ASPECTS PHYSIQUES
DE L'UNIVERS LOCAL
LE phénomène spatial caractéristique distinguant chaque création locale
des autres est la présence de l'Esprit Créatif. Tout Nébadon est
certainement imprégné par la présence dans son espace de la Divine
Ministre de Salvington, et cette présence prend tout aussi certainement
fin aux frontières extérieures de notre univers local. Nébadon est
l'espace imprégné par l'Esprit-Mère de notre univers local. Ce qui s'étend
au delà de cette présence spatiale de l'Esprit-Mère est extérieur à
Nébadon; ce sont les régions d'espace extra-nébadoniennes du superunivers
d'Orvonton -- d'autres univers locaux.
L'organisation administrative du grand univers montre une division bien
tranchée entre les gouvernements de l'univers central, des superunivers,
et des univers locaux. Ces divisions ont leurs parallèles astronomiques
dans la séparation spatiale de Havona et des sept superunivers, mais il
n'y a pas de lignes de démarcation physiques aussi claires pour faire
ressortir les créations locales. Même les secteurs majeurs et mineurs d'Orvonton
sont aisément reconnaissables (pour nous), mais il n'est pas si facile
d'identifier les frontières physiques des univers locaux. Cela tient à ce
qu'ils sont organisés administrativement selon certains principes
créatifs gouvernant la segmentation de la charge énergétique totale
d'un superunivers, tandis que leurs composantes physiques, les sphères de
l'espace -- soleils, îles obscures, planètes, etc... prennent leur origine
primitive dans des nébuleuses. Or les nébuleuses font leur apparition
astronomique selon certains plans pré-créatifs (transcendantaux)
des Architectes du Maître Univers.
Le domaine d'un univers local peut comprendre une ou plusieurs -- et
même beaucoup -- de nébuleuses, et c'est ainsi que l'assemblage physique
de Nébadon vient de la progéniture stellaire et planétaire de la nébuleuse
d'Andronover et d'autres nébuleuses. Les sphères de Nébadon ont une
ascendance ancestrale variée, mais elles avaient toutes dans l'espace un
certain commun dénominateur de mouvement qui fut ajusté par les efforts
intelligents des directeurs de pouvoir, de manière à produire notre
agrégat actuel de corps spatiaux. Cet ensemble voyage d'un seul tenant sur
les orbites du superunivers.
Telle est la constitution du nuage local d'étoiles de Nébadon qui
circule aujourd'hui sur une orbite de mieux en mieux établie autour du
centre (situé dans le Sagittaire) du secteur mineur d'Orvonton auquel
notre création locale appartient.
1. -- LES CENTRES DE POUVOIR DE NÉBADON
Les nébuleuses spirales et autres, roues-mères des sphères de l'espace,
sont élaborées par des organisateurs de force du Paradis. Lorsque
l'évolution de la nébuleuse la rend sensible à la gravitation, ils sont
remplacés dans leurs fonctions super- universelles par des centres de
pouvoir et des contrôleurs physiques, qui assument aussitôt la pleine
responsabilité de diriger l'évolution physique des générations suivantes
de rejetons stellaires et planétaires. A l'arrivée de notre Fils Créateur,
cette supervision du pré-univers de Nébadon fut immédiatement coordonnée
avec son plan pour organiser son univers. A l'intérieur du domaine de ce
Fils Paradisiaque de Dieu, les Centres Suprêmes de Pouvoir et les Maîtres
Contrôleurs Physiques collaborèrent avec les Superviseurs de Pouvoir
Morontiel et avec d'autres entités pour produire le vaste complexe de
lignes de communication, de circuits d'énergie, et de chenaux de pouvoir
qui relie fermement les multiples corps spatiaux de Nébadon en une seule
unité administrative intégrée.
Cent Centres Suprêmes de Pouvoir du quatrième ordre sont affectés en
permanence à notre univers local. Ces êtres reçoivent les lignes de
pouvoir arrivant des centres ternaires de Nébadon et, après avoir abaissé
l'intensité des circuits et les avoir modifiés, les transmettent par
relais aux centres de pouvoir de nos constellations et systèmes. Lorsque
ces centres de pouvoir opèrent en association, ils produisent le système
vivant de contrôle et d'égalisation qui fonctionne pour maintenir
l'équilibre et la distribution des énergies; autrement celles-ci seraient
fluctuantes et variables. Toutefois, les centres de pouvoir ne
s'intéressent pas aux bouleversements énergétiques passagers et locaux,
tels que les tâches du soleil et les perturbations électriques du système.
La lumière et l'électricité ne sont pas les énergies fondamentales de
l'espace, mais seulement des manifestations secondaires et subsidiaires.
Les cent centres de pouvoir de l'univers local sont stationnés sur
Salvington, où ils opèrent au centre exact d'énergie de cette sphère. Les
sphères architecturales telles que Salvington, Edentia, et Jérusem sont
éclairées, chauffées, et alimentées en énergie par des méthodes qui les
rendent tout à fait indépendantes des soleils de l'espace. Ces sphères
furent construites -- faites sur mesure -- par les centres de pouvoir et
les contrôleurs physiques, et conçues pour exercer une puissante influence
sur la distribution de l'énergie. Basant leurs activités sur ces points
focaux de contrôle d'énergie, les centres de pouvoir, par leur présence
vivante, orientent et canalisent les énergies physiques de l'espace. Leurs
circuits d'énergie sont fondamentaux pour tous les phénomènes
physico-matériels et morontiels-spirituels.
