LES RACES ÉVOLUTIONNAIRES DE
COULEUR
Voici l'histoire des races évolutionnaires d'Urantia depuis les jours
d'Andon et de Fonta, il y a presque un million d'années, en passant par
l'époque du Prince Planétaire, et jusqu'à la fin de l'ère glaciaire.
La race humaine est vieille de près de dix mille siècles. La première
moitié de son histoire correspond en gros à l'époque qui précéda l'arrivée
du Prince Planétaire sur Urantia. La seconde moitié commence au moment de
l'arrivée du Prince Planétaire et de l'apparition des six races de
couleur; elle correspond en gros à la période généralement considérée
comme l'Age de la Pierre Taillée.
1. -- LES ABORIGÈNES ANDONIQUES
Les hommes primitifs firent leur apparition évolutionnaire sur terre il
y a un peu moins d'un million d'années et furent mis à rude épreuve. Ils
cherchèrent instinctivement à échapper au danger d'un croisement éventuel
avec les tribus simiennes inférieures. Mais les hautes terres arides du
Thibet avec leurs 9.000 mètres d'altitude empêchaient les migrations vers
l'est. Les Andonites ne pouvaient pas non plus se diriger vers le sud ou
vers l'ouest parce que la Mer Méditerranée était beaucoup plus vaste
qu'aujourd'hui et s'étendait à l'est jusqu'à l'Océan Indien. Quand ils
remontaient vers le nord, ils étaient arrêtés par l'avance des glaces qui
bloquèrent également leurs migrations ultérieures. Même alors, et bien que
les tribus en dispersion devinssent de plus en plus hostiles, les groupes
les plus intelligents n'envisagèrent jamais d'aller vers le sud vivre au
milieu de leurs cousins arboricoles velus d'un niveau intellectuel
inférieur.
Parmi les émotions religieuses les plus anciennes de l'homme,
nombreuses sont celles qui naquirent de son sentiment d'impuissance dans
la prison de cette situation géographique: des montagnes à droite, de
l'eau à gauche, et la glace en face; et les Andonites progressistes ne
voulaient pas revenir au sud chez leurs parents inférieurs qui vivaient
dans les arbres.
Contrairement aux habitudes de leurs cousins non-humains, les Andonites
évitaient les forêts. L'homme a toujours dégénéré dans les forêts;
l'évolution humaine n'a progressé qu'en terrain découvert et sous les
latitudes élevées. Le froid et la faim régnant dans les pays dénudés
stimulent l'activité, l'invention, et l'esprit d'entreprise. Tandis que
les tribus andoniques produisaient les pionniers de la race humaine
actuelle au milieu des rudes épreuves et des privations des rigoureux
climats nordiques, leurs cousins arriérés proliféraient dans les forêts
tropicales méridionales des pays de leur origine commune.
Ces événements se produisirent à l'époque de la troisième invasion
glaciaire, celle que vos géologues appellent la première. Les deux
premières furent peu étendues en Europe septentrionale.
Pendant la majeure partie de la période glaciaire, l'Angleterre
communique avec la France par voie de terre, tandis qu'ultérieurement
l'Afrique fut rattachée à l'Europe par le pont terrestre de Sicile. Au
moment des migrations andoniques, une voie terrestre continue passant à
travers l'Europe et l'Asie reliait l'Angleterre à l'ouest avec Java à
l'est; mais l'Australie était à nouveau isolée, ce qui accentua davantage
le développement de sa faune particulière.
Il y a 950.000 ans, les descendants d'Andon et de Fonta avaient émigré
très loin vers l'est et vers l'ouest. Vers l'ouest, ils traversèrent
l'Europe et gagnèrent la France et l'Angleterre. A une date ultérieure,
ils s'enfoncèrent vers l'est jusqu'à Java où l'on a récemment découvert
leurs ossements -- ceux du prétendu homme de Java -- et ils poursuivirent
ensuite leur route jusqu'en Tasmanie.
Les groupes qui se dirigèrent vers l'ouest furent moins contaminés par
les branches rétrogrades d'origine ancestrale commune que ceux de l'est,
qui s'allièrent très largement avec leurs cousins animaux attardés. Ces
individus non-progressistes dérivèrent au sud, et s'unirent bientôt aux
tribus intérieures. Plus tard, un nombre croissant de leurs descendants
abâtardis retournèrent vers le nord et s'unirent aux peuples andoniques en
expansion rapide; ces unions malheureuses firent infailliblement dégénérer
la race supérieure. Les groupes primitifs furent de moins en moins
nombreux à maintenir le culte du Donneur de Souffle. Cette civilisation à
son aurore fut menacée d'extinction.
Il en a toujours été de même sur Urantia. Des civilisations très
prometteuses ont successivement dégénéré et ont fini par s'éteindre à
cause de la folie consistant à permettre aux individus supérieurs de
procréer librement avec les inférieurs.
2. -- LES PEUPLES DE FOXHALL
Il y a 900.000 ans, les arts d'Andon et de Fonta et la culture d'Onagar
étaient en voie de disparition sur terre; la culture, la religion, et même
le travail du silex étaient à leur point le plus bas.
C'est à cette époque que des groupes de bâtards inférieurs venant du
sud de la France arrivèrent en grand nombre en Angleterre. Ces tribus
étaient si largement croisées avec des créatures simiennes des forêts
qu'elles étaient à peine humaines. Elles n'avaient pas de religion, mais
elles travaillaient grossièrement le silex et avaient assez d'intelligence
pour faire du feu.
