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       JÉHOVAH — LE DIEU DES HÉBREUX 
      EN se faisant une conception de la Déité, l'homme commence par y 
      inclure tous les dieux; ensuite il subordonne tous les dieux étrangers à 
      sa déité tribale, et enfin il les exclut tous sauf le Dieu de valeur 
      finale et suprême. Les Juifs synthétisèrent tous les dieux dans leur 
      concept plus sublime du Seigneur Dieu d'Israël. Les Hindous combinèrent 
      également leurs multiples déités en « une seule spiritualité des dieux » 
      décrite dans le Rig Véda, tandis que les Mésopotamiens réduisirent leurs 
      dieux au concept plus centralisé de Bel-Mardouk. Ces idées de monothéisme 
      mûrirent dans le monde entier assez peu de temps après l'apparition de 
      Machiventa Melchizédek à Salem, en Palestine. Mais le concept de la Déité 
      prôné par Melchizédek ne ressemblait pas à celui de la philosophie 
      évolutionnaire d'inclusion, de subordination, et d'exclusion; il était 
      basé exclusivement sur le pouvoir créateur, et influença très 
      rapidement les concepts les plus élevés de la déité en Mésopotamie, aux 
      Indes, et en Égypte. 
      La religion de Salem fut révérée comme une tradition par les Kénites et 
      diverses autres tribus cananéennes. L'un des buts de l'incarnation de 
      Melchizédek était de développer une religion d'un Dieu unique de manière à 
      préparer la voie à l'incarnation d'un Fils de ce Dieu unique. Micaël ne 
      pouvait guère venir sur Urantia avant qu'il y existât un peuple croyant au 
      Père Universel et chez lequel ce Fils puisse apparaître. 
      La religion de Salem persista chez les Kénites de Palestine en tant que 
      credo, et cette religion, telle que les Hébreux l'adoptèrent plus tard, 
      fut influencée d'abord par les enseignements moraux égyptiens, ensuite par 
      la pensée théologique, babylonienne, et enfin par les conceptions 
      iraniennes du bien et du mal. En fait, la religion hébraïque est fondée 
      sur l'alliance entre Abraham et Machiventa Melchizédek, mais 
      évolutionnairement elle est la conséquence de nombreuses circonstances 
      dues à des situations extraordinaires; et culturellement elle a fait de 
      larges emprunts à la religion, à la moralité, et à la philosophie de tout 
      le Moyen-Orient. C'est par la religion hébraïque qu'une grande partie de 
      la moralité et de la pensée religieuse de l'Egypte, de la Mésopotamie, et 
      de l'Iran fut transmise aux peuples occidentaux. 
      1. -- LES CONCEPTS DE LA DÉITÉ CHEZ LES SÉMITES 
      Les premiers Sémites considéraient chaque objet comme habité par un 
      esprit. Il avait les esprits du monde animal et du monde végétal, les 
      esprits des saisons, le seigneur de la progéniture, les esprits du feu, de 
      l'eau, et de l'air, bref un véritable panthéon d'esprits à craindre et à 
      adorer. Les enseignements de Melchizédek concernant un Créateur Universel 
      ne détruisirent jamais complètement la croyance à ces esprits subordonnés 
      ou dieux de la nature. 
      Le progrès des Hébreux, commençant par le polythéisme, continuant par 
      l'hénothéisme, et arrivant au monothéisme, ne fut pas un développement 
      conceptuel ininterrompu et continu. Ils subirent bien des régressions dans 
      l'évolution de leurs concepts de la Déité, et par ailleurs, à toutes les 
      époques, il exista des idées variables sur Dieu chez différents groupes de 
      Sémites croyants. Ils appliquèrent successivement de nombreuses 
      dénominations à leurs concepts de Dieu et, pour éviter la confusion, nous 
      allons définir ces divers noms de la Déité tels qu'ils se rapportent à 
      l'évolution de la théologie juive. 
         1. Jéhovah était le dieu des tribus palestiniennes 
      du sud, qui associèrent ce concept de la déité au Mont Horeb, le volcan du 
      Sinaï. Jéhovah était simplement l'un des mille dieux de la nature qui 
      retenaient l'attention des tribus et peuples sémitiques et prétendaient à 
      leur adoration. 
         2. El Elyon. Pendant des siècles après le séjour de 
      Melchizédek à Salem, sa doctrine de la Déité persista sous différentes 
      versions mais on y employait en général le terme El Elyon le Très Haut 
      Dieu du ciel. Beaucoup de Sémites, y compris les descendants immédiats 
      d'Abraham, adorèrent simultanément Jéhovah et El Elyon à diverses époques. 
         3. El Shaddaï. Il est difficile d'expliquer ce que 
      représentait El Shaddaï. Cette idée de Dieu était un dérivé composite des 
      enseignements du Livre de la Sagesse d'Aménémope, modifié par la doctrine 
      d'Aton présentée par Ikhnaton, et influencé en outre par les enseignements 
      de Melchizédek incorporés dans le concept d'El Elyon. A mesure que le 
      concept d'El Shaddaï imprégna la pensée hébraïque, il se colora 
      entièrement des croyances qui régnaient dans le désert au sujet de 
      Jéhovah. 
      L'une des idées dominantes de la religion de cette époque fut le 
      concept égyptien de la divine Providence, l'enseignement que la prospérité 
