LES FONDEMENTS DE LA FOI RELIGIEUSE
POUR les matérialistes incroyants, l'homme est simplement un accident
évolutionnaire. Ses espoirs de survivance sont liés à une fiction de son
imagination humaine; ses frayeurs, ses amours, ses désirs, et ses
croyances ne sont que les réactions de la juxtaposition accidentelle de
certains atomes de matière dépourvus de vie. Nul déploiement d'énergie,
nulle expression de confiance ne peuvent le transporter au delà du
tombeau. Les oeuvres de dévotion et le génie inspirant les meilleurs
hommes sont condamnés à l'annihilation par la mort, à la longue nuit
solitaire de l'éternel oubli et de l'anéantissement de l'âme. Un désespoir
sans nom est la seule récompense de l'homme pour avoir vécu et travaillé
sous le soleil temporel de l'existence terrestre. Chaque jour de la vie
resserre lentement et sûrement l'emprise d'un destin impitoyable qu'un
univers hostile et implacable a décrété comme insulte finale à tout ce qui
est beau, noble, élevé, et bon dans les désirs humains.
Telle n'est pas la fin et la destinée éternelle de l'homme. Cette
vision n'est que le cri de désespoir poussé par une âme errante qui s'est
perdue dans les ténèbres non-spirituelles, qui lutte bravement en face des
sophismes stéréotypés d'une philosophie matérialiste, et qui est aveuglée
par le désordre et la déformation d'une érudition complexe. Toute cette
condamnation aux ténèbres et cette destinée de désespoir sont dissipées
pour toujours par un seul courageux déploiement de foi du plus humble et
du plus ignorant enfant de Dieu sur terre.
La foi qui sauve prend naissance dans le coeur humain quand la
conscience morale de l'homme se rend compte qu'au cours de l'expérience
terrestre les valeurs humaines peuvent être transposées du plan matériel
au plan spirituel, de l'humain au divin, du temps à l'éternité.
1. -- LES ASSURANCES DE LA FOI
Le travail de l'Ajusteur de Pensée explique la manière dont le sens
primitif et évolutionnaire du devoir est transmué en une foi supérieure et
plus certaine dans les éternelles réalités de la révélation. Il faut que
le coeur humain ait soif de perfection pour assurer à l'homme la faculté
de comprendre les sentiers de la foi conduisant aux accomplissements
suprêmes. Quiconque choisit de faire la volonté divine connaîtra le chemin
de la vérité. Il est littéralement vrai « qu'il faut connaître les choses
humaines pour les aimer, mais qu'il faut aimer les choses divines pour les
connaître ». Les doutes honnêtes et les interrogations sincères ne sont
pas des péchés; ces attitudes ne font que retarder l'entrée des hommes
dans le royaume de l'ascension du ciel, mais les progrès dans ce domaine
dépendent entièrement des âmes mûres qui mettent énergiquement en oeuvre
leur foi robuste et confiante.
Les raisonnements de la science sont basés sur les faits observables du
temps. La foi religieuse tire argument du programme spirituel de
l'éternité. Ce que le savoir et la raison ne peuvent faire pour nous, la
vraie sagesse nous exhorte à permettre à la foi de l'accomplir par
clairvoyance religieuse et transformation spirituelle.
Par suite de l'isolement de à la rébellion, la révélation de la vérité
sur Urantia a été trop souvent mêlée aux affirmations de cosmogonies
partielles et transitoires. La vérité reste invariable de génération en
génération, mais les enseignements associés concernant le monde physique
varient de jour en jour et d'année en année. Il ne faut pas dédaigner la
vérité éternelle parce qu'on la rencontre par hasard en compagnie d'idées
périmées sur le monde matériel. Plus vous êtes docte en science, moins
vous êtes sûr de vous; plus vous avez de religion, plus vous êtes pénétré
de certitude.
Les conclusions de la science proviennent entièrement de l'intellect;
les certitudes de la religion jaillissent des fondements mêmes de la
personnalité tout entière. La science fait appel à la pensée
intelligente; la religion demande la fidélité et le dévouement du corps,
de la pensée, et de l'esprit, c'est-à-dire de toute la personnalité.
Dieu est tellement réel et absolu que l'on ne peut offrir en témoignage
de sa réalité aucun signe matériel de preuve, aucune démonstration de
soi-disant miracles. C'est toujours notre confiance en lui qui nous le
fera connaître, et notre croyance en lui est entièrement basée sur notre
participation personnelle aux manifestations divines de sa réalité
infinie.
L'Ajusteur intérieur provoque infailliblement dans l'âme humaine une
véritable soif de perfection ainsi qu'une curiosité générale, lesquelles
ne peuvent être convenablement apaisées que par communion avec Dieu,
source divine de l'Ajusteur. L'âme assoiffée de l'homme refuse d'être
satisfaite tant quelle n'a pas une expérience personnelle du Dieu vivant.
Dieu est plus qu'une personnalité morale parfaite et supérieure mais, dans
notre intelligence finie, il ne peut être rien de moins.