Elles furent suivies en Europe par un peuple prolifique et quelque peu
supérieur, dont les descendants se répandirent bientôt sur l'ensemble du
continent, depuis les glaces nordiques jusqu'aux Alpes et à la
Méditerranée dans le sud. Ces tribus formaient la race dite de
Heidelberg.
Au cours de cette longue période de décadence culturelle, les peuplades
de Foxhall en Angleterre et les tribus de Badonan au nord-ouest de l'Inde
continuèrent à maintenir quelques traditions d'Andon et certains restes de
la culture d'Onagar.
Les peuplades de Foxhall étaient les plus occidentales et réussirent à
garder l'essentiel de la culture andonique. Elles conservèrent aussi leurs
connaissances sur le travail du silex et les transmirent à leurs
descendants, les lointains ancêtres des Esquimaux.
Bien que les vestiges des peuplades de Foxhall aient été découverts les
derniers en Angleterre, ces Andonites furent en réalité les premiers êtres
humains à vivre dans ces régions. À cette époque, un pont terrestre
reliait encore la France à l'Angleterre; comme la plupart des premiers
établissements des descendants d'Andon étaient situés le long des fleuves
et des côtes de ces temps anciens, ils se trouvent maintenant sous les
eaux de la Manche et de la Mer du Nord, à l'exception de trois ou quatre
qui sont encore émergés sur la côte anglaise.
Parmi les peuplades les plus intelligentes et les plus spirituellement
élevées de Foxhall, beaucoup conservèrent leur supériorité raciale et
perpétuèrent leurs coutumes religieuses primitives. Ces peuplades
s'allièrent plus tard avec des lignées plus récentes et quittèrent
l'Angleterre en allant vers l'ouest à la suite d'une invasion glaciaire.
Elles ont survécu sous la forme des Esquimaux d'aujourd'hui.
3. -- LES TRIBUS DE BADONAN
En dehors des peuplades de Foxhall dans l'ouest, un autre centre
combatif de culture persista dans l'est. Ce groupe vivait sur les
contreforts des hautes terres du nord-ouest de l'Inde parmi les tribus de
Badonan, un arrière-arrière-petit-fils d'Andon. Ces peuplades furent les
seuls descendants d'Andon qui ne pratiquèrent jamais de sacrifices
humains.
Les Badonites des hautes terres occupaient un vaste plateau entouré de
forêts, traversé par des rivières, et pourvu de gibier en abondance. Comme
certains de leurs cousins du Thibet, ils vivaient dans de grossières
huttes de pierre, dans des grottes à flanc de coteau, et dans des galeries
semi-souterraines.
Tandis que les tribus du nord craignaient de plus en plus la glace,
celles qui vivaient près de leur pays d'origine furent terrifiées par
l'eau. Elles virent la péninsule de Mésopotamie s'enfoncer graduellement
dans l'océan, et bien qu'elle en eût émergé plusieurs fois, les traditions
des races primitives se bâtirent autour des dangers de la mer et de la
crainte d'un engloutissement périodique. Cette peur, jointe à leur
expérience des inondations fluviales, explique pourquoi elles choisirent
les hautes terres comme lieu de séjour sûr.
A l'est du domaine des peuples de Badonan, dans les Monts Siwalik du
nord de l'Inde, on trouve, en plus grand nombre que nulle part ailleurs
sur terre, des fossiles qui se rapprochent des types de transition entre
l'homme et les différents groupe pré-humains.
Il y a 850.000 ans, les tribus évoluées de Badonan commencèrent une
guerre d'extermination contre leurs voisins inférieurs à tendances
animales. En moins de mille ans, la plupart des groupes animaux des
confins de ces régions avaient été soit détruits, soit repoussés dans les
forêts du sud. Cette campagne entreprise pour exterminer des êtres
inférieurs conduisit à une légère amélioration chez les tribus
montagnardes de cette époque. Les descendants mêlés de cette branche
andonite améliorée apparurent sur la scène d'activité du monde comme un
peuple apparemment nouveau -- la race du Néanderthal.
4. -- LES RACES DU NÉANDERTHAL
Les hommes du Néanderthal étaient d'excellents combattants et de grands
voyageurs. Partant des hautes terres du nord-ouest de l'Inde, ils se
répandirent progressivement à l'est dans la Chine, et à l'ouest jusqu'en
France et même en Afrique du Nord. Ils dominèrent le monde pendant près
d'un demi-million d'années jusqu'à l'époque de la migration des races
évolutionnaires de couleur.
Il y a 800.000 ans, le gibier était très abondant; de nombreux cervidés
ainsi que des éléphants et des hippopotames sillonnaient l'Europe. Le
bétail abondait; des chevaux et des loups se rencontraient en tous lieux.
Les hommes du Néanderthal étaient de grands chasseurs; les tribus vivant
en France furent les premières à adopter la pratique consistant à donner
le choix des épouses aux meilleurs chasseurs.
Le renne fut extrêmement utile aux hommes du Néanderthal. Ils s'en
servirent pour se nourrir, s'habiller, et s'outiller, car ils employèrent
à divers usages ses bois et ses os. Ils étaient peu cultivés, mais
apportèrent de grandes améliorations au travail des silex, auquel ils
firent presque atteindre les niveaux du temps d'Andon. Ils remirent en
usage de gros silex attachés à des manches de bois pour servir de haches
et de pioches.