Dix Centres Suprêmes de Pouvoir du cinquième ordre sont affectés à
chacune des subdivisions primaires de Nébadon, les cent constellations.
Dans la vôtre, celle de Norlatiadek, ils ne sont pas installés sur le
monde-siège, mais au centre de l'énorme système stellaire qui constitue le
noyau physique de la constellation. Sur Edentia, il y a dix contrôleurs
machinaux associés et dix frandalanks qui sont en liaison constante et
parfaite avec les centres de pouvoir voisins.
Un seul Centre Suprême de Pouvoir du sixième ordre a son poste au
centre-exact de gravité de chaque système local. Dans le votre, celui de
Satania, le centre de pouvoir affecté occupe une île d'espace obscure
située au centre astronomique du système. Beaucoup d'îles obscures sont
d'immenses dynamos qui mobilisent et orientent certaines énergies de
l'espace. Ces circonstances naturelles sont efficacement utilisées par le
Centre de Pouvoir de Satania, dont la masse vivante sert de liaison avec
les centres supérieurs, orientant les courants de pouvoir plus matérialisé
vers les Maîtres Contrôleurs Physiques des planètes évolutionnaires de
l'espace.
2. -- LES CONTROLEURS PHYSIQUES DE SATANIA
Les Maîtres Contrôleurs Physiques servent auprès des centres de pouvoir
dans tout le grand univers, mais leurs fonctions dans un système local tel
que Satania sont plus faciles à comprendre. Satania est l'un des cent
systèmes locaux qui constituent l'organisation administrative de la
constellation de Norlatiadek. Il a pour voisins immédiats les systèmes de
Sandmatia, Assuntia, Porogia, Sortoria, Rantulia, et Glantonia. Les
systèmes de Norlatiadek sont différents sous beaucoup de rapports, mais
tous sont évolutionnaires et progressifs comme Satania.
Satania lui-même est composé de plus de sept mille groupes
astronomiques ou systèmes physiques, dont très peu ont eu une origine
similaire à celle de votre système solaire. Le centre astronomique de
Satania est une énorme île obscure de l'espace qui, avec ses sphères
adjacentes, est située non loin du siège du gouvernement du système.
Sauf la présence du centre de pouvoir affecté, la supervision de tout
le système d'énergie physique de Satania est centrée sur Jérusem. Un
Maître Contrôleur Physique stationné sur ce monde-siège travaille en
coopération avec le centre de pouvoir du système; il sert de chef de
liaison des inspecteurs de pouvoir siégeant à Jérusem et opérant dans tout
le système local.
La mise en circuit et la canalisation de l'énergie sont supervisées par
les cinq cent mille manipulateurs d'énergie vivants et intelligents
répartis dans tout Satania. Par l'action de ces contrôleurs physiques, les
centres de pouvoir superviseurs détiennent le contrôle complet et parfait
de la majorité des énergies fondamentales de l'espace, y compris les
émanations des globes incandescents et des sphères obscures chargées
d'énergie. Ce groupe d'entités vivantes peut mobiliser, transformer,
transmuer, manipuler, et transmettre à peu près toutes les énergies
physiques de l'espace organisé.
La vie possède une aptitude inhérente à mobiliser et à transmuer
l'énergie universelle. Vous êtes habitués à l'action de la vie végétale
transformant l'énergie matérielle de la lumière en manifestations variées
du règne végétal. Vous connaissez aussi quelque peu la méthode par
laquelle cette énergie végétale peut être convertie en phénomènes
d'activité animale, mais vous ne savez pratiquement rien de la technique
des directeurs de pouvoir et des contrôleurs physiques, qui sont doués de
l'aptitude à mobiliser, transformer, orienter, et concentrer les multiples
énergies de l'espace.
Ces êtres des royaumes énergétiques ne s'occupent pas de l'énergie en
tant que facteur composant des créatures vivantes, ni même du domaine de
la chimie physiologique. Ils s'occupent parfois des préliminaires
physiques de la vie, de l'élaboration des systèmes énergétiques qui
peuvent servir de véhicules physiques aux énergies vivantes des organismes
matériels élémentaires. Dans un certain sens, les contrôleurs physiques
sont reliés aux manifestations pré-vivantes de l'énergie matérielle de la
même manière que les esprits-mentaux adjuvats s'intéressent aux fonctions
pré-spirituelles de la pensée matérielle.
Les êtres intelligents qui contrôlent le pouvoir et orientent l'énergie
doivent ajuster leur technique sur chaque sphère selon la constitution et
l'architecture physiques de la planète. Ils utilisent infailliblement les
calculs et déductions de leurs état-majors respectifs de physiciens et
autres conseillers techniques, concernant l'influence locale des soleils
très chauds et d'autres types d'étoiles suractivées. Ils doivent même
faire entrer en ligne de compte les énormes géants froids et obscurs de
l'espace et les essaims nuageux de poussières cosmiques. Tous ces éléments
matériels jouent un rôle dans les problèmes pratiques de manipulation de
l'énergie.
Les Maîtres Contrôleurs Physiques ont la responsabilité de superviser
le pouvoir énergétique dans les mondes évolutionnaires habités, mais ne
sont pas responsables de tous les dérèglements d'énergie sur Urantia. Il y
a maintes raisons à ces perturbations, dont quelques unes sortent du
domaine et du contrôle des conservateurs physiques. Urantia se trouve sur
le trajet d'énergies formidables; c'est une petite planète dans le circuit
de masses colossales, et les contrôleurs locaux emploient quelquefois un
nombre énorme de membres de leur ordre pour équilibrer les lignes
d'énergie. Ils se tirent assez bien d'affaire avec les circuits physiques
de Satania, mais ils éprouvent des difficultés pour isoler la planète des
puissants courants de Norlatiadek.