2. -- RELIGION ET RÉALITÉ
Les penseurs qui observent et les âmes qui discriminent reconnaissent
la religion quand ils la rencontrent dans la vie de leurs compagnons. La
religion n'a besoin d'aucune définition; nous connaissons ses fruits
sociaux, moraux, intellectuels, et spirituels. Ils proviennent tous du
fait que la religion est la propriété de la race humaine, et non un
résultat de la culture. Il reste néanmoins vrai que la perception de la
religion est encore humaine, et par conséquent sujette à la servitude de
l'ignorance, à l'esclavage des superstitions, aux duperies des sophismes,
et aux illusions des fausses philosophies.
L'une des particularités caractéristiques de l'assurance religieuse
authentique est que, malgré le caractère absolu de ses affirmations et la
fermeté de son attitude, l'esprit de son expression est assez équilibré et
tempéré pour ne jamais donner la plus petite impression d'outrecuidance ou
d'exaltation égoïste. La sagesse de l'expérience religieuse est quelque
peu paradoxale, en ce sens quelle est à la fois originale chez l'homme et
dérivée de l'Ajusteur. La force religieuse n'est pas le produit des
prérogatives personnelles de l'individu, mais plutôt la mise en oeuvre de
l'association sublime entre l'homme et la source perpétuelle de toute
sagesse. C'est ainsi que les paroles et les actes de la religion sincère
et immaculée s'imposent par leur autorité à tous les mortels éclairés.
Il est difficile d'identifier et d'analyser les facteurs d'une
expérience religieuse, mais il est facile d'observer que les pratiquants
religieux vivent et persévèrent comme s'ils étaient déjà en présence de
l'Éternel. Les croyants réagissent à la vie temporelle comme si
l'immortalité était à portée de leur main. Dans la vie de ces mortels, on
trouve une originalité valable et une spontanéité d'expression qui les
classent définitivement à part de leurs compagnons n'ayant absorbé que la
sagesse du monde. Les croyants paraissent vivre effectivement émancipés du
harcèlement de la hâte et de la tension douloureuse des vicissitudes
inhérentes aux courants du temps. Ils font montre d'une stabilité de
personnalité et d'un calme de caractère que les lois de la physiologie, de
la psychologie, et de la sociologie n'expliquent pas.
Le temps est invariablement un élément pour atteindre la connaissance.
Par contre, la religion rend ses dons immédiatement accessibles, bien
quelle laisse subsister le facteur important de la croissance en grâce, du
progrès défini dans toutes les phases de l'expérience religieuse. La
connaissance est une éternelle enquête; on apprend toujours, mais on n'est
jamais capable d'arriver à la connaissance complète de la vérité absolue.
La connaissance seule ne donne jamais une certitude absolue, mais
seulement une probabilité approximative croissante. Par contre, l'âme
religieuse spirituellement illuminée sait, et elle sait immédiatement.
Cette certitude profonde et positive ne conduit cependant pas un croyant
mentalement sain à prendre moins d'intérêt aux avances et aux reculs du
progrès de la sagesse humaine, bornée dans le domaine matériel par les
lents développements de la science.
Même les découvertes de la science ne sont pas vraiment réelles
dans la conscience de l'expérience humaine avant d'être éclaircies et
mises en corrélation, avant que leurs faits pertinents ne prennent une
signification par leur mise en circuit dans les courants mentaux de la
pensée. Les hommes observent même leur entourage physique depuis le niveau
mental, selon la perspective de leur enregistrement psychologique. Il
n'est donc pas étonnant que l'homme interprète l'univers d'une façon
hautement unifiée, et cherche ensuite à identifier l'unité énergétique de
sa science avec l'unité spirituelle de son expérience religieuse. La
pensée est une unité; la conscience humaine vit sur le niveau mental et
perçoit les réalités universelles par les yeux de ses facultés mentales.
La perspective mentale ne révèle pas l'unité existentielle de la source
des réalités, la Source-Centre Première, mais elle parvient quelquefois à
décrire aux hommes la synthèse expérientielle de l'énergie, de la pensée,
et de l'esprit sous l'aspect de l'Être Suprême. Toutefois, la pensée ne
pourra jamais réussir à unifier la diversité de la réalité, à moins
d'avoir solidement conscience des choses matérielles, des significations
intellectuelles, et des valeurs spirituelles. Il n'y a unité que dans
l'harmonie trine de la réalité fonctionnelle, et c'est seulement dans
l'unité que l'on trouve la satisfaction personnelle de comprendre
clairement la constance et la consistance cosmiques.
Dans l'expérience humaine, c'est par la philosophie que l'on trouve le
plus facilement l'unité. Bien que le corps de doctrine philosophique doive
toujours être fondé sur des faits matériels, la clairvoyance spirituelle
des hommes est l'âme et l'énergie du vrai dynamisme philosophique.