Il y a 750.000 ans, la quatrième nappe glaciaire s'avançait franchement
vers le sud. Avec leurs outils améliorés, les hommes du Néanderthal
faisaient des trous dans la glace qui recouvrait les rivières nordiques et
pouvaient ainsi harponner les poissons remontant vers ces orifices. Les
tribus reculèrent constamment devant l'avance des glaces dont l'invasion
la plus étendue avait alors lieu en Europe.
À cette époque, le glacier sibérien atteignit le maximum de sa
progression vers le sud, obligeant les hommes primitifs à se déplacer dans
la même direction vers leurs pays d'origine. L'espèce humaine s'était
alors suffisamment différenciée pour que le danger d'un nouveau croisement
avec ses parents simiens incapables de progresser fût grandement diminué.
Il y a 700.000 ans, la quatrième invasion glaciaire, la plus grande
qu'ait connu l'Europe, était en cours de régression; les hommes et les
animaux retournaient vers le nord. Le climat était frais et humide, et les
hommes primitifs prospérèrent à nouveau en Europe et en Asie occidentale.
Les forêts s'étendirent progressivement vers le nord sur les terres que le
glacier avait si récemment couvertes.
La vie des mammifères avait été peu modifiée par la grande invasion
glaciaire. Les animaux se perpétuèrent sur l'étroite bande de terre qui
s'étendait entre les glaces et les Alpes. Quand le glacier se retira, ils
se répandirent à nouveau rapidement sur toute l'Europe. Par le pont
terrestre de la Sicile, des éléphants à défenses droites, des rhinocéros à
large nez, des hyènes, et des lions arrivèrent d'Afrique, et ces nouveaux
venus exterminèrent virtuellement les tigres machérodes et les
hippopotames.
Il y a 650.000 ans, le climat continuait à être doux; vers le milieu de
la période interglaciaire, il était devenu si chaud que les Alpes se
dénudèrent presque entièrement de leur glace et de leur neige.
Il y a 600.000 ans, les glaces avaient atteint le point extrême de leur
retraite vers le nord. Après une pause de quelques milliers d'années,
elles recommencèrent pour la cinquième fois à se déplacer vers le sud. Le
climat se modifia peu pendant cinquante mille ans. Les hommes et les
animaux d'Europe ne changèrent presque pas. La légère aridité de la
période précédente s'atténua, et les glaciers alpins descendirent très bas
dans les vallées des fleuves.
Il y a 550.000 ans, l'avance des glaciers chassa de nouveau les hommes
et les animaux vers le sud. Mais cette fois-ci les hommes avaient toute la
place voulue dans la large bande de terres qui s'enfonçait vers le
nord-est en Asie et s'étendait entre la nappe glaciaire et la Mer Noire,
annexe alors très étendue de la Méditerranée.
À l'époque des quatrième et cinquième invasions glaciaires, la culture
grossière des races du Néanderthal continua de se répandre; mais ses
progrès étaient si faibles qu'il sembla vraiment que la tentative de
produire un type nouveau et modifié de vie intelligente sur Urantia allait
échouer. Pendant près d'un quart de million d'années, ces peuples
primitifs se laissèrent aller, chassant et pêchant, s'améliorant
sporadiquement dans certaines directions, mais, dans l'ensemble,
rétrogradant régulièrement par rapport à leurs ancêtres andoniques
supérieurs.
Au cours de ces âges de ténèbres spirituelles, l'humanité
superstitieuse atteignit ses niveaux de culture les plus bas. La religion
des hommes du Néanderthal n'allait réellement pas au delà d'une honteuse
superstition. Ils avaient une peur mortelle des nuages, et plus
spécialement des brumes et des brouillards. Une religion primitive de la
peur des forces naturelles se développa progressivement chez eux, tandis
que le culte des animaux déclinait à mesure que l'amélioration des outils
et l'abondance du gibier permettaient à ces peuplades de vivre avec moins
d'anxiété pour leur nourriture; les récompenses sexuelles accordées aux
meilleurs chasseurs contribuèrent grandement à améliorer la technique de
la chasse. La nouvelle religion de la peur conduisit à des tentatives pour
se concilier les forces invisibles cachées derrière les éléments naturels
et atteignit plus tard son apogée avec les sacrifices humains destinés à
apaiser ces forces physiques occultes et inconnues. La terrible pratique
des sacrifices humains s'est perpétuée chez les peuples les plus arriérés
d'Urantia jusqu'au XXième siècle de notre ère.
Les premiers hommes du Néanderthal peuvent difficilement être
considérés comme des adorateurs du soleil. Ils vivaient plutôt dans la
peur de l'obscurité, ils avaient une frayeur mortelle de la tombée de la
nuit. Tant que la lune brillait un peu, ils réussissaient à garder leur
sang-froid, mais pendant les nuits sans lune, ils étaient pris de panique
et commençaient à sacrifier leurs meilleurs spécimens d'hommes et de
femmes pour inciter la lune à briller de nouveau. Ils apprirent bientôt
que le soleil reparaît rythmiquement, mais ils attribuaient uniquement le
retour de la lune aux sacrifices de membres de leur tribu. A mesure que la
race progressait, l'objet et le but des sacrifices changèrent
graduellement, mais l'offrande de sacrifices humains comme partie du
cérémonial religieux subsista longtemps.