3. -- NOS ASSOCIÉS STELLAIRES
Plus de deux mille soleils éclatants déversent de la lumière et de
l'énergie dans Satania, et votre propre soleil y est un globe moyennement
ardent. Parmi les trente soleils les plus proches de vous, trois seulement
sont plus brillants. Les Directeurs de Pouvoir de l'Univers déclenchent
les courants spécialisés d'énergie qui jouent entre les étoiles
individuelles et leurs systèmes respectifs. Les fournaises solaires ainsi
que les géants obscurs de l'espace, servent de relais aux centres de
pouvoir et aux contrôleurs physiques pour concentrer et orienter
efficacement les circuits d'énergie des créations matérielles.
Les soleils de Nébadon ne diffèrent pas de ceux des autres univers. La
composition matérielle de tous les soleils, îles obscures, planètes,
satellites, et même météores, est tout à fait identique. Le diamètre moyen
des soleils est d'environ 1.600.000 kilomètres; celui de votre globe
solaire est un peu inférieur. La plus grande étoile de l'univers local, le
nuage stellaire d'Antarès, a 450 fois le diamètre de votre soleil et
60.000.000 de fois son volume, mais la place abonde pour loger tous ces
énormes soleils. Par comparaison, ils ont les coudées tout aussi franches
dans l'espace qu'une douzaine d'oranges circulant à l'intérieur d'Urantia
si la planète était creuse.
Quand une roue-mère nébuleuse projette des soleils trop grands, ceux-ci
ne tardent pas à se fractionner ou à former des étoiles doubles. A
l'origine, tous les soleils sont purement gazeux, bien qu'ils puissent
exister passagèrement plus tard à l'état semi-liquide. Lorsque votre
soleil atteignit cet état semi-liquide de pression supergazeuse, il
n'était pas assez grand pour se scinder par l'équateur, ce qui est l'un
des modes de formation des étoiles doubles.
Quand les sphères ignées ont moins du dixième de la taille de votre
soleil, elles se contractent, se condensent, et se refroidissent
rapidement. Quand elles ont plus de trente fois sa taille -- ou plutôt
trente fois son contenu global de matériaux réels -- elles se scindent
promptement en deux corps séparés qui peuvent soit devenir les centres de
nouveaux systèmes, soit rester dans l'emprise de leur champ de gravité
réciproque et tourner autour d'un centre commun, conformément à un type
d'étoiles doubles.
La plus récente des explosions cosmiques majeures d'Orvonton fut
l'extraordinaire explosion d'une étoile double dont la lumière atteignit
Urantia en 1572. La conflagration fut si intense que l'explosion était
clairement visible en plein jour.
Les étoiles ne sont pas toutes des solides, mais beaucoup des plus
anciennes en sont. Quelques unes des étoiles rougeâtres qui projettent de
faibles lueurs ont acquis au centre de leurs énormes masses une densité
que l'on peut exprimer en disant que si un centimètre cube en était
transporté sur Urantia, il y pèserait 200 kilos. La pression colossale,
accompagnée de la perte de chaleur et d'énergie circulante, a eu pour
résultat de resserrer de plus en plus les orbites des unités matérielles
de base jusqu'à leur faire approcher maintenant de près l'état de
condensation électronique. Ce processus de refroidissement et de
contraction peut se poursuivre jusqu'au point critique limite où se
produit l'explosion condensatrice des ultimatons.
La plupart des soleils géants sont relativement jeunes; en majorité,
les étoiles naines sont vieilles, mais pas toutes. Les naines résultant de
collisions peuvent être très jeunes et briller d'une intense lumière
blanche sans avoir jamais connu le stade rouge initial de l'éclat de la
jeunesse. Les soleils très jeunes et les soleils très vieux brillent
habituellement d'une lumière rougeâtre. La teinte jaune indique une
jeunesse relative ou bien l'approche de la vieillesse, mais la brillante
lumière blanche est le signe d'une vie adulte robuste et prolongée.
Les soleils adolescents ne passent pas tous, du moins visiblement, par
le stade des pulsations, mais en regardant dans l'espace on peut observer
beaucoup d'étoiles assez jeunes dont les gigantesques poussées
respiratoires demandent deux à sept jours pour compléter leur cycle. Votre
propre soleil porte encore des vestiges décroissants des puissants
gonflements du temps de sa jeunesse, mais la période de pulsation
primitive de trois jours et demi s'est allongée pour devenir le cycle
actuel de onze ans et demi des taches solaires.
Les étoiles variables ont de nombreuses origines. Chez quelques étoiles
doubles, les marées causées par les rapides changements de distance entre
les deux corps qui tournent sur leurs orbites occasionnent aussi des
fluctuations périodiques de lumière. Ces variations de gravité produisent
des flambées régulières et récurrentes, de même que la captation de
météores produit, par addition de matière énergétique à la surface, un
éclair relativement soudain dont la lumière s'atténue rapidement et laisse
le soleil reprendre son éclat normal. Il arrive qu'un soleil capte un
courant de météores dans une ligne d'opposition gravitationnelle amoindrie
et que des collisions occasionnelles causent des flamboiements stellaires,
mais la majorité de ces phénomènes est entièrement due à des fluctuations
internes.
