L'EXPANSION ANDITE EN ORIENT
L'ASIE est le berceau de la race humaine. Ce fut sur une péninsule du
sud de ce continent que naquirent Andon et Fonta. Dans les hautes terres
de ce qui est maintenant l'Afganistan, leur descendant Badonan fonda un
centre primitif de culture qui subsista plus d'un demi-million d'années.
C'est là dans ce foyer oriental de la race humaine, que les peuplades
Sangik se différencièrent de la souche andonique, et l'Asie fut leur
premier foyer, leur premier terrain de chasse, leur premier champ de
bataille. L'Asie du sud-ouest vit passer les civilisations successives des
Dalamatiens, des Nodites, des Adamites, et des Andites; les potentiels de
la civilisation moderne se répandirent sur le monde en partant de ces
régions.
1. LES ANDITES DU TURKESTAN
Pendant près de vingt-cinq mille ans, presque jusqu'à l'an 2.000 avant
J.C., les Andites furent prépondérants au coeur de l'Eurasie, bien que
leur influence allât en diminuant. Dans les basses terres du Turkestan,
les Andites tournèrent à l'ouest autour des lacs intérieurs vers l'Europe;
ils s'infiltrèrent aussi vers l'est en partant des hautes terres de cette
région. Le Turkestan oriental (Sinkiang), et à un moindre degré le Thibet,
furent les anciennes portes par lesquelles ces peuplades de Mésopotamie
pénétrèrent dans les montagnes conduisant vers les plaines nordiques des
hommes jaunes. L'infiltration andite de l'Inde partit des plateaux du
Turkestan vers le Punjab, et des pâturages de l'Iran à travers le
Béloutchistan. Ces migrations primitives n'étaient nullement des
conquêtes; elles représentaient plutôt le courant continuel des tribus
andites s'infiltrant dans les Indes Occidentales et en Chine.
Pendant près de quinze mille ans, des centres de culture mixte andite
subsistèrent dans le bassin du fleuve Tarim au Sinkiang, et au sud sur les
plateaux du Thibet, où les Andites et les Andonites s'étaient largement
mêlés. La vallée du Tarim était le poste oriental le plus avancé de la
véritable culture des Andites. Ils y établirent leurs colonies et
entrèrent en relations commerciales d'une part à l'est avec les Chinois
progressifs, et d'autre part au nord avec les Andonites. A cette époque,
la région du Tarim était fertile et les pluies y étaient abondantes. À
l'est du Gobi, il y avait des savanes où les éleveurs de troupeaux se
transformèrent graduellement en agriculteurs. Cette civilisation périt
quand les vents de pluie changèrent et vinrent du sud-est, mais en son
temps elle rivalisa même avec celle de la Mésopotamie.
Vers l'an 8.000 avant J.C., l'aridité lentement croissante des hauts
plateaux de l'Asie centrale commença à chasser les Andites vers les fonds
de vallées et les côtes maritimes. Non seulement la sécheresse les poussa
vers les vallées du Nil, de l'Euphrate, de l'Indus, et du Fleuve Jaune,
mais elle provoqua un nouveau développement de la civilisation andite. Les
commerçants apparurent en grand nombre et formèrent une nouvelle classe
d'hommes.
Quand les conditions climatiques leur rendirent la chasse peu
profitable, les Andites migrateurs ne suivirent pas la ligne de conduite
évolutionnaire des anciennes races en élevant des troupeaux. Le commerce
et la vie citadine firent leur apparition. Depuis l'Égypte, la
Mésopotamie, et le Turkestan, jusqu'aux fleuves de Chine et des Indes, les
tribus les plus civilisées commencèrent à se rassembler dans des villes
consacrées à l'industrie et au commerce. Adonia, située près de la ville
actuelle d'Ashkabad, devint la métropole commerciale de l'Asie centrale.
Par voie de terre et par voie d'eau, le commerce des pierres, des métaux,
du bois, et de la poterie fut accéléré.
La sécheresse toujours croissante provoqua graduellement le grand exode
andite du sud et de l'est de la Mer Caspienne. Le flux de la migration
vers le nord s'inversa vers le sud, et les cavaliers de Babylone
commencèrent à envahir la Mésopotamie.
L'aridité croissante de l'Asie centrale agit à son tour pour réduire la
population et la rendre moins belliqueuse. Quand la décroissance des
pluies au nord obligea le Andonites nomades à s'orienter vers le sud, les
Andites partirent du Turkestan en un prodigieux exode. Ce fut la
pénétration finale des peuplades dites Aryennes dans le Levant et dans les
Indes. Elle marqua l'apogée de la longue dispersion des descendants mixtes
d'Adam au cours de laquelle tous les peuples asiatiques et la plupart des
peuplades insulaires du Pacifique furent améliorés dans une certaine
mesure par ces races supérieures.
Ainsi, tandis qu'ils se dispersaient sur l'hémisphère oriental, les
Andites furent dépossédés de leur pays natal de Mésopotamie et du
Turkestan, car ce fut ce vaste déplacement des Andonites vers le sud qui
dilua la présence des Andites en Asie centrale presque au point de les
faire disparaître.