5. -- L'ORIGINE DES RACES DE COULEUR
Il y a 500.000 ans, les tribus badonites des hautes terres du
nord-ouest de l'Inde se trouvèrent mêlées à une autre grande lutte
raciale. Une guerre impitoyable fit rage pendant plus de cent ans, et à la
fin de cette longue bataille il ne subsista qu'une centaine de familles;
mais ces survivants étaient les représentants les plus intelligents et les
plus souhaitables de tous les descendants alors vivants d'Andon et de
Fonta.
Un événement nouveau et étrange se produisit alors chez les Badonites
des hautes terres. Un homme et une femme vivant dans la partie nord-est
des hautes terres habitées commencèrent soudain à donner le jour à
une famille d'enfants exceptionnellement intelligents. Ce fut la
famille Sangik, ancêtre des six races colorées d'Urantia.
Ces enfants Sangik, au nombre de dix-neuf, n'avaient pas seulement une
intelligence supérieure à celle de leurs contemporains; leur peau
manifestait en outre une tendance extraordinaire à prendre différentes
couleurs quand elle était exposée à la lumière solaire. Parmi ces dix-neuf
enfants, cinq étaient rouges, deux orangés, quatre bleus, deux verts,
quatre jaunes, et deux indigo. Ces couleurs s'affirmèrent à mesure que les
enfants grandissaient et, quand ces jeunes s'unirent plus tard avec des
membres de leur tribu, tous leurs descendants tendirent à prendre la
couleur de peau de leur ascendant Sangik.
J'interromps maintenant ce récit chronologique pour appeler votre
attention sur l'arrivée du Prince Planétaire, qui eut lieu vers cette
époque, et pour vous permettre d'étudier séparément les six races Sangik
d'Urantia.
6. -- LES SIX RACES SANGIK D'URANTIA
Sur une planète ordinaire, les six races évolutionnaires de couleur
apparaissent l'une après l'autre. L'homme rouge évolue le premier et
parcourt le monde pendant des âges avant que les races colorées suivantes
ne fassent leur apparition. La survenance simultanée des six races sur
Urantia, et au sein d'une seule famille, fut tout à fait
exceptionnelle.
L'apparition des premiers Andonites sur Urantia avait aussi été quelque
chose de nouveau dans Satania. Sur aucun autre monde du système local une
pareille race de créatures volitives n'était apparue en avance sur les
races évolutionnaires de couleur.
1. Les hommes rouges. Ces peuples furent de
remarquables spécimens de la race humaine, en bien des points supérieurs à
Andon et Fonta. Ils formèrent un groupe extrêmement intelligent et furent
les premiers enfants Sangik à développer une civilisation et un
gouvernement tribaux. Ils furent toujours monogames; même leurs
descendants de sang mêlé pratiquèrent rarement la polygamie.
Ils eurent plus tard des difficultés sérieuses et prolongées avec leurs
frères jaunes en Asie. Ils furent aidés par l'invention, qu'ils firent
très tôt, de l'arc et de la flèche, mais ils avaient malheureusement
beaucoup hérité de la tendance de leurs ancêtres à se battre entre eux, ce
qui les affaiblit au point que les tribus jaunes purent les chasser du
continent asiatique.
Il y a environ 85.000 ans, les survivants relativement purs de la race
rouge passèrent en masse en Amérique du Nord. L'isthme de Béring
s'effondra peu après, ce qui les isola complètement. Nul homme rouge ne
retourna jamais en Asie. Mais dans toute la Sibérie, la Chine, l'Asie
centrale, l'Inde, et l'Europe, ils laissèrent derrière eux beaucoup de
leurs descendants mêlés aux autres races colorées.
Quand les hommes rouges passèrent en Amérique, ils emportèrent nombre
des enseignements et des traditions de leur origine première. Leurs
ancêtres immédiats avaient eu connaissance des dernières activités du
quartier général mondial du Prince Planétaire. Peu de temps après avoir
gagné les Amériques, les hommes rouges commencèrent à perdre de vue ces
enseignements, et leur culture intellectuelle et spirituelle subit un fort
déclin. Très tôt, ces peuples recommencèrent à se battre si férocement
entre eux que les guerres tribales firent craindre une extinction rapide
de ce restant relativement pur de la race rouge.
Du fait de ce grand recul, les hommes rouges semblaient condamnés,
lorsqu'il y a environ soixante cinq mille ans apparut un chef et
libérateur spirituel, Onamonalonton. Il apporta une paix temporaire parmi
les hommes rouges américains et fit revivre leur culte du « Grand Esprit
». Onamonalonton vécut jusqu'à l'âge de quatre-vingt seize ans et
entretint son quartier général au milieu des grands séquoïas de
Californie. Beaucoup de ses descendants sont parvenus jusqu'aux temps
modernes chez les Indiens Pieds-noirs.
Avec le temps, les enseignements d'Onamonalonton se transformèrent en
traditions vagues. Les guerres fratricides recommencèrent et jamais,
depuis l'époque de ce grand éducateur, aucun autre chef ne réussit à
rétablir une paix universelle chez les hommes rouges. Les éléments les
plus intelligents périrent de plus en plus dans ces luttes entre tribus;
autrement, une grande civilisation aurait été bâtie sur le continent
nord-américain par ces êtres capables et intelligents.