Dans un groupe d'étoiles variables, la période de fluctuation de la
lumière dépend directement de la luminosité. La connaissance de ce fait
permet aux astronomes d'utiliser ces soleils comme phares universels, ou
points de mesure précis, pour mieux explorer les essaims d'étoiles
lointains. Par cette technique, il est possible de mesurer des distances
stellaires avec une grande exactitude jusqu'à plus d'un million
d'années-lumière de distance. De meilleures méthodes pour mesurer l'espace
et une technique améliorée des télescopes permettront un jour de déceler
plus complètement les dix grandes divisions du superunivers d'Orvonton.
Vous reconnaîtrez au moins huit de ces immenses secteurs comme d'énormes
groupes d'étoiles assez symétriques.
4. -- LA DENSITÉ DU SOLEIL
La masse de votre soleil est un peu plus grande que ne l'estiment vos
physiciens, qui l'évaluent à environ deux octillions de tonnes (2 X 1027)
Sa densité actuelle est à peu près une fois et demie celle de l'eau et se
situe à mi-chemin entre celles des étoiles les plus denses et des étoiles
les plus diluées. Mais votre soleil n'est ni liquide ni solide. Il est
gazeux, et ceci est vrai malgré la difficulté d'expliquer comment la
matière gazeuse peut atteindre cette densité, et même des densités
beaucoup plus élevées.
Les états gazeux, liquide, et solide sont des affaires de relations
atomiques-moléculaires, mais la densité est une relation entre l'espace et
la masse. Elle varie directement avec la quantité de masse dans l'espace,
et inversement avec la quantité d'espace dans la masse, d'espace entre les
noyaux centraux de la matière et les particules qui tournent autour de ces
centres, et aussi d'espace à l'intérieur des particules matérielles.
Les étoiles qui se refroidissent peuvent être physiquement gazeuses et
prodigieusement denses en même temps. Vous ne connaissez pas les
supergaz solaires, mais ceux-ci, et d'autres formes inhabituelles de
matière, expliquent comment des soleils, même non solides, peuvent
atteindre des densités égales à celle du fer -- à peu près la densité d'Urantia
-- et cependant se trouver dans un état gazeux surchauffé et continuer à
fonctionner comme soleils. Dans ces supergaz denses, les atomes sont
extrêmement petits et contiennent peu d'électrons. Ces soleils ont aussi
perdu dans une grande mesure leurs réserves libres d'énergie ultimatonique.
Un soleil très proche de vous, qui commença sa vie avec une masse à peu
près égale à celle du vôtre, s'est maintenant contracté jusqu'à une taille
un peu supérieure à celle d'Urantia et atteint une densité quarante mille
fois supérieure à celle du soleil. Le poids de ce solide-gazeux
chaud-froid est d'environ soixante kilos par centimètre cube. Ce soleil
brille encore d'une faible luminosité rougeâtre, dernière lueur sénile
d'un monarque de lumière moribond.
Toutefois, la plupart des soleils ne sont pas si denses. L'un de vos
proches voisins a une densité exactement égale à celle de votre atmosphère
au niveau de la mer. Si vous étiez à l'intérieur de ce soleil, vous ne
pourriez rien discerner. Si la température le permettait, vous pourriez
pénétrer dans la majorité des soleils qui scintillent dans le ciel
nocturne et ne pas remarquer plus de matière que vous n'en percevez dans
l'air de vos chambres terrestres.
Le soleil massif de Veluntia, l'un des plus grands d'Orvonton, est
mille fois moins dense que l'atmosphère d'Urantia. Si sa composition était
semblable à celle de votre atmosphère et s'il n'était pas surchauffé, il
représenterait un tel vide que les êtres humains y suffoqueraient séance
tenante.
Un autre géant d'Orvonton a maintenant une température périphérique de
l'ordre de 1.100 degrés. Son diamètre dépasse cinq cent millions de
kilomètres, ce qui offre largement la place de loger votre soleil et
l'orbite actuelle de la Terre. Cependant, malgré son volume énorme
quarante millions de fois supérieur à celui de votre soleil, sa masse
n'est que trente fois plus grande. Ces immenses soleils ont des
protubérances étendues qui atteignent presque les soleils voisins.
5. -- LA RADIATION SOLAIRE
Les soleils de l'espace ne sont pas très denses, et ce fait est prouvé
par les courants continus d'énergie-lumière qui s'en échappent. Une
densité trop élevée retiendrait la lumière par opacité jusqu'à ce que la
pression de l'énergie lumineuse atteigne le point d'explosion. Il faut que
la pression de lumière ou de gaz soit formidable à l'intérieur d'un soleil
pour l'amener à émettre des courants d'énergie capables de pénétrer
l'espace sur des millions et des millions de kilomètres et apporter de
l'énergie, de la lumière, et de la chaleur aux planètes lointaines. Une
croûte de cinq mètres d'épaisseur et de la densité d'Urantia suffirait
pour empêcher l'émission par un soleil de tous les rayons X et de toutes
les énergies lumineuses, jusqu'à ce que les démembrements atomiques
accumulent des énergies élevant la pression interne au point où elle
triompherait de la gravité par une formidable explosion vers l'extérieur.
En présence des gaz propulsifs, et lorsqu'elle est confinée à de hautes
températures par des cloisons opaques, la lumière est fortement explosive.