Même au XXième siècle après le Christ, on trouve des traces de sang
andite parmi les Touraniens et les Thibétains, ainsi qu'en témoignent les
types blonds que l'on rencontre occasionnellement dans ces régions. Les
annales chinoises primitives décrivent la présence de nomades aux cheveux
roux au nord des colonies pacifiques du Fleuve Jaune, et il subsiste
encore des peintures qui rappellent la présence des deux types
Andite-blond et Mongol-brun dans le bassin du Tarim de jadis.
La dernière manifestation du génie militaire maintenant disparu des
Andites asiatiques eut lieu en l'an 1200 de l'ère chrétienne lorsque les
Mongols, sous le commandement de Gengis Khan, commencèrent la conquête de
la majeure partie du continent asiatique. Comme les Andites de jadis, ces
guerriers proclamèrent l'existence « d'un seul Dieu dans le ciel ». La
dislocation rapide de leur empire retarda longtemps les rapports culturels
entre l'Orient et l'Occident et nuisit beaucoup a la croissance du concept
monothéiste en Asie.
2. -- LA CONQUÊTE DE L'INDE PAR LES ANDITES
L'Inde est le seul endroit où toutes les races d'Urantia se soient
trouvées mêlées, l'invasion andite y ajoutant la dernière souche
représentée. Les races Sangik prirent naissance dans les hautes terres du
nord-ouest de l'Inde. Des membres de chaque race sans exception
pénétrèrent à leurs débuts dans le subcontinent de l'Inde, laissant
derrière eux le mélange de races le plus hétérogène qui ait jamais existé
sur Urantia. L'Inde ancienne opéra comme une nasse pour les races en
migration. La base nord de la péninsule était autrefois un peu plus
étroite que maintenant, car une grande partie des deltas de l'Indus et du
Gange s'est formée au cours des derniers cinquante mille ans.
Les tout premiers mélanges de races aux Indes consistèrent en une
fusion des races migratrices rouge et jaune avec les aborigènes andonites.
Plus tard, ce groupe fut affaibli par l'absorption de la plus grande
portion des peuplades vertes orientales maintenant éteintes; il fut
ensuite légèrement amélioré par une admission limitée d'hommes bleus, mais
souffrit extrêmement quand il assimila un grand nombre de membres de la
race indigo. Les soi-disant aborigènes de l'Inde ne sont guère
représentatifs de ces peuplades primitives; ils en forment plutôt la
lisière la plus inférieure au sud et à l'est, qui ne fut jamais
complètement absorbée par les Andites primitives ni par leurs cousins
Aryens apparus plus tard.
Vers l'an 20.000 avant J.C., la population occidentale de l'Inde
s'était déjà imprégnée de sang adamique, et jamais dans l'histoire d'Urantia
un peuple quelconque ne combina tant de facteurs raciaux différents. Il
est malheureux que les lignées Sangik secondaires aient prédominé, et ce
fut une vraie calamité que les hommes bleus et rouges aient été si peu
nombreux dans ce creuset racial; s'il y avait eu plus de lignées Sangik
primaires, cela aurait beaucoup contribué à rehausser une civilisation qui
aurait pu être supérieure. La situation se développait comme suit: les
hommes rouges se détruisaient eux-mêmes dans les Amériques, les hommes
bleus se répandaient en Europe, et les premiers enfants d'Adam (ainsi que
la plupart de leurs descendants) répugnaient à s'unir aux peuples de
couleur plus sombre, aussi bien aux Indes qu'en Afrique ou ailleurs.
Vers l'an 15.000 avant J.C., la poussée de la population croissante
dans tout le Turkestan et l'Iran provoqua la première émigration de grande
envergure vers l'Inde. Pendant plus de quinze siècles, ces peuples
supérieurs affluèrent à travers les hautes terres du Béloutchistan, se
répandirent dans les vallées de l'Indus et du Gange, et gagnèrent
lentement le Deccan au sud. Cette pression andite du nord-ouest chassa
nombre de peuplades inférieures du sud et de l'est en Birmanie et en Chine
du sud, mais pas suffisamment pour sauver les envahisseurs d'une
annihilation raciale.
L'Inde ne réussit pas à asseoir son hégémonie sur l'Eurasie, et son
échec fut largement une affaire de topographie. La pression des
populations venant du nord ne fit que repousser la majorité des habitants
vers le sud, ce qui surpeupla le territoire de plus en plus étroit au
Deccan entours de tous côtés par la mer. S'il y avait eu des terres
voisines offrant un exutoire à l'émigration, les peuplades inférieures
auraient été expulsées dans toutes les directions, et les souches
supérieures auraient établi une civilisation plus évoluée.
En fait, les conquérants andites primitifs firent un effort désespéré
pour préserver leur identité et endiguer la marée d'engloutissement racial
en restreignant rigoureusement les mariages mixtes. Malgré cela, vers l'an
10.000 avant J.C., les Andites avaient été assimilés, mais la masse
entière de la population avait été notablement améliorée par cette
absorption.