Depuis leur passage de Chine en Amérique, les hommes rouges nordiques
n'entrèrent jamais plus en contact avec d'autres influences mondiales (à
l'exception des Esquimaux) avant d'être découverts plus tard par les
hommes blancs. Il est tout à fait regrettable que les hommes rouges aient
presque entièrement manqué leur chance d'être régénérés par un mélange
ultérieur de sang adamique. Quoi qu'il en soit, l'homme rouge ne pouvait
pas commander l'homme blanc et ne voulait pas le servir volontairement.
Dans de telles circonstances, si les deux races ne fusionnent pas, l'une
ou l'autre est condamnée.
2. Les hommes orangés. Cette race fut
essentiellement caractérisée par un besoin pressant de bâtir, de bâtir
tout et n'importe quoi, ne serait-ce que d'empiler d'énormes monticules de
pierres, juste pour voir quelle tribu édifierait le plus haut. Bien qu'ils
ne fussent pas un peuple dynamiquement progressif, les hommes orangés
tirèrent grand profit des écoles du Prince et y envoyèrent des délégués
pour s'y instruire.
La race orangée fut la première à suivre le littoral de la Méditerranée
vers le sud en direction de l'Afrique quand cette mer se retira vers
l'ouest. Mais elle ne s'assura jamais de points d'implantation favorables
en Afrique et fut exterminée lors de l'arrivée ultérieure de la race
verte.
Bien avant sa fin, ce peuple perdit une grande partie de ses bases
spirituelles et culturelles. Il connut toutefois une grande renaissance de
vie spirituelle grâce aux sages directives du maître penseur de cette race
infortunée, Porshunta, qui leur apporta son ministère à l'époque où leur
quartier général se trouvait à Armageddon, il y a environ trois cent mille
ans.
La dernière grande bataille entre les hommes orangés et les hommes
verts fut livrée dans la région de la basse vallée du Nil en Egypte. Cette
guerre interminable dura près de cent ans et, quand elle cessa, bien peu
de représentants de la race orangée survivaient. Les restes dispersés de
ce peuple furent absorbés par les hommes verts, puis par les hommes indigo
arrivés plus tard; mais l'homme orangé cessa d'exister en tant que race il
y a environ cent mille ans.
3. Les hommes jaunes. Les tribus jaunes primitives
furent les premières à abandonner la chasse, à établir des communautés
stables, et à développer une vie familiale fondée sur l'agriculture. Elles
étaient quelque peu inférieures aux hommes rouges du point de vue
intellectuel mais, socialement et collectivement, elles se révélèrent
supérieures à toutes les autres peuplades Sangik pour promouvoir une
civilisation raciale. Parce que les différentes tribus développèrent un
esprit fraternel et apprirent à vivre ensemble dans une paix relative,
elles furent capables de chasser la race rouge devant elles à mesure
qu'elles se répandaient en Asie.
Elles s'éloignèrent beaucoup de l'influence des centres spirituels du
monde et sombrèrent dans une grande obscurité à la suite de l'apostasie de
Caligastia; mais elles connurent un âge brillant il y a environ cent mille
ans, quand Singlangton assuma la direction de ces tribus et proclama le
culte de la « Vérité Unique » .
Le nombre relativement important de survivants de la race jaune est dû
à l'esprit pacifique qui régnait entre leurs tribus. Depuis l'époque de
Singlangton jusqu'aux temps de la Chine moderne, les nations de race jaune
sont restées parmi les plus pacifiques d'Urantia. Cette race reçut plus
tard un legs réduit mais puissant de lignées adamiques importées.
4. Les hommes verts. La race verte fut l'un des
groupes d'hommes primitifs les moins capables, et fut encore très
affaiblie par d'importantes migrations dans différentes directions. Avant
leur dispersion, ces tribus connurent une grande renaissance culturelle
sous la direction de Fantad, il y a environ trois cent cinquante mille
ans.
La race verte se sépara en trois divisions majeures -- les tribus du
nord furent vaincues, asservies, et absorbées par les races jaune et
bleue. Le groupe oriental s'amalgama avec les peuples de l'Inde, et des
restes en subsistent encore parmi les Hindous. La population méridionale
pénétra en Afrique où elle détruisit ses cousins orangés, presque aussi
arriérés qu'elle.
Les deux groupes étaient de force égale sur bien des points dans cette
lutte, car chacun possédait des lignées de l'ordre des géants: beaucoup de
leurs chefs avaient une taille de deux mètres quarante à deux mètres
soixante-dix. Les lignées géantes des hommes verts furent pratiquement
limitées à la nation méridionale ou égyptienne.
Les survivants victorieux de la race verte furent absorbés plus tard
par la race indigo, dernier des peuples de couleur à se développer et à
émigrer à partir du centre originel Sangik de dispersion des races.
5. Les hommes bleus. Les hommes bleus furent un
grand peuple. De bonne heure ils inventèrent le javelot et élaborèrent par
la suite les rudiments de beaucoup d'arts de la civilisation moderne.
L'homme bleu avait la puissance cérébrale de l'homme rouge associée à
l'âme et aux sentiments de l'homme jaune. Les descendants d'Adam le
préférèrent aux survivants de toutes les autres races colorées.
