L'ÉVOLUTION ULTÉRIEURE DE LA RELIGION
LONGTEMPS avant l'apport de révélations systématiques sur Urantia, les
hommes possédaient une religion d'origine naturelle faisant partie de leur
expérience évolutionnaire; mais cette religion spontanée était, en
elle-même, le produit de leurs dons super-animaux. La religion
évolutionnaire prit lentement corps, au cours des millénaires de la
carrière expérientielle de l'humanité, par le ministère des influences
suivantes opérant intérieurement et empiétant de l'extérieur sur les
sauvages, les barbares, et les civilisés
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1. L'adjuvat d'adoration -- l'apparition
dans la conscience animale de potentiels super-animaux pour
percevoir la réalité. On peut appeler ceci l'instinct humain
primordial de recherche de la Déité. |
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2. L'adjuvat de sagesse -- La manifestation
dans une pensée adoratrice de la tendance à diriger son adoration
dans des canaux supérieurs d'expression et vers des concepts
toujours plus étendus de la réalité divine. |
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3. Le Saint-Esprit -- C'est le premier don
supra-mental, et il apparaît infailliblement chez toutes les
personnalités humaines de bonne foi. Son ministère auprès d'un
penseur affamé d'adoration et assoiffé de sagesse crée l'aptitude à
comprendre par soi-même le postulat de la survie humaine, à la fois
comme concept théologique et comme expérience personnelle réelle et
manifeste. |
Le fonctionnement coordonné de ces trois ministères divins est tout à
fait suffisant pour déclencher et poursuivre la croissance de la religion
évolutionnaire. Ces influences sont accrues plus tard par les Ajusteurs de
Pensée, les séraphins, et l'Esprit de Vérité, qui accélèrent tous le
développement religieux. Ces agents ont opéré depuis longtemps sur Urantia
et continueront aussi longtemps que cette planète restera une sphère
habitée. Une grande partie du potentiel de ces agents divins n'a encore
jamais eu l'occasion de s'exprimer; bien des révélations seront faites au
cours des âges à venir à mesure que la religion des mortels s'élèvera,
niveau après niveau, jusqu'aux hauteurs célestes de valeur morontielle et
de vérité spirituelle.
1. -- LA NATURE ÉVOLUTIONNAIRE DE LA RELIGION
L'évolution de la religion a été retracée depuis la peur primitive et
la croyance aux fantômes, à travers de nombreux stades successifs de
développement, y compris les efforts, d'abord pour contraindre les
esprits, et ensuite pour les amadouer. Les fétiches des tribus devinrent
des totems et des dieux tribaux; les formules magiques devinrent les
prières modernes. La circoncision, qui fut d'abord un sacrifice devint un
procédé hygiénique.
Au cours de l'enfance sauvage des races, la religion progressa de
l'adoration de la nature au fétichisme, en passant par le culte des
fantômes. À l'aurore de la civilisation, la race humaine épousa des
croyances plus mystiques et symboliques, tandis qu'aujourd'hui à
l'approche de sa maturité, l'humanité se prépare à apprécier la vraie
religion, un commencement de la révélation de la vérité elle-même.
La religion naît comme réaction biologique de la pensée aux croyances
spirituelles et à l'entourage; elle est la dernière chose à périr ou à
changer dans une race. La religion est l'adaptation de la société, dans un
âge quelconque, à ce qui reste mystérieux. En tant qu'institution sociale,
elle comprend des rites des symboles, des cultes, des écrits, des autels,
des mausolées, et des temples. L'eau bénite, les reliques, les fétiches,
les amulettes, les ornements sacerdotaux, les cloches, les tambours, et
les prêtrises sont communs à toutes les religions. Il est impossible de
séparer complètement la religion résultant purement de l'évolution d'avec
la magie ou la sorcellerie.
Le mystère et le pouvoir ont toujours stimulé les sentiments et les
craintes religieuses, tandis que l'émotion a continuellement fonctionné
comme un puissant facteur conditionnant leur développement. La peur a
toujours été le stimulant religieux fondamental. La peur façonne les dieux
de la religion évolutionnaire et motive le rituel religieux des croyants
primitifs. À mesure que la civilisation progresse, la peur est modifiée
par la vénération, l'adoration, le respect, et la sympathie, puis son
conditionnement se poursuit par le remords et le repentir.
Un peuple asiatique a enseigné que « Dieu est une grande crainte »;
c'est le résultat de la religion purement évolutionnaire. Jésus, la
révélation du type le plus élevé de vie religieuse, proclama que « Dieu
est amour ».
2. -- LA RELIGION ET LES MOEURS
La religion est la plus rigide et la plus inflexible des institutions
humaines, mais elle s'adapte à retardement aux changements sociaux.
Finalement, la religion évolutionnaire reflète bien les moeurs changeantes
qui, de leur côté, peuvent avoir été affectées par la religion révélée.
Lentement, sûrement, mais de mauvaise grâce, la religion (le culte) se
traîne à la remorque de la sagesse -- de la connaissance dirigée par la
raison expérientielle et éclairé par la révélation divine.