      matérielle est une récompense pour avoir servi El Shaddaï. 
         4. El. Dans toute cette confusion de terminologie 
      et cette imprécision de concept, de nombreux croyants fervents 
      s'efforcèrent sincèrement d'adorer toutes ces idées évoluantes de la 
      divinité, et la pratique s'établit d'appeler El cette Déité composite. Et 
      cette expression incluait encore d'autres dieux de la nature imaginés par 
      les Bédouins. 
         5. Elohim. À Kish et à Ur, il subsista longtemps 
      des groupes sumériens-chaldéens qui enseignèrent un concept de Dieu 
      trois-en-un, fondé sur les traditions du temps d'Abraham et de Melchizédek. 
      Cette doctrine fut propagée en Égypte où sa Trinité fut adorée sous le nom 
      d'Elohim, ou d'Eloah au singulier. Les cercles philosophiques d'Égypte, et 
      plus tard les éducateurs alexandriens d'origine hébraïque, enseignèrent 
      cette unité de dieux pluraux. A l'époque de l'exode, beaucoup de 
      conseillers de Moïse croyaient en cette Trinité. Toutefois, le concept des 
      Elohim trinitariens ne fit jamais véritablement partie de la théologie 
      hébraïque avant le moment où les Juifs eurent passé sous l'influence 
      politique des Babyloniens. 
      Noms divers. Les Sémites n'aimaient pas prononcer le nom de leur 
      Déité. Ils eurent donc recours de temps à autre à de nombreuses 
      appellations telles que: l'esprit de Dieu, le Seigneur, l'Ange du 
      Seigneur, le Tout Puissant, le Saint, le Très Haut, Adonaï, l'Ancien des 
      Jours, le Seigneur Dieu d'Israël, le Créateur du Ciel et de la Terre, 
      Kyrios, Jah, l'Éternel des Armées, et le Père Céleste. 
      Jéhovah est une expression récemment employée pour désigner le 
      concept parachevé de Yahvéh qui apparut finalement par évolution dans la 
      longue expérience hébraïque. Le nom de Jéhovah ne fut pas utilisé avant le 
      XVIième siècle de l'ère chrétienne. 
      Jusque vers l'an 2.000 avant le Christ,le Mont Sinaï était un volcan 
      actif par intermittences; des éruptions occasionnelles se produisirent 
      jusqu'à l'époque du séjour des Israélites dans cette région. Le feu et la 
      fumée, ainsi que le tonnerre des détonations accompagnant les éruptions de 
      cette montagne volcanique, inspiraient une peur respectueuse aux Bédouins 
      des régions environnantes; ils les impressionnaient et leur faisaient 
      grandement craindre Jéhovah. L'esprit du Mont Horeb devint plus tard le 
      Dieu des Sémites hébreux, et ils finirent par croire à sa suprématie sur 
      tous les autres dieux. 
      Les Cananéens avaient longtemps révéré Jéhovah, mais parmi eux beaucoup 
      de Kénites croyaient plus ou moins en El Elyon, le super-dieu de la 
      religion de Salem; néanmoins, la majorité des Cananéens restait vaguement 
      attachée à l'adoration des anciennes déités tribales. Ils n'étaient guère 
      désireux d'abandonner leurs déités nationales en faveur d'un Dieu 
      international, pour ne pas dire interplanétaire. Leur pensée ne 
      s'intéressait pas à une déité universelle, et c'est pourquoi ces tribus 
      continuèrent à adorer leurs déités tribales, y compris Jéhovah et les 
      veaux d'argent et d'or symboliques du concept que les pâtres bédouins se 
      faisaient de l'esprit du volcan du Sinaï. 
      Les Syriens, tout en adorant leurs dieux, croyaient aussi au Jéhovah 
      des Hébreux, car leurs prophètes dirent au roi de Syrie: « Leurs dieux 
      sont des dieux des montagnes; ils sont donc plus forts que nous; mais 
      combattons les dans la plaine, et nous serons sûrement plus forts qu'eux » 
      (1). 
      À mesure que leur culture progresse, les hommes subordonnent leurs 
      dieux mineurs à une déité suprême; l'expression « par Jupiter » ne 
      persiste que comme une exclamation (2). Les monothéistes conservent leurs 
      dieux subordonnés comme esprits, démons, Parques, Néréides, fées, gnomes, 
      nains, banshee (3), et mauvais oeil. Les Hébreux passèrent par 
      l'hénothéisme et crurent longtemps à l'existence de dieux autres que 
      Jéhovah, mais ils estimèrent de plus en plus que ces déités étrangères 
      étaient subordonnées à Jéhovah. Ils admettaient la réalité de Chémosh, 
      dieu des Amorites, mais soutenaient sa subordination à Jéhovah. 
      Parmi les théories humaines de Dieu, c'est l'idée de Jéhovah qui a subi 
      le développement le plus étendu. On ne peut comparer son évolution 
      progressive qu'à la métamorphose du concept de Bouddha en Asie. Ce dernier 
      conduisit au concept de l'Absolu Universel, comme le concept de Jéhovah 
      conduisit finalement au concept du Père Universel. Il faut comprendre ce 
      fait historique: les Juifs changèrent ainsi leur point de vue sur la Déité 
      depuis le dieu tribal du Mont Horeb jusqu'au Père Créateur aimant et 
      miséricordieux de l'époque ultérieure, mais ne changèrent pas son nom; 
      tout au long de leur histoire ils continuèrent à appeler Jéhovah ce 
      concept évoluant de la déité. 
      
