lui-même. La zone extérieure est peut-être identifiable avec les fonctions de l'Absolu Inconditionné. Quant aux fonctions spatiales de la zone moyenne, nous sommes dans l'incertitude à leur sujet.

La zone intérieure de ce centre de force paraît agir comme un gigantesque coeur dont les pulsations envoient des courants jusqu'aux limites extrêmes de l'espace physique. Elle dirige et modifie les énergies de force, mais ne les actionne guère. La présence de la force primordiale exerce une pression de réalité nettement plus forte à l'extrémité septentrionale du centre du Paradis que dans les régions méridionales; cette différence est uniformément enregistrée. La force mère de l'espace paraît affluer par le sud et s'écouler par le nord sous l'action de quelque système circulatoire inconnu chargé de diffuser cette forme fondamentale d'énergie-force. De temps en temps, il y a aussi des différences notables de pression entre l'est et l'ouest. Les forces émanant de cette zone intérieure ne réagissent pas à la gravité physique observable, mais obéissent toujours à la gravité du Paradis.

La zone médiane du centre de force entoure immédiatement l'aire précédente. Elle paraît statique, à part sa dilatation et sa contraction au moyen de trois cycles d'activité. La plus faible de ces pulsations s'effectue en direction est-ouest et la suivante dans une direction nord-sud, tandis que la plus forte fluctuation s'effectue dans toutes les directions comme une expansion et une contraction généralisées. La fonction de cette aire médiane n'a jamais été réellement identifiée, mais elle doit avoir un rôle dans les ajustements entre la zone intérieure et la zone extérieure du centre de force. Beaucoup croient que la zone médiane est le mécanisme de contrôle des espaces intermédiaires ou zones tranquilles qui séparent les niveaux d'espace successifs du maître univers, mais il n'existe aucune preuve ni révélation à l'appui. Cette inférence dérive de la connaissance que cette aire médiane à certains rapports avec le fonctionnement du mécanisme de l'espace non pénétré du maître univers.

La zone extérieure est la plus vaste et la plus active des trois ceintures elliptiques de potentiel spatial non identifiée. Cette aire est un lieu d'activités inimaginables, le point central d'un circuit d'émanations qui s'en vont dans toutes les directions de l'espace jusqu'aux limites extrêmes des sept superunivers, et qui continuent au delà pour irriguer les énormes et incompréhensibles domaines de l'espace extérieur. Cette présence d'espace est entièrement impersonnelle, bien que d'une manière inconnue elle paraisse répondre indirectement à la volonté et aux directives des Déités infinies lorsqu'elles agissent en tant que Trinité. Peut-être est-ce la focalisation centrale, le centre paradisiaque, de la présence spatiale de l'Absolu Inconditionné.

Toutes les formes de force et toutes les phases d'énergie paraissent encircuitées. Elles circulent partout dans les univers et reviennent par des routes précises. Quant aux émanations de la zone activée de l'Absolu Inconditionné, elles paraissent arriver ou partir -- jamais les deux à la fois. Les pulsations de cette zone extérieure s'effectuent selon de très longs cycles de proportions gigantesques. Pendant un peu plus d'un milliard d'années d'Urantia la force spatiale de ce foyer est centrifuge; ensuite, pendant une durée similaire, elle est centripète. Et les manifestations de force spatiale de ce centre sont universelles; elles s'étendent dans tout l'espace pénétrable.

Toutes les forces et énergies physiques et la matière physique ne font qu'un. Toute énergie-force est issue originellement du Bas Paradis et y retournera finalement après avoir complété son circuit d'espace. Mais les organisations matérielles et les énergies de l'univers des univers ne sont pas toutes venues du Bas Paradis dans leur présent état phénoménal; l'espace est la matrice de plusieurs formes de matière et de pré-matière. Bien que la zone extérieure du centre de force du Paradis soit la source d'énergies spatiales, ce n'est pas de là que l'espace tire son origine. L'espace n'est ni force, ni énergie, ni pouvoir. Les pulsations de cette zone ne produisent pas non plus la respiration de l'espace, mais les phases centripète et centrifuge de cette zone sont synchronisées avec les cycles d'expansion-contraction de l'espace qui durent deux milliards d'années.

