ÉNERGIE -- PENSÉE
ET MATIÈRE
LA fondation de l'univers est matérielle en ce sens que l'énergie est
la base de toute existence, et l'énergie pure est contrôlée par le Père
Universel. La force, l'énergie, est l'unique facteur qui se dresse comme
un monument perpétuel démontrant l'existence et prouvant la présence de
l'Absolu Universel. L'immense courant d'énergie issu des Présences du
Paradis n'a jamais manqué, jamais fait défaut. Il n'y a jamais eu
d'interruption dans ce soutien infini.
La manipulation de l'énergie universelle est toujours conforme à la
volonté personnelle et aux ordres infiniment sages du Père Universel. Ce
contrôle personnel du pouvoir manifesté et de l'énergie circulante est
modifié par les actes et décisions coordonnés du Fils Éternel, ainsi que
par les desseins unifiés du Fils et du Père exécutés par l'Acteur
Conjoint. Ces êtres divins agissent à titre personnel et en tant
qu'individus; ils opèrent aussi par l'intermédiaire des personnes et des
pouvoirs d'un nombre à peu près illimité de subordonnés exprimant chacun
diversement le dessein éternel et divin dans l'univers des univers. Mais
ces modifications fonctionnelles et ces transmutations de pouvoir ne
diminuent en rien la vérité de l'affirmation que toute énergie-force se
trouve sous le contrôle ultime d'un Dieu personnel résidant au centre de
toutes choses.
1. -- FORCES ET ÉNERGIES DU PARADIS
Le fondement de l'univers est matériel, mais l'essence de la vie est
spirituelle. Le Père des esprits est aussi l'ancêtre des univers. Le Père
éternel du Fils Originel est aussi la source d'éternité de l'archétype
originel, l'Ile du Paradis.
La matière et l'énergie ne sont que des manifestations diverses de la
même réalité cosmique. En tant que phénomène universel, la matière --
l'énergie -- est inhérente au Père universel. « En lui toutes choses
subsistent.» La matière peut paraître manifester une énergie innée et des
pouvoirs autonomes, mais tous ces phénomènes physiques sont liés à des
énergies impliquant des circuits de gravité qui dérivent et dépendent du
Paradis. L'ultimaton, la première forme mesurable d'énergie, a le Paradis
pour noyau.
Il existe une forme d'énergie inconnue sur Urantia, qui est innée dans
la matière et présente dans l'espace universel. Quand elle sera finalement
découverte, les physiciens auront le sentiment qu'ils ont résolu, au moins
à peu près, le mystère de la matière. Ils auront ainsi fait un pas les
rapprochant du Créateur et dominé une phase de plus de la technique
divine. Mais en aucun sens ils n'auront trouvé Dieu ni établi l'existence
de la matière ou la mise en oeuvre des lois naturelles en dehors de la
technique cosmique du Paradis et du dessein motivant du Père Universel.
À la suite de progrès encore plus grands et de nouvelles découvertes,
les Urantiens pourront dépasser incommensurablement leurs connaissances
actuelles, et peut-être maîtriser la rotation énergétique des unités
électriques de la matière au point d'en modifier les manifestations
physiques. Mais même après tous ces progrès possibles, les savants seront
éternellement impuissants à créer un seul atome de matière, ou à produire
un éclair d'énergie, ou à jamais adjoindre à la matière ce que nous
appelons la vie.
La création de l'énergie et le don de la vie sont les prérogatives du
Père Universel et des Personnalités Créatrices qui lui sont associées. Le
fleuve d'énergie et de vie est une effusion continue des Déités, le
courant universel et unifié de force paradisiaque se répandant dans tout
l'espace. Cette énergie divine imprègne toute la création. Les
organisateurs de force inaugurent les changements et instituent les
modifications de force spatiale qui se traduisent par de l'énergie. Les
directeurs de pouvoir transmuent l'énergie en matière, et c'est ainsi que
naissent les mondes matériels. Les Porteurs de Vie déclenchent dans la
matière morte les processus que nous appelons la vie, la vie matérielle.
Les Superviseurs de Pouvoir Morontiel accomplissent de même leur mission
dans tous les domaines de transition entre les mondes matériels et les
mondes spirituels. Les Créateurs spirituels supérieurs inaugurent des
processus similaires dans les formes divines d'énergie, et les formes
spirituelles supérieures de vie intelligente en résultent.
L'énergie provient du Paradis où elle est façonnée selon l'ordre divin.
L'énergie -- la pure énergie -- fait partie de la nature de l'organisation
divine. Elle est façonnée d'après la similitude des trois Dieux fondus en
un, tels qu'ils opèrent au siège de l'univers des univers. Toutes les
forces sont mises en circuit au Paradis, viennent des Présences du
Paradis, et y retournent; elles sont essentiellement une manifestation de
la Cause sans cause -- du Père Universel; et sans le Père, rien de ce qui
existe n'existerait.
La force dérivée de la Déité autonome a toujours une existence propre
en elle-même. La force-énergie est impérissable et indestructible. Ses
manifestations peuvent être soumises à des transmutations illimitées, à
des transformations sans fin, et à des métamorphoses éternelles, mais en
aucun sens ni à aucun degré, ni même dans la plus petite mesure
imaginable, elles ne peuvent subir d'anéantissement et n'en subiront
jamais. L'énergie jaillit de l'Infini, mais ses manifestations ne sont pas
infinies; le maître univers tel qu'il est actuellement conçu a des limites
extérieures.
L'énergie est éternelle mais non infinie elle réagit toujours à
l'emprise de l'Infinité qui embrasse tout. La force et l'énergie
poursuivent indéfiniment leur course. Une fois sorties du Paradis, il faut
qu'elles y retournent, même si des âges et des âges sont nécessaires pour
compléter le circuit ordonné. Tout ce qui a son origine dans la Déité du
Paradis ne peut avoir qu'une destination paradisiaque ou une destinée
divine.
Tout ceci confirme notre croyance en un univers des univers circulaire,
quelque peu limité, mais ordonné et immense. Si ce n'était pas vrai, il
apparaîtrait tôt ou tard en un point quelconque une preuve de déperdition
d'énergie. Toutes les lois, les organisations, l'administration, et les
témoignages des explorateurs de l'univers tout indique l'existence d'un
Dieu infini, mais, pour l'instant, d'un univers fini, d'une forme
circulaire d'existence sans fin, à peu près sans limites, mais néanmoins
finie, en contraste avec l'infinité.
2. -- SYSTEMES UNIVERSELS D'ÉNERGIES NON SPIRITUELLES |
(ÉNERGIES PHYSIQUES) |
Il est vraiment difficile de trouver des mots anglais (ou français)
pour désigner et décrire les divers niveaux de force et d'énergie --
physiques, mentaux, ou spirituels. Nos exposés ne peuvent pas se conformer
à vos définitions acceptées de la force, de l'énergie, et du pouvoir. La
pauvreté du langage est telle que nous sommes obligés d'employer ces
termes avec des significations multiples. Dans le présent fascicule par
exemple, le mot énergie est utilisé pour désigner toutes les phases
et formes des phénomènes de mouvement, d'action, et de potentiel, tandis
que le mot force s'applique aux stades d'énergie précédant la
gravité, et le mot pouvoir aux stades postérieurs à la gravité.
Toutefois, pour éviter les confusions de concepts, je suggère comme
recommandable d'adopter la classification suivante pour la force cosmique,
l'énergie émergente, et le pouvoir universel -- l'énergie physique:
1. Puissance spatiale. C'est la présence
incontestée dans l'espace libre de l'Absolu Inconditionné. L'extension de
ce concept inclut le potentiel de force spatiale universelle inhérent à la
totalité fonctionnelle de l'Absolu Inconditionné, tandis que la
compréhension de ce concept englobe la totalité de la réalité cosmique --
des univers qui, à la manière de l'éternité, émanèrent de l'Ile du
Paradis, laquelle n'a ni commencement ni fin, ni mouvement, ni changement.