Les mélanges de races sont toujours avantageux en ce sens qu'ils
favorisent la variété de talents culturels et assurent les progrès de la
civilisation, mais si les éléments inférieurs des souches raciales
prédominent, la réussite ne dure pas longtemps. On ne peut préserver une
culture polyglotte que si les lignées supérieures se reproduisent avec une
marge de sécurité suffisante par rapport aux inférieures. Si les
inférieurs se reproduisent sans restrictions alors que les supérieurs
limitent leur progénitures, cela conduit infailliblement au suicide de la
civilisation culturelle.
Si les conquérants Andites avaient été trois fois plus nombreux qu'ils
ne le furent, et s'ils avaient chassé ou détruit le tiers le moins
désirable des habitants mêlés d'orangé, de vert, et d'indigo, l'Inde
serait devenue l'un des pôles directeurs de la civilisation culturelle;
elle aurait alors indubitablement attiré une plus grande partie des vagues
d'émigration mésopotamiennes qui affluèrent au Turkestan et se dirigèrent
de là vers l'Europe par le nord.
3. -- L'INDE DRAVIDIENNE
Le mélange des conquérants de l'Inde avec les indigènes produisit
finalement les peuplades mixtes dites dravidiennes. Les premiers et purs
Dravidiens possédaient une grande aptitude aux accomplissements culturels,
mais cette qualité s'affaiblit continuellement à mesure que leur hérédité
andite s'atténuait progressivement. C'est cela qui sonna le glas de la
civilisation indienne il y a près de douze mille ans; mais l'infusion de
sang d'Adam, même en petite quantité, provoqua une accélération notable du
développement social. Cette race composite produisit immédiatement la
civilisation comportant les talents les plus variés de cette époque.
Peu de temps après avoir conquis l'Inde, les Andites dravidiens
perdirent leurs attaches raciales et culturelles avec la Mésopotamie, mais
les connexions furent rétablies par l'ouverture ultérieure des lignes
maritimes et des routes de caravanes. Au cours des dix derniers
millénaires, l'Inde n'a jamais entièrement perdu contact à l'ouest avec la
Mésopotamie et à l'est avec la Chine, bien que les barrières montagneuses
aient grandement favorisé le commerce maritime avec l'Occident.
La culture supérieure et les tendances religieuses des peuples de
l'Inde datent des premiers temps de la domination dravidienne; elles sont
dues en partie au grand nombre de prêtres séthites qui pénétrèrent aux
Indes, tant au cours des premières invasions andites que pendant les
invasions aryennes ultérieures. Le fil conducteur du monothéisme
traversant l'histoire religieuse de l'Inde part donc des enseignements des
Adamites dans le second jardin.
Dès l'an 16.000 avant J .C., une compagnie de cent prêtres séthites
pénétra aux Indes et réussit presque à conquérir religieusement la moitié
occidentale de ce peuple polyglotte, mais leur religion ne subsista pas.
En l'espace de cinq mille ans, leur doctrine de la Trinité du Paradis
avait dégénéré pour devenir le symbole trin du dieu du feu.
Toutefois,, pendant plus de sept mille ans et jusqu'à a fin des
migrations andites, le statut religieux des habitants de l'Inde fut très
supérieur à celui du reste de la terre. À cette époque, l'Inde promettait
de produire la civilisation culturelle, religieuse, philosophique, et
commerciale la plus avancée du monde. Si les Andites n'avaient pas été
complètement submergés par les peuplades du sud, cette destinée se serait
probablement réalisée.
Les centres dravidiens de culture étaient situés dans les vallées des
fleuves, principalement de l'Indus et du Gange, et dans le Deccan le long
des trois grands fleuves qui coulent à travers les Ghâtes Orientales vers
la mer. Leurs colonies le long de la côte maritime des Ghâtes Occidentales
durent leur importance aux relations par mer avec la Sumérie.
Les Dravidiens furent parmi les premiers peuples à construire des
villes et a se lancer à une grande échelle dans les affaires d'importation
et d'exportation, tant par voie terrestre que par voie maritime. Dès l'an
7.000 avant J.C., d'importantes caravanes de chameaux faisaient
régulièrement le voyage de la lointaine Mésopotamie. Les bateaux
dravidiens s'avançaient le long de la côte en traversant la Mer d'Arabie
jusqu'aux ports sumériens du Golfe Persique, et s'aventuraient sur les
eaux de la Baie du Bengale jusqu'en Indonésie. Les marins et marchands
importèrent de Sumérie un alphabet ainsi que l'art d'écrire.
Ces relations commerciales contribuèrent largement à diversifier encore
davantage une culture déjà cosmopolite, et provoquèrent très tôt
l'apparition de nombreux raffinements et même d'objets de luxe de la vie
citadine. Quand les Aryens survenus plus tard entrèrent aux Indes, ils ne
reconnurent pas chez les Dravidiens leurs cousins Andites absorbés par les
races Sangik, mais ils les trouvèrent fort civilisés. Malgré leurs
limitations biologiques, les Dravidiens avaient fondu une civilisation
supérieure qui fut largement propagée dans toute l'Inde et survécut au
Deccan jusque dans les temps modernes.