La lumière est matérielle. D'après la manière dont on évalue l'énergie et
le pouvoir sur votre monde, la lumière vendue mille fois le prix du même
poids d'or serait bon marché.
L'intérieur de votre soleil est un immense générateur de rayons X. Les
soleils sont entretenus de l'intérieur par le bombardement incessant de
ces puissantes émanations.
Il faut plus d'un demi-million d'années à un électron stimulé par les
rayons X pour frayer son chemin depuis le centre d'un soleil moyen jusqu'à
sa surface. Il en partira pour son aventure spatiale, peut-être pour
chauffer une planète habitée, ou pour être capté par un météore, ou pour
participer à la naissance d'un atome, ou pour être attiré par une île
obscure de l'espace puissamment chargée, ou pour terminer son vol par un
plongeon final sur la surface d'un soleil semblable à celui d'où il est
parti.
Les rayons X de l'intérieur d'un soleil chargent les électrons
fortement chauffés et agités avec une énergie suffisante pour les envoyer
dans l'espace, au delà de la foule des influences emprisonnantes de la
matière interposée, et jusqu'aux sphères distantes des systèmes lointains,
malgré les attractions gravitationnelles divergentes. La grande énergie
cinétique nécessaire pour échapper à l'emprise de gravité d'un soleil est
suffisante pour assurer que le rayon de soleil voyagera sans perdre de
vitesse jusqu'à ce qu'il rencontre des masses considérables de matière;
alors il sera rapidement transformé en chaleur avec libération d'autres
énergies.
Soit comme lumière, soit sous d'autres formes, l'énergie se meut en
ligne droite dans son vol spatial. Les particules réelles existant
matériellement traversent l'espace comme une fusillade. Elles se déplacent
en ligne droite non brisée ou en procession, à moins d'être influencées
par des forces supérieures; en outre, elles obéissent toujours à
l'attraction gravitationnelle linéaire inhérente aux masses matérielles et
à la présence de la gravité circulaire de l'Ile du Paradis.
L'énergie solaire peut paraître se propager en ondes, mais cela est dû
à l'action coexistante d'influences diverses. Toute forme donnée d'énergie
organisée se déplace en ligne droite et non en vagues. La présence d'une
seconde ou d'une troisième forme d'énergie-force peut faire que le courant
observé paraisse voyager en formations ondulatoires, de même que
dans un orage aveuglant accompagné de vents violents la pluie paraît
quelquefois tomber en nappes ou descendre en vagues. Les gouttes tombent
cependant en procession ininterrompue de lignes droites, mais l'action du
vent donne l'apparence visible de rideaux de pluie et de vagues de
gouttes.
Certaines énergies secondaires et d'autres énergies non découvertes
sont présentes dans les régions spatiales de votre univers local. Leur
action fait que les émanations de lumière solaire paraissent produire des
phénomènes ondulatoires, bien qu'elles soient hachées en portions
infinitésimales d'une longueur et d'un poids déterminés. Vous ne pouvez
guère espérer parvenir à mieux comprendre le comportement de la lumière
avant l'époque où vous aurez acquis un concept clair de l'interaction et
des relations des diverses forces spatiales et des énergies solaires
opérant dans les régions de l'espace de Nébadon. Votre confusion actuelle
est également due à ce que vous ne saisissez qu'incomplètement ce problème
qui implique les activités interassociées du contrôle personnel et
impersonnel du maître univers -- les présences, les performances, et la
coordination de l'Acteur Conjoint et de l'Absolu Inconditionné.
6. -- LE CALCIUM -- VAGABOND DE L'ESPACE
En déchiffrant les phénomènes spectraux, il faut se rappeler que
l'espace n'est pas vide, et qu'en le traversant, la lumière est parfois
légèrement modifiée par les diverses formes d'énergie et de matière qui
circulent dans tout l'espace organisé. Des raies indiquant des matières
inconnues apparaissent dans le spectre de votre soleil; certaines d'entre
elles sont dues à des modifications d'éléments bien connus flottant dans
l'espace sous forme éparpillée, victimes atomiques des conflits entre
éléments solaires. L'espace fourmille de ces épaves errantes, et
spécialement de sodium et de calcium.
En fait, le calcium est le principal élément matériel présent dans
l'espace d'Orvonton. Notre univers tout entier est parsemé de pierre
finement pulvérisée. La pierre est littéralement le matériau de
construction fondamental pour les planètes et les sphères de l'espace. Le
nuage cosmique, le grand manteau de l'espace, est composé en majeure
partie d'atomes de calcium modifiés. L'atome de pierre est l'un des
éléments les plus répandus et les plus tenaces. Non seulement il supporte
l'ionisation solaire -- la scission -- mais il persiste comme identité
associable même après avoir été bombardé par les rayons X destructeurs et
fracassé par les hautes températures solaires. Le calcium possède une
individualité et une longévité supérieures à celles de toutes les formes
ordinaires de la matière.
Ainsi que l'ont soupçonné vos physiciens, ces résidus mutilés de
calcium solaire chevauchent littéralement les rayons de lumière sur des
distances variées, ce qui facilite prodigieusement leur dissémination dans
tout l'espace. Avec certaines modifications, l'atome de sodium est
également capable de locomotion par lumière et par énergie. L'exploit du
calcium est d'autant plus remarquable que sa masse est presque double de
celle du sodium. L'imprégnation de l'espace local par le calcium est due
au fait qu'il s'échappe sous forme modifiée de la photosphère solaire en
chevauchant littéralement sur les rayons de soleil émis. Malgré son
encombrement relatif puisqu'il contient vingt électrons en rotation, c'est
le calcium qui, parmi tous les éléments, réussit le mieux à s'échapper de
l'intérieur du soleil vers les royaumes de l'espace. Cela explique
pourquoi il y a sur le soleil une couche de calcium, une croûte de pierre
gazeuse épaisse de dix mille kilomètres, bien que dix-neuf éléments plus
légers et de nombreux éléments plus lourds se trouvent au-dessous.