Les phénomènes qui se passent sur la face inférieure du Paradis
embrassent probablement trois zones de présence et de performance de la
force absolue: la zone point d'appui de l'Absolu Inconditionné, la zone de
l'Ile du Paradis elle-même, et la zone intermédiaire de certaines
opérations ou fonctions équilibrantes et compensatrices non identifiée.
Ces trois zones concentriques forment le centre paradisiaque de la réalité
cosmique.
La puissance d'espace est une pré-réalité. Elle est le domaine de
l'Absolu Inconditionné et n'est sensible qu'à l'emprise personnelle du
Père Universel, bien qu'en apparence elle soit modifiable par la présence
des Maîtres Organisateurs de Force Primaires.
Sur Uversa, la puissance spatiale s'appelle ABSOLUTA.
2. Force primordiale. Elle représente le premier
changement fondamental dans la puissance spatiale, et pourrait être l'une
des fonctions de l'Absolu Inconditionné au Bas-Paradis. Nous savons que la
présence spatiale sortant du Bas-Paradis est différente sous certains
rapports de celle qui y revient. Mais indépendamment de leurs relations
possibles, la transmutation ouvertement reconnue de la puissance d'espace
en force primordiale est la fonction primaire de différentiation exercée
par la présence-tension des organisateurs de force vivants du Paradis.
La force passive et potentielle devient active et primordiale en
réponse à la résistance offerte par la présence dans l'espace des Maîtres
Organisateurs de Force d'Origine Primordiale. La force émerge alors du
royaume de l'Absolu inconditionné, dans les domaines de réaction multiple
-- réaction à certains mouvements primitifs déclenchés par le Dieu
d'Action, et ensuite à certains mouvements compensateurs émanant de
l'Absolu Universel. La force primordiale paraît réagir aux causes
transcendantales dans la mesure où elles sont absolues.
La force primordiale est quelquefois dénommée énergie pure; sur
Uversa, nous l'appelons SEGREGATA.
3. Énergies émergentes. La présence passive des
organisateurs de force primaires est suffisante pour transformer la
puissance spatiale en force primordiale. C'est sur le champ spatial ainsi
dynamisé que les mêmes organisateurs de force commencent leurs premières
opérations actives. La force primordiale est dessinée à passer par deux
phases distinctes de transmutation dans les domaines de manifestation de
l'énergie, avant d'apparaître comme pouvoir universel. Ces deux niveaux
d'énergie émergente sont l'énergie puissante et l'énergie
gravitationnelle.
a) Énergie puissante. C'est l'énergie puissante
d'orientation, de mouvements de masse, de haute tension, et de réaction
par violence. Elle se déploie en gigantesques systèmes mis en mouvement
par les activités des organisateurs de force primaires. Cette énergie
primaire ou de puissance n'est pas en premier lieu sensible à l'attraction
gravitationnelle du Paradis, bien que sa masse agrégée et sa direction
dans l'espace soient probablement sensibles au groupe collectif des
influences absolues opérant du Bas-Paradis. Lorsque l'énergie émerge au
niveau de la sensibilité initiale à l'emprise circulaire de la gravité
absolue du Paradis, les organisateurs de force primaires cèdent la place à
leurs associés secondaires.
b) Énergie gravitationnelle. L'énergie qui apparaît
ensuite, et qui est sensible à la gravité, contient le potentiel du
pouvoir universel et devient l'ancêtre actif de toute la matière de
l'univers. Cette énergie secondaire ou gravitationnelle est le produit des
élaborations d'énergie résultant de la présence-pression et des
tendances-tensions établies par les Maîtres Organisateurs de Force
Transcendantaux Associés. Répondant au travail de ces manipulateurs de
force, l'énergie spatiale passe rapidement au stade puissant au stade
gravitationnel et devient ainsi directement sensible à l'emprise de la
gravité (circulaire) du Paradis. Elle révèle en même temps un certain
potentiel de sensibilité à l'attraction de la gravité linéaire inhérente
aux masses matérielles qui apparaissent promptement avec les stades
électronique et post-électronique de l'énergie et de la matière. Quand
survient la sensibilité à la gravité, les Maîtres Organisateurs de Force
Associés peuvent se retirer des cyclones d'énergie de l'espace, pourvu que
les Directeurs de Pouvoir de l'Univers puissent être affectés à ce champ
d'action.
Nous sommes tout à fait dans l'incertitude au sujet des causes exactes
des stades primitifs d'évolution de la force, mais nous reconnaissons
l'activité intelligente de l'Ultime dans les deux niveaux de manifestation
de l'énergie émergente. Les énergies de puissance et de gravité sont
appelées ULTIMATA sur Uversa lorsqu'elles sont considérées collectivement.
4. Pouvoir Universel. La force spatiale a été
changée en énergie spatiale et ensuite en énergie sous contrôle
gravitationnel. L'énergie physique a été ainsi mûrie au point de pouvoir
être dirigée dans des canaux de pouvoir et mise au service des multiples
desseins des Créateurs d'univers. Ce travail est continué par les habiles
directeurs, centres, et contrôleurs de l'énergie physique dans le grand
univers -- celui des créations organisées et habitées. Ces Directeurs de
Pouvoir de l'Univers assument le contrôle plus ou moins complet de
vingt-et-une des trente phases d'énergie constituant le présent système
énergétique des sept superunivers. Ce domaine de pouvoir-énergie-matière
est le royaume des activités intelligentes de Dieu le Septuple et
fonctionne dans l'espace-temps sous le supercontrôle du Suprême.
Sur Uversa, nous appelons GRAVITA le domaine du pouvoir universel.
5. Énergie de Havona. Les concepts de cet exposé se
sont déplacés vers le Paradis en suivant, niveau par niveau, la force
spatiale qui se transmuait jusqu'au niveau opératoire de l'énergie-pouvoir
des univers du temps et de l'espace. Continuant vers le Paradis, nous
rencontrons maintenant une phase préexistante d'énergie caractéristique de
l'univers central. Ici, le cycle évolutionnaire semble faire un retour sur
lui-même; l'énergie-pouvoir paraît maintenant revenir en arrière vers la
force, mais une force de nature très différente de la puissance spatiale
et de la force primordiale. Les systèmes d'énergie de Havona ne sont pas
doubles, ils sont trins. C'est le domaine existentiel d'énergie de
l'Acteur Conjoint agissant au nom de la Trinité du Paradis.
Sur Uversa, les énergies de Havona sont connues sous le nom de TRIATA.
6. Énergie transcendantale. Ce système énergétique
fonctionne sur et depuis le niveau supérieur du Paradis et seulement en
connexion avec les personnalités absonites. Sur Uversa, on l'appelle
TRANOSTA.
7. Monota. L'énergie est proche parente de la
divinité quand il s'agit de l'énergie du Paradis. Nous inclinons à croire
que la monota est l'énergie vivante et non-spirituelle du Paradis -- une
éternelle contre partie de l'énergie vivante et spirituelle du Fils
Originel -- d'où le système énergétique non-spirituel du Père Universel.
Nous ne pouvons pas différencier par leur nature l'esprit du
Paradis et la monota du Paradis; ils sont apparemment semblables. Ils ont
des noms différents, mais on ne saurait guère parler d'une réalité dont
les manifestations spirituelles et non-spirituelles ne se distinguent que
par le nom.
Nous savons que les créatures finies peuvent atteindre l'expérience
d'adoration du Père Universel grâce au ministère de Dieu le Septuple et
aux Ajusteurs de Pesée, mais nous doutons qu'aucune personne subabsolue,
même les directeurs de pouvoir, puisse comprendre l'infinité de l'énergie
de la Grande Source-Centre Première. Une chose est certaine: si les
directeurs de pouvoir sont au courant de la technique de métamorphose de
la force spatiale, ils ne nous en révèlent pas le secret. A mon avis, ils
ne comprennent pas pleinement la fonction des organisateurs de force.