4. -- L'INVASION DE L'INDE PAR LES ARYENS
La seconde pénétration andite aux Indes fut l'invasion par les Aryens;
elle s'étendit sur une période de cinq cents ans au milieu du troisième
millénaire avant le Christ. Cette migration marque l'exode final des
Andites hors de leur foyer du Turkestan.
Les premiers centres aryens étaient éparpillés sur la moitié nord de
l'Inde, surtout au nord-ouest. Les envahisseurs ne parachevèrent jamais la
conquête du pays, et leur négligence causa ultérieurement leur perte. Leur
minorité numérique les rendit vulnérables à l'absorption par les
Dravidiens du sud, qui envahirent plus tard toute la péninsule à
l'exception des provinces himalayennes.
Les Aryens n'exercèrent qu'une très faible action raciale aux Indes,
sauf dans les provinces du nord. Au Deccan, leur influence fut culturelle
et religieuse plutôt que raciale. La persistance plus prolongée du sang
dit Aryen dans l'Inde du nord n'est pas seulement due à ce que les Aryens
restèrent en plus grand nombre dans ces régions, mais aussi au fait qu'ils
furent renforcés ultérieurement par d'autres conquérants, commerçants, et
missionnaires. Jusqu'au premier siècle avant le Christ, il y eut une
infiltration continue de sang aryen dans le Punjab, le dernier influx
accompagnant les campagnes militaires des Hellènes.
Dans la plaine du Gange, les Aryens et les Dravidiens finirent par se
mêler et engendrèrent une haute culture; ce centre fut ultérieurement
renforcé par des apports du nord-est venant de Chine.
Aux Indes, de nombreux types d'organisations sociales fleurirent de à
autre, allant des systèmes semi-démocratiques des Aryens a des formes et
despotiques et monarchiques de gouvernement. Le trait le plus
caractéristique de la société fut la persistance des grandes castes
sociales instituées par les Aryens dans leur effort pour perpétuer leur
identité raciale. Ce système minutieux de castes a été préservé jusqu'à
nos jours.
Parmi les grandes castes, toutes sauf la première furent établies au
cours d'efforts futiles pour empêcher l'amalgamation raciale des
conquérants Aryens avec leurs sujets inférieurs; mais la caste majeure,
celle des prêtres-instructeurs, provient des Séthites. Les brahmanes du
XXième siècle de l'ère chrétienne sont les descendants culturels en ligne
directe des prêtres du second jardin, bien que leurs enseignements
diffèrent considérablement de ceux de leurs illustres prédécesseurs.
Quand les Aryens pénétrèrent aux Indes, ils apportèrent avec eux
leurs concepts de la Déité tels que ceux-ci avaient été préservés dans les
vagues traditions de la religion du second jardin. Mais les prêtres
brahmanes ne furent jamais capables de résister à la force vive païenne
établie par le soudain contact avec les religions inférieures du Deccan
après la disparition raciale des Aryens. La vaste majorité de la
population tomba donc dans l'esclavage des superstitions asservissantes de
religions inférieures. C'est ainsi que l'Inde ne réussit pas à produire la
haute civilisation que les temps plus anciens laissaient entrevoir.
L'éveil spirituel du sixième siècle avant le Christ ne persista pas aux
Indes; il s'était graduellement éteint même avant l'invasion musulmane.
Toutefois il peut arriver un jour qu'un plus grand Gautama surgisse pour
conduire l'Inde à la recherche du Dieu vivant; alors le monde observera
l'épanouissement du potentiel culturel d'un peuple aux talents variés
resté longtemps inerte sous l'influence engourdissante d'une vision
spirituelle non orientée vers le progrès.
La culture repose bien sur une base biologique, mais les castes à elles
seules ne purent perpétuer la culture aryenne, car la religion, la vraie,
est la source indispensable de l'énergie supérieure qui pousse les hommes
à établir une civilisation plus haute fondée sur la fraternité humaine.
5. -- LES HOMMES ROUGES ET LES HOMMES JAUNES
Alors que l'histoire de l'Inde est celle de sa conquête par les Andites
et de leur absorption par les peuples évolutionnaires plus anciens,
l'histoire de l'Asie orientale est plus spécialement celle des Sangiks
primaires, et en particulier celle des hommes rouges, et des hommes
jaunes. Ces deux races échappèrent largement au mélange avec les lignées
avilies du Néanderthal qui retardèrent considérablement les hommes bleus
en Europe; les hommes rouges et jaunes préservèrent ainsi le potentiel
supérieur du type Sangik primaire.
Les hommes du Néanderthal étaient répandus sur toute la largeur de
l'Eurasie, mais leur aile orientale était la plus contaminée par des
lignées animales dégradées. Ces types subhumains furent repoussés vers le
sud par le cinquième glacier, la même calotte glaciaire qui bloqua si
longtemps la migration des Sangiks vers l'Asie orientale. Quand les hommes
rouges se dirigèrent vers le nord-est en contournant les hautes terres de
l'Inde, ils trouvèrent l'Asie du nord-est dépourvue de ces types
subhumains. Les races rouges s'organisèrent en tribus plus tôt que tous
les autres peuples, et elles furent les premières à émigrer du foyer
Sangik d'Asie Centrale. Les lignées inférieures du Néanderthal furent
détruites ou chassées du continent par les tribus jaunes qui émigrèrent
ultérieurement, mais les hommes rouges avaient régné souverainement en
Asie orientale pendant près de trois cent mille ans avant l'arrivée des
tribus jaunes.
