LES ORIGINES DE L'ADORATION
LA religion primitive eut une origine biologique, un développement
évolutionnaire naturel, à côté des associations morales et en dehors de
toute influence spirituelle. Les animaux supérieurs ont des peurs, mais
pas d'illusions, donc pas de religion. Les hommes créent leurs religions
primitives avec leurs craintes et par leurs illusions.
Dans l'évolution de l'espèce humaine, les manifestations primitives de
l'adoration apparaissent bien avant que la pensée de l'homme ne soit
capable de formuler les conceptions plus complexes de la vie, ici-bas et
dans l'au-delà, méritant le nom de religion. La religion primitive était
de nature totalement intellectuelle et entièrement fondée sur des
circonstances d'association. Les objets de culte étaient tout à fait
suggestifs ils consistaient en choses de la nature qui étaient à portée de
la main ou qui occupaient le premier plan dans l'expérience des Urantiens
primitifs simples de pensée.
Quand la religion eut évolué au delà de l'adoration de la nature, elle
acquit des racines d'origine spirituelle, mais resta néanmoins toujours
conditionnée par l'entourage social. À mesure que le culte de la nature se
développa, les concepts humains envisagèrent une division du travail dans
le monde supra-mortel; il y avait des esprits de la nature pour des lacs,
des arbres, des cascades, des pluies, et des centaines d'autres phénomènes
terrestres ordinaires.
Tantôt à une époque et tantôt à une autre, tout ce qui se trouve à la
surface de la terre a été un objet de culte pour l'homme, y compris
lui-même. Les hommes primitifs craignaient toutes les manifestations de
pouvoir; ils rendaient hommage à tous les phénomènes naturels qu'ils ne
pouvaient comprendre. L'observation de puissantes forces matérielles
telles que tremblements de terres, orages, inondations, éboulements,
volcans, feu, chaleur, et froid, impressionnait grandement la pensée en
expansion des hommes. On appelle encore «actes de Dieu » et « mystérieuse
dispensations de la Providence » les choses inexplicables.
1. -- L'ADORATION DES PIERRES ET DES MONTAGNES
La première chose que les hommes évoluants adorèrent fut une pierre.
Aujourd'hui la peuplade Kateri du sud de l'Inde, ainsi que de nombreuses
tribus du nord de l'Inde, adorent encore des pierres. Jacob dormit sur une
pierre parce qu'il la révérait; il l'oignit même d'huile. Rachel cacha
plusieurs pierres sacrées sous sa tente.
Les pierres impressionnèrent d'abord les hommes primitifs comme sortant
de l'ordinaire à cause de la manière dont elles apparaissaient subitement
à la surface d'un champ cultivé ou d'une prairie. Les hommes ne tenaient
compte ni de l'érosion ni du retournement du sol par leurs outils. Les
pierres firent aussi grande impression sur les peuplades primitives parce
qu'elles ressemblaient souvent à des animaux. L'attention des hommes
civilisés est arrêtée dans les montagnes par de nombreuses formations
rocheuses qui ressemblent à des têtes d'animaux et même à des visages
humains. Ce furent toutefois les pierres météoriques qui exercèrent la
plus grande influence; les primitifs les voyaient traverser l'atmosphère
avec un flamboiement grandiose. Les étoiles filantes terrifiaient les
hommes primitifs; ils croyaient facilement que leurs traces brillantes
marquaient le passage d'un esprit en route vers la Terre. Il n'est pas
étonnant que les hommes aient été conduits à adorer de tels phénomènes,
spécialement lorsqu'ils découvrirent plus tard les météores. Cela leur
inspira un plus grand respect pour toutes les autres pierres. Au Bengale,
un météore qui tomba en 1880 a de nombreux adorateurs.