La religion se cramponne aux moeurs; ce qui existait set
l'ancien et supposé sacré. C'est pour cette raison. et pour nulle autre,
que les outils de pierre persistèrent longtemps dans l'âge du bronze et du
fer. Vos archives contiennent le passage suivant: « Et si tu me fais un
autel de pierre, tu ne le bâtiras point de pierres taillées, car si tu
emploies tes outils pour le faire, tu l'auras profané » (1). Même
aujourd'hui, les Hindous allument le feu de leurs autels en employant une
mèche primitive. Au cours de la religion évolutionnaire, toute nouveauté a
toujours été considérée comme un sacrilège. L'offrande ne doit pas être
composée d'aliments nouveaux et manufacturés, mais des aliments les plus
primitifs: « La viande rôtie au feu et les pains sans levain servis avec
des herbes amères » (2). Les usages sociaux de tous les types, et même les
procédures légales, s'attachent aux formes anciennes.
(1) Exode XX-25. |
(2) Exode XII-8. |
Quand les hommes modernes s'étonnent que les Ecritures des différentes
religions présentent tant de passages pouvant être jugés obscènes, ils
devraient réfléchir et observer que les générations qui passent ont craint
d'éliminer ce que leurs ancêtres avaient estimé saint et sacré. Une
génération peut considérer comme obscènes bien des faits que les
générations précédentes ont acceptés comme faisant partie des moeurs
admises, et même des rituels religieux approuvés. Un grand nombre de
controverses religieuses ont été occasionnées par les tentatives sans fin
pour concilier des pratiques anciennes, mais répréhensibles, avec les
nouveaux progrès de la raison, pour trouver des théories plausibles
justifiant les credos qui perpétuent des coutumes vétustes et désuètes.
Il serait toutefois stupide de vouloir accélérer trop soudainement la
croissance religieuse. Une race ou une nation ne peut assimiler, dans une
religion avancée, que les parties raisonnablement cohérentes et
compatibles avec son statut évolutionnaire courant, compte tenu de son
génie d'adaptation. Les conditions sociales climatiques, politiques, et
économiques exercent toutes une influence pour déterminer le cours et le
progrès de l'évolution religieuse. La moralité sociale n'est pas
déterminée par la religion, du moins pas par la religion évolutionnaire;
ce sont plutôt les formes de religion qui sont dictées par la moralité
raciale.
Les races d'hommes n'acceptent que superficiellement une religion
nouvelle et étrangère; en fait, ils l'adaptent à leurs moeurs et à leurs
anciennes manières de croire. On en trouve un bon exemple chez une tribu
de la Nouvelle-Zélande dont les prêtres avaient nominalement accepté le
christianisme. Ils déclarèrent ensuite avoir reçu directement de Gabriel
des révélations assurant que cette même tribu était devenue le peuple élu
de Dieu et ordonnant qu'il soit permis à ses membres de s'adonner
librement aux relations sexuelles relâchées et à nombre de leurs autres
coutumes anciennes et répréhensibles. Tous les nouveaux baptisés chrétiens
adhérèrent immédiatement a cette version nouvelle et moins astreignante du
christianisme.
À un moment ou à un autre, la religion a sanctionné toutes sortes de
lignes de conduite contradictoires et illogiques; elle a pratiquement
approuvé à une époque donnée tout ce que l'on considère maintenant comme
immoral ou impie. La conscience, non enseignée par l'expérience ni aidée
par la raison, n'a jamais été et ne pourra jamais être un guide sûr et
infaillible pour la conduite humaine. Elle est seulement la somme totale
du contenu moral et éthique des moeurs d'un stade d'existence courant;
elle représente simplement le concept humain de la réaction idéale dans un
concours de circonstances données.
3. -- LA NATURE DE LA RELIGION ÉVOLUTIONNAIRE
L'étude de la religion humaine est l'examen des classes sociales
portant la sclérose des âges passés. Les moeurs des dieux anthropomorphes
reflètent fidèlement la morale des hommes qui furent les premiers à
concevoir ces déités. Les anciennes religions et la mythologie décrivent
fidèlement les croyances et traditions de peuples perdus depuis longtemps
dans l'obscurité. Ces anciennes pratiques culturelles persistent à côté de
coutumes économiques et d'évolutions sociales nouvelles et, bien entendu,
elles apparaissent grossièrement illogiques. Les reliquats du culte
offrent une bonne image des religions raciales du passé. Rappelez-vous
toujours que les cultes ne sont pas formés pour découvrir la vérité, mais
plutôt pour promulguer des articles de foi.
La religion a toujours été largement une affaire de rites, de rituels,
d'observances, de cérémonies, et de dogmes. En général, elle se souille
d'une erreur qui provoque des discordes persistantes, l'illusion du peuple
élu. Les idées religieuses cardinales -- incantation, inspiration,
révélation, propitiation, repentir, expiation, intercession, sacrifice,
prière, confession, adoration, survie après la mort, sacrement, rituel,
rançon, salut, rédemption, alliance, impureté, purification, prophétie,
péché originel -- remontent toutes aux temps primitifs de la peur
primordiale des fantômes.