        
          
            |   
            
            (1) I Rois XX-23 et 28. | 
           
          
            |   (2) En anglais « By Jove 
            ». En français « par Jupiter » ou « pardieu » ou « parbleu ». 
             | 
           
          
            |   (3) Fées présageant la 
            mort (Irlande, Écosse). | 
           
         
       
      2. -- LES PEUPLES SÉMITIQUES 
      Les Sémites de l'est étaient des cavaliers bien organisés et bien 
      dirigés qui envahirent les régions orientales du croissant fertile de la 
      Mésopotamie et s'unirent avec les Babyloniens. Les Chaldéens, près d'Ur, 
      comptent parmi les Sémites orientaux les plus évolués. Les Phéniciens 
      étaient un groupe supérieur et bien organisé de Sémites de sang mêlé qui 
      occupait le secteur ouest de la Palestine, le long de la côte 
      méditerranéenne. Au point de vue racial, les Sémites figuraient parmi les 
      peuples d'Urantia les plus mélangés; leur sang contenait des facteurs 
      héréditaires de presque toutes les neuf races du monde. 
      Maintes et maintes fois les Sémites arabes pénétrèrent en combattant 
      dans le nord de la Terre Promise, le pays « ruisselant de lait et de miel 
      » (1). mais ils en furent chaque fois expulsés par les Sémites et Hittites 
      du nord, mieux organisés et plus hautement civilisés. Plus tard, au cours 
      d'une famine anormalement grave, ces Bédouins errants entrèrent en nombre 
      en Égypte comme ouvriers contractuels pour les travaux publics égyptiens. 
      Ils ne purent qu'y subir l'amère expérience de l'esclavage au dur travail 
      quotidien du commun des ouvriers opprimés de la vallée du Nil. 
        