Il y a plus de trois cent mille ans, la masse principale des hommes
jaunes entra en Chine en venant du sud par migration le long de la côte
maritime. À chaque millénaire, ils pénétrèrent de plus en lus loin à
l'intérieur des terres, mais n'établirent pas le contact avec leurs frères
thibétains migrateurs avant une époque relativement récente.
La pression de la surpopulation amena la race jaune, qui se déplaçait
vers le nord à pénétrer dans les terrains de chasse des hommes rouges. Cet
empiètement, doublé d'un antagonisme racial naturel, aboutit à des
hostilités croissantes, et c'est ainsi que commença la lutte décisive pour
la possession des terres fertiles de l'Asie lointaine.
Le récit de cette bataille millénaire entre les races jaune et rouge
est une épopée de l'histoire d'Urantia. Pendant plus de deux cent mille
ans, ces deux races supérieures se firent une guerre acharnée et
incessante. Au cours des premières batailles, les hommes rouges eurent
généralement le dessus; leurs expéditions ravageaient les colonies jaunes.
Mais les hommes jaunes étaient de bons élèves dans l'art de la guerre et
manifestèrent de bonne heure une aptitude marquée à vivre en paix avec
leurs compatriotes. Les Chinois furent les premiers à apprendre que
l'union fait la force. Les tribus rouges continuèrent à se battre entre
elles et commencèrent bientôt à subir des défaites répétées de la part des
implacables agresseurs chinois qui poursuivaient leur marche inexorable
vers le nord.
Il y a cent mille ans, les tribus décimées de la race rouge luttaient
acculées au mur du dernier glacier polaire en recul. Dès qu'il leur fut
possible de passer par l'isthme de Béring, elles ne tardèrent pas à
quitter les rives inhospitalières du continent asiatique. Il y a
maintenant 85.000 ans que les derniers hommes rouges de race pure sont
partis d'Asie, mais leur longue lutte a laissé son empreinte génétique sur
la race jaune victorieuse. Les Chinois du nord ainsi que les Sibériens
andonites assimilèrent de nombreuses souches rouges et en tirèrent un
bénéfice considérable.
Les Indiens d'Amérique du Nord n'entrèrent jamais en contact même avec
les descendants andites d'Adam et d'Ève, car ils avaient été dépossédés de
leurs terres natales d'Asie environ cinquante mille ans avant l'arrivée
d'Adam. Durant l'âge des migrations andites, les lignées rouges pures se
répandirent sur l'Amérique du Nord sous forme de tribus nomades de
chasseurs pratiquant l'agriculture dans une mesure très limitée. Ces races
et groupes culturels restèrent à peu près complètement isolés du reste du
monde depuis leur arrivée dans les Amériques jusqu'à la fin du premier
millénaire de l'ère chrétienne, où elles furent découvertes par les races
blanches d'Europe. Jusque-là les tribus nordiques d'hommes rouges
n'avaient jamais vu d'hommes plus proches des blancs que les Esquimaux.
La race jaune et la race rouge sont les deux seules qui aient jamais
atteint un haut degré de civilisation en dehors de l'influence des Andites.
Le plus ancien centre de culture des Amérindiens fut celui d'Onamonalonton
en Californie, mais en l'an 35.000 avant J.C., il avait disparu depuis
longtemps. Au Mexique, en Amérique centrale, et dans les montagnes de
l'Amérique du Sud, des civilisations plus tardives et plus durables furent
fondée par une race a prédominance rouge, mais contenant un mélange
considérable d'hommes jaunes, orangés, et bleus.
Ces civilisations furent des produits évolutionnaires des Sangiks, bien
qu'un faible apport de sang andite eût atteint le Pérou. À l'exception des
Esquimaux en Amérique du Nord et de quelques Andites polynésiens en
Amérique du Sud, les peuples de l'hémisphère occidental n'eurent aucun
contact avec le reste du monde avant la fin du premier millénaire de l'ère
chrétienne. Dans le plan original des Melchizédeks pour améliorer les
races d'Urantia, il avait été prévu qu'un million de descendants en ligne
directe d'Adam se rendraient dans les Amériques pour rehausser la race
rouge.
6. -- L'AURORE DE LA CIVILISATION CHINOISE
Quelque temps après avoir repoussé les hommes rouges en Amérique du
Nord, les Chinois chassèrent les Andonites des vallées fluviales d'Asie
orientale en les repoussant vers le nord en Sibérie, et vers l'ouest au
Turkestan où ils entrèrent bientôt en contact avec la culture supérieure
des Andites.
En Birmanie et dans la péninsule d'Indochine, les cultures de l'Inde et
de la Chine se mêlèrent pour donner naissance aux civilisations
successives de ces régions. La race verte disparue avait persisté dans ces
pays plus longtemps que nulle part ailleurs dans le monde.