Tous les anciens clans et tribus avaient leurs pierres sacrées, et la
plupart des peuples modernes manifestent une vénération relative pour
certains types de pierres -- leurs bijoux. Un groups de cinq pierres était
révéré aux Indes; en Grèce, c'étaient les amas de trente pierres; chez les
hommes rouges, c'était généralement un cercle de pierres. Les Romains
jetaient toujours une pierre en l'air quand ils invoquaient Jupiter. Aux
Indes, aujourd'hui encore, une pierre peut servir de témoin (1). Dans
certaines régions on peut employer une pierre comme talisman de la loi et,
par son prestige, un offenseur peut être mené au tribunal. Mais les
simples mortels n'identifient pas toujours la Déité avec un objet de culte
respectueux. Bien souvent ces fétiches ne sont que des symboles du
véritable objet d'adoration.
Les anciens avaient une considération spéciale pour les trous dans les
pierres. On supposait que les roches poreuses étaient exceptionnellement
efficaces pour guérir les maladies. Il n'était pas permis de porter des
pierres pendues aux oreilles, mais on pouvait en mettre dedans pour garder
le conduit auditif ouvert. Même à notre époque moderne, les personnes
superstitieuses font des trous dans les pièces de monnaie. En Afrique, les
indigènes font beaucoup d'embarras autour de leurs pierres fétiches. En
fait, les tribus et peuplades arriérées continuent à manifester à leurs
pierres une vénération superstitieuse. Aujourd'hui encore, l'adoration des
pierres est fort répandue dans le monde. Les pierres tombales sont un
symbole survivant des images et idoles que l'on sculptait dans la pierre
en liaison avec des croyances aux fantômes et aux esprits des
contemporains décédés.
L'adoration des montagnes suivit celle des pierres, et les premières
montagnes vénérées furent de grandes formations rocheuses. On prit bientôt
l'habitude de croire que les dieux habitaient les montagnes, de sorte que
pour cette raison supplémentaire on adora les hautes élévations de
terrain. À mesure que le temps s'écoulait, certaines montagnes furent
associées à certains dieux, et en conséquences devinrent saintes. Les
aborigènes ignorants et superstitieux croyaient que les grottes
conduisaient au monde souterrain peuplé de mauvais esprits et de démons,
en contraste avec les montagnes, qui furent identifiées aux concepts,
évolués ultérieurement, de bons esprits et de bonnes déités.
(1) Réminiscences de cette tradition; Luc
XIX-40; Jean I-42; I Pierre II-4 à 8.
2. -- L'ADORATION DES PLANTES ET DES ARBRES
Les plantes furent d'abord craintes, puis adorées, à cause des liqueurs
enivrantes que l'on en tirait. Les hommes primitifs croyaient que
l'ivresse vous rendait divin. On supposait que cette expérience comportait
quelque chose d'inhabituel et de sacré. Même dans les temps modernes, on
donne le nom d'« esprit » ou de « spiritueux » aux alcools.
Les primitifs regardaient avec une crainte et un respect superstitieux
les graines en train de germer. L'apôtre Paul ne fut pas le premier à
tirer de profondes leçons des graines germantes et à fonder des croyances
religieuses sur elles.
Le culte d'adoration des arbres se trouve chez les plus anciens groupes
religieux. Tous les mariages primitifs étaient célébrés sous des arbres,
et quand les femmes désiraient des enfants, on les voyait parfois dans la
forêt embrassant un robuste chêne. Bien des arbres et des plantes étaient
vénérés à cause de leurs vertus médicinales réelles ou imaginaires. Les
sauvages croyaient que toutes les réactions chimiques étaient dues à
l'activité directe de forces surnaturelles.
Les idées concernant les esprits des arbres variaient considérablement
parmi les différentes tribus et races. Certains arbres étaient supposés
habités par des esprit favorables, d'autres abritaient des esprits
trompeurs et cruels. Les Suisses se sont son longtemps méfiés des arbres,
croyant qu'ils contenaient des esprits rusés. Les habitants de l'Inde et
de la Russie orientale considéraient les esprits des arbres comme cruels.
Les Patagons adorent encore les arbres comme le firent les Sémites
primitifs. Longtemps après que les Hébreux eurent cesse d'adorer les
arbres, ils continuèrent à vénérer leurs diverses déités dans des
bosquets. Sauf en Chine, il exista jadis un culte universel de l'arbre
de vie.