6. -- LA RESPIRATION DE L'ESPACE

Nous ne connaissons pas le mécanisme effectif de la respiration de l'espace; nous observons simplement que tout l'espace est alternativement en contraction et en expansion. Cette respiration affecte à la fois l'expansion horizontale de l'espace pénétré et les extensions verticales de l'espace non pénétré qui existent dans les vastes réservoirs d'espace au-dessus et au-dessous du Paradis. Pour essayer d'imaginer la forme volumétrique de ces réservoirs d'espace, vous pourriez penser à un sablier.

Lorsque les univers de l'extension horizontale de l'espace pénétré se dilatent, les réservoirs de l'extension verticale de l'espace non pénétré se contractent, et vice versa. Il à a un confluent d'espace pénétré et non pénétré juste au-dessous du Bas

Paradis. Les deux types d'espace y coulent à travers les canaux régulateurs qui les transmuent, et où s'opèrent des modifications rendant pénétrable l'espace impénétrable, et réciproquement, dans les cycles de contraction et d'expansion du cosmos.

Espace vierge ou « impénétré » signifie espace non pénétré par les forces, énergies, pouvoirs, et présences dont on sait qu'ils existent dans l'espace pénétré. Nous ne savons pas si l'espace vertical (réservoir) est destiné à fonctionner toujours comme contrepoids de l'espace horizontal (univers) et pas davantage s'il y à a une intention créatrice concernant l'espace vierge. En réalité, nous savons très peu de chose sur les réservoirs d'espace, simplement qu'ils existent et qu'ils paraissent contrebalancer les cycles d'expansion-contraction spatiaux de l'univers des univers.

Chaque phase des cycles de respiration d'espace dure un peu plus d'un milliard d'années d'Urantia. Pendant une phase, les univers se dilatent; pendant la suivante ils se contractent. L'espace pénétré approche maintenant du point médian de sa phase d'expansion, tandis que l'espace vierge approche du point médian de sa phase de contraction, et nous sommes informés qu'actuellement les limites extrêmes des deux extensions d'espace sont, théoriquement, à peu près équidistantes du Paradis. Les réservoirs d'espace vierge s'étendent maintenant à la verticale au-dessus du Haut Paradis et au-dessous du Bas Paradis juste aussi loin que les espaces pénétrés des univers s'étendent horizontalement à l'extérieur du Paradis périphérique jusqu'au quatrième niveau de l'espace extérieur, et même au delà.

Pendant un milliard d'années d'Urantia, ces réservoirs d'espace se contractent tandis que le maître univers et les activités énergétiques de tout l'espace horizontal se dilatent. Il faut donc un peu plus de deux milliards d'années pour compléter le cycle entier d'expansion-contraction.

7. -- FONCTIONS SPATIALES DU PARADIS

L'espace n'existe sur aucune des surfaces du Paradis. Si l'on «regardait» directement au zénith de la surface du Haut Paradis, on ne verrait rien d'autre que de l'espace vierge arrivant ou partant; actuellement il arrive. L'espace ne touche pas le Paradis; seules les zones tranquilles d'espace médian arrivent au contact de l'Îlecentrale.

Le Paradis est le noyau réellement immobile des zones comparativement tranquilles qui existent entre l'espace pénétré et l'espace vierge. Géographiquement, ces zones semblent être une extension relative du Paradis, mais il s'y produit probablement quelques mouvements. Nous savons très peu de choses à leur sujet, mais nous observons que ces zones de mouvement spatial ralenti séparent l'espace pénétré et l'espace vierge. Des zones similaires ont existé entre les divers niveaux de l'espace pénétré, mais elles sont devenues moins paisibles.