Les premiers hommes bleus furent attentifs et sensibles aux persuasions
des instructeurs de l'état-major du Prince Caligastia; aussi furent-ils
jetés dans une grande confusion quand la traîtrise des chefs dénatura plus
tard ces enseignements. Tout comme les autres races primitives, ils ne se
remirent jamais complètement de la tempête provoquée par la trahison de
Caligastia et ils ne surmontèrent non plus jamais totalement leur
propension aux luttes intestines.
Cinq cents ans environ après la chute de Caligastia eut lieu une large
renaissance culturelle et religieuse d'un type primitif -- mais néanmoins
réelle et enrichissante. Orlandof devint un grand instructeur de la race
bleue et ramena de nombreuses tribus au culte du vrai Dieu sous le nom de
« Chef Suprême ». Ce fut le plus grand progrès accompli par les hommes
bleus jusqu'à la période ultérieure où l'apport du sang adamique leur
donna un nouvel et puissant élan.
Les explorations et les recherches effectuées en Europe sur l'âge de la
Pierre Taillée ont largement consisté en exhumations d'outils,
d'ossements, et d'objets décoratifs de ces anciens hommes bleus, car ils
s'y sont perpétués jusqu'à une date récente. Ce que vous appelez les
races blanches d'Urantia, ce sont les descendants des hommes bleus,
modifiés une première fois par un léger mélange avec les jaunes et les
rouges, et ensuite fortement régénérés par l'assimilation de la plus
grande partie de la race violette.
6. La race indigo. De même que les hommes rouges
furent les plus avancés de tous les peuples Sangik, les hommes noirs en
furent les plus retardataires. Ils furent les derniers à émigrer de leurs
foyers des hautes terres. Ils allèrent en Afrique, prirent possession du
continent, et y restèrent toujours depuis lors, à l'exception de ceux qui
furent enlevés de force, d'âge en âge, pour devenir esclaves.
Isolés en Afrique, les peuples indigo, comme les hommes rouges, ne
profitèrent pas ou très peu de l'élévation raciale qu'ils auraient pu
tirer d'un apport de lignées adamiques. isolée sur son continent, la race
indigo fit peu de progrès jusqu'au jours d'Orvonon, durant lesquels elle
connut un grand réveil spirituel. Les hommes indigo oublièrent ensuite
presque entièrement le « Dieu des Dieux » proclamé par Orvonon, mais ne
perdirent pas entièrement le désir d'adorer l'Inconnu; du moins
maintinrent-ils une forme de culte éteinte seulement depuis quelques
millénaires.
En dépit de leur retard, les peuples indigo ont exactement le même
statut devant les pouvoirs célestes que n'importe quelle autre race
terrestre.
Ce furent des âges de luttes violentes entre les différentes races
mais, au voisinage du quartier général du Prince Planétaire, les groupes
plus éclairés et plus récemment instruits vécurent ensemble dans une
harmonie relative. Toutefois, aucune grande conquête culturelle des races
mondiales n'avait encore été réalisée au moment où ce régime fut gravement
disloqué par l'éclatement de la rébellion de Lucifer.
Tous ces différents peuples connurent de temps en temps des
renaissances culturelles et spirituelles. Mansant fut un grand éducateur
de l'époque qui suivit celle du Prince Planétaire. Nous ne mentionnons que
les chefs et les maîtres exceptionnels dont l'influence marque et inspira
notablement une race tout entière. Au long des temps, de nombreux
éducateurs moins importants apparurent en différentes régions; dans
l'ensemble, leur influence salutaire contribua beaucoup à empêcher un
effondrement complet de la civilisation culturelle, principalement au
cours de la longue période d'obscurantisme entre la rébellion de
Caligastia et l'arrivée d'Adam.
Il existe de nombreuses raisons, bonnes et suffisantes, pour faire
évoluer soit trois soit six races colorées sur les mondes de l'espace.
Bien que les Urantiens ne soient peur-être pas bien placés pour apprécier
pleinement toutes ces raisons, nous attirons leur attention sur les points
suivants:
1. La variété est indispensable pour permettre un large
fonctionnement de la sélection naturelle, la survie différentielle des
lignées supérieures.
2. On obtient des races meilleures et plus fortes par le
croisement de divers peuples quand les différentes races sont porteuses de
facteurs héréditaires supérieurs. Les races d'Urantia auraient bénéficié
de bonne heure d'une telle fusion si un peuple ainsi amalgamé avait pu
être ensuite effectivement régénéré par un profond mélange avec la race
adamique supérieure. Toute tentative pour exécuter une telle expérience
sur Urantia dans les conditions raciales actuelles serait absolument
désastreuse.
3. La diversification des races favorise une saine
compétition.
4. Les différences de statut dans les races et dans les
groupes à l'intérieur de chaque race sont essentielles au développement de
la tolérance et de l'altruisme humains.
5. L'homogénéité de la race humaine n'est pas désirable
avant que les peuples d'un monde en évolution aient atteint des niveaux
relativement élevés de développement spirituel.
7. -- LA DISPERSION DES RACES DE COULEUR
Quand les descendants colorés de la famille Sangik commencèrent à se
multiplier et à chercher des possibilités d'expansion dans les territoires
voisins, la cinquième invasion glaciaire, la troisième selon les calculs
des géologues, avait largement progressé dans son avancée méridionale sur
l'Europe et l'Asie. A leur origine, les races colorées primitives furent
terriblement éprouvées par les rigueurs et les privations de l'ère
glaciaire. Le glacier recouvrit une portion si étendue de l'Asie que la
voie des migrations vers l'Asie orientale fut coupée pendant des milliers
d'années. Tant que la Mer Méditerranée ne se fut pas retirée à la suite de
l'élévation de l'Arabie, il leur fut également impossible d'atteindre
l'Afrique.