De nombreuses races différentes habitèrent les îles du Pacifique. En
général les îles du sud, qui étaient alors plus grandes, furent envahies
par des peuplades ayant un fort pourcentage de sang vert et indigo. Les
îles du nord furent occupées par des Andonites, et plus tard par des races
comportant une grande proportion de souches jaunes et rouges. Les ancêtres
du peuple japonais ne furent pas chassés du continent asiatique avant l'an
12.000 avant J.C.; ils furent délogés par une puissante poussée des tribus
chinoises nordiques descendant vers le sud le long de la côte. Leur exode
final ne résulta pas tant de la pression de la population que de
l'initiative d'un chef qu'ils finirent par considérer comme un personnage
divin.
À l'instar des peuples de l'Inde et du Levant, les tribus victorieuses
de race jaune établirent leurs premiers centres le long de la mer et en
remontant le cours des fleuves. Les colonies côtières eurent ensuite de la
difficulté à vivre, car les inondations croissantes et le lit changeant
des fleuves rendaient intenables les villes des basses terres.
Il y a vingt mille ans, les ancêtres des Chinois avaient bâti une
douzaine de grands centres d'instruction et de culture primitive,
spécialement le long du fleuve Jaune et du Yang-Tsé. Ces centres furent
bientôt renforcés par un courant constant de peuplades mixtes supérieures
venant du Sinkiang et du Thibet. Les émigrants du Thibet vers la vallée du
Yang-Tsé ne furent pas aussi nombreux que dans le nord, et les centres
thibétains n'étaient pas aussi avancés que ceux du bassin du Tarim, mais
les deux mouvements apportèrent une certaine quantité de sang andite vers
l'est aux colonies fluviales.
La supériorité de l'ancienne race jaune était due à quatre grands
facteurs:
1. Le facteur génétique. Contrairement à leurs
cousins bleus d'Europe, les races jaune et rouge avaient toutes deux
échappé au mélange avec des souches humaines dégradées. Les Chinois du
nord, déjà renforcés par de petits apports des lignées supérieures rouges
et andoniques, devaient bientôt bénéficier d'un afflux considérable de
sang andite. Les Chinois du sud ne furent pas aussi favorisés sous ce
rapport. Ils avaient longtemps souffert d'avoir absorbé trop d'éléments de
la race verte, et ils allaient encore être affaiblis plus tard par
l'infiltration de nuées de peuplades inférieures chassées des Indes par
l'invasion dravidienne-andite. Il y a aujourd'hui en Chine une différence
marquée entre les races du nord et celles du sud.
2. Facteur social. La race jaune apprit de bonne
heure la valeur de la paix entre compatriotes. Son caractère pacifique lui
permit d'accroître sa population au point de répandre sa civilisation
parmi des millions d'individus. Entre l'an 25.000 et l'an 5.000 avant
J.-C., la masse d'hommes la plus hautement civilisée d'Urantia se trouvait
dans le centre et le nord de la Chine. Les hommes jaunes furent les
premiers a réaliser une solidarité raciale les premiers à atteindre une
civilisation culturelle, sociale, et politique sur une grande échelle.
Les Chinois de l'an 15.000 avant J.-C., étaient agressivement
militaristes; ils n'avaient pas été affaiblis par un excès de respect pour
le passé; ils formaient un corps compact d'une douzaine de millions
d'hommes parlant tous la même langue. Durant cet âge, ils bâtirent une
véritable nation, bien plus unie et plus homogène que leurs unions
politiques des temps historiques.
3. Facteur spirituel. Durant l'ère des migrations
andites, les Chinois comptaient parmi les peuples les plus spiritualistes
de la terre. Leur longue adhésion au culte de la Vérité Unique proclamée
par Singlangton les maintenait à l'avant-garde de la plupart des autres
races. Le stimulant d'une religion progressive et avancée est souvent un
facteur décisif du développement culturel. Tandis que l'Inde languissait,
la Chine allait de l'avant sous le tonique vivifiant d'une religion dans
laquelle la vérité était enchâssée comme Déité suprême.
L'adoration de la vérité provoquait des enquêtes et faisait explorer
avec intrépidité les lois de la nature et les potentiels de l'humanité. Il
y a six mille ans encore, les Chinois étudiaient toujours avec ardeur et
poursuivaient avec dynamisme leur recherche de la vérité.
4. Facteur géographique. La Chine est protégée du
sud à l'ouest par des montages et à l'est par l'Océan Pacifique. C'est
seulement au nord qu'elle est ouverte aux attaques; or, depuis l'époque
des hommes rouges jusqu'à l'arrivée des descendants ultérieurs des Andites,
le nord de la Chine ne fut jamais occupé par une race agressive.
Sans les barrières montagneuses et le déclin ultérieur de sa culture
spirituelle, la race jaune aurait indubitablement attiré à elle la majeure
partie des Andites émigrant du Turkestan et aurait incontestablement
dominé rapidement la civilisation du monde.
7. -- LES ANDITES PÉNÈTRENT EN CHINE
Il y a environ quinze mille ans, les Andites franchirent en nombre
considérable le col de Ti Tao et se répandirent dans la vallée supérieure
du Fleuve Jaune parmi les peuplades chinoises du Kaons. Bientôt ils
pénétrèrent à l'est dans le Honan ou se trouvaient les colonies les plus
progressives. Cette infiltration venant de l'ouest était mi-andonite et
mi-andite.