Le profil d'une section verticale de l'espace total ressemblerait un peu à une croix de Malte dont les bras horizontaux représenteraient l'espace pénétré (l'univers) et les bras verticaux l'espace vierge (le réservoir). Les aires entre les quatre bras les sépareraient un peu comme les zones d'espace médian séparent l'espace pénétré de l'espace vierge. Ces zones tranquilles d'espace médian deviennent de plus en plus vastes à mesure que leur distance du Paradis s'accroît; finalement elles entourent les bords de tout l'espace et enferment hermétiquement à la fois les réservoirs d'espace et la totalité de l'extension horizontale de l'espace pénétré.

L'espace n'est ni un état subabsolu à l'intérieur de l'Absolu Inconditionné, ni la présence de cet Absolu, ni une fonction de l'Ultime. C'est un don du Paradis. Nous croyons que l'espace du grand univers et celui de toutes les régions extérieures est effectivement pénétré par la puissance spatiale ancestrale de l'Absolu Inconditionné. Cet espace pénétré s'étend horizontalement vers l'extérieur, depuis la proximité du Paradis périphérique jusqu'au quatrième niveau d'espace extérieur et au delà de la périphérie du maître univers; mais de combien au delà, nous ne le savons pas.

Imaginez un plan vertical perpendiculaire aux surfaces supérieure et inférieure du Paradis et passant par son grand axe, et imaginez dans ce plan un secteur en forme de V horizontal fini, mais inconcevablement grand, avec la pointe touchant presque la périphérie du Paradis. Ensuite imaginez ce secteur tournant elliptiquement autour du Paradis. Le tore ainsi engendré délimiterait approximativement le volume de l'espace pénétré.

Cet espace horizontal à des limites verticales inférieures et supérieures à l'intérieur desquelles se situe tout emplacement donné dans les univers. Si l'on pouvait aller assez loin à angle droit du plan d'Orvonton, soit vers le haut soit vers le bas, on rencontrerait finalement la limite inférieure ou supérieure de l'espace pénétré. A l'intérieur des dimensions connues du maître univers, ces limites s'écartent de plus en plus l'une de l'autre à mesure que la distance du Paradis s'accroît. L'espace épaissit, et il épaissit un peu plus vite que le plan de la création, c'est-à-dire que les univers.

Les zones relativement tranquilles entre les niveaux d'espace, comme celle qui sépare les sept superunivers du premier niveau d'espace extérieur, sont d'énormes régions elliptiques où les activités spatiales sont au repos. Ces zones séparent les vastes galaxies qui tournent à grande vitesse en procession ordonnée autour du Paradis. Vous pouvez vous imaginer le premier niveau d'espace extérieur, où d'innombrables univers sont maintenant en cours de formation, comme une vaste procession cyclique de galaxies autour du Paradis, bornée en haut et en bas par les zones tranquilles d'espace médian, et bornée à l'intérieur et à l'extérieur par les zones d'espace relativement tranquilles.

Un niveau d'espace fonctionne donc comme une région elliptique de mouvement entourée de tous côtés par une quiétude relative. Les relations entre mouvement et repos constituent un chemin d'espace courbe de moindre résistance au mouvement. Ce chemin est universellement suivi par la force cosmique et l'énergie émergente au cours de leur circulation sans fin autour de l'Îledu Paradis.

Ce zonage alterné du maître univers, associé au flux alterné des galaxies dans le sens des aiguilles d'une montre et en sens inverse, est un facteur de stabilisation de la gravité physique destiné à empêcher que la pression de gravité ne s'accentue au point où elle produirait un effet de désagrégation et de dispersion. Ce dispositif exerce une influence antigravitationnelle et agit comme un frein sur des vitesses qui autrement seraient dangereuses.

8. -- LA GRAVITÉ DU PARADIS

L'attraction inéluctable de la gravité saisit effectivement tous les mondes de tous les univers de tout l'espace. La gravité est l'emprise toute-puissante de la présence physique du Paradis. La gravité est le réseau omnipotent auquel sont accrochés les étoiles scintillantes, les soleils flamboyants, et les sphères tourbillonnantes qui constituent la parure physique universelle du Dieu éternel qui est tout, qui remplit tout, et en qui toutes choses consistent.