La religion primitive n'est ni plus ni moins qu'un prolongement de la
lutte pour l'existence matérielle englobant l'existence au delà de la
tombe. Les observances de ce credo représentent l'extension de la lutte
pour subsister, dans le domaine d'un monde imaginaire d'esprits fantômes.
Mais si vous êtes tentés de critiquer la religion évolutionnaire, faites
attention. Rappelez-vous qu'elle représente ce qui est arrivé; elle
est un fait historique. Souvenez-vous aussi que le pouvoir d'une idée
quelconque ne réside pas dans sa certitude ou sa vérité, mais plutôt dans
sa force de séduction sur les hommes.
La religion évolutionnaire ne prend pas de dispositions pour assurer
des changements ou des révisions; contrairement à la science, elle ne
pourvoit pas à sa propre correction progressive. La religion évoluée
commande le respect parce que ses fidèles croient qu'elle est La Vérité.
« La foi transmise aux saints une fois pour toutes (1) » doit, en théorie,
être à la fois définitive et infaillible. Le culte résiste au
développement parce que le véritable progrès est certain de modifier ou de
détruire le culte lui-même; c'est pourquoi la révision doit toujours lui
être-imposée.
(1) Jude 3.
Seules deux influences peuvent modifier et élever les dogmes de la
religion naturelle: la pression des moeurs en lent progrès, et
l'illumination périodique des révélations faisant époque. Il n'est pas
surprenant que le progrès ait été lent; dans les temps anciens, si l'on
était progressif ou inventif, on était mis à mort comme sorcier. Le culte
évolue lentement par générations historiques et par cycles millénaires,
mais il progresse. La croyance évolutionnaire aux fantômes posa les
fondements d'une philosophie de religion révélé qui détruira, en fin de
compte, la superstition qui lui donna naissance.
La religion a handicapé le développement social de bien des manières,
mais sans religion il n'y aurait eu ni moralité ni éthique durables, pas
de civilisation digne de ce nom. La religion fut la mère de bien des
cultures non religieuses; la sculpture a son origine dans la taille des
idoles, l'architecture dans la construction des temples, la poésie dans
les incantations, la musique dans les chants d'adoration, le théâtre dans
l'action pour guider les esprits, et la danse dans les festivals
saisonniers d'adoration.
Tout en attirant l'attention sur le fait que la religion fut
essentielle pour développer et préserver la civilisation, il faut noter
que la religion spontanée a aussi beaucoup contribué à paralyser et à
handicaper cette même civilisation qu'elle encourageait et entretenait par
ailleurs. La religion a gêné les activités industrielles et le
développement économique; elle a gaspillé du travail et dilapidé des
capitaux; elle n'a pas toujours été secourable à la famille; elle n'a pas
favorisé la paix et la bonne volonté; elle parfois négligé l'éducation et
retardé la science; elle a indûment appauvri la vie sous prétexte
d'enrichir la mort. La religion évolutionnaire, la religion humaine, a été
coupable de toutes ces fautes, erreurs, et bévues, et de bien d'autres;
elle a néanmoins réussi à maintenir une éthique culturelle, une
civilisation morale, et une cohésion sociale, et elle a permis à la
religion révélée ultérieure de compenser ces nombreuses imperfections.
La religion évolutionnaire a été l'institution humaine la plus
coûteuse, mais son efficacité fut incomparable. La religion humaine ne se
justifie qu'à la lumière de la civilisation progressive. Si l'homme
n'était pas le produit ascendant de l'évolution animale, alors ce cours du
développement de la religion resterait sans justification.
La religion a facilité l'accumulation des capitaux; elle a encouragé
certaines sortes de travaux; les loisirs des prêtres ont promu l'art et la
connaissance; en fin de compte, la race a beaucoup gagné comme conséquence
de toutes les erreurs initiales dans la technique morale. Les chamans,
honnêtes et malhonnêtes, furent terriblement onéreux, mais ils valurent
tout ce qu'ils coûtèrent. Les professions savantes et la science elle-même
émergèrent des prêtrises parasites. La religion a encouragé la
civilisation et assuré la continuité de la société; elle a été la force de
police morale de tous les temps. La religion a procuré la discipline
humaine et la maîtrise de soi qui ont rendu possible la sagesse. La
religion est le fouet efficace de l'évolution, qui pousse impitoyablement
l'humanité indolente et souffrante à sortir de son état naturel d'inertie
intellectuelle et à s'élever aux niveaux supérieurs de la raison et de la
sagesse.
La religion évolutionnaire, cet héritage sacré de l'ascension animale,
doit toujours continuer à être raffinée et ennoblie par la censure
constante de la religion révélée et par la fournaise ardente de la science
authentique.
4. -- LE DON DE LA RÉVÉLATION
La révélation est évolutionnaire, mais toujours progressive. Au long
des âges de l'histoire d'un monde, les révélations successives sont
toujours plus étendues et lumineuses. La mission de la révélation consiste
à sélectionner et à censurer les religions évolutionnaires qui se
succèdent mais si la révélation doit exalter et élever par étapes les
religions d'évolution, il faut que les visitations divines qui l'apportent
décrivent des enseignements qui ne soient pas trop éloignés des idées et
des réactions de l'âge où ils sont présentés. La révélation doit donc
toujours être adaptée à l'évolution, et rester limitée par l'aptitude des
hommes à la recevoir.