      (1) Exode III-8 et une vingtaine d'autres 
      passages ultérieurs. 
      Ce fut seulement après l'époque de Machiventa Melchizédek et d'Abraham 
      qu'en raison de leurs croyances religieuses particulières certaines tribus 
      de Sémites furent appelées enfants d'Israël, et plus tard Hébreux, Juifs, 
      et « le peuple élu ». Abraham n'était pas le père racial de tous les 
      Hébreux; il n'était même pas l'ancêtre de tous les Bédouins sémites qui 
      furent détenus captifs en Égypte. Il est vrai que sa descendance, à sa 
      sortie d'Égypte forma le noyau du peuple juif ultérieur, mais la vaste 
      majorité des hommes et des femmes qui furent incorporés dans les clans 
      d'Israël n'avait jamais séjourné en Égypte. Elle était simplement formée 
      de compagnons nomades qui décidèrent de suivre Moïse comme chef pendant 
      que les enfants d'Abraham et leurs associés sémites d'Égypte traversaient 
      le nord de l'Arabie. 
      L'enseignement de Melchizédek concernant El Elyon, le Très Haut, et 
      l'alliance de la faveur divine par la foi, avaient été largement oubliés à 
      l'époque de l'asservissement par les Égyptiens des peuples sémites qui 
      devaient bientôt former la nation hébraïque. Mais pendant toute leur 
      période de captivité, ces nomades arabes conservèrent une vague croyance 
      traditionnelle en Jéhovah à titre de déité raciale. 
      Jéhovah fut adoré par plus de cent tribus arabes séparées. Sauf une 
      nuance du concept d'El Elyon de Melchizédek, qui persista chez les classes 
      instruites d'Égypte, y compris les souches mélangées d'Hébreux et 
      d'Égyptiens, la religion de la masse des esclaves captifs hébreux était 
      une version modifié de l'ancien rituel de magie et de sacrifice de 
      Jéhovah. 
      3. -- L'INCOMPARABLE MOÏSE 
      Le commencement de l'évolution des concepts et idéaux hébraïques au 
      sujet d'un Créateur Suprême date du départ d'Égypte des Sémites sous la 
      conduite de Moïse, ce grand chef, grand instructeur, et grand 
      organisateur. Sa mère appartenait à la famille royale d'Égypte; son père 
      était un Sémite, officier de liaison entre le gouvernement et les Bédouins 
      captifs. Moïse possédait ainsi des qualités tirées de sources raciales 
      supérieures; ses ancêtres étaient de sang tellement mêlé qu'il est 
      impossible de le classer dans un groupe racial déterminé. S'il n'avait pas 
      été de ce type mixte, il n'aurait jamais fait montre de la variété de 
      talents et de l'adaptabilité inhabituelles qui lui permirent de diriger la 
      horde diversifiée qui finit par s'associer aux Bédouins sémites fuyant 
      d'Égypte vers le désert d'Arabie sous son commandement. 
      Malgré les séductions de la culture du royaume du Nil, Moïse résolut de 
      partager le sort du peuple de son père. À l'époque ou ce grand 
      organisateur mettait au point ses plans pour libérer définitivement ce 
      peuples, les Bédouins captifs n'avaient guère de religion digne de ce nom; 
      ils étaient virtuellement dépourvus d'un véritable concept de Dieu et sans 
      espoir dans le monde. 
      Nul chef n'entreprit jamais de réformer et de relever un groupe d'êtres 
      humains plus pitoyables, plus déprimés, et plus découragés. Mais ces 
      esclaves portaient des possibilités latentes de développement dans leurs 
      lignées héréditaires, et Moïse avait catéchisé un nombre suffisant de 
      cadres instruits pour constituer un corps d'organisateurs efficaces en 
      provision du jour de la révolte et de la grève pour la liberté. Ces hommes 
      supérieurs avaient été employés comme surveillants indigènes de leurs 
      semblables et avaient reçu une certaine éducation grâce à l'influence de 
      Moïse auprès des dirigeants égyptiens. 
      Moïse s'efforça de négocier diplomatiquement la liberté de ses 
      compagnons sémites. Lui et son frère firent avec le roi d'Égypte un pacte 
      par lequel ils obtinrent l'autorisation de quitter paisiblement la vallée 
      du Nil pour le désert d'Arabie. Ils devaient recevoir un modeste payement 
      en argent et en denrées comme gage de leur long service en Égypte. De leur 
      côté, les Hébreux s'engageaient à maintenir des relations amicales avec le 
      Pharaon et à ne faire partie d'aucune alliance contre l'Égypte. Mais 
      ensuite le roi estima opportun de répudier ce traité sous prétexte que ses 
      espions avaient découvert de la déloyauté chez ces esclaves. Il prétendit 
      que les Bédouins cherchaient la liberté en vue de se rendre dans le désert 
      pour organiser des bandes nomades contre l'Égypte. 
      Moïse ne se découragea pas; il attendit son heure. Moins d'un an plus 
      tard, alors que les forces militaires égyptiennes étaient entièrement 