Les directeurs de pouvoir eux-mêmes sont des catalyseurs d'énergie,
c'est-à-dire que leur seule présence amène l'énergie à se segmenter,
s'organiser, ou s'assembler en formations unitaires. Tout ceci implique
qu'il doit y avoir quelque chose d'inhérent à l'énergie qui la fait
fonctionner ainsi en présence de ces entités de pouvoir. Le phénomène de
transmutation de la force cosmique en pouvoir universel a été appelé
depuis longtemps « l'une des sept infinités de la divinité » par les
Melchizédeks de Nébadon. Vous n'en apprendrez pas davantage sur ce point
pendant l'ascension de votre univers local.
Malgré notre inaptitude à comprendre entièrement l'origine, la nature,
et les transmutations de la force cosmique, nous sommes parfaitement au
courant de toutes les phases de comportement de l'énergie émergente à
partir du moment où elle répond directement et indubitablement à l'action
gravitationnelle du Paradis -- à peu près l'époque où les directeurs de
pouvoir du superunivers commencent à opérer.
3. -- CLASSIFICATION DE LA MATIÈRE
La matière est identique dans tous les univers, sauf dans l'univers
central. Les propriétés physiques de la matière dépendent de la vitesse de
rotation de ses éléments composants, du nombre et de la dimension de ceux
qui tournent, de leur distance du corps nucléaire ou du contents spatial
de la matière, ainsi que de la présence de certaines forces non encore
découvertes sur Urantia.
La matière des différents soleils, planètes, et corps spatiaux comporte
dix grandes divisions:
|
1. La matière ultimatonique -- les
unités physiques originelles de l'existence matérielle, les
particules d'énergie qui vont composer des électrons. |
|
2. La matière subélectronique -- le
stade explosif et répulsif des supergaz solaires. |
|
3. La matière électronique -- le stade
électrique de différenciation matérielle électrons, protons, et
diverses autres unités entrant dans la constitution variée des
groupes électroniques. |
|
4. La matière subatomique, qui existe
en grande quantité à l'intérieur des soleils chauds. |
|
5. Les atomes fracassés -- on les
trouve dans les soleils qui se refroidissent et dans tout l'espace. |
|
6. La matière ionisée -- atomes
individuels dépouillés de leurs électrons extérieurs (chimiquement
actifs) par l'électricité, la chaleur, les rayons X, et par des
solvants. |
|
7. La matière atomique -- le stade
chimique d'organisation élémentaire, les unités composantes de la
matière moléculaire ou visible. |
|
8. Le stade moléculaire de la matière
telle quelle existe sur Urantia à l'état de matérialisation
relativement stable dans les conditions ordinaires. |
|
9. La matière radio-active -- la
tendance et l'activité désorganisatrices des éléments lourds dans
des conditions de chaleur modérée et de pression gravitationnelle
diminuée. |
|
10. La matière effondrée -- la matière
relativement stationnaire trouvée à l'intérieur des soleils froids
ou morts. Cette forme de matière n'est pas réellement stationnaire;
il subsiste un peu d'activité dans ses ultimatons et même dans ses
électrons, mais ces unités sont fortement tassées et leurs vitesses
de rotation grandement diminuées. |
La classification ci-dessus concerne l'organisation de la matière
plutôt que les formes sous lesquelles elle apparaît aux êtres créés. Elle
ne tient pas non plus compte des stades pré-émergents de l'énergie ni des
matérialisations éternelles au Paradis et dans l'univers central.
4. -- TRANSMUTATIONS DE L'ÉNERGIE ET DE LA MATIÈRE
La lumière, la chaleur, l'électricité, le magnétisme, la chimie,
l'énergie, et la matière sont -- quant à leur origine, leur nature, et
leur destinée -- une seule et même chose au même titre que d'autres
réalités matérielles non encore découvertes sur Urantia.
Nous ne comprenons pas complètement les changements presque infinis
auxquels l'énergie physique peut être sujette. Dans un univers elle
apparaît comme lumière, dans un autre comme lumière plus chaleur, dans un
autre encore sous des formes d'énergie inconnues sur Urantia. Dans un
nombre incalculable de millions d'années, elle peut réapparaître sous
quelque forme d'énergie électrique turbulente et houleuse, ou de pouvoir
magnétique. Plus tard encore, elle peut apparaître de nouveau dans un
univers ultérieur sous forme de matière variable passant par une série de
métamorphoses, suivies de sa disparition physique extérieure dans quelque
grand cataclysme des royaumes. Ensuite, après des âges sans nombre et un
vagabondage presque sans fin à travers d'innombrables univers, la même
énergie peut encore réapparaître et changer maintes fois de forme et de
potentiel. Les transformations continuent ainsi pendant les âges
successifs et dans des myriades de royaumes. La matière poursuit son
chemin, subissant les transmutations du temps, mais s'alignant toujours
fidèlement sur le cercle de l'éternité. Même si elle est longtemps
empêchée de retourner à sa source, elle y reste toujours attachée et suit
indéfiniment le sentier tracé par la Personnalité Infinie qui l'a émise.
Les centres de pouvoir et leurs associés s'occupent très activement
d'incorporer les ultimatons dans les circuits et révolutions des
électrons. Ces êtres uniques dans leur genre contrôlent et composent le
pouvoir en manipulant habilement les unités de base de l'énergie
matérialisée, les ultimatons. Ils sont maîtres de l'énergie qui circule
dans cet état primitif. En liaison avec les contrôleurs physiques, ils
sont capables de contrôler efficacement l'énergie et de la diriger, même
après sa transmutation au niveau électrique ou stade dit électronique;
mais leur champ d'action est considérable ment amoindri quand l'énergie
organisée électroniquement se lance dans les tourbillons des systèmes
atomiques. Après cette matérialisation, les énergies tombent sous
l'emprise complète du pouvoir d'attraction de la gravité linéaire.
La gravité agit positivement sur les lignes de pouvoir et les canaux
d'énergie des centres de pouvoir, mais ces êtres ne réagissent que
négativement à la gravité ils exercent leurs facultés d'antigravitation.
Dans tout l'espace, le froid et d'autres influences sont à l'oeuvre
pour organiser créativement les ultimatons en électrons. La chaleur est la
mesure de l'activité électronique, tandis que le froid signifie simplement
absence de chaleur -- repos relatif de l'énergie -- ce qui est le statut
de la charge de force universelle de l'espace, pourvu que ni l'énergie
émergente ni la matière organisée ne soient présentes pour répondre à la
gravité.
Ce sont la présence et l'action de la gravité qui empêchent
l'apparition du zéro théorique absolu, car l'espace interstellaire n'est
pas à la température du zéro absolu. Dans tout l'espace organisé, il y a
des courants d'énergie répondant à la gravité, des circuits de pouvoir,
des activités d'ultimatons, ainsi que des énergies électroniques
organisatrices. Pratiquement parlant, l'espace n'est pas vide. Même
l'atmosphère d'Urantia se dilue de plus en plus jusqu'à la hauteur de cinq
mille kilomètres, où elle commence à s'estomper dans la matière spatiale
moyenne de cette section de l'univers. L'espace qui à notre connaissance
se rapproche le plus du vide dans Nébadon contient encore cent ultimatons
-- l'équivalent d'un électron -- par seize centimètres cubes. La
raréfaction de la matière à ce point fait considérer l'espace comme
pratiquement vide.
La température -- chaleur et froid -- n'est secondaire que par rapport
à la gravité dans les royaumes d'évolution de l'énergie et de la matière.
Les ultimatons obéissent docilement aux températures extrêmes. Les basses
températures favorisent certaines formes de structures électroniques et
d'assemblages atomiques, tandis que les hautes températures facilitent
toutes sortes de démolitions d'atomes et de désintégrations de la matière.
Quand elles sont soumises aux températures et aux pressions de certains
états solaires internes, toutes les associations d'atomes, sauf les plus
primitives, peuvent être démolies. La chaleur peut donc largement
triompher de la stabilité gravitationnelle, mais aucune chaleur ou
pression solaire connue ne peut reconvertir des ultimatons en énergie de
puissance.