Indépendamment de leurs connexions ou origines apparentes, les
religions de révélation sont toujours caractérisées par une croyance à une
Déité de valeur finale et à un concept de la survie de l'identité
personnelle après la mort.
La religion évolutionnaire est sentimentale, mais non logique. Elle est
la réaction des hommes envers la croyance à un monde hypothétique d'esprits-fantômes
-- le réflexe humain de croyance excité par la constatation et la peur de
l'inconnu. La religion révélée est proposée par le vrai monde spirituelle;
elle est la réponse du cosmos super-intellectuel à la soif qu'ont les
mortels de croire aux Déités universelles et de dépendre d'elles. La
religion évolutionnaire, décrit les tâtonnements de l'humanité qui tourne
en rond à la recherche de la vérité; la religion révélée est cette vérité
elle-même.
La religion de révélation a comporté de nombreuses étapes, dont cinq
seulement ont revêtu une importance historique. Ce furent les suivants:
( pas en gras dans le
livre original )
1. Les enseignements dalamatiens. Le véritable
concept de la Première Source-Centre fut promulgué pour la première fois
sur Urantia par les cent membres de l'état-major corporel du Prince
Caligastia. La révélation croissante de la Déité se poursuivit pendant
plus de trois cent mille ans, jusqu'au moment où elle fut brusquement
interrompue par la sécession planétaire et la dislocation du régime
éducatif. A part le travail de Van, l'influence de la révélation
dalamatienne fut pratiquement perdue pour le monde entier. Même les
Nodites en avaient oublié les vérités à l'époque de l'arrivée d'Adam.
Parmi tous ceux qui reçurent les enseignements des cent, ce furent les
hommes rouges qui les conservèrent le plus longtemps mais, dans la
religion amérindienne, l'idée du Grand Esprit n'était qu'un concept vague
quand le contact avec le christianisme le clarifia et le renforça
considérablement.
2. Les enseignements édéniques.
Adam et Ève
décrivirent à nouveau le concept du Père Universel aux peuples
évolutionnaires. La dislocation au premier Éden arrêta le cours de la
révélation adamique avant qu'elle eût vraiment pris son essor, mais les
enseignements avortés d'Adam furent repris par les prêtres séthites, et
certaines vérités n'ont jamais été entièrement perdues pour le monde. La
tendance tout entière de l'évolution religieuse levantine fut modifiée par
les enseignements des Séthites, mais vers l'an 2.500 avant J.-C.,
l'humanité avait largement perdu de vue la révélation présentée à l'époque
d'Éden.
3. Melchizédek de Salem. Ce fils de Nébadon envoyé
au secours de la planète inaugura la Troisième révélation de la vérité sur
Urantia. Les préceptes cardinaux de ses enseignements étaient la
confiance et la foi. Il enseigna la confiance en
l'omnipotente bienfaisance de Dieu et proclama que la foi est l'acte par
lequel les hommes gagnent la faveur de Dieu. Sa doctrine s'entremêla
graduellement avec les croyances et pratiques de diverses religions
évolutionnaires et donna finalement les systèmes théologiques en vigueur
sur Urantia au début du premier millénaire après le Christ.
4. Jésus de Nazareth. Christ Micaël présenta pour
la quatrième fois à Urantia le concept de Dieu en tant que Père Universel,
et en général cet enseignement a toujours subsisté depuis lors. Son
essence était l'amour et le service, l'adoration aimante
qu'un fils créé donne de son plein gré en reconnaissance et en réponse au
ministère affectueux de Dieu son Père; c'est le service que les fils créés
offrent de plein gré à leurs frères en sachant que, par ce service, ils
servent également Dieu le Père.
5. Les Fascicules d'Urantia. Ces exposés, dont le
présent fascicule fait partie, constituent la plus récente présentation de
la vérité aux mortels d'Urantia. Ils diffèrent de toutes les révélations
antérieures, car ils ne sont pas l'oeuvre d'une seule personnalité de
l'univers, mais une présentation composite par de nombreux êtres.
Toutefois, en dehors du contact avec le Père Universel, nulle révélation
ne peut jamais être complète. Tous les autres ministères célestes ne sont
que partiels, transitoires, et pratiquement adaptés aux conditions locales
dans le temps et l'espace. Il est possible qu'en admettant cela on
amoindrisse la force et l'autorité immédiates de toutes les révélations,
mais l'heure est arrivée où il est opportun de faire ces francs exposés,
même au risque d'affaiblir l'influence et l'autorité du présent ouvrage
qui représente la révélation la plus récente de la vérité aux races
humaines d'Urantia.