Les centres septentrionaux de culture le long du Fleuve Jaune avaient
toujours évolué plus vite que les centres méridionaux du Yang-Tsé. En
quelques milliers d'années après l'arrivée de ces hommes supérieurs, même
peu nombreux, les colonies du Fleuve Jaune avaient distancé les villages
du Yang-Tsé. Par rapport à leurs frères du sud, elles avaient atteint une
position culturelle avancée qu'elles ont toujours conservée depuis lors.
Les Andites étaient en nombre relativement restreint et leur culture
n'était pas tellement supérieure, mais l'amalgamation avec eux produisit
une race aux talents plus variés. Les Chinois du nord reçurent juste assez
de sang andite pour stimuler modérément leur mentalité naturellement
douée, mais pas assez pour enflammer la curiosité exploratrice fébrile si
caractéristique des races blanches nordiques. Cet influx d'hérédité andite
apportait moins de troubles à la stabilité innée du type Sangik.
Les flots ultérieurs d'Andites amenèrent avec eux certains progrès
culturels de Mésopotamie; ceci est spécialement vrai pour les dernières
vagues d'émigration venant de l'ouest. Elles améliorèrent grandement les
pratiques économiques et éducatives des Chinois du nord. Leur influence
sur la culture religieuse de la race jaune fut éphémère, mais leurs
descendants contribuèrent beaucoup à un éveil spirituel ultérieur.
Toutefois, les traditions andites de la beauté d'Éden et de Dalamatia
influencèrent les traditions chinoises; les légendes chinoises primitives
situent « le pays des dieux » à l'occident.
Le peuple chinois ne commença à bâtir des villes et à se lancer dans
l'industrie que vers l'an 10.000 avant J.-C., à la suite de changements
climatiques dans le Turkestan et de l'arrivée des derniers immigrants
andites. L'infusion de ce sang nouveau n'eut pas tant pour effet d'ajouter
beaucoup à civilisation des hommes jaunes que de stimuler un nouveau et
rapide développement des tendances latentes des lignées chinoises
supérieures. Depuis le Honan jusqu'au Shansi, les potentiels d'une
civilisation avancée arrivaient à se manifester. Le travail des métaux et
tous les arts et métiers datent de cette époque.
Les similitudes entre certaines méthodes des Chinois et des
Mésopotamiens primitifs, pour le calcul du temps, l'astronomie, et
l'administration gouvernementale étaient dues aux relations commerciales
entre ces deux centres fort éloignés. Même au temps des Sumériens, les
marchands chinois voyageaient par les routes terrestres traversant le
Turkestan pour aller jusqu'en Mésopotamie. Ces échanges ne furent pas
unilatéraux -- la vallée de l'Euphrate en bénéficia considérablement ainsi
que les peuples de la plaine du Gange. Les changements de climat et les
invasions des nomades au troisième millénaire avant J.-C., réduisirent
considérablement le volume du commerce passant par les pistes des
caravanes de l'Asie centrale.
8. -- LA SUITE DE LA CIVILISATION CHINOISE
Alors que les hommes rouges souffrirent d'avoir trop fait la guerre, il
n'est pas entièrement faux de dire que le développement structurel de
l'État parmi les Chinois fut retardé par l'intégralité de leur conquête de
l'Asie. Ils avaient un grand potentiel de solidarité raciale qui ne
réussit pas à s'extérioriser, parce qu'il lui manquait le stimulant
continu que représente le danger toujours présent d'une agression venant
de l'extérieur.
Avec l'achèvement de la conquête de l'Asie orientale, l'ancien État
militaire se désintégra progressivement -- les guerres du passé
furent oubliées. De la bataille épique contre la race rouge, il ne
persista que les vagues traditions d'une ancienne lutte contre le peuple
des archers. Les Chinois s'orientèrent de bonne heure vers l'agriculture,
ce qui accrut leurs tendances pacifiques; en même temps, la densité de la
population était très inférieure à la normale pour une contrée agricole,
ce qui contribua à la vie de plus en plus paisible du pays.
La conscience des accomplissements passés (quelque peu diminuée dans le
présent), le conservatisme d'un peuple dans son immense majorité agricole,
et une vie de famille bien développée donnèrent naissance à la vénération
des ancêtres, qui culmina dans l'habitude d'honorer les hommes du passé au
point de friser l'adoration. Un comportement très similaire prévalut parmi
les races blanches d'Europe. Un comportement très similaire prévalut parmi
les races blanches d'Europe pendant cinq cents ans environ après la
dislocation de la civilisation gréco-romaine.
La croyance et le culte le la « Vérité Unique » telle que l'avait
enseignée Singlangton ne disparurent jamais complètement; mais, avec
l'écoulement du temps, la recherche des vérités nouvelles et supérieures
fut dominée par une tendance croissante à vénérer l'état de choses établi.
Le génie de la race jaune se détourna lentement de la recherche de
l'inconnu vers la préservation du connu. Telle est la raison pour laquelle
la civilisation qui avait progressé la plus rapidement dans le monde resta
stagnante.