Les soleils flamboyants peuvent transformer la matière en diverses
formes d'énergie, mais les mondes obscurs et tout l'espace extérieur
peuvent ralentir l'activité des électrons et des ultimatons au point de
convertir leurs énergies en matière des royaumes physiques. Certaines
associations intimes d'électrons et beaucoup d'associations fondamentales
de la matière nucléaire se forment dans les températures excessivement
basses de l'espace libre et s'accroissent ultérieurement par association
avec de plus grandes additions d'énergie matérialisante.
Dans toutes ces métamorphoses indéfinies de l'énergie et de la matière,
il faut faire entrer en ligne de compte l'influence de la pression
gravitationnelle et le comportement antigravitationnel des énergies
ultimatoniques dans certaines conditions de température, de vitesse, et de
rotation. La température, les courants d'énergie, la distance, et la
présence des vivants organisateurs de force et directeurs de pouvoir
influencent aussi tous les phénomènes de transmutation de l'énergie et de
la matière.
L'accroissement de la masse dans la matière est égal à l'accroissement
de l'énergie divisé par le carré de la vitesse de la lumière. Dans un sens
dynamique, le travail que peut accomplir la matière au repos est égal à
l'énergie dépensée pour réunir ses éléments depuis le Paradis, moins la
résistance des forces à vaincre pendant le transit et l'attraction exercée
par les parties de la matière l'une sur l'autre.
L'existence de formes pré-électroniques de la matière est indiquée par
les deux poids atomiques du plomb. Le plomb de formation originelle pèse
un peu plus que le plomb produit par la désintégration de l'uranium au
moyen d'émanations de radium. La différence de poids atomique représente
la perte réelle d'énergie dans la démolition de l'atome.
L'intégrité relative de la matière est assurée par le fait que
l'énergie ne peut s'absorber ou s'émettre que par quantités exactes
appelées quanta par les savants d'Urantia. Cette sage disposition dans les
royaumes matériels sert à maintenir les univers en tant qu'unités
fonctionnelles.
La quantité d'énergie absorbée ou libérée lors d'un changement de
position des électrons ou autres éléments est toujours un « quantum » ou
un multiple du quantum, mais le comportement vibratoire ou ondulatoire de
ces unités d'énergie est entièrement déterminé par les dimensions des
structures matérielles en jeu. Les vagues énergétiques ondulatoires ont
860 fois le diamètre des ultimatons, électrons, atomes, ou autres unités
qui leur donnent naissance. L'interminable confusion qui accompagne
l'observation de la mécanique ondulatoire du comportement des quanta est
due à la surimposition des ondes d'énergie. Deux crêtes peuvent se
combiner pour former une crête de hauteur double, tandis qu'une crête et
un creux peuvent se conjuguer pour s'annuler mutuellement.
5. -- MANIFESTATIONS D'ÉNERGIE ONDULATOIRE
Dans le superuninvers d'Orvonton, il y a cent octaves d'énergie
ondulatoire. Parmi ces cent groupes de manifestations énergétiques,
soixante-quatre sont totalement ou partiellement reconnus sur Urantia. Les
rayons du soleil constituent quatre octaves dans l'échelle
superuniverselle. Les rayons visibles embrassent seulement une octave qui
porte le numéro 46 de cette série. Vient ensuite le groupe ultra-violet,
tandis que dix octaves plus haut se trouvent les rayons X suivis par les
rayons gamma du radium. Trente-deux octaves au-dessus de la lumière
visible du soleil, on rencontre les rayons énergétiques de l'espace
extérieur si fréquemment mélangés avec les minuscules particules de
matière fortement activées qui leur sont associées. Immédiatement
au-dessous de la lumière solaire visible apparaissent les rayons
infrarouges, et trente octaves plus bas le groupe transmetteur de la
radiodiffusion.
Sous l'angle des connaissances scientifiques sur Urantia en 1934, les
manifestations d'énergie ondulatoire peuvent se classer dans les dix
groupes suivants:
1. Rayons infra-ultimatoniques -- les rotations
marginales des ultimatons lorsqu'ils commencent à prendre une forme
définie. C'est le premier stade de l'énergie émergente où l'on peut
détecter et mesurer des phénomènes ondulatoires.
2. Rayons ultimatoniques. L'assemblage de l'énergie
dans les sphères minuscules des ultimatons occasionne dans le contenu de
l'espace des vibrations discernables et mesurables. Bien avant que vos
physiciens ne découvrent l'ultimaton, ils détecteront indubitablement les
phénomènes dus à la pluie de ces rayons sur Urantia. Ces rayons courts et
puissants représentent l'activité initiale des ultimatons quand ils sont
ralentis au point de virer vers l'organisation électronique de la matière.
A mesure que les ultimatons s'agglomèrent en électrons, il se produit une
condensation avec mise en réserve correspondante d'énergie.
3. Les rayons spatiaux courts. Ce sont les plus
courtes de toutes les vibrations purement électroniques; elles
représentent le stade pré-atomique de cette forme de matière. Il faut des
températures extraordinairement basses ou élevées pour produire ces rayons
qui sont de deux sortes: l'une qui accompagne la naissance des atomes et
l'autre qui dénote leur dislocation. La plus grande quantité d'entre eux
émane du plan le plus dense du superunivers, celui de la Voie Lactée, qui
est aussi le plan de plus grande densité des univers extérieurs.
4. Le stade électronique. Ce stade d'énergie est la
base de toute matérialisation dans les sept superunivers. Lorsque des
électrons passent des niveaux énergétiques supérieurs de révolution
orbitale à des niveaux inférieurs, des quanta sont toujours émis. Les
changements d'orbite des électrons produisent l'éjection ou l'absorption
de particules mesurables d'énergie-lumière très bien déterminées et
uniformes, tandis que les électrons individuels abandonnent toujours une
particule d'énergie-lumière quand ils subissent une collision. Des
manifestations d'énergie ondulatoire accompagnent aussi les activités des
corps positifs et des autres éléments du stade électronique.
5. Rayons gamma. Ce sont les émanations qui
caractérisent la dissociation spontanée de la matière atomique. Le
meilleur exemple de cette forme d'activité électronique se trouve dans les
phénomènes associés à la désintégration du radium.
6. Le groupe des rayons X. L'étape suivante dans le
ralentissement de l'électron fournit les diverses formes de rayons X
solaires ainsi que les rayons X engendrés artificiellement. La charge
électronique crée un champ électrique; le mouvement donne naissance à un
courant électrique; le courant produit un champ magnétique. Lorsqu'un
électron est brusquement arrêté, la commotion électro-magnétique
résultante produit le rayon X; le rayon X est cette perturbation. Les
rayons X solaires sont identiques à ceux que l'on engendre mécaniquement
pour explorer l'intérieur du corps humain, à part leur longueur d'onde qui
est légèrement plus grande.
7. Les rayons ultra-violets ou chimiques de la
lumière du soleil et leurs diverses productions mécaniques.
8. La lumière blanche -- toute la lumière visible
des soleils.
9. Les rayons infra-rouges -- le ralentissement de
l'activité électronique se rapprochant encore davantage de la chaleur
appréciable.
10. Les ondes hertziennes -- les énergies utilisées
sur Urantia pour les télédiffusions.
Sur ces dix phases d'activité énergétique ondulatoire, l'oeil humain ne
peut réagir qu'à une seule octave, celle de la lumière solaire ordinaire.
Ce qu'on appelle l'éther est simplement un nom collectif pour désigner
un groupe d'activités de force et d'énergie qui ont lieu dans l'espace.