Le centre et le point focal de la gravité matérielle absolue est l'Îledu Paradis, complétée par les corps de gravité obscurs qui encerclent Havona, et équilibrée par les réservoirs d'espace situés au-dessus et au-dessous. Toutes les émanations connues du Bas Paradis répondent invariablement et infailliblement à l'attraction de la gravité centrale opérant sur les circuits sans fin des niveaux elliptiques d'espace du maître univers. La tendance des âges, la courbure du cercle, et le cycle de la grande ellipse caractérisent toutes les formes connues de réalité cosmique.

L'espace ne répond pas à la gravité, mais il agit sur la gravité comme un équilibrant. Sans le coussin de l'espace, un effet explosif ébranlerait les corps spatiaux du voisinage. L'espace pénétré exerce aussi une influence d'antigravité sur la gravité physique ou linéaire; l'espace peut effectivement neutraliser l'action de la gravité sans toutefois pouvoir la retarder. La gravité absolue est la gravité du Paradis. La gravité locale ou linéaire appartient au stade électrique de l'énergie ou de la matière. Elle opère à l'intérieur de l'univers central, des superunivers, et des univers extérieurs en tous les lieux où une matérialisation appropriée à pris place.

Les nombreuses formes de force cosmique, d'énergie physique, de pouvoir universel, et des diverses matérialisations font apparaître trois stades généraux, bien que non parfaitement nets, de réaction à la gravité du Paradis.

1. Les Stades de Prégravité (Force). C'est le premier pas que fait la puissance spatiale pour s'individualiser en formes pré-énergétiques de force cosmique. Cet état est analogue au concept de la charge-force primordiale de l'espace que l'on appelle parfois énergie pure ou segregata.

2. Les Stades de Gravité (Energie). La gravité traduit dans la charge-force de l'espace une modification produite par l'action des organisateurs de force du Paradis. Elle signale l'apparition de systèmes d'énergie répondant à l'attraction de la gravité du Paradis. L'énergie émergente est originellement neutre, mais après de nouvelles métamorphoses elle montre des qualités dites positive et négative. Nous appelons ces stades ultimata.

3. Les Stades de Postgravité (Pouvoir universel). A ce stade, l'énergie-matière laisse voir qu'elle répond au contrôle de la gravité linéaire. Dans l'univers central, les systèmes physiques sont des organisations triples appelées triata. Ce sont les systèmes de superpouvoir donnant naissance aux créations de l'espace et du temps. Les systèmes physiques des superunivers sont mobilisés par les Directeurs de Pouvoir Universel et leurs associés. Ces organisations matérielles ont une constitution double et s'appellent  gravita. Les corps de gravité obscurs qui entourent Havona ne sont faits ni de triata ni de gravita; leur pouvoir d'attraction dénote les deux formes de gravité physique, linéaire et absolue.

Aucune forme de gravitation n'interfère avec la puissance de l'espace. Cette dotation primitive du Paradis n'est pas un niveau effectif de réalité, mais elle est ancestrale à toutes les réalités non-spirituelles de fonctionnement relatif -- à toutes les manifestations d'énergie-force et à l'organisation du pouvoir et de la matière. La puissance spatiale est un terme difficile à définir. Il ne désigne pas « ce qui est ancestral à l'espace »; sa signification devrait évoquer l'idée des puissances et des potentiels qui existent dans l'espace. On peut concevoir approximativement que la puissance spatiale inclut tous les potentiels et influences absolus qui émanent du Paradis et constituent la présence spatiale de l'Absolu Inconditionné.

Le Paradis est la source absolue et l'éternel point focal de toute énergie-matière dans l'univers des univers. L'Absolu Inconditionné révèle, régularise, et entrepose ce qui a sa source et son origine dans le Paradis. La présence universelle de l'Absolu Inconditionné paraît équivaloir au concept que l'extension de la gravité est potentiellement infinie, qu'elle est une tension élastique de la présence du Paradis. Ce concept aide à saisir le fait que tout subit une attraction centripète vers le Paradis. Cet exemple est grossier, mais peut néanmoins être utile. Il explique aussi pourquoi la gravité agit toujours par priorité dans le plan perpendiculaire à la masse, phénomène dénotant que les dimensions du Paradis et des créations qui l'entourent sont différentielles.