5. -- LES GRANDS CHEFS RELIGIEUX
Dans la religion évolutionnaire, on conçoit les dieux comme existant à
la similitude de l'image des hommes. Dans la religion révélée, on enseigne
aux hommes qu'ils sont fils de Dieu -- façonnés à l'image finie de la
divinité. Dans les croyances synthétisant les enseignements de la
révélation et les produits de l'évolution, le concept de Dieu est un
mélange:
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1. Des idées préexistantes des cultes évolutionnaires. |
|
2. Des idéaux sublimes de la religion révélée. |
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3. Des points de vue personnels des grands chefs religieux, les
prophètes et instructeurs de l'humanité. |
La plupart des grandes époques religieuses ont été inaugurées par la
vie et les enseignements d'une personnalité sortant de l'ordinaire. La
majorité des mouvements moraux historiques dignes d'être mentionnés a eu
son origine dans les directives d'un chef. Les hommes ont toujours eu
tendance a vénérer ce chef, même aux dépens de ses enseignements, à
révérer sa personnalité, même en perdant de vue les vérités qu'il
proclamait. Cela n'est pas sans raison; le coeur de l'homme évolutionnaire
contient le désir instinctif de recevoir de l'aide d'en haut et de
l'au-delà. Cet ardent désir est destiné à anticiper l'apparition sur la
Terre du Prince Planétaire et des Fils Matériels ultérieurs. Sur Urantia,
les hommes ont été privés de ces chefs et dirigeants supra-humains; c'est
pourquoi ils cherchent constamment à compenser cette perte en entourant
leurs chefs humains de légendes retraçant des origines surnaturelles et
des carrières miraculeuses.
Bien des races ont imaginé que leurs chefs étaient nés de vierges;
leurs carrières sont largement parsemées d'épisodes miraculeux, et leur
retour est toujours attendu par leurs groupes respectifs. Les hommes des
tribus d'Asie centrale attendent toujours le retour de Gengis Khan; au
Thibet, en Chine, et aux Indes, c'est Bouddha, et dans l'Islam, Mahomet;
chez les Indiens d'Amérique ou Amérindiens, c'était Hésunanine
Onamonalonton; chez les Hébreux, c'était en général le retour d'Adam comme
chef incarné. À Babylone, le dieu Mardouk était une perpétuation de la
légende d'Adam, l'idée du fils-de-Dieu, le chaînon reliant l'homme à Dieu.
À la suite de l'apparition d'Adam sur terre, de prétendus fils de Dieu se
trouvèrent couramment parmi les races du monde.
Indépendamment de la crainte superstitieuse que l'on éprouvait souvent
à leur égard, le fait demeure que ces instructeurs furent les
personnalités temporelles servant de points d'appui aux leviers de la
vérité révélée pour faire progresser la moralité, la , philosophie, et la
religion de l'humanité.
Il y a eu des centaines et des centaines de chefs religieux au cours du
million d'années de l'histoire humaine d'Urantia, depuis Onagar jusqu'au
Gourou Nanak. Pendant ce temps se sont produits nombre de flux et de
reflux de marée de vérité relié religieuse et de foi spirituelle et, dans
le passé, chaque renaissance de la religion a été identifiée avec la vie
et les enseignements d'un chef religieux. En étudiant les instructeurs des
temps récents, il peut se révéler utile de les grouper en sept époques
religieuses majeures de l'histoire d'Urantia après Adam.
1. La période séthite. Les prêtres séthites,
régénérés sous la direction d'Amosad, devinrent les grands éducateurs
post-adamiques. Ils opérèrent dans tous les pays des Andites, et leur
influence persista longtemps chez les Grecs, les Sumériens, et les
Hindous. Chez ces derniers, ils ont persisté jusqu'à l'époque actuelle en
tant que Brahmanes dans la religion hindoue. Les Séthites et leurs fidèles
ne perdirent jamais complètement le souvenir du concept de la Trinité
révélé par Adam.
2. L'ère des missionnaires de Melchizédek. Dans une
grande mesure, la religion d'Urantia fut rehaussée par les efforts des
éducateurs commissionnés par Machiventa Melchizédek à l'époque ou il
vivait et enseignait à Salem, près de deux mille ans avant le Christ. Ces
missionnaires proclamèrent que la foi était le prix de la faveur de Dieu;
leurs enseignements ne provoquèrent pas l'apparition immédiate de
religions, mais formèrent néanmoins les bases sur lesquelles des
instructeurs ultérieurs de la vérité devaient bâtir les religions d'Urantia.
3. L'ère postérieure à Melchizédek. Aménémope et
Ikhnaton enseignèrent tous deux au cours de cette période, mais le génie
religieux le plus remarquable de l'ère postérieure à Melchizédek fut le
chef d'un groupe de Bédouins levantins, le fondateur de la religion
hébraïque -- Moïse. Moïse enseigna le monothéisme. Il dit: (1) « Ecoute, O
Israël, l'Éternel notre Dieu est un seul Dieu.» « L'Éternel, c'est lui qui
est Dieu, et il n'y en a point d'autre que lui » IL chercha avec
persistance à déraciner chez son peuple les vestiges du culte des
fantômes, allant même jusqu'à prescrire la peine de mort pour ceux qui le
pratiquaient. Le monothéisme de Moïse fut altéré par ses successeurs, mais
ceux-ci revinrent plus tard à nombre de ses enseignements. La grandeur de
Moïse réside dans sa sagesse et sa sagacité. D'autres hommes ont eu des
conceptions plus grandes de Dieu, mais nul n'a jamais si bien réussi à
faire adopter des croyances avancées par un aussi grand nombre de
personnes.