La croyance que l'on peut trouver de l'eau ou des métaux sous la
surface de la terre à l'aide d'une baguette divinatoire en bois est un
reliquat des anciens cultes des arbres. Le mai que l'on plante, les arbres
de Noël et la pratique superstitieuse de toucher du bois perpétuent
certaines coutumes d'adoration des arbres et des plus récents cultes des
arbres.
Nombre de ces formes primitives de vénération de la nature se mêlèrent
aux techniques d'adoration qui évoluèrent plus tard, mais les tout
premiers types d'adoration animés par un esprit-mental adjuvat
fonctionnaient bien avant que la nature religieuse nouvellement éveillée
de l'humanité fut devenue pleinement sensible a la stimulation par les
influences spirituelles.
3. -- L'ADORATION DES ANIMAUX
L'homme primitif avait un sentiments particulier de camaraderie pour
les animaux supérieurs. Ses ancêtres avaient vécu avec eux et s'étaient
même accouplés a eux. En Asie méridionale, on crut de bonne heure que les
âmes des hommes revenaient sur terre sous forme d'animaux. Cette croyance
était une survivance de la pratique encore plus ancienne d'adorer les
animaux.
Les primitifs révéraient les animaux pour leur pouvoir et leur ruse.
Ils pensaient que l'odorat de certaines bêtes dénotaient une gouverne par
des esprits. Les animaux ont tous été adorés par une race ou une autre,
tantôt à une époque et tantôt à une autre. Parmi ces objets d'adoration
figuraient des créatures mi-humaines et mi-animales, telles que les
centaures et les sirènes.
Les Hébreux adorèrent les serpents (1) jusqu'à l'époque du roi
Ezéchias, et les Hindous entretiennent encore des relations amicales avec
les serpents de leurs maisons. L'adoration des dragons par les Chinois est
une survivance du culte des serpents. La sagesse du serpent était un
symbole de la médecine grecque, et les médecins modernes l'emploient
encore comme emblème. L'art de charmer les serpents a été transmis par les
femmes chamanes pratiquant le culte de l'amour des serpents;
celles-ci se faisaient mordre quotidiennement par des serpents ce qui les
immunisait contre le venin, et en faisait réellement des toxicomanes qui
ne pouvaient plus se passer de ce poison.
(1) Exode IV-3 et VII-9: Nombres XXI-6 à 9.
L'adoration des insectes et de certains autres animaux résulta d'un
malentendu ultérieur sur la règle d'or -- faites a autrui (a toutes les
formes de vie) ce que vous voudriez que l'on vous fasse. Les anciens
crurent jadis que tous les vents étaient produits par les ailes d'oiseaux;
en conséquence ils craignirent et adorèrent toutes les créatures ailées.
Les Nordiques primitifs croyaient que les éclipses étaient causées par un
loup qui dévorait une portion du soleil ou de la lune. Les Hindous
montrent souvent Vishnou avec une tête de cheval. Bien des fois, un
symbole animal représente un dieu oublié ou un culte disparu. Tôt dans la
religion évolutionnaire, l'agneau devint l'animal sacrificiel typique, et
la colombe le symbole de la paix et de l'amour.
En religion, le symbolisme est bon ou mauvais dans la mesure exacte ou
le symbole ne supplante pas ou supplante l'idée originelle d'adoration. Le
symbolisme ne doit pas être confondu avec l'adoration immédiate ou l'objet
matériel est directement et effectivement adoré.
4. -- L'ADORATION DES ÉLÉMENTS
L'humanité a adoré la terre, l'air, l'eau et le feu. Les races
primitives vénéraient les sources et adoraient les fleuves. Même
aujourd'hui fleurit en Mongolie un culte des fleuves qui exerce de
l'influence. Le baptême devint un cérémonial religieux a Babylone, et les
Grecs pratiquèrent le bain rituel annuel. Il était facile aux anciens
d'imaginer que les esprits habitaient les sources bouillonnantes, les
geysers, les fleuves rapides, et les torrents impétueux. Les eaux
mouvantes impressionnaient vivement ces êtres frustrés en faisant croire a
l'animation par des esprits et à des pouvoirs surnaturels. On refusait
parfois de secourir un homme qui se noyait, de peur d'offenser un dieu
fluvial.