Entre l'an 4.000 et l'an 500 avant J.-C., la réunification politique de
la race jaune fut consommée; l'union culturelle des centres du Yang-Tsé et
du Fleuve Jaune avait déjà été effectuée auparavant. La réunification
politique des groupes tribaux n'alla pas sans conflits, mais les tendances
belliqueuses de la société restèrent faibles. Le culte des ancêtres, la
croissance des dialectes, et l'absence d'enrôlement pour des actions
militaires pendant des milliers et des milliers d'années avaient rendu ce
peuple ultra-pacifique.
Bien que la race jaune ait failli à ses promesses de développer
rapidement un État moderne, elle avança progressivement dans la
réalisation des arts de la civilisation, spécialement dans les domaines de
l'agriculture et de l'horticulture. Les problèmes hydrauliques confrontant
les paysans dans le Shansi et le Honan exigeaient une coopération
collective pour être résolus. Les difficultés de l'irrigation et de la
conservation du sol contribuèrent largement à développer
l'interdépendance, avec la promotion correspondante de la paix parmi les
groupes de fermiers.
Les développements de l'écriture ainsi que la mise en place d'écoles
contribuèrent bientôt à diffuser les connaissances à une échelle
jusqu'alors inégalée. Mais la nature encombrante du système d'écriture
idéographique limita le nombre des classes instruites, bien que
l'imprimerie fût apparue de bonne heure. Par-dessus tout, le processus de
nivellement social et de développement du dogmatisme religio-philosophique
se poursuivit à grands pas. Le développement religieux de la vénération
des ancêtres se compliqua d'un flot de superstitions impliquant
l'adoration de la nature, mais les vestiges d'un véritable concept de Dieu
restèrent préservés dans le culte impérial du Shang-Ti.
La grande faiblesse de la vénération des ancêtres vient de ce quelle
encourage une philosophie tournée vers le passé. Si avisé qu'il puisse
être de glaner de la sagesse dans le passé, c'est une folie de le regarder
comme la source exclusive de vérité. La vérité est relative et s'amplifie;
elle vit toujours dans le présent, réalisant de nouvelles expressions dans
chaque génération d'hommes et même dans chaque vie humaine.
La grande force de la vénération des ancêtres est la valeur que ce
comportement attribue à la famille. La stabilité et la persistance
étonnantes de la culture chinoise sont une conséquence du rôle majeur
accordé à la famille, car la civilisation dépend directement du
fonctionnement efficace de la famille. En Chine, la famille atteignit une
importance sociale, et même une signification religieuse, que peu d'autres
peuples approchèrent.
La dévotion finale et la loyauté familiale exigées par le culte
croissant de l'adoration des ancêtres assura l'établissement de relations
familiales supérieures et de groupes familiaux durables, qui développèrent
ces facteurs suivants préservateurs de la civilisation:
|
1. La conservation des biens et de la richesse. |
|
2. La mise en commun de l'expérience de plusieurs générations. |
|
3. L'éducation efficace des enfants dans les arts et sciences du
passé. |
|
4. Un fort sens du devoir, l'élévation de la moralité, et
l'accroissement de la sensibilité éthique. |
La période formative de la civilisation chinoise, débutant par
l'arrivée des Andites, s'étend jusqu'au grand réveil éthique, moral, et
semi-religieux du sixième siècle avant le Christ. La tradition chinoise
conserve vaguement l'histoire du passé évolutionnaire. La transition de la
famille matriarcale à la famille patriarcale, le développement de
l'architecture, l'avènement de l'industrie -- tout cela est successivement
raconté. Plus que tout autre compte-rendu similaire, cette histoire
présente l'image de la magnifique ascension d'un peuple supérieur à partir
du niveau de la barbarie. Durant ce temps, les Chinois passèrent d'une
société agricole primitive à une organisation sociale supérieure englobant
l'urbanisation, l'industrie, le travail des métaux, des échanges
commerciaux, un gouvernement, l'écriture, les mathématiques, les arts, les
sciences, et l'imprimerie.
C'est ainsi que l'ancienne civilisation de la race jaune a persisté à
travers les siècles. Il y a presque quarante mille ans que les premiers
progrès importants furent accomplis dans la culture chinoise. Bien qu'il
ait eu de nombreuses récessions, la civilisation des fils de Han est celle
qui est le plus près de présenter une image ininterrompue de progrès
continu jusqu'à l'époque du XXième siècle de l'ère chrétienne. Les races
blanches ont eu un développement mécanique et religieux d'ordre élevé,
mais elles n'ont jamais dépassé les Chinois en loyauté familiale en
éthique collective, ni en moralité personnelle.
Cette ancienne culture a beaucoup contribué au bonheur des hommes. Des
millions d'êtres humains ont vécu et sont morts, bénis par ses
accomplissements. Pendant des siècles cette grande civilisation a reposé
sur les lauriers du passé, mais aujourd'hui elle se réveille pour
envisager à nouveau les buts transcendants de l'existence humaine et
reprendre à nouveau la lutte continue pour un progrès sans fin.
[Présenté par un Archange de Nébadon.]
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