(1) Deutéronome VI-4, VII-9, et parallèles.
4. Le sixième siècle avant le Christ. Ce fut l'un
des plus grands siècles d'éveil religieux dont Urantia ait jamais été
témoin. De nombreuses personnalités surgirent pour proclamer la vérité, et
parmi elles on peut citer Gautama, Confucius, Lao-Tsé, Zoroastre, et les
instructeurs Jaïnistes. Les enseignements de Gautama se sont largement
répandus en Asie; des millions d'hommes le révèrent en tant que Bouddha.
Confucius joua pour la moralité chinoise le même rôle que Platon pour la
philosophie grecque; leurs enseignements eurent sans doute des
répercussions religieuses mais, à parler strictement, aucun des deux
n'était un éducateur religieux. Lao-Tsé eut une vision plus étendue de
Dieu dans le Tao que Confucius dans l'humanité ou Platon dans l'idéalisme.
Zoroastre, bien que très influencé par le concept prévalent du dualisme
spirituel, le bien et le mal, exalta nettement à la même époque l'idée
d'une Déité éternelle et de la victoire ultime de la lumière sur les
ténèbres.
5. Le premier siècle de l'ère chrétienne. En tant
qu'instructeur religieux, Jésus de Nazareth partit du culte établi par
Jean le Baptiste et s'éloigna autant qu'il le put des jeunes et des
formes. En dehors de Jésus, Paul de Tarse et Philon d'Alexandrie furent
les plus grands éducateurs religieux de cette époque. Leurs concepts de la
religion dans l'évolution de la foi qui porte le nom du Christ.
6. Le sixième siècle de l'ère chrétienne. Mahomet
fonda une religion qui était supérieure à bien des credos de son temps.
Elle était une protestation contre les exigences sociales des religions
étrangères et contre l'incohérence de la vie religieuse de son propre
peuple.
7. Le quinzième siècle de l'ère chrétienne. Cette
période comporta deux mouvements religieux: la dislocation de l'unité du
christianisme en Occident et la synthèse d'une nouvelle religion en
Orient. En Europe, le christianisme devenu une institution avait atteint
le degré de sclérose qui rendait la poursuite de sa croissance
incompatible avec l'unité. En Orient, les enseignements conjugués de
l'Islam, de l'hindouisme, et du bouddhisme furent synthétisés par Nanak et
ses fidèles dans le Sikhisme, l'une des religions les plus évoluées
d'Asie.
L'avenir d'Urantia sera indubitablement caractérisé par l'apparition
d'instructeurs de la vérité religieuse -- la Paternité de Dieu et la
fraternité de toutes les créatures. Mais il faut espérer que les ardents
et sincères efforts de ces futurs prophètes seront moins dirigés vers le
renforcement des barrières entre religions, et davantage vers
l'accroissement d'une fraternité religieuse d'adoration spirituelle parmi
les nombreux fidèles des théologies intellectuelles différentes si
caractéristiques de la planète Urantia de Satania.
6. -- LES RELIGIONS COMPOSITES
Les religions d'Urantia au XXième siècle offrent un tableau intéressant
de l'évolution sociale de la tendance humaine à l'adoration. Bien des
croyances ont très peu progressé depuis l'époque du culte des fantômes. En
tant que groupe, les Pygmées d'Afrique n'ont pas de réactions religieuses,
bien que certains d'entre eux croient un peu a un monde invisible
d'esprits. Ils en sont exactement aujourd'hui au point où se trouvaient
les hommes primitifs au début de l'évolution de la religion. La croyance
fondamentale de la religion primitive était la survie après la mort.
L'idée d'adorer un Dieu personnel dénote un développement évolutionnaire
avancé, et même le premier stade de la révélation. Les Dyaks n'ont
institué que les pratiques religieuses les plus primitives. Les Esquimaux
et les Amérindiens n'avaient encore, assez récemment, que de très pauvres
conceptions de Dieu; ils croyaient aux fantômes et avaient une vague idée
d'une sorte de survie après la mort. Les aborigènes australiens
d'aujourd'hui éprouvent seulement la peur des fantômes, la crainte de
l'obscurité, et une vénération rudimentaire des ancêtres. Les Zoulous sont
juste en train d'élaborer une religion de sacrifices et de peur des
fantômes. De nombreuses tribus africaines n'ont pas encore dépassé le
stade fétichiste de l'évolution religieuse, sauf quand elles ont subi
l'influence des missionnaires chrétiens et musulmans. Toutefois, beaucoup
de groupes se sont attachés depuis longtemps a l'idée du monothéisme, tels
les Thraciens de jadis qui croyaient aussi à l'immortalité.