9. -- LE CARACTÈRE UNIQUE DU PARADIS

Le Paradis est unique en ce sens qu'il est le royaume d'origine primordiale et le but fini de la destinée pour toutes les personnalités spirituelles. Il est cependant vrai que les êtres spirituels inférieurs ne sont pas tous immédiatement destinés au Paradis, mais le Paradis reste toujours le but désiré de toutes les personnalités supra-matérielles.

Le Paradis est le centre géographique de l'infinité. Il n'est pas une fraction de la création universelle, ni même une véritable partie de l'éternel univers de Havona. Nous nous référons communément à l'Île centrale comme appartenant à l'univers divin, mais ce n'est pas la réalité. Le Paradis est une existence éternelle et exclusive.

Dans l'éternité du passé, lorsque le Père Universel donna une expression personnelle infinie de son moi spirituel par l'Etre du Fils Éternel, il révéla simultanément le potentiel infini de son moi impersonnel par le Paradis. Le Paradis impersonnel et non-spirituel paraît avoir été le corollaire inévitable de la volonté et de l'acte du Père rendant éternel le Fils Originel. C'est ainsi que le Père projeta la réalité en deux phases manifestées -- personnelle et non-personnelle, spirituelle et non-spirituelle. La tension entre ces phases, en face de la volonté commune d'agir du Père et du Fils, donna existence à l'Acteur Conjoint et à l'univers central des mondes matériels et des êtres spirituels.

Lorsque la réalité est différenciée en aspects personnels et impersonnels (Fils Éternel et Paradis), il n'est guère juste d'appeler « Déité » ce qui est impersonnel, à moins que cet impersonnel ne soit conditionné d'une certaine manière. Il n'est pas normal d'appeler Déité la répercussion des actes d'une Déité. Beaucoup de choses qui ne sont pas la Déité ont néanmoins été causées par la Déité, et le Paradis n'est pas la Déité; il n'est pas non plus conscient dans le sens où les mortels pourront jamais comprendre ce terme.

Le Paradis n'est ancestral à aucun être ou entité vivante; il n'est pas un créateur. La personnalité et les relations pensée-esprit sont transmissibles, mais les archétypes ne le sont pas. Les archétypes ne sont jamais des reflets; ce sont des copies -- des reproductions. Le Paradis est l'absolu des archétypes. Havona est une exposition de ces potentiels dans l'existence effective.

La résidence de Dieu est centrale et éternelle, glorieuse et idéale. Sa demeure est le modèle splendide de tous les mondes-sièges des univers à et l'univers central de son habitation immédiate est l'archétype de tous les univers pour leurs idéaux, leurs organisations, et leur destinée ultime.

Le Paradis est le siège universel de toutes les activités concernant la personnalité, et la source-centre de toutes les manifestations de force spatiale et d'énergie. Tout ce qui à existé, qui existe maintenant, ou qui attend d'exister est venu, vient maintenant, ou viendra plus tard de ce lieu central d'habitat des Dieux éternels. Le Paradis est le centre de toute la création, la source de toutes les énergies, et le lieu d'origine primitif de toutes les personnalités.

Après tout, la chose la plus importante pour les mortels au sujet du Paradis est le fait que cette parfaite demeure du Père Universel est la destinée réelle et lointaine des âmes immortelles des fils mortels et matériels de Dieu, les créatures ascendantes des univers évolutionnaires du temps et de l'espace. Tout mortel connaissant Dieu et ayant épousé la carrière d'accomplissement de la volonté du Père s'est déjà engagé sur la longue, longue route où l'on recherche la divinité et à l'on aboutit à la perfection. Et lorsqu'un tel être d'origine animale se tient devant les Dieux du Paradis après s'être élevé des sphères inférieures de l'espace comme un nombre incommensurable de ses pareils l'a déjà fait, cet exploit représente la réalité d'une transformation spirituelle côtoyant les limites de la suprématie.

 

[Présenté par un Perfecteur de Sagesse chargé par les Anciens des Jours d'Uversa de faire cet exposé.]

 

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