Nombre de facteurs et d'événements ont agi pour stimuler la religion de
peuples différents à des époques diverses. Beaucoup de tribus montagnardes
des Indes adorent encore les arcs-en-ciel. En Inde et en Afrique, on croit
que l'arc-en-ciel est un gigantesque serpent céleste. Les Hébreux et les
Chrétiens le considèrent comme « l'arc de la promesse » (1). De même, des
influences considérées comme bénéfiques dans une partie du monde peuvent
être regardées comme maléfiques ailleurs. Le vent d'est est un dieu en
Amérique du Sud, car il apporte la pluie; aux Indes il est un démon parce
qu'il amène la poussière et provoque la sécheresse. Les anciens Bédouins
croyaient qu'un esprit de la nature produisait les tourbillons de sable;
même à l'époque de Moïse, la croyance aux esprits de la nature fut assez
forte pour assurer leur perpétuation dans la théologie hébraïque sous
forme d'anges du feu, de l'eau, et de l'air.
Les nuages, la pluie, la grêle ont tous été craints et adorés par de
nombreuses tribus primitives et dans les cultes initiaux de la nature. Les
orages avec tonnerre et éclairs terrifiaient les hommes primitifs. Ils
étaient tellement impressionnés par ces dérèglements des éléments qu'ils
considéraient le tonnerre comme la voix d'un dieu courroucé. L'adoration
du feu et la peur de la foudre étaient liées et fort répandues dans nombre
de groupes primitifs.
Le feu était mêlé à la magie dans la pensée des mortels primitifs
tyrannisés par la peur. Les adeptes de la magie se rappellent nettement un
résultat positif obtenu par hasard dans la pratique de leurs formules
magiques, tandis qu'ils oublient avec insouciance des dizaines de
résultats négatifs constituant des échecs complets. Le respect pour le feu
atteignit sont apogée en Perse, où il subsista longtemps. Quelques tribus
adoraient le feu en le prenant pour la déité elle-même; d'autres le
révéraient comme symbole flamboyant de l'esprit purificateur et épurateur
de leurs déités vénérées. On chargeait des vestales vierges de veiller sur
les feux sacrés, et au XXième siècle on fait encore brûler des cierges
dans le rituel de beaucoup de services religieux.
(1) Genèse IX-13 à 16.
5. -- L'ADORATION DES CORPS CÉLESTES
L'adoration des roches, des montagnes, des arbres, et des animaux se
transforma naturellement en vénération craintive des éléments, puis en
déification du soleil, de la lune, et des étoiles. Aux Indes et ailleurs,
les étoiles furent considérées comme les âmes glorifiées de grands hommes
qui avaient quitté la vie incarnée. Les Chaldéens adeptes du culte des
étoiles estimaient qu'ils avaient le ciel pour père et la terre pour mère.
L'adoration de la lune précéda celle du soleil. La vénération de la
lune atteignit son apogée durant l'ère de la chasse, tandis que
l'adoration du soleil devint la principale cérémonie religieuse des âges
agricoles subséquents. L'adoration solaire s'enracina fortement aux Indes,
et c'est là qu'elle persista le plus longtemps. En Perse, la vénération du
soleil donna naissance au culte mithriaque ultérieur. De nombreux peuples
considéraient le soleil comme l'ancêtre de leurs rois. Les Chaldéens le
plaçaient au centre «des sept cercles de l'univers ». Des civilisations
plus tardives honorèrent le soleil en donnant son nom au premier jour de
la semaine.
On supposait que le soleil était le père mystique des fils de la
destinée nés d'une vierge, et que ceux-ci s'effusaient de temps à autre
sur les races favorisées. Ces enfants surnaturels étaient toujours
abandonnés à la dérive sur un fleuve sacré pour être sauvés d'une manière
extraordinaire et grandir ensuite pour devenir des personnalités
miraculeuses et des libérateurs de leur peuple.