Sur Urantia, la religion évolutionnaire et la religion révélée
progressent côte à côte, tout en se mélangeant et en fusionnant dans les
divers systèmes théologiques que l'on rencontrait dans le monde à l'époque
de la rédaction des présents fascicules. Ces religions, celles du XXième
siècle d'Urantia, peuvent être énumérées comme suit:
|
1. L'Hindouisme -- la plus ancienne. |
|
2. La religion hébraïque. |
|
3. Le Bouddhisme. |
|
4. Les enseignements de Confucius. |
|
5. Les croyances Taoïstes. |
|
6. Le Zoroastrisme. |
|
7. Le Shinto. |
|
8. Le Jaïnisme. |
|
9. Le Christianisme. |
|
10. L'Islamisme. |
|
11. Le Sikhisme -- la plus récente. |
Les religions les plus évoluées de l'antiquité étaient le Judaïsme et
l'Hindouisme, et les deux ont respectivement exercé une grande influence
sur le cours du développement religieux en Occident et en Orient. Les
Hindous et les Hébreux croyaient tous deux que leur religion était
inspirée et révélée, et que toutes les autres étaient des formes
décadentes de l'unique foi véritable.
L'Inde est divisée entre les religions Hindoue, Sikh, Musulmane, et
Jaïn, dont chacune décrit Dieu, l'homme, et l'univers selon ses propres
conceptions. La Chine suit les enseignements du Tao et de Confucius. Le
Shinto est révéré au Japon.
Les grandes croyances internationales, interraciales, sont la foi
hébraïque, la foi bouddhique, la foi chrétienne, et la foi islamique. Le
Bouddhisme s'étend depuis Ceylan et la Birmanie à travers le Thibet et à
la Chine jusqu'au Japon. Il a montré, par rapport aux moeurs de nombreux
peuples, une faculté d'adaptation que le Christianisme a été seul à
égaler.
La religion hébraïque englobe la transition philosophique entre le
polythéisme et le monothéisme; elle est un chaînon évolutionnaire entre
les religions d'évolution et les religions de révélation. Les Hébreux
furent le seul peuple occidental à suivre l'évolution des dieux primitifs
jusqu'au bout, jusqu'au Dieu de la révélation, mais cette vérité ne fut
jamais franchement acceptée avant l'époque d'Isaïe qui enseigna de nouveau
l'idée mixte d'une déité raciale conjuguée avec un Créateur Universel: « O
Éternel des Armées, Dieu d'Israël, tu es Dieu, et il n'y en a point
d'autre; tu as créé le ciel et la terre ». A un moment donné, l'espoir de
survie de la civilisation occidentale résida dans les sublimes concepts
hébraïques de la bonté et dans les concepts grecs avancés de la beauté.
La religion chrétienne est celle qui tourne autour de la vie et des
enseignements du Christ; elle fut basée sur la théologie du judaïsme,
modifiée par l'assimilation de certains enseignements de Zoroastre et de
la philosophie grecque, et formulée principalement par trois
personnalités: Philon Pierre, et Paul. Elle a passé par de nombreuses
phases d'évolution depuis Paul, et elle s'est si complètement
occidentalisée que beaucoup de peuples non européens considèrent tout
naturellement le christianisme comme l'étrange révélation d'un étrange
Dieu, et comme destiné à des étrangers.
L'Islam est le lien religio-culturel entre l'Afrique du Nord, le
Moyen-Orient, et l'Asie du sud-est. Ce fut la théologie juive, en liaison
avec les enseignements chrétiens ultérieurs, qui rend qui rendit l'Islam
monothéiste. Les disciples de Mahomet trébuchèrent sur les enseignements
avancés de la Trinité; ils ne pouvaient comprendre la doctrine de trois
personnalités divines et d'une seule Déité. Il est toujours difficile
d'obtenir que des penseurs évolutionnaires acceptent spontanément
une vérité supérieure révélée. L'homme est une créature évolutionnaire et,
dans l'ensemble, il faut qu'il acquière sa religion par des techniques
évolutionnaires.
Le culte des ancêtres constitua jadis un progrès incontestable dans
l'évolution religieuse, mais il est à la fois étonnant et regrettable que
ce concept primitif persiste en Chine, au Japon, et aux Indes parmi tant
d'idées relativement plus avancées telles que le bouddhisme et
l'hindouisme. En Occident, le culte des ancêtres devint la vénération des
dieux nationaux et le respect pour les héros de la race. Au XXième siècle,
cette religion nationaliste de vénération des héros fit son apparition
dans les divers matérialismes radicaux et nationalistes qui caractérisent
beaucoup de races et de nations occidentales. Ce comportement se retrouve
aussi en grande partie dans les grandes universités et les importantes
communautés industrielles des peuples de langue anglaise. L'idée que la
religion n'est que « la recherche en commun de la vie bienfaisante » ne
diffère pas beaucoup de ces concepts. Les « religions nationales » ne sont
rien de plus qu'un retour à l'adoration primitive de l'empereur chez les
Romains, et au Shinto -- l'adoration de l'Etat -- dans la famille
impériale japonaise.
7. -- L'ÉVOLUTION ULTÉRIEURE DE LA RELIGION
La religion ne peut jamais devenir un fait scientifique. La philosophie
peut, en vérité, reposer sur une base scientifique, mais la religion
restera toujours soit évolutionnaire, soit révélée, soit une combinaison
éventuelle des deux comme c'est le cas dans le monde d'aujourd'hui.
Les religions nouvelles ne peuvent être inventées; ou bien elles sont
issues d'une évolution, ou bien elles sont soudainement révélées.