C'est pourquoi, pendant près de cent mille ans, les peuples Sangik se
disséminèrent autour de leurs montagnes et se mélangèrent plus ou moins,
malgré les antipathies particulières mais naturelles qui se manifestèrent
de bonne heure entre les différentes races.
Entre l'époque du Prince Planétaire et celle d'Adam, l'Inde devint le
domaine de la population la plus cosmopolite que l'on ait jamais vue à la
surface de la terre. Il est très malheureux que ce mélange ait contenu
tant d'éléments des races verte, orangée, et indigo. Ces peuples Sangik
secondaires trouvaient l'existence plus facile et plus agréable dans les
pays du sud, et beaucoup émigrèrent plus tard en Afrique. Les peuples
Sangik primaires, les races supérieures, évitèrent les tropiques. Les
hommes rouges se dirigèrent vers le nord-est de l'Asie, suivis de près par
les hommes jaunes, tandis que la race bleue progressait vers le nord-ouest
et gagnait l'Europe.
Accompagnant la retraite des glaces, les hommes rouges commencèrent
très tôt à émigrer vers le nord-est, contournèrent les hautes terres de
l'Inde, et occupèrent toute la partie nord-est de l'Asie. Les tribus
jaunes marchèrent sur leurs talons et les chassèrent ensuite d'Asie en
Amérique du Nord.
Quand les restes relativement purs de la race rouge abandonnèrent
l'Asie, ils formaient onze tribus avec un peu plus de sept mille hommes,
femmes, et enfants. Ces tribus étaient accompagnées de trois petits
groupes d'origine mixte, dont le plus important comprenait un mélange des
races orangés et bleue. Ces trois groupes ne fraternisèrent jamais
totalement avec les hommes rouges et s'enfoncèrent bientôt dans le sud
vers le Mexique et l'Amérique Centrale, où ils furent plus tard rejoints
par un petit groupe de jaunes et de rouges mélangés. Ces éléments se
marièrent tous entre eux et fondèrent une nouvelle race amalgamée beaucoup
moins belliqueuse que les hommes rouges de race père. En l'espace de cinq
mille ans, ces sang-mêlés se scindèrent en trois groupes qui établirent
respectivement les civilisations du Mexique, de l'Amérique Centrale, et de
l'Amérique du Sud. Le rameau sud-américain reçut une légère touche du sang
d'Adam.
Dans une certaine mesure, les hommes primitifs jaunes et rouges se
croisèrent en Asie; les descendants de cette union se déplacèrent vers
l'est et le long du littoral méridional. En fin de compte, ils furent
chassés sur les péninsules et les Iles côtières par la race jaune qui se
multipliait rapidement. Ils sont à l'origine des hommes bruns
d'aujourd'hui.
La race jaune a continué d'occuper les régions centrales de l'Asie
orientale. Parmi les six races colorées, c'est celle qui a survécu en plus
grand nombre. Les hommes jaunes se sont livrés de temps à autre des
guerres raciales, mais n'ont pas soutenu de guerres d'extermination
incessantes et implacables comme celles que se firent les hommes rouges,
verts, et orangés. Ces trois races s'étaient virtuellement détruites
elles-mêmes avant d'être finalement à peu près annihilées par leurs
ennemis des autres races.
La cinquième invasion glaciaire en Europe ne s'étendit pas très loin
vers le sud; le chemin des migrations vers le nord-ouest resta donc
partiellement ouvert aux peuplades Sangik; quand les glaces commencèrent à
se retirer, les hommes bleus, accompagnés de quelques autres petits
groupes raciaux, émigrèrent vers l'ouest le long des anciennes pistes des
tribus andoniques. Ils envahirent l'Europe par vagues successives et
occupèrent la majeure partie du continent.
Ils y rencontrèrent bientôt les descendants Néandertaliens de leur
ancêtre primitif commun, Andon. Ces Européens plus anciens avaient été
chassés par le glacier vers le sud et vers l'est et se trouvaient ainsi en
place pour affronter et absorber leurs cousins envahisseurs des tribus
Sangik.
Au début, les tribus Sangik étaient en général plus intelligentes que
les descendants dégénérés des hommes andoniques primitifs des plaines et
leur étaient très supérieures sur la plupart des points. Le croisement de
ces tribus Sangik avec les peuples du Néanderthal améliora immédiatement
la race la plus ancienne. C'est cet apport de sang Sangik, et plus
spécialement de celui des hommes bleus, qui amena chez les peuples de
Néanderthal les progrès marqués dont firent preuve les vagues successives
de tribus de plus en plus intelligentes qui se répandirent en Europe en
venant de l'est.
Au cours de la période inter-glaciaire suivante, cette nouvelle race du
Néanderthal s'étendit de l'Angleterre aux Indes. Le restant de la race
bleue demeuré dans la vieille péninsule Persique s'amalgama à certains
autres éléments, principalement jaunes. Le mélange qui en résulta, quelque
peu rehaussé ensuite par la race violette d'Adam, survécut sous la forme
des tribus nomades basanées d'Arabes modernes. Tous les efforts pour
identifier les ancêtres Sangik des peuples modernes doivent tenir compte
de l'amélioration ultérieure des lignées raciales par le mélange
subséquent du sang adamique.