Le calcium aux températures solaires est un élément actif et doué de
propriétés variées. Cet atome de pierre a deux électrons agiles flottant
sur ses deux circuits électroniques extérieurs qui sont très proches l'un
de l'autre. Dans la lutte atomique, il perd de bonne heure son électron
extérieur, sur quoi il se met à jongler magistralement avec le
dix-neuvième électron entre le dix-neuvième et le vingtième circuit de
révolution électronique. Plus de vingt cinq mille fois par seconde il
projette ce dix-neuvième électron dans un mouvement de va et vient entre
sa propre orbite et celle de son compagnon perdu. C'est ainsi qu'un atome
de pierre mutilé peut défier partiellement la gravité et réussir à
chevaucher les courants émergeants de lumière et d'énergie, les rayons de
soleil, vers la liberté et l'aventure. L'atome de calcium s'en va par
saccades alternées de propulsion en avant, saisissant et lâchant le rayon
de soleil environ vingt cinq mille fois par seconde. C'est pourquoi la
pierre est le principal composant des mondes de l'espace. Le calcium est
le fugitif le plus expert de la prison solaire.
L'agilité de l'électron acrobatique du calcium est indiquée par le fait
qu'une fois projeté sur la vingtième orbite par les forces solaires de
température et de rayons X, il n'y reste qu'un millionième de seconde,
mais avant que le pouvoir électro-gravitationnel du noyau atomique l'ait
ramené sur son ancienne dix-neuvième orbite, il a fait un million de tours
autour du centre atomique.
Votre soleil s'est dessaisi d'une énorme quantité de son calcium. Il en
a perdu des masses colossales à l'époque de ses éruptions convulsives
liées à la formation du système solaire. Une grande partie du calcium
restant se trouve maintenant dans la croûte extérieure du soleil.
Il ne faut pas oublier que l'analyse spectrale ne décèle que les
composés de la surface du soleil. Par exemple, les spectres solaires
contiennent beaucoup de raies du fer sans que le fer soit l'élément
principal du soleil. Ce phénomène est presque entièrement dû à la
température de la surface du soleil. Cette température un peu inférieure à
2.300 degrés est très favorable à l'enregistrement du spectre du fer.
7. -- LES SOURCES DE L'ÉNERGIE SOLAIRE
La température interne de beaucoup de soleils, et même du votre, est
beaucoup plus élevée qu'on ne le croit généralement. Il n'existe
pratiquement pas d'atomes entiers à l'intérieur d'un soleil; ils sont tous
plus ou moins fracassés par le bombardement intensif des rayons X qui
accompagne naturellement ces hautes températures. Indépendamment des
éléments matériels qui peuvent apparaître à la surface, ceux de
l'intérieur sont rendus très semblables les uns aux autres par l'action
dissociante des rayons X disruptifs. Le rayon X est le grand niveleur de
l'existence atomique.
La température superficielle de votre soleil est d'environ 2.300 degrés
centigrades, mais elle augmente rapidement quand on pénètre à l'intérieur
et finit par atteindre l'élévation incroyable de 13.500.000 degrés dans
les régions centrales.
Tous ces phénomènes dénotent une énorme dépense d'énergie. Voici les
sources d'énergie solaire citées dans leur ordre d'importance:
|
1. L'annihilation d'atomes et
finalement d'électrons. |
|
2. La transmutation d'éléments, y
compris le groupe d'énergies radioactives ainsi libérées. |
|
3. L'accumulation et la transmission de
certaines énergies spatiales universelles. |
|
4. La matière spatiale et les météores
qui plongent constamment dans les soleils flamboyants. |
|
5. La contraction solaire; le
refroidissement et la contraction consécutive d'un soleil produisent
une énergie et une chaleur parfois plus grandes que celles fournies
par la matière de l'espace. |
|
6. L'action de la gravité aux hautes
températures transforme certaines puissances de circuits en énergies
radioactives. |
|
7. La lumière recaptée et d'autres
matières qui sont ramenées au soleil après l'avoir quitté, ainsi que
certaines énergies d'origine extra-solaire. |
Une couche régulatrice de gaz chauds (à une température atteignant
parfois des millions de degrés) enveloppe les soleils, stabilise les
pertes de chaleur, et empêche encore autrement les fluctuations
périlleuses de dissipation de chaleur. Pendant la vie active d'un soleil,
la température interne de 13.500.000 degrés reste à peu près constante et
tout à fait indépendante de la chute progressive de la température
externe.
Vous pouvez essayer d'imaginer que 13.500.000 degrés de chaleur
associés avec certaines pressions de gravité représentent le point
d'ébullition électronique. Sous ces pressions et à ces températures, tous
les atomes sont dégradés et désagrégés en leurs électrons et leurs autres
éléments ancestraux. Les électrons eux-mêmes et d'autres combinaisons d'ultimatons
peuvent être démolis, mais les soleils sont incapables de dissocier les
ultimatons.