Les ultimatons, les électrons, et les autres agrégats massiques d'énergie
sont des particules uniformes de matière; dans leur transit à travers
l'espace, ils suivent réellement des lignes droites. La lumière et toutes
les autres formes de manifestations énergétiques reconnaissables
consistent en une succession de particules énergétiques déterminées qui se
déplacent en ligne droite, sauf dans la mesure où leur trajectoire est
modifiée par la gravité et d'autres forces interférentes. Les processions
de particules d'énergie apparaissent comme des phénomènes ondulatoires
lorsqu'elles sont observées d'une certaine manière; cela est dû à la
résistance du réseau de force non différencié de tout l'espace, l'éther
hypothétique, et à la tension inter-gravitationnelle des agrégats de
matière associés. La largeur des intervalles entre particules de matière,
ainsi que la vitesse initiale des rayons d'énergie, provoquent l'apparence
ondulatoire de beaucoup de formes d'énergie-matière.
L'excitation du contenu de l'espace produit une réaction ondulatoire au
passage de particules de matière en déplacement rapide, de même que le
passage d'un bateau sur l'eau déclenche des vagues d'amplitudes et
d'intervalles variés.
Le comportement de la force primordiale donne naissance à des
phénomènes analogues sous beaucoup de rapports à l'éther que vous
imaginez. L'espace n'est pas vide. Les sphères de l'espace tourbillonnent
et plongent dans un immense océan d'énergie-force déployée. Le contenu
spatial d'un atome n'est pas non plus vide. Quoi qu'il en soit, l'éther
n'existe pas; c'est même l'absence de cet éther hypothétique qui permet
aux planètes d'éviter de tomber dans le soleil, et aux électrons circulant
sur leurs orbites atomiques de résister à la chute dans le noyau.
6. -- ULTIMATONS, ÉLECTRONS, ET ATOMES
Alors que la charge spatiale de force universelle est homogène et non
différenciée, l'organisation en matière de l'énergie évoluée entraîne la
concentration de l'énergie en masses discontinues de dimensions définies
et de poids établis -- une réaction gravitationnelle précise.
La gravité locale ou linéaire entre pleinement en action quand
l'organisation atomique de la matière apparaît. La matière pré-atomique
devient légèrement sensible à la gravité quand elle est activée par des
rayons X et d'autres énergies similaires, mais la gravité linéaire
n'exerce d'attraction mesurable ni sur les particules d'énergie
électronique libres, sans attaches et sans charge, ni sur les ultimatons
sans association.
Les ultimatons fonctionnent par attraction mutuelle en ne répondant
qu'au champ de gravité circulaire du Paradis. Ne réagissant pas à la
gravité linéaire, ils se trouvent maintenus dans le courant universel
d'espace. Les ultimatons sont capables d'accélérer leur vitesse de
rotation jusqu'à se comporter partiellement comme doués d'antigravité
mais, sans l'intervention des organisateurs de force ou des directeurs de
pouvoir, ils ne peuvent pas atteindre la vitesse critique où ils
perdraient leur individualité et retourneraient au stade d'énergie de
puissance. Dans la nature, les ultimatons n'échappent à leur statut
d'existence physique que s'ils participent à la dislocation terminale d'un
soleil refroidi et mourant.
Les ultimatons, inconnus sur Urantia, ralentissent leur mouvement en
passant par beaucoup de phases d'activité physique avant d'atteindre les
conditions d'énergie rotationnelle préalables à l'organisation
électronique. Les ultimatons ont trois variétés de mouvements: leur
résistance mutuelle à la force cosmique, leur rotation individuelle avec
potentiel d'anti-gravité, et leur position respective à l'intérieur d'un
électron.
L'attraction mutuelle assure la cohésion de cent ultimatons dans la
constitution d'un électron, et il n'y en a jamais un de moins ni un de
plus dans un électron typique. La perte d'un ou plusieurs ultimatons
détruit l'identité typique de l'électron, ce qui amène à l'existence l'une
des dix formes modifiées de l'électron.
Les ultimatons ne décrivent pas d'orbites et ne tourbillonnent pas en
circuits à l'intérieur des électrons, mais ils se répandent ou se groupent
selon leurs vitesses de rotation axiales, ce qui détermine les dimensions
différentielles des électrons. C'est la même vitesse de rotation des
ultimatons autour de leur axe qui détermine les réactions négatives ou
positives des différents types d'unités électroniques. L'ensemble de la
ségrégation et du groupement de la matière électronique, ainsi que la
différenciation électrique de corps négatifs et positifs d'énergie-matière,
résultent des diverses fonctions des associations d'ultimatons qui les
composent.
Chaque atome a un diamètre légèrement supérieur à un quart de
millionième de millimètre, et un électron pèse un peu moins que la deux
millième partie du plus petit atome, celui de l'hydrogène. Le proton
positif, caractéristique du noyau atomique, n'est peut-être pas beaucoup
plus gros qu'un électron négatif, mais pèse deux ou trois mille fois plus.
Si l'on agrandissait la masse de la matière jusqu'à ce qu'un électron
pèse trois grammes, et si ses dimensions étaient accrues dans la même
proportion, le volume de cet électron deviendrait aussi grand que celui de
la Terre. Si le volume d'un proton -- 1.800 fois plus lourd qu'un électron
était grossi jusqu'à la taille d'une tête d'épingle, alors, en
comparaison, une tête d'épingle aurait un diamètre égal à celui de
l'orbite de la Terre autour du Soleil.
7. -- LA MATIÈRE ATOMIQUE
Toute la matière se forme selon l'ordre du système solaire. Au centre
de chaque minuscule univers d'énergie, il existe une portion nucléaire
d'existence matérielle, un fragment relativement stable et comparativement
stationnaire. Cette unité centrale est douée d'une triple possibilité de
manifestation. Autour de ce centre d'énergie, et en une profusion sans fin
mais en des circuits fluctuants, tournent les unités d'énergie vaguement
comparables aux planètes entourant le soleil d'un groupe stellaire
semblable à votre propre système solaire.
A l'intérieur de l'atome, les électrons tournent autour du proton
central à des distances proportionnelles à celles des planètes qui
tournent autour du soleil dans l'espace du système solaire. En comparaison
de leur taille réelle, la distance relative entre le noyau atomique et le
circuit électronique le plus proche est la même qu'entre le soleil et
Mercure, la planète la plus voisine du soleil.
Les vitesses de rotation axiales des électrons et leurs vitesses sur
leurs orbites autour du noyau atomique dépassent toutes deux l'imagination
humaine, sans même mentionner les vitesses des ultimatons qui les
composent. Les particules positives du radium s'envolent dans l'espace à
l'allure de 16.000 kilomètres par seconde, tandis que les particules
négatives atteignent une vitesse approchant celle de la lumière.
Les univers locaux sont construits selon le système décimal. Il y a
exactement cent matérialisations atomiques (corps simples) d'énergie
spatiale discernables dans un univers de constitution duelle; c'est le
maximum possible des organisations de la matière dans Nébadon. Ces cent
formes de matière consistent en une série régulière dans laquelle des
électrons, au nombre de un à cent, tournent autour d'un noyau central
relativement compact. L'association ordonnée et sûre de diverses énergies
constitue la matière.
A leur surface, les mondes n'ont pas tous cent éléments
reconnaissables, mais ces éléments sont présents quelque part dans ces
mondes, ou ils y ont été présents, ou ils y sont en cours d'évolution. Les
circonstances de l'origine d'une planète et de son évolution subséquente
déterminent le nombre de types atomiques qui y seront observables par
rapport aux cent types possibles. Les atomes lourds se trouvent rarement à
la surface des mondes. Même sur Urantia, les éléments lourds connus
manifestent une tendance à voler en éclats, comme le comportement du
radium en donne un exemple.
La stabilité d'un atome dépend du nombre de neutrons électriquement
inactifs dans le noyau central. Le comportement chimique dépend
entièrement de l'activité des électrons qui tournent autour du noyau.
Dans Orvonton, il n'a jamais été possible d'assembler naturellement
plus de cent électrons orbitaux dans un même système atomique. Quand un
cent unième est introduit artificiellement dans le champ des orbites, il
en résulte toujours une dislocation instantanée du proton central et une
folle dispersion des électrons et autres énergies libérées.