6. -- L'ADORATION DE L'HOMME
Après avoir adoré tout ce qui existait à la surface de la terre et dans
les cieux qui la dominent, l'homme n'hésita pas à se faire l'honneur d'une
adoration semblable. Les sauvages simples d'esprit ne font pas de
distinction claire entre bêtes, hommes, et dieux.
Les primitifs considéraient toutes les personnes inhabituelles comme
supra-humaines et en avaient tellement peur qu'ils manifestaient à leur
égard une crainte respectueuse. Dans une certaine mesure, ils les
adoraient littéralement. Même le fait d'avoir des jumeaux était regardé
soit comme une grande chance soit comme une grande malchance. Les
lunatiques, les épileptiques, et les débiles mentaux étaient souvent
adorés par leurs compagnons mentalement normaux qui croyaient que ces
êtres anormaux étaient habités par des déités. On adora les prêtres, les
rois, et les prophètes; on estima que les saints de jadis étaient inspirés
par les dieux.
On déifia les chefs tribaux qui mouraient. Plus tard on
sanctifia les âmes remarquables qui avaient passé dans l'au-delà. Sans
aide extérieure, l'évolution n'a jamais donné naissance à des dieux
supérieurs aux esprits glorifiés, exaltés, et évolués de certains humains
décédés. Dans son évolution primitive la religion crée ses propres dieux.
Au cours de la révélation, les Dieux formulent la religion. La religion
évolutionnaire crée ses dieux à l'image et à la ressemblance des hommes;
la religion révélée cherche à faire évoluer les mortels et à les
transformer à l'image et à la ressemblance de Dieu.
Les dieux fantômes supposés d'origine humaine doivent être distingués
des dieux de la nature, car l'adoration de la nature produisit un panthéon
-- les esprits de la nature élevés à la position de dieux. Les cultes
naturels continuèrent à se développer en même temps que les cultes
fantomatiques apparus plus tard. De nombreux systèmes religieux
comportèrent un double concept de la déité, les dieux de la nature et les
dieux fantômes, comme on le voit dans l'exemple de Thor, le héros fantôme
qui était aussi le maître de la foudre.
L'adoration de l'homme par les hommes atteignit son apogée lorsque les
chefs temporels ordonnèrent à leurs sujets de les vénérer ainsi et que
pour justifier cette exigence ils prétendirent être de descendance divine.
7. -- LES ADJUVATS DE L'ADORATION ET DE LA SAGESSE
L'adoration de la nature peut sembler être née spontanément et
naturellement dans la pensée des hommes et des femmes primitifs, et il en
fut bien ainsi; mais pendant toute cette période, et chez ces mêmes
penseurs primitifs, s'exerçait l'action du sixième esprit adjuvat; il
avait été effusé sur ces peuplades en tant qu'influence directrice pour
cette phase de l'évolution de l'espèce humaine, si primitives que pussent
être ses manifestations. C'est l'esprit adjuvat d'adoration qui donna une
origine précise à l'impulsion humaine tendant à adorer, nonobstant le fait
que son expression primitive fût motivée par la peur animale, et que ses
premières pratiques fussent centrées sur des choses de la nature.
Il faut se rappeler que c'est le sentiment, et non la pensée, qui fut
l'influence directrice et ordonnatrice dans tout le développement
évolutionnaire. Pour la pensée primitive il a peu de différence entre
avoir peur, se dérober, honorer, et adorer.
Quand le besoin d'adoration est animé et dirigé par la sagesse -- par
la pensée méditative et expérientielle il commence alors à devenir le
phénomène de la véritable religion. Quand le septième esprit mental
adjuvat, l'esprit de sagesse, parvient à exercer effectivement son
ministère, l'homme commence alors à détourner son adoration de la nature
et des objets naturels et à l'orienter vers le Dieu de la nature et le
Créateur éternel de toutes les choses naturelles.
[Présenté par une Brillante Etoile du
Soir de Nébadon.]
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