      occupées a résister aux assauts simultanés d'une forte poussée lybienne 
      venant du sud et d'une invasion grecque dans le nord, cet organisateur 
      intrépide mena ses compatriotes hors d'Égypte au cours d'une fuite 
      nocturne spectaculaire. L'opération réussit malgré une chaude poursuite 
      par le Pharaon avec une petite troupe d'Égyptiens. Celle-ci fut décimée 
      par la défense des fugitifs et leur abandonna beaucoup de butin, encore 
      accru par le pillage auquel se livrèrent les multitudes d'esclaves fuyant 
      vers leur foyer ancestral du désert. 
      4. -- LA PROCLAMATION DE JÉHOVAH 
      L'évolution et l'élévation de l'enseignement de Moïse ont influencé 
      presque la moitié du monde, et continuent encore à l'influencer au XXième 
      siècle. Moïse comprenait la philosophie religieuse égyptienne la plus 
      avancée, mais les Bédouins esclaves ne connaissaient presque rien de ces 
      enseignements; par contre, ils n'avaient jamais entièrement oublié le dieu 
      du Mont Horeb que leurs ancêtres avaient appelé Jéhovah. 
      Moïse avait entendu parler des enseignements de Machiventa Melchizédek 
      à la fois par son père et par sa mère; leur communauté de croyance 
      religieuse explique le mariage insolite d'une femme de sang royal et d'un 
      homme d'une race captive. Le beau-père de Moïse était un Kénite adorateur 
      d'El Elyon, mais les parents de l'émancipateur croyaient en El Shaddaï. 
      Moïse fut donc élevé comme un El Shaddaïste; sous l'influence de sont 
      beau-père, il devint un El Elyoniste; et à l'époque du campement des 
      Hébreux autour du Mont Sinaï après l'exode d'Égypte, il avait formulé un 
      nouveau concept élargi de la Déité tiré de toutes ses croyances 
      antérieures. Il décida sagement de le proclamer à son peuple comme un 
      concept amplifié de Jéhovah, leur dieu tribal de jadis. 
      Moïse s'était efforcé d'enseigner l'idée d'El Elyon à ces Bédouins 
      mais, avant de quitter l'Égypte, il avait acquis la conviction qu'il ne 
      comprendraient jamais cette doctrine. Il s'arrêta donc à un compromis 
      consistant à adopter leur dieu tribal du désert comme le seul et unique 
      dieu de sa horde de fuyards. Moïse n'enseigna pas spécifiquement que les 
      divers peuples et nations ne devaient pas avoir d'autres dieux, mais il 
      soutint résolument, et spécialement auprès des Hébreux, que Jéhovah 
      dominait tous les autres dieux. Moïse fut toujours gêné par la fâcheuse 
      situation d'avoir à présenter à ces esclaves ignorants sa nouvelle idée 
      supérieure de la Déité sous le déguisement de l'ancienne désignation de 
      Jéhovah, qui avait toujours été symbolisé par le veau d'or des tribus 
      bédouines. 
      Le fait que Jéhovah était le dieu des Hébreux en fuite explique 
      pourquoi ils s'arrêtèrent si longtemps devant la montagne sainte du Sinaï 
      et pourquoi c'est là qu'ils reçurent les dix commandements que Moïse 
      proclama au nom de Jéhovah, le dieu d'Horeb. Durant ce long séjour devant 
      le Sinaï, le cérémonial religieux du nouveau culte hébreu en évolution fut 
      mieux mis au point. 
      Il ne semble pas que Moïse aurait jamais réussi à établir son adoration 
      cérémonielle quelque peu évoluée, ni à retenir intact le groupe de ses 
      fidèles pendant un quart de siècle, sans la violente éruption de l'Horeb 
      qui se produisit durant la troisième semaine de leur séjour d'adoration à 
      sa base. «La montagne de Jéhovah fut consumée dans le feu, et la fumée 
      montait comme la fumée d'une fournaise, et toute la montagne tremblait 
      grandement »(1). À la vue de ce cataclysme, il n'est pas surprenant que 
      Moïse ait pu graver dans la mémoire de ses frères l'enseignement que leur 
      Dieu était « puissant et terrible, un feu dévorant, redoutable, et 
      tout-puissant ».   
      Moïse proclama que Jéhovah était le Seigneur Dieu d'Israël, qui avait 
      sélectionné les Hébreux comme son peuple élu. Bâtissant une nouvelle 
      nation, il nationalisa sagement ses enseignements religieux, disant à ses 
      partisans que Jéhovah était un véritable tyran, un « dieu jaloux » (2). Il 
      chercha néanmoins à élargir leur conception de la divinité en leur 
      enseignant que Jéhovah était le « Dieu des esprits de toute chair (3) » et 
      en leur disant: « Le Dieu d'ancienneté est ton refuge, et au-dessous de 
      toi sont les bras éternels » (4). Moïse enseigna que Jéhovah était un Dieu 
      respectant son alliance; qu'il « ne vous abandonnera pas, ne vous détruira 
      pas, et n'oubliera pas l'alliance de vos pères, parce que le Seigneur vous 
      aime et n'oubliera pas le serment qu'il a juré à vos pères » (5). 
      