Les températures solaires ont pour effet d'accélérer énormément les
ultimatons et les électrons, du moins ceux des électrons qui se
maintiennent en existence dans ces conditions. Vous comprendrez plus
clairement ce que signifie une haute température par référence à
l'accélération des activités électroniques et ultimatoniques en
considérant qu'une goutte d'eau ordinaire contient plus d'un sextillion
d'atomes (10:21). C'est l'énergie de plus de cent chevaux-vapeur exercée
d'une façon continue pendant deux ans. La chaleur totale actuellement
émise par le soleil de notre système à chaque seconde est suffisante pour
faire bouillir en une seconde toute l'eau des océans d'Urantia.
Seuls peuvent briller éternellement les soleils qui fonctionnent dans
les canaux directs des principaux courants d'énergie de l'univers. Ces
fournaises solaires flamboient indéfiniment, car elles peuvent récupérer
leurs pertes matérielles en absorbant des forces spatiales et des énergies
circulantes analogues. Mais les étoiles très éloignées des principaux
canaux de rechargement sont destinées à subir l'épuisement de leur énergie
-- à se refroidir progressivement et finalement à se consumer.
Les soleils morts ou moribonds peuvent être rajeunis par une collision,
ou être rechargés par certaines îles non lumineuses de l'espace, ou en
dérobant par gravité de plus petits soleils ou des systèmes voisins. En
majorité, les soleils morts seront revivifiés par ces moyens ou par
d'autres techniques évolutionnaires. Ceux qui finalement ne seront pas
rechargés ainsi sont destinés à subir un éclatement par explosion de leur
masse quand la condensation par gravité atteindra le niveau critique où
les ultimatons se condensent sous la pression de l'énergie. Les soleils
qui disparaissent se transforment ainsi en énergie de la forme la plus
rare, admirablement adaptée pour activer d'autres soleils situés plus
favorablement.
8. -- RÉACTIONS DE L'ÉNERGIE SOLAIRE
Dans les soleils placés sur les circuits d'énergie spatiale, l'énergie
solaire est libérée par diverses chaînes de réactions nucléaires complexes
dont la plus commune est la réaction hydrogène-carbone-hélium. Pendant
cette métamorphose, le carbone agit comme catalyseur d'énergie sans que le
processus convertissant l'hydrogène en hélium lui fasse subir le moindre
changement réel. Dans certaines conditions de haute température,
l'hydrogène pénètre les noyaux du carbone. Or le carbone ne peut pas
contenir plus de quatre de ces protons. Quand il atteint son état de
saturation, il commence à émettre des protons aussi vite qu'il en arrive
de nouveaux. Au cours de cette réaction, les particules entrantes
d'hydrogène ressortent comme atomes d'hélium.
La réduction du contenu d'hydrogène accroît la luminosité d'un soleil.
Pour les soleils destinés à se consumer, le maximum de luminosité est
atteint au moment où l'hydrogène est épuisé. Ensuite l'éclat est maintenu
par le processus résultant de la contraction par gravité. Finalement
l'étoile deviendra ce qu'on appelle une naine blanche, une sphère
fortement condensée.
Dans les grands soleils -- petites nébuleuses sphériques -- lorsque
l'hydrogène est épuisé et que la contraction gravitationnelle s'ensuit, si
le corps céleste n'est pas assez opaque pour retenir la pression
intérieure qui soutient les régions gazeuses extérieures, un effondrement
subit se produit. Les changements électro-gravitationnels concomitants
donnent naissance à d'immenses quantités de minuscules particules
dépourvues de potentiel électrique, et celles-ci s'échappent promptement
de l'intérieur du soleil, ce qui amène en quelques jours l'effondrement
d'un soleil gigantesque. Ce fut une émigration de ces « particules
fuyardes » qui provoqua l'effondrement de la nova géante de la nébuleuse
d'Andromède vers 1884. Cet immense corps stellaire s'effondra en quarante
minutes du temps d'Urantia.
En règle générale, ces vastes épanchements de matière subsistent sous
forme de nuages étendus de gaz nébulaires, autour du soleil résiduel qui
se refroidit. Tout cela explique l'origine de nombreux types de nébuleuses
irrégulières telles que la nébuleuse du Crabe, qui naquit vers l'an 1000
et montre encore son globe-mère comme une étoile isolée près du centre de
cette masse nébulaire irrégulière.
9. -- STABILITÉ DES SOLEILS
Les plus grands soleils conservent sur leurs électrons un contrôle
gravitationnel suffisant pour que la lumière ne s'échappe qu'à l'aide des
puissants rayons X. Ces rayons auxiliaires pénètrent tout l'espace et
servent il maintenir les associations énergétiques fondamentales des
ultimatons. Au temps de la jeunesse d'un soleil, les grandes pertes
d'énergie survenant après qu'il ait atteint sa température maximum plus de
13.500.000 degrés -- ne sont pas tant dues à l'échappement de la lumière
qu'à des fuites d'ultimatons. Les énergies ultimatoniques s'échappent dans
l'espace à l'époque de l'adolescence solaire, comme par une véritable
explosion, pour se lancer dans l'aventure de l'association électronique et
de la matérialisation de l'énergie.
Les atomes et les électrons sont soumis à la gravité. Les ultimatons ne
sont pas soumis à la gravité locale, au jeu de l'attraction matérielle,
mais ils obéissent pleinement à la gravité absolue du Paradis, à la
direction et au rythme du cercle universel et éternel de l'univers des
univers. L'énergie ultimatonique n'obéit pas à l'attraction
gravitationnelle linéaire ou directe des masses matérielles, proches ou
lointaines, mais s'aligne toujours fidèlement sur le circuit de la grande
ellipse de la vaste création.