Bien que les atomes puissent contenir de un à cent électrons orbitaux,
seuls les dix électrons extérieurs des plus gros atomes tournent autour du
noyau central comme des corps distincts et discontinus, restant intacts et
compacts dans leur rotation sur des orbites précises et définies. Les
trente électrons les plus proches du centre sont difficiles à observer ou
à détecter en tant que corps séparés et organisés. La même proportion
relative de comportement des électrons par rapport à la proximité du noyau
prévaut dans tous les atomes, quel que soit le nombre des électrons
contenus. Plus on se rapproche du noyau, moins l'individualisation des
électrons est nette. Le prolongement énergétique ondulatoire d'un électron
peut se répandre de manière à occuper totalement les orbites atomiques les
plus petites. Cela est spécialement vrai des électrons les plus proches du
noyau central.
Les trente électrons des orbites les plus intérieures ont une
individualité, mais leurs systèmes énergétiques tendent à s'entremêler,
s'étendant d'un électron à un autre et presque d'orbite à orbite. Les
trente électrons suivants constituent la seconde famille ou zone
énergétique; leur individualité est plus prononcée; leurs corps de matière
exercent un contrôle plus complet sur les systèmes d'énergie qui les
accompagnent. Les trente électrons suivants sont encore plus
individualisés et circulent sur des orbites plus distinctes et mieux
définies. Les dix derniers électrons ne sont présents que dans les dix
éléments les plus lourds et possèdent la dignité de l'indépendance; ils
sont donc capables d'échapper plus ou moins librement au contrôle du noyau
mère. Avec un minimum de variation dans la température et la pression, les
membres de ce quatrième groupe, dits électrons externes, échapperont à
l'emprise du noyau central comme l'exemple en est donné par la dislocation
spontanée de l'uranium et des éléments apparentés.
Les vingt-sept premiers atomes, ceux qui contiennent de un à vingt-sept
électrons orbitaux, sont plus faciles à définir que les autres. A partir
de vingt-huit et au-dessus, le caractère imprévisible de la présence
supposée de l'Absolu Inconditionné se fait de plus en plus sentir, mais
une partie de cette imprévisibilité électronique est due aux différences
dans les vitesses de rotation axiales des ultimatons et à leur propension
à s'entasser pêle-mêle. D'autres influences -- physiques, électriques,
magnétiques, et gravitationnelles -- agissent aussi pour produire un
comportement électronique variable. Les atomes sont donc similaires à des
personnes quant aux possibilités de prévoir leur comportement. Les
statisticiens peuvent annoncer les lois gouvernant un grand nombre
d'atomes ou de personnes, mais deviennent muets quand il s'agit d'un seul
atome ou d'une seule personne.
8. -- LA COHÉSION ATOMIQUE
Parmi plusieurs facteurs, la gravité est l'un de ceux qui contribuent
au maintien en forme du minuscule système d'énergie d'un atome, mais une
puissante énergie inconnue est également présente dans et parmi les unités
physiques de base. Elle est le secret de leur constitution fondamentale et
de leur comportement ultime, une force qui reste à découvrir sur Urantia.
Cette influence universelle imprègne tout l'espace intérieur de la
minuscule organisation énergétique d'un atome.
L'espace entre les électrons d'un atome n'est pas vide. Dans tout
l'atome, cet espace interélectronique est animé par des manifestations
ondulatoires parfaitement synchronisées avec la vitesse des électrons et
la rotation des ultimatons. Cette force n'est pas entièrement dominée par
vos lois reconnues d'attraction positive et négative; c'est pourquoi elle
se conduit parfois d'une manière imprévisible. Cette influence anonyme
semble être une réaction d'espace-force de l'Absolu Inconditionné.
La cohésion des protons chargés et des neutrons non chargés du noyau de
l'atome est assurée par le fonctionnement alternatif du mésotron,
particule de matière 180 fois plus lourde que l'électron. Sans ce
dispositif, la charge électrique portée par les protons disloquerait le
noyau atomique.
Tels que les atomes sont constitués, nulle force gravitationnelle ou
électrique ne pourrait assurer la cohésion de leur noyau. Son intégrité
est maintenue par la fonction cohésive alternative des mésotrons; ceux-ci
sont capables de réunir les particules chargées et non chargées, grâce au
pouvoir massique supérieur de leur force et par une fonction
supplémentaire qui fait constamment changer de place les protons et les
neutrons. Au cours d'une fraction infinitésimale de seconde, une particule
nucléaire donnée est un proton chargé, et au cours de la fraction suivante
elle est un neutron sans charge. Ces alternances de statut énergétique
sont si incroyablement rapides que la charge électrique est privée de
toute occasion de fonctionner comme influence disloquante. C'est ainsi que
le mésotron fonctionne comme une particule « porteuse d'énergie » qui
contribue puissamment à la stabilité nucléaire de l'atome.
La présence et la fonction des mésotrons expliquent aussi une autre
énigme. Quand les atomes agissent radioactivement, ils émettent beaucoup
plus d'énergie qu'on ne pourrait s'y attendre. Cet excédent de radiation
provient du démembrement du mésotron « porteur d'énergie », qui devient
alors un simple électron. La désintégration du mésotron s'accompagne aussi
de l'émission de certaines petites particules dépourvues de charge.
Le mésotron explique certaines propriétés cohésives du noyau atomique,
mais n'explique ni la cohésion entre protons ni l'adhésion entre neutrons.
La force puissante et paradoxale qui assure l'intégrité cohésive de
l'atome est une forme d'énergie non encore découverte sur Urantia.
Les mésotrons se trouvent en abondance dans les rayons cosmiques qui
heurtent continuellement votre planète.
9. -- LA PHILOSOPHIE NATURELLE
La religion n'est pas seule à être dogmatique; la philosophie naturelle
tend également à dogmatiser. Lorsqu'un éducateur religieux bien connu
parvint à la conclusion que le nombre sept était fondamental dans la
nature parce qu'il y a sept ouvertures dans la tête humaine, il aurait pu,
s'il avait mieux connu la chimie, soutenir son opinion en l'appuyant sur
un phénomène véritable du monde physique. Dans tous les univers physiques
du temps et de l'espace, et bien que la constitution décimale de l'énergie
se manifeste universellement, il subsiste toujours une réminiscence du
fait que la pré-matière a une organisation électronique septuple.
Le nombre sept est fondamental pour l'univers central et pour le
système spirituel des transmissions innées de caractères, mais le nombre
dix, le système décimal, est inhérent à l'énergie, à la matière, et à la
création matérielle. Malgré cela, le monde atomique présente certaines
caractéristiques périodiques qui réapparaissent par groupes de sept -- une
marque de naissance portée par le monde matériel et rappelant sa très
lointaine origine spirituelle.
Quand on classe les éléments fondamentaux dans l'ordre de leur poids
atomique, cette persistance septuple de constitution créative ressort dans
le domaine de la chimie comme une récurrence de propriétés physiques et
chimiques similaires par groupes septuples périodiques et distincts. Ce
changement périodique par sept se reproduit en s'atténuant et avec des
variantes dans le tableau chimique tout entier; il s'observe plus
nettement dans les premiers groupements d'atomes légers. Partant d'un
élément quelconque après avoir noté l'une de ses propriétés, cette qualité
change pendant six éléments consécutifs, mais a tendance à réapparaître
quand on arrive au huitième; autrement dit, le huitième élément
chimiquement actif ressemble au premier, le neuvième au deuxième, et ainsi
de suite. Un pareil fait dans le monde physique rappelle indubitablement
la constitution septuple de l'énergie ancestrale et indique la réalité
fondamentale de la diversité septuple des créations du temps et de
l'espace. Il faut également noter qu'il y a sept couleurs dans le spectre
naturel.