        
          
            |   
            
            (1) Exode XIX-18. | 
           
          
            |   
            
            (2) Exode XX-5, Deutéronome IV-24, 
            etc. | 
           
          
            |   (3) 
            Nombres XXVII-16. | 
           
          
            |  
            
            (4) Deutéronome XXXIII-27. 
             | 
           
          
            |   
            
            (5) Deutéronome IV-31. | 
           
         
       
      Moïse fit un effort héroïque pour exalter Jéhovah à la dignité d'une 
      Déité suprême lorsqu'il le présenta comme le « Dieu de vérité, sans 
      iniquité, juste et droit dans toutes ses voies ». Cependant, malgré cet 
      enseignement élevé, la compréhension limitée de ses partisans rendit 
      nécessaire de parler de Dieu comme étant à l'image de l'homme, sujet à des 
      crises de colère, de courroux, et de sévérité, et même vindicatif et 
      facilement influençable par la conduite des hommes. 
      Grâce au enseignements de Moïse, Jéhovah, ce dieu tribal de la nature, 
      devint le Seigneur Dieu d'Israël qui suivit les Hébreux dans le désert, et 
      même en exil, où il fut bientôt conçu comme le Dieu de tous les peuples. 
      La captivité ultérieure qui asservit les Juifs à Babylone dégagea 
      définitivement le concept évoluant de Jéhovah et lui fit assumer le rôle 
      monothéiste de Dieu de toutes les nations. 
      Le trait le plus extraordinaire et le plus remarquable de l'histoire 
      religieuse des Hébreux concerne cette évolution continue du concept de la 
      Déité à partir du dieu primitif du Mont Horeb. Par les enseignements de 
      leurs dirigeants spirituels successifs, il atteignit le haut degré de 
      développement décrit dans les doctrines divines des deux Isaïe qui 
      proclamèrent le concept magnifique du Père Créateur aimant et 
      miséricordieux. 
      5. -- LES ENSEIGNEMENTS DE MOÏSE 
      Moïse combinait d'une façon extraordinaire les qualités de chef 
      militaire, d'organisateur social, et d'éducateur religieux. A titre 
      individuel, il fut l'instructeur et le chef le plus important dans le 
      monde entre l'époque de Machiventa et celle de Jésus. Moïse tenta 
      d'introduire en Israël bien des réformes dont il ne reste pas de trace 
      écrite. Dans l'espace d'une seul vie humaine, il fit sortir de l'esclavage 
      et d'un vagabondage non civilisé la horde polyglotte que l'on appelle les 
      Hébreux, tout en posant les fondements de la naissance ultérieure d'une 
      nation et de la perpétuation d"un race. 
      Il y a fort peu d'archives du grand travail de Moïse, parce que les 
      Hébreux n'avaient pas de langage écrit au moment de l'exode. Les annales 
      de l'époque et des actes de Moïse furent tirées des traditions qui avaient 
      cours plus de mille ans après la mort de ce grand chef. 
      Un bon nombre des progrès qu'apporta Moïse en dépassant la religion des 
      Égyptiens et des tribus levantines environnantes furent dus aux traditions 
      kénites de l'époque de Melchizédek. Sans l'enseignement de Machiventa à 
      Abraham et à ses contemporains, les Hébreux seraient sortis d'Égypte dans 
      un sombre désespoir. Moïse et son beau-père Jéthro réunirent les vestiges 
      des traditions du temps de Melchizédek, et ces enseignements, joints à la 
      science des Égyptiens, guidèrent Moïse dans la création de la religion et 
      du rituel amélioré des Israélites. Moïse était un organisateur; il choisit 
      ce qu'il y avait de mieux dans la religion et les moeurs de l'Égypte et de 
      la Palestine, il associa ces pratiques aux traditions des enseignements de 
      Melchizédek, puis il organisa le système cérémoniel hébraïque d'adoration. 
      Moïse croyait à la Providence; il s'était laissé complètement gagner 
      par les doctrines d'Égypte concernant le contrôle surnaturel du Nil et des 
      autres éléments de la nature. Il avait une grande vision de Dieu, mais il 
      était entièrement sincère quand il enseignait aux Israélites que s'ils 
      acceptaient d'obéir à Dieu « il t'aimera, te bénira, et te multipliera; il 
      mutipliera le fruit de ton ventre et le fruit de ta terre -- blé, vin, 
      huile, et tes troupeaux. Tu prospéreras au-dessus de tous les peuples, et 
      le Seigneur ton Dieu ôtera de toi toutes maladies et ne t'infligera aucune 
      des plaies malignes d'Égypte» (1). Moïse dit même: « Rappelle-toi le 
      Seigneur ton Dieu, car c'est lui qui donne le pouvoir d'obtenir la 
      richesse ». « Tu prêteras à gages à beaucoup de nations, mais tu 
      n'emprunteras pas. Tu domineras sur beaucoup de nations, mais elles ne 
      domineront pas sur toi » (2). 
      
        
          
            |   
            
            (1) Deutéronome VII-13 à 15. | 
           
          
            |   
            
            (2) Deutéronome XV-6. | 
           
         
       