Votre propre centre solaire irradie annuellement presque cent milliards
de tonnes de matière réelle, tandis que les soleils géants perdent de la
matière à une allure prodigieuse pendant leur croissance initiale, le
premier milliard d'années de leur existence. La vie d'un soleil devient
stable après qu'il ait atteint le maximum de sa température interne et que
les énergies subatomiques commencent à être libérées. C'est précisément à
ce point que les plus grands soleils subissent des pulsations convulsives.
La stabilité des soleils dépend entièrement de l'équilibre entre les
prétentions de la gravité et celles de la chaleur -- des pressions
formidables contrebalancées par des températures inimaginables.
L'élasticité des gaz solaires intérieurs soutient les couches externes de
matériaux variés, et quand la gravité et la chaleur s'équilibrent, le
poids des matériaux extérieurs égale exactement la pression de température
des gaz intérieurs sous-jacents. Dans beaucoup d'étoiles jeunes, la
condensation continue due à la gravité produit des températures internes
toujours croissantes. A mesure que la chaleur interne augmente, la
pression intérieure des rayons X provenant des vents de supergaz devient
si forte, qu'en liaison avec le mouvement centrifuge le soleil commence à
rejeter ses couches extérieures dans l'espace, ce qui redresse le
déséquilibre entre la gravité et la chaleur.
Votre soleil a atteint depuis longtemps un équilibre relatif entre ses
cycles d'expansion et de contraction, ces perturbations qui provoquent les
gigantesques pulsations de beaucoup d'étoiles plus jeunes. Votre soleil a
récemment dépassé le cap de six milliards d'années. Son fonctionnement
passe actuellement par la période de plus grande économie. Il brillera
avec sa présente efficacité pendant plus de vingt cinq milliards d'années.
Ensuite il passera probablement par une période de déclin, partiellement
efficace, aussi longue que l'ensemble des périodes de sa jeunesse et de sa
fonction stabilisée.
10. -- ORIGINE DES MONDES HABITÉS
Quelques unes des étoiles variables qui se trouvent dans l'état de
pulsation maximum, ou s'en approchent, sont en train de donner naissance à
des systèmes subsidiaires dont beaucoup finiront par ressembler de près à
votre soleil et à ses planètes en rotation. C'est précisément dans cet
état de puissante pulsation que se trouvait votre soleil lorsque le
système massif d'Angona s'en approcha considérablement. La surface
extérieure de votre soleil commença à émettre par éruption de véritables
courants -- des nappes continues -- de matière. Cela continua avec une
violence toujours accrue jusqu'au passage d'Angona à son minimum de
distance, au cours duquel les limites de la cohésion solaire furent
atteintes et une vaste couronne de matière, ancêtre des planètes de votre
système solaire, fut dégorgée. Dans des circonstances similaires, la
proximité maximum du corps attirant extrait parfois d'un soleil des
planètes entières, et même un quart ou un tiers de sa masse. Ces
expulsions majeures forment certains types spéciaux de mondes entourés de
nuages, des sphères ressemblant beaucoup à Jupiter et à Saturne.
La majorité des systèmes solaires a toutefois une origine entièrement
différente du votre, et cela est vrai même de ceux qui furent produits par
la technique des marées gravitationnelles. Mais quelle que soit la
technique prévalant pour la formation des mondes, la gravité produit
toujours le type de création du système solaire, c'est-à-dire un soleil
central ou une île obscure avec des planètes, des satellites, des
subsatellites, et des météores.
Les aspects physiques des mondes individuels sont largement déterminés
par leur mode d'origine, leur situation astronomique, et leur entourage
physique. L'âge, la taille, la vitesse de rotation, et la vélocité à
travers l'espace sont aussi des facteurs déterminants. Les mondes
provenant soit de contractions gazeuses, soit d'agrégats solides, sont
caractérisés par des montagnes, et durant leur vie primitive, s'ils ne
sont pas trop petits, par la présence d'eau et d'air. Les mondes scindés
d'un astre en fusion et les mondes collisionnels sont parfois dépourvus de
grandes chaînes montagneuses.
Aux époques primitives de tous ces nouveaux mondes, les tremblements de
terre sont fréquents et accompagnés d'importantes perturbations physiques.
Cela est spécialement vrai pour les sphères de contraction gazeuse, les
mondes nés des immenses anneaux nébulaires laissés en arrière lors des
premières condensations et contractions de certains soleils individuels.
Les planètes ayant une double origine comme Urantia passent par une
carrière de jeunesse moins violente et moins orageuse. Même ainsi, votre
monde a subi une phase primitive de puissants bouleversements caractérisée
par des éruptions volcaniques, des tremblements de terre, des inondations,
et des orages épouvantables.
Urantia est relativement isolée à la périphérie de Satania. A une
exception près, votre système solaire est le plus éloigné de Jérusem.
Satania lui-même est voisin du système le plus extérieur de Norlatiadek,
constellation qui circule actuellement dans la bordure extérieure de
Nébadon. Votre monde comptait vraiment parmi les moins importants de toute
la création avant que l'effusion de Micaël ait élevé votre planète à une
position d'honneur et de grand intérêt pour l'univers. Le dernier est
parfois le premier, mais en vérité le moindre est devenu le plus grand.
[Présenté par un Archange, en
collaboration avec le Chef des Centres de Pouvoir de Nébadon.]
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