Les suppositions de la philosophie naturelle ne sont pas toutes
valables. L'éther hypothétique, par exemple, représente une ingénieuse
tentative des hommes pour unifier leur ignorance des phénomènes de
l'espace. On ne peut pas affirmer la philosophie de l'univers d'après les
observations d'une soi-disant science. Les savants auraient tendance à
nier qu'un papillon puisse sortir d'une chenille s'ils ne voyaient pas
cette métamorphose de leurs propres yeux.
Si la stabilité physique associée à l'élasticité biologique est
présente dans la nature, c'est uniquement dû à la sagesse presque infinie
que possèdent les Maîtres Architectes de la création. Il ne fallait rien
de moins qu'une sagesse transcendantale pour combiner des unités de
matière à la fois aussi stables et aussi efficacement flexibles.
10. -- LES SYSTÈMES UNIVERSELS D'ÉNERGIE NON
SPIRITUELLE |
(SYSTÈMES DE LA PENSÉE MORTELLE) |
Le déploiement sans fin de la réalité cosmique relative depuis le
caractère absolu de la monota, intelligence du Paradis, jusqu'à celui de
la puissance spatiale laisse supposer l'évolution de certaines relations
entre les réalités non-spirituelles de la Source-Centre Première --
réalités cachées dans la puissance spatiale, révélées dans la monota, et
provisoirement divulguées sur les niveaux cosmiques intermédiaires. Ce
cycle éternel d'énergie est mis en circuit chez le Père des univers; il
est donc absolu, et c'est pourquoi il n'est expansible ni en fait ni en
valeur. Cependant le Père Primordial -- maintenant comme toujours --
s'épanouit dans un domaine constamment plus étendu de significations de
l'espace-temps et de l'espace-temps-transcendé, un cadre de rapports
changeants où l'énergie-matière est progressivement soumise au
supercontrôle de l'esprit divin par l'effort expérientiel pour vivre et
par la pensée personnelle.
Les énergies universelles non-spirituelles sont réassociées dans les
systèmes vivants de pensées non-créatrices sur divers niveaux dont
certains peuvent être décrits comme suit:
1. Pensées des esprits pré-adjuvats. C'est un
niveau de pensée où l'on n'expérimente pas; sur les mondes habités, il est
animé par les Maîtres Contrôleurs Physiques. C'est la pensée machinale,
l'intellect nonenseignable des formes les plus primitives de vie
matérielle; mais la pensée nonenseignable fonctionne sur beaucoup de
niveaux en dehors de la vie planétaire primitive.
2. Pensées des esprits adjuvats. C'est le ministère
de l'Esprit-Mère d'un univers local opérant par ses sept esprits-mentaux
adjuvats sur le niveau enseignable (non machinal) de la pensée matérielle.
A ce niveau, la pensée matérielle apprend par expérience: en tant
qu'intellect subhumain (animal) chez les cinq premiers esprits adjuvats;
en tant qu'intellect humain (moral) chez les sept esprits adjuvats; en
tant (qu'intellect surhumain (médian) chez les deux derniers adjuvats.
3. Pensées morontielles en évolution. C'est la
conscience en expansion chez les personnalités évoluantes dans les
carrières ascendantes de l'univers local. Elle est le don de l'Esprit-Mère
de l'univers local en liaison avec le Fils Créateur. Ce niveau mental
implique l'organisation du type morontiel de véhicule vital, synthèse du
matériel et du spirituel effectuée par les Superviseurs de Pouvoir
Morontiel de l'univers local. La pensée morontielle fonctionne
différentiellement en réponse aux 570 niveaux de vie morontielle, révélant
une aptitude croissante à s'associer à la pensée cosmique sur les niveaux
supérieurs d'aboutissement. C'est l'évolution normale des créatures
humaines, mais une pensée d'ordre non-morontiel est aussi attribuée par le
Fils et l'Esprit d'un univers aux enfants non-morontiels des créations
locales.
La pensée cosmique. C'est la septuple pensée diversifiée du
temps et de l'espace, dont chaque phase est entretenue par l'un des Sept
Maîtres Esprits dans son superunivers. La pensée cosmique englobe tous les
niveaux mentaux finis. Elle se coordonne expérientiellement avec les
divins niveaux évolutionnaires de la Pensée Suprême, et
transcendantalement avec les niveaux existentiels de la pensée absolue --
les circuits directs de l'Acteur Conjoint.
Au Paradis, la pensée est absolue; dans Havona, elle est absonite; dans
Orvonton, elle est finie. La pensée implique toujours la présence active
d'un ministère vivant auquel s'ajoutent des systèmes énergétiques variés,
et ceci est vrai de tous les niveaux et de toutes les sortes de pensées.
Mais au delà de la pensée cosmique, il devient de plus en plus difficile
de dépeindre les relations de la pensée avec l'énergie non-spirituelle. La
pensée de Havona est subabsolue mais superévolutionnaire; étant
existentielle-expérientielle, elle est plus proche de l'absonite que toute
autre pensée révélée aux Urantiens. La pensée du Paradis dépasse la
compréhension humaine; elle est existentielle, non-spatiale, et
non-temporelle. Néanmoins, tous ces niveaux de pensée sont dominos par la
présence universelle de l'Acteur Conjoint -- par l'emprise de gravité
mentale du Dieu de la Pensée au Paradis.
11. -- MÉCANISMES DE L'UNIVERS
En évaluant et en reconnaissant la pensée, il faut se rappeler que
l'univers n'est ni machinal ni magique; il est une création de la pensée
et un mécanisme de lois. En pratique, les lois de la nature opèrent dans
les royaumes apparemment doubles du physique et du spirituel, mais en
réalité ces royaumes ne font qu'un. La Source-Centre Première est la cause
primordiale de toutes les matérialisations, et en même temps l'alpha et
l'oméga de tous les esprits. Dans les univers extérieurs à Havona, le Père
n'apparaît que comme pure énergie et pur esprit -- sous la forme des
Ajusteurs de Pensée et autres fragmentations similaires.
Les mécanismes ne dominent pas absolument toute la création. L'univers
des univers, considéré comme un tout, est conçu par la pensée, construit
par la pensée, et administré par la pensée. Mais le mécanisme de l'univers
des univers est beaucoup trop parfait pour que les méthodes scientifiques
de la pensée humaine finie puissent discerner même une trace de la
domination de la pensée infinie, car cette pensée créatrice, contrôlante,
et sustentatrice n'est ni une pensée matérielle ni une pensée de créature;
elle est la pensée spirituelle fonctionnant sur et depuis les niveaux
créateurs de la réalité divine.
L'aptitude à discerner et à découvrir la pensée dans les mécanismes de
l'univers dépend entièrement des facultés, de l'amplitude, et des
capacités de la pensée investigatrice occupée à observer. Les pensées
temporelles-spatiales, organisées à partir des énergies du temps et de
l'espace, sont soumises aux mécanismes de l'espace-temps.
Le mouvement et la gravitation universelle sont des facettes jumelles
du mécanisme espace-temps de l'univers des univers. Les niveaux où
l'esprit, la pensée, et la matière répondent à la gravité sont tout à fait
indépendants du temps, mais seuls sont indépendants de l'espace (non-spatiaux)
les véritables niveaux spirituels de la réalité. Les niveaux supérieurs de
la pensée de l'Univers -- les niveaux mentaux spirituels -- peuvent
également être non-spatiaux, mais les niveaux de la pensée matérielle
telle que la pensée humaine sont sensibles aux interactions de la gravité
universelle; ils ne perdent cette sensibilité que dans la mesure où ils
s'identifient avec l'esprit. Les niveaux de réalité spirituelle se
reconnaissent à leur contenu en esprit, et la spiritualité dans
l'espace-temps est inversement proportionnelle à sa sensibilité à la
gravité linéaire.