      Il était vraiment pitoyable d'observer Moïse, ce grand penseur, 
      essayant d'adapter son sublime concept d'El Elyon, le Très Haut, à la 
      compréhension des Hébreux ignorants et illettrés. À son état-major 
      rassemblé, il disait d'une voix de tonnerre « Le Seigneur votre Dieu est 
      un seul Dieu il n'y en a point en dehors de lui », tandis qu'à la 
      multitude mêlée il demandait: « Qui parmi tous les dieux ressemble à votre 
      Dieu? Moïse se dressa courageusement et avec un succès partiel contre les 
      fétiches et l'idolâtrie; il déclara: « Vous n'avez rien vu de semblable le 
      jour où Dieu vous parla à Horeb du milieu du feu ». Il interdit également 
      de reproduire des images d'aucune sorte. 
      Moïse craignait de proclamer la miséricorde de Jéhovah; il préféra 
      inspirer à son peuple la peur de la justice de Dieu en proclamant: « Le 
      Seigneur votre Dieu est le Dieu des Dieux, le Seigneur des Seigneurs, un 
      grand Dieu, un Dieu puissant et terrible qui n'a pas d'égard pour les 
      hommes.» Mais Moïse enseigna à ces tribus qu'elles deviendraient le peuple 
      élu de Dieu à la seule condition qu'elles « gardent tous ses commandements 
      et obéissent à tous ses statuts ». 
      Durant ces premiers temps, on ne parla guère aux Hébreux de la 
      miséricorde de Dieu. Ils apprirent que « Dieu est tout tout-puissant. Dieu 
      est un guerrier, le Dieu des batailles, au pouvoir glorieux, qui taille en 
      pièces ses ennemis ». « Le Seigneur Dieu marche au milieu de votre camp 
      pour vous délivrer ». Les Israélites croyaient que leur Dieu les aimait, 
      mais aussi qu'il avait « endurci le coeur du Pharaon » et « maudit leurs 
      ennemis ». 
      Bien que Moïse eût présenté aux enfants d'Israël des aperçus fugitifs 
      d'une Déité universelle et bienveillante, leur concept au le jour de 
      Jéhovah était dans l'ensemble celui d'un Dieu à peine meilleur que les 
      dieux tribaux des peuplades environnantes. Leur conception de Dieu était 
      grossière, primitive, et anthromorphique. Lorsque Moïse trépassa, ces 
      tribus bédouines revinrent rapidement aux idées semi-barbares de leurs 
      anciens dieux d'Horeb et du désert. La vision élargie et plus sublime de 
      Dieu que Moïse présentait de temps en temps à ses cadres subordonnés fut 
      bientôt perdue de vue, tandis que la majorité de la populace revenait à 
      l'adoration de ses veaux d'or symbolisant Jéhovah pour les gardiens de 
      troupeaux en Palestine. 
      Quand Moïse passa le commandement des Hébreux à Josué, il avait déjà 
      réuni des milliers de descendants collatéraux d'Abraham, de Nahor, de Lot, 
      et d'autres tribus parentes, et les avait rassemblés à la cravache en une 
      nation de guerriers pastoraux capable de s'entretenir par ses propres 
      moyens et de se gouverner partiellement elle-même. 
      6. -- LE CONCEPT DE DIEU APRÈS LA MORT DE MOÏSE 
      Après la mort de Moïse, son concept sublime de Jéhovah dégénéra 
      rapidement; Josué et les dirigeants d'Israël conservèrent les traditions 
      mosaïques du Dieu infiniment sage, bienveillant, et tout-puissant, mais le 
      commun du peuple revint bientôt à l'ancienne idée de Jéhovah, qu'il 
      s'était faite dans le désert. Ce retour en arrière du concept de la Déité 
      s'accéléra sous le règne successif des divers cheiks tribaux dits les 
      Juges. 
      L'ascendant de l'extraordinaire personnalité de Moïse avait gardé 
      vivante dans le coeur de ses partisans l'inspiration d'un concept de plus 
      en plus vaste de Dieu; mais une fois qu'ils atteignirent les terres 
      fertiles de Palestine, ces bergers nomades se transformèrent rapidement en 
      fermiers établis et assez calmes. Cette évolution des pratiques de la vie 
      et ce changement de point de vue religieux exigèrent une transformation 
      plus ou moins complète du caractère qu'ils attribuaient à la nature de 
      leur Dieu Jéhovah. A l'époque où l'austère, rudimentaire, exigeant et 
      orageux dieu du désert du Sinaï commença la transmutation qui devait en 
      faire plus tard un Dieu d'amour, de justice, et de miséricorde, les 
      Hébreux perdirent presque complètement de vue les sublimes enseignements 
      de Moïse. Ils furent tout près de perdre la conception du monothéisme et 
      leur chance de devenir le peuple qui devait servir de chaînon essentiel 
      dans l'évolution spirituelle d'Urantia, le groupe qui conserverait 
      l'enseignement de Melchizédek sur un Dieu unique jusqu'à l'époque de 
      l'incarnation d'un Fils d'effusion de ce Père Universel. 
      Josué chercha désespérément à maintenir dans la pensée des hommes des 
      tribus le concept d'un Jéhovah suprême qui, d'après lui, proclamait: « 
      Comme j'ai été avec Moïse, ainsi je serai avec Israël; je ne te ferai pas 
      défaut, et je ne t'abandonnerai pas » (1). Josué trouva nécessaire de 
      prêcher un évangile sévère à son peuple incrédule, bien trop disposé à 
      croire à son ancienne religion indigène, mais peu désireux de progresser 
      dans une religion de foi et de droiture. Le fardeau imposé par 
      l'enseignement de Josué devint: « Jéhovah est un Dieu saint; il est un 
      Dieu jaloux; il ne pardonnera ni vos transgressions ni vos péchés » (2). 
      La conception la plus élevée de cette époque décrivait Jéhovah comme un « 
      Dieu de puissance, de jugement, et de justice ». 
      Même au cours de cet âge de ténèbres, des éducateurs solitaires 
      apparaissaient de temps en temps et proclamaient le principe mosaïque de 
      la divinité: « Vos enfants pervers ne peuvent servir le Seigneur, car il 
      est un Dieu saint » (2). « L'homme mortel sera-t-il plus juste que Dieu? 
      Un homme sera-t-il plus pur que son Créateur? » « Pouvez-vous trouver Dieu 
      en le cherchant? Pouvez-vous découvrir parfaitement le Tout-Puissant? 
      Voici Dieu est grand, et nous le connaissons pas. Et le Tout -Puissant, 
      nous ne pouvons le découvrir » (3). 
      