Toutes les religions évolutionnaires nouvelles sont simplement des
expressions progressives d'anciennes croyances, de nouvelles adaptations,
de nouveaux ajustements. L'ancien ne cesse pas d'exister; il est fondu
dans le nouveau, comme dans le cas du Sikhisme qui a bourgeonné et fleuri
en plongeant ses racines dans le terrain et les formes de l'Hindouisme, du
Bouddhisme, de l'Islamisme, et d'autres cultes contemporains. La religion
primitive était fort démocratique; les sauvages empruntaient et prêtaient
facilement. C'est seulement avec la religion révélée qu'apparurent les
égoïsmes théologiques autocratiques et intolérants.
Les nombreuses religions d'Urantia sont toutes bonnes dans la mesure où
elles amènent l'homme à Dieu et où elles apportent à l'homme le concept du
Père. C'est une erreur pour un groupe religieux de s'imaginer que son
credo est La Vérité; ce comportement dénote plus de morgue
théologique que de certitude dans la foi. Toutes les religions d'Urantia
sans exception auraient profit à étudier et assimiler le meilleur des
vérités contenues dans toutes les autres, car elles contiennent toutes des
vérités. Les adeptes d'une religion feraient mieux d'emprunter ce qu'il y
a de meilleur dans la foi spirituelle vivante de leurs voisins, que de
dénoncer le pire dans leurs superstitions rémanentes et leurs rituels
désuets.
Toutes ces religions sont nées comme conséquence de la réaction
intellectuelle variable des hommes à des directives spirituelles
identiques. Ils doivent abandonner tout espoir d'arriver à une uniformité
de credos, de dogmes, et de rites car ceux-ci sont intellectuels; mais ils
peuvent, et ils y parviendront un jour, réaliser une unité dans
l'adoration sincère du Père de tous, car celle-ci est spirituelle, et il
est éternellement vrai qu'en esprit tous les hommes sont égaux.
La religion primitive était largement une conscience des valeurs
matérielles, mais la civilisation élève les valeurs religieuses, car la
vraie religion est la consécration de soi au service des valeurs
significatives et suprême. À mesure que la religion évolue, l'éthique
devient la philosophie de la morale, et la morale devient la discipline de
soi par les critères des significations supérieures et des valeurs
suprêmes -- des idéaux divins et spirituels. La religion devient ainsi une
dévotion spontanée et touchante, l'expérience vivante de la fidélité de
l'amour.
La qualité d'une religion s'apprécie par:
|
1. Les valeurs de son niveau -- les allégeances. |
|
2. La profondeur de ses significations -- la sensibilisation des
individus à l'appréciation idéaliste de ces valeurs supérieures. |
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3. L'intensité de la consécration -- le degré de dévotion à ces
valeurs divines. |
|
4. Les progrès sans entraves de la personnalité dans le sentier
cosmique de vie spirituelle idéaliste, la réalisation de la
filiation avec Dieu et la citoyenneté indéfiniment progressive dans
l'univers. |
Les significations religieuses progressent dans la conscience de soi
quand l'enfant transfère de ses parents à Dieu ses idées sur
l'omnipotence. Toute l'expérience religieuse de cet enfant dépend
largement du fait que ses relations avec ses parents ont été dominées par
la peur ou par l'amour. Les esclaves ont toujours éprouvé de grandes
difficultés à transformer la peur de leurs maîtres en concepts d'amour de
Dieu. La civilisation, la science, et les religions supérieures doivent
délivrer l'humanité de ces peurs nées de la crainte des phénomènes
naturels. De plus grands éclaircissements devraient ainsi éviter aux
mortels éduqués de dépendre d'un intermédiaire quelconque pour communiquer
avec la Déité.
Les stades intermédiaires d'hésitation idolâtre pour transférer la
vénération des choses humaines et visibles aux choses divines et
invisibles sont inévitables, mais ces stades devraient être abrégés par la
conscience des facilités apportées par le ministère de l'esprit divin
intérieur. Néanmoins, les hommes ont été profondément influencés non
seulement par leurs concepts de la Déité, mais aussi par le caractère des
héros qu'ils ont choisi d'honorer. Il est fort malheureux que les hommes
parvenus à vénérer le Christ divin et ressuscité aient négligé l'homme --
le vaillant et courageux héros -- Jésus ben Joseph.
Les hommes modernes ont en eux-mêmes une conscience suffisante de la
religion, mais leurs coutumes d'adoration sont confuses et discréditées
par leur métamorphose sociale accélérée et leur développement scientifique
sans précédent. Les hommes et les femmes qui pensent veulent que la
religion soit définie à nouveau, et cette exigence obligera la religion à
se réévaluer.
L'homme moderne est confronté avec la tâche de faire en une seule
génération plus de réajustements dans les valeurs humaines. qu'il n'en a
été fait en deux mille ans. Tout cela influence le comportement social
envers la religion, car la religion est une manière de vivre aussi bien
qu'une technique mentale.
La vraie religion doit toujours être simultanément l'éternel fondement
et l'étoile directrice de toutes les civilisations durables.
[Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]
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