Les races supérieures recherchèrent les climats nordiques ou tempérés,
tandis que les races orangée, verte, et indigo gravitèrent successivement
vers l'Afrique par le pont terrestre nouvellement émergé qui séparait de
l'Océan Indien la Méditerranée en retrait vers l'ouest.
Les dernières peuplades Sangik à émigrer du centre d'origine de leurs
races furent les hommes indigo. A peu près à l'époque où les hommes verts
exterminaient la race orangés en Egypte et, ce faisant, s'affaiblissaient
grandement eux-mêmes, le grand exode noir commença vers le sud le long de
la côte de Palestine. Plus tard, quand ces peuples indigo d'une grande
vigueur physique envahirent l'Egypte, ils liquidèrent totalement les
hommes verts par la seule force de leur nombre. Les races indigo
absorbèrent le restant de la race orangés et une grande partie de la race
verte, si bien que certaines tribus indigo se trouvèrent considérablement
enrichies par cette amalgamation raciale.
Il apparaît ainsi que l'Egypte fut dominée d'abord par l'homme orangé,
puis par l'homme vert, ensuite par l'homme indigo (noir), et plus tard
encore par une race métisse formée d'hommes indigo et bleus et d'hommes
verts modifiés. Mais longtemps avant l'arrivée d'Adam, les hommes bleus
d'Europe et les races mélangées d'Arabie avaient chassé la race indigo
hors d'Egypte et loin vers le sud du continent africain.
Vers la fin des migrations Sangik, les races orangée et verte avaient
disparu, l'homme rouge occupait l'Amérique du Nord, l'homme jaune l'Asie
orientale, l'homme bleu l'Europe, et la race indigo avait gravité vers
l'Afrique. L'Inde était peuplée d'un mélange des races Sangik secondaires,
et l'homme brun, croisement du rouge et du jaune, détenait les Iles
situées au large de la côte asiatique. Une race amalgamée douée d'un
potentiel plutôt supérieur occupait les hautes terres de l'Amérique du
Sud. Les Andonites les plus purs vivaient dans les régions arctiques de
l'Europe, en Islande, au Groënland, et dans le nord-est de l'Amérique du
Nord.
Au cours des périodes de progression maximum des glaces, les tribus
andoniques les plus occidentales furent bien près d'être repoussées dans
la mer. Elles vécurent pendant des années sur une étroite bande de terre
du sud de l'Angleterre actuelle. Ce fut le souvenir traditionnel de ces
progressions glaciaires répétées qui les incita à prendre la mer quand le
sixième et dernier glacier apparut. Ces hommes furent les premiers
aventuriers de la mer. Ils construisirent des bateaux et partirent à la
recherche de terres nouvelles dans l'espoir qu'elles ne seraient pas
soumises aux terrifiantes invasions glaciaires. Quelques uns d'entre eux
atteignirent l'Islande, d'autres le Groënland, mais la grande majorité
mourut de faim et de soif en pleine mer.
Il y a un peu plus de quatre vingt mille ans, peu après la pénétration
des hommes rouges en Amérique par le nord-ouest, le gel des mers nordiques
et la progression de champs de glace locaux sur le Groënland
contraignirent ces descendants Esquimaux des aborigènes d'Urantia à
chercher une terre meilleure, un nouveau foyer. Leur entreprise fut
couronnée de succès; ils traversèrent sains et saufs les détroits
resserrés qui séparaient alors le Groënland des masses continentales du
nord-est de l'Amérique du Nord. Ils atteignirent le continent à peu près
vingt-et-un siècles après l'arrivée des hommes rouges en Alaska. Plus
tard, quelques éléments métis d'hommes bleus voyagèrent vers l'ouest et
s'amalgamèrent aux Esquimaux plus récents; cette union fut assez bénéfique
aux tribus d'Esquimaux.
Il y a environ cinq mille ans, une tribu amérindienne rencontra par
hasard un groupe esquimau isolé sur les rives sud-est de la Baie d'Hudson.
Les deux tribus trouvèrent difficile de se parler, mais il y eut
rapidement des mariages entre elles, et ces Esquimaux furent finalement
absorbés par les hommes rouges plus nombreux. C'est le seul contact que
les hommes rouges d'Amérique du Nord aient eu avec une autre race humaine
jusqu'au dixième siècle après J.-C. où des blancs débarquèrent par hasard
pour la première fois sur la côte Atlantique de l'Amérique du Nord (1) .
Les luttes de ces âges primitifs furent marquées au sceau du courage,
de la bravoure, et même de l'héroïsme. Nous regrettons tous que tant de
traits du caractère rude et de bon aloi de vos premiers ancêtres aient été
perdus pour les races plus récentes. Nous apprécions à leur juste valeur
beaucoup de raffinements de la civilisation, mais nous constatons
l'absence de la magnifique opiniâtreté et du superbe dévouement de vos
premiers ancêtres, qualités qui touchèrent souvent au grandiose et au
sublime.
|
(1) Il ne s'agit donc pas de
Christophe Colomb, mais de navigateurs dont certaines traditions disent
qu'ils avaient tracé des cartes dont Christophe Colomb hérita, ce qui lui
permit de « découvrir » l'Amérique à coup sûr. (Larousse.) |
[Présenté par un Porteur de Vie résidant
sur Urantia.]
|