La sensibilité à la gravité linéaire est une mesure quantitative de
l'énergie non-spirituelle. Toutes les masses -- énergies organisées --
sont soumises à son emprise, sauf dans la mesure où le mouvement et la
pensée agissent sur elles. La gravité linéaire est la force cohésive à
courte portée du macrocosme, un peu comme les forces de cohésion
intra-atomiques sont les forces à courte portée du microcosme. L'énergie
physique matérialisée, organisée en ce que l'on appelle matière, ne peut
traverser l'espace sans influencer la sensibilité à la gravité linéaire.
Bien que la sensibilité gravitationnelle soit directement proportionnelle
à la masse, elle est modifiée par l'espace intermédiaire de telle sorte
que si on la compte comme inversement proportionnelle au carré de la
distance, le calcul n'aboutit qu'a une assez grossière approximation.
L'espace triomphe finalement de la gravité linéaire parce qu'il contient
les influences antigravitationnelles de nombreuses forces
supra-matérielles qui agissent pour neutraliser l'action de la gravité et
toutes les sensibilités qui y réagissent.
Des mécanismes cosmiques extrêmement complexes, et qui paraissent
largement automatiques, tendent toujours à dissimuler la présence de la
pensée intérieure originelle ou créative à toutes les intelligences
situées très au-dessous des niveaux universels de la nature et des
possibilités du mécanisme lui-même. Il est donc inévitable que les
mécanismes supérieurs de l'univers semblent dépourvus de pensée aux ordres
inférieurs de créatures. La seule exception possible à cette conclusion
serait d'attribuer une mentalité à l'étonnant phénomène d'un univers
qui paraît se sustenter lui-même -- mais ceci est une affaire de
philosophie plutôt que d'expérience réelle.
Puisque la pensée coordonne l'univers, la fixité des mécanismes
n'existe pas. L'évolution progressive associée à l'entretien cosmique
autonome est un phénomène universel. L'aptitude de l'univers à évoluer est
inépuisable dans l'infini de la spontanéité. Le progrès vers une unité
harmonieuse, une synthèse expérientielle grandissante surimposée sur une
complexité toujours croissante de relations, ne peut s'effectuer que par
une pensée dominante ayant un dessein.
Plus la pensée universelle associée à un phénomène quelconque de
l'univers est élevée, plus il est difficile aux types mentaux inférieurs
de la découvrir. Puisque la pensée du mécanisme de l'univers est un esprit
mental créatif (la mentalité même de l'Infini), elle ne peut jamais être
découverte ou discernée par les pensées des niveaux inférieurs de
l'univers, et encore bien moins par la pensée la plus humble de
toutes, la mentalité humaine. Il est exact que la pensée animale évoluante
recherche Dieu naturellement, mais à elle seule et par inhérence, elle ne
connaît pas Dieu.
12. -- ARCHÉTYPES ET FORMES -- DOMINATION DE LA
PENSÉE
L'évolution des mécanismes implique et dénote la présence et la
domination de la pensée créative. L'aptitude de l'intellect mortel à
concevoir, projeter, et créer des mécanismes automatiques fait ressortir
les qualités supérieures, créatives, et intentionnelles de la pensée
humaine comme influence dominante sur la planète. La pensée tend toujours
à:
|
1. Créer des mécanismes matériels. |
|
2. Découvrir des mystères cachés. |
|
3. Explorer des situations lointaines. |
|
4. Formuler des systèmes mentaux. |
|
5. Atteindre des buts de sagesse. |
|
6. Aboutir à des niveaux spirituels. |
|
7. Accomplir les destinées divines -- suprême,
ultime, et absolue. |
La pensée est toujours créative. La dotation mentale individuelle d'un
animal, d'un humain, d'un morontien, d'un ascendeur spirituel, ou d'un
finalitaire est toujours capable de produire un corps approprié et
utilisable pour identifier la créature vivante. Mais le phénomène de la
présence d'une personnalité ou l'archétype d'une identité ne sont pas par
eux-mêmes des manifestations d'énergie, quelle soit physique, mentale, ou
spirituelle. La forme de la personnalité est l'aspect archétypal
d'un être vivant; elle implique un dispositif d'énergies qui,
additionné de vie et de mouvement, est le mécanisme de l'existence
des créatures.
Même les êtres spirituels ont une forme, et ces formes d'esprit
(archétypes) sont réelles. Même les types les plus élevés de personnalités
spirituelles ont des formes -- des présences personnelles analogues en
tous points aux corps mortels d'Urantia. Presque tous les êtres rencontrés
dans les sept superunivers possèdent des formes, mais cette règle générale
comporte quelques exceptions. Les Ajusteurs de Pensée paraissent dépourvus
de forme jusqu'après la fusion avec l'âme survivante de leur associé
humain. Les Messagers Solitaires, les Esprits Inspirés de la Trinité, les
Aides Personnels de l'Esprit Infini, les Messagers de Gravité , les
Archivistes Transcendantaux , et quelques autres n'ont pas non plus de
forme découvrable, mais ce sont les rares exceptions typiques. La grande
majorité des êtres ont des formes personnelles de bon aloi qui
caractérisent chaque individu; elles sont susceptibles d'être reconnues et
personnellement distinguées.
La liaison entre la pensée cosmique et le ministère des esprits-mentaux
adjuvats donne naissance à un tabernacle physique convenant à l'être
humain en évolution. La pensée morontielle individualise similairement des
formes morontielles pour tous les survivants humains. De même que le corps
mortel est personnel et caractéristique pour tout être humain, de même la
forme morontielle sera hautement individuelle et dûment caractéristique de
la pensée créative qui la domine. Deux formes morontielles ne se
ressemblent jamais plus que deux corps humains. Les Superviseurs de
Pouvoir Morontiel garantissent les matériaux morontiels indifférenciés à
l'aide desquels la vie morontielle peut commencer à opérer, et les
séraphins qui les assistent fournissent ces matériaux. Après la vie
morontielle, on constatera que les formes spirituelles sont également
diverses, personnelles, et caractéristiques de leurs habitants
mentaux-spirituels respectifs.
Sur un monde matériel, vous pensez à un corps comme ayant un esprit,
mais nous, nous considérons l'esprit comme pourvu d'un corps. Les yeux
physiques sont vraiment les fenêtres de l'âme « née d'esprit » L'esprit
est l'architecte, la pensée est le constructeur, le corps est le bâtiment
matériel.
Les énergies physiques, spirituelles, et mentales, en tant que telles
et à l'état pur, ne réagissent pas complètement l'une sur l'autre comme
réalités des univers phénoménaux. Au Paradis, les trois énergies sont
coordonnées, dans Havona on les coordonne, tandis qu'aux niveaux des
activités finies de l'univers on est amené à rencontrer toutes les
catégories de dominations matérielles, mentales, et spirituelles. Dans les
situations non-personnelles du temps et de l'espace, l'énergie physique
semble prédominer, mais il apparaît aussi que plus la fonction
mentale-spirituelle se rapproche de la divinité d'intention et de la
suprématie d'action, plus la phase spirituelle a tendance à prendre le
dessus. Au niveau ultime, la pensée spirituelle peut devenir à peu près
complètement prépondérante. Sur le niveau absolu, l'esprit domine
certainement. Partant de là vers les royaumes du temps et de l'espace, en
tout lieu où une réalité spirituelle est présente et à tout moment où un
esprit-mental réel agit, une contrepartie matérielle ou physique de cette
réalité spirituelle a toujours tendance à se former.
L'esprit est la réalité créative. La contrepartie physique est le
reflet de la réalité spirituelle dans l'espace-temps, la répercussion
physique de l'action créative de la pensée spirituelle.
La pensée domine universellement la matière, de même qu'à son tour elle
répond au supercontrôle ultime de l'esprit. Chez les hommes, seule la
pensée qui se soumet librement à l'esprit peut espérer survivre à
l'existence mortelle dans l'espace-temps comme enfant immortel du monde
spirituel éternel du Suprême, de l'Ultime, et de l'Absolu: de l'Infini.
[Présenté sur requête de Gabriel
par un Puissant Messager en mission dans Nébadon.]
|