        
          
            |   (1) Josué I-5. | 
           
          
            |   (2) Josué XXIV-19. | 
           
          
            |   (3) Job IV-17, XI-7, 
            XXXVI-26   
             | 
           
         
       
      7. -- LES PSAUMES ET LE LIVRE DE JOB 
      Sous la direction de leurs cheiks et de leurs prêtres, les Hébreux se 
      répandirent en Palestine. Ils s'y replongèrent bientôt dans les croyances 
      ignorantes de jadis et se laissèrent corrompre par les pratiques 
      religieuses moins évoluées des Cananéens. Ils devinrent idolâtres et 
      licencieux. Leur idée de la Déité tomba très en-dessous des concepts 
      égyptiens et mésopotamiens de Dieu, qui étaient maintenus par certains 
      groupes salémites survivants et qui sont rappelés dans quelques psaumes et 
      dans le Livre dit de Job. 
      Les Psaumes sont l'oeuvre d'au moins une vingtaine d'auteurs. Beaucoup 
      de ces psaumes furent écrits par des éducateurs d'Égypte et de 
      Mésopotamie. à l'époque où le Moyen-Orient adorait les dieux de la nature, 
      il restait un assez grand nombre de personnes qui croyaient à la 
      suprématie d'El Elyon, le Très Haut. 
      Nul assemblage d'écrits religieux n'exprime une richesse de dévotion et 
      d'inspiration divine égale à celle du Livre des Psaumes. En misant 
      attentivement cette merveilleuse compilation de littérature pieuse, il 
      serait très utile d'étudier la source et la chronologie particulière de 
      chaque hymne de louange et d'adoration, en se rappelant que nul autre 
      recueil d'écrits ne couvre une aussi longue période de temps. Le livre des 
      Psaumes est le recueil des divers concepts de Dieu entretenus par les 
      croyants de la religion de Salem dans tout le Moyen-Orient, et il embrasse 
      toute la période allant d'Aménémope à Isaïe. Dans les Psaumes, Dieu est 
      décrit sous toutes les phases de conception, depuis l'idée rudimentaire 
      d'une déité tribale jusqu'à l'idéal largement amplifié des derniers 
      Hébreux, où Jéhovah est dépeint comme un chef aimant et un Père 
      miséricordieux. 
      Vu sous cet angle, le groupe des Psaumes constitue le recueil le plus 
      précieux et le plus utile des sentiments de dévotion que les hommes aient 
      jamais rassemblé avant le XXième siècle. L'esprit d'adoration de ce 
      recueil d'hommes transcende celui de tous les autres livres sacrés du 
      monde. 
      L'image panachée de la Déité présentée dans le livre de Job fut 
      élaborée par plus de vingt éducateurs religieux de Mésopotamie au cours 
      d'une période de près de trois cents ans. En lisant le concept sublime de 
      la divinité dans cette compilation de croyances mésopotamiennes, on 
      reconnaît que c'est au voisinage d'Ur en Chaldée que l'idée d'un Dieu réel 
      fut le mieux préservée durant les jours de ténèbres en Palestine. 
      Les Palestiniens saisissaient souvent la sagesse et la puissance de 
      pénétration universelle de Dieu, mais rarement son amour et sa 
      miséricorde. Le Jéhovah de cette époque « envoie de mauvais esprits pour 
      dominer l'âme de ses ennemis »; il fait prospérer ses propres enfants 
      quand ils obéissent, tandis qu'il maudit tous les autres et leur inflige 
      des désastres. « Il déçoit les projets des astucieux il prend les habiles 
      a leurs propres tromperies ». 
      C'est seulement à Ur qu'une voix s'éleva pour crier la miséricorde de 
      Dieu en disant: « Il priera Dieu et trouvera sa faveur et verra sa face 
      avec joie, car Dieu donnera à l'homme la divine droiture ». C'est d'Ur que 
      fut prêché en ces termes le salut, la faveur divine par la foi: « Il fait 
      grâce à qui se repent et dit: délivre-le de tomber dans la fosse, car j'ai 
      trouvé une rançon. Si quelqu'un dit: j'ai péché et perverti ce qui était 
      droit, et cela ne m'a pas profité, Dieu délivrera son âme de tomber dans 
      la fosse, et il verra la lumière » (1). Jamais depuis l'époque de 
      Melchizédek, le monde levantin n'avait entendu un aussi vibrant et 
      encourageant message de salut humain que cet extraordinaire enseignement 
      d'Elihu, prophète d'Ur et prêtre des croyants salémites, c'est-à-dire ce 
      qui subsistait de l'ancienne colonie de Melchizédek en Mésopotamie. 
      C'est ainsi que le reste des missionnaires de Salem en Mésopotamie 
      maintint la lumière de la vérité durant la période de désorganisation des 
      peuplades hébraïques jusqu'à l'apparition du premier de la longue série 
      ininterrompue des instructeurs d'Israël. Concept après concept, ils 
      édifièrent jusqu'à ce qu'ils fussent parvenus à concevoir clairement 
      l'idéal du Père Universel, Auteur de toute la création, et apogée de 
      l'évolution du concept de Jéhovah. 
        
      (1) Job XXXIII-23 et parallèles. 
        
      [Présenté par un Melchizédek de Nébadon.] 
         |