L'homme évolutionnaire n'a pas de goût naturel pour les travaux
pénibles. Dans la vie expérientielle, pour marcher de pair avec les
exigences harcelantes et les besoins pressants d'une expérience religieuse
grandissante, il faut une incessante activité dans la croissance
spirituelle, l'expansion intellectuelle, le développement réel, et le
service social. Il n'y a pas de véritable religion sans une personnalité
très active c'est pourquoi les hommes les plus indolents cherchent souvent
à échapper aux rigueurs des activités vraiment religieuses en se dupant
ingénieusement eux-mêmes, en se retirant dans le faux abri de doctrines et
de dogmes religieux stéréotypés. La vraie religion est vivante. La
cristallisation intellectuelle des concepts religieux équivaut à la mort
spirituelle. On ne peut concevoir une religion sans idées, mais une fois
que la religion se trouve réduite simplement à une idée, elle cesse
d'être une religion et devient une espèce de philosophie humaine.
Par ailleurs, d'autres types d'âmes instables et peu disciplinées
cherchent à employer les idées sentimentales de la religion pour échapper
aux exigences irritantes de la vie. Quand certains mortels vacillants et
timides cherchent à fuir la pression incessante de la vie évolutionnaire,
la religion telle qu'ils la conçoivent semble leur offrir le refuge le
plus proche, la meilleure échappatoire. La mission de la religion
consiste, au contraire, à préparer les hommes à faire face courageusement,
et même héroïquement, aux vicissitudes de la vie. La religion est le don
suprême des hommes évolutionnaires, la seule chose qui leur permette de
persévérer et « de souffrir avec patience comme s'ils voyaient Celui
qui est invisible ». Cependant, le mysticisme est souvent empreint d'une
tendance à se retirer de la vie; il est embrassé par les humains qui
n'apprécient pas les activités plus rudes d'une vie religieuse vécue dans
les carrières ouvertes de la société et du commerce. La vraie religion se
doit d'agir. La conduite résulte de la religion quand l'homme en a
une, ou plutôt quand il permet à la religion de le posséder vraiment. La
religion ne se satisfait jamais des pensées velléitaires et de ses
sentiments passifs.
Nous voyons bien que la religion agit souvent d'une manière peu sage et
même irréligieuse, mais elle agit. Des convictions religieuses
aberrantes ont conduit à de sanglantes persécutions, mais la religion fait
toujours quelque chose; elle est dynamique.
3. -- CONNAISSANCE, SAGESSE, ET CLAIRVOYANCE
Les carences intellectuelles et les insuffisances d'instruction sont
inévitablement un handicap pour atteindre un niveau religieux supérieur,
parce que l'ambiance de la nature spirituelle est appauvrie et dérobe à la
religion son principal canal de contact philosophique avec le monde des
connaissances scientifiques. Les facteurs intellectuels de la religion
sont importants, mais il arrive aussi parfois que leur hypertrophie soit
très gênante et embarrassante. La religion doit constamment travailler
sous l'égide d'un paradoxe: la nécessité d'employer efficacement la
pensée, tout en faisant peu de cas de l'utilité spirituelle des pensées.
Les spéculations religieuses sont inévitables, mais toujours nuisibles.
La spéculation dénature invariablement son objet et tend à transformer la
religion en quelque chose de matériel ou d'humaniste. Elle interfère ainsi
directement avec la clarté de la pensée logique et fait apparaître la
religion comme une fonction du monde matériel, le monde même avec lequel
elle devrait éternellement former contraste. La religion sera donc
toujours caractérisée par des paradoxes résultant de l'absence de la
connexion expérientielle entre les niveaux matériels et spirituels de
l'univers - de la mota morontielle, la sensibilité super-philosophique
permettant de discerner la vérité et de percevoir l'unité.
Les sentiments matériels, les émotions humaines, conduisent directement
à des actions matérielles, à des actes égoïstes. Les points de vue
religieux, les motifs spirituels, conduisent directement à des actions
religieuses, à des actes désintéressés de service social et de
bienveillance altruiste.
Le désir religieux est une recherche assoiffée de la réalité divine.
L'expérience religieuse est la conscience d'avoir trouvé Dieu. Quand un
être humain trouve Dieu, le triomphe de sa découverte fait éprouver à son
âme une effervescence tellement indescriptible qu'il est poussé à
rechercher un affectueux contact de service avec ses compagnons moins
éclairés. Il n'essaye pas de révéler qu'il a trouvé Dieu, mais plutôt
d'utiliser le débordement de la bonté éternelle qui surgit dans son âme
pour réconforter et consoler ses compagnons. La religion réelle même à un
service social accru.
La science (la connaissance) conduit à la conscience des faits;
la religion (l'expérience) conduit à la conscience des valeurs; la
philosophie (la sagesse) conduit à coordonner la conscience. La
révélation (qui remplace sur terre la mota morontielle) conduit à la
conscience de la vraie réalité. La coordination de la conscience
des faits, des valeurs, et de la vraie réalité constitue la conscience
réelle de la personnalité, le maximum de l'être, ainsi que la croyance à
la possibilité de survie de cette même personnalité.
La connaissance amène à donner un rang aux hommes, à faire naître des
classes sociales et des castes. La religion conduit à servir les hommes et
à créer ainsi la morale et l'altruisme. La sagesse conduit à une meilleure
et plus haute communion d'idées et de personnes. La révélation affranchit
les hommes et les lance dans l'aventure éternelle.
La science sélectionne les hommes; la religion vous amène à aimer les
hommes autant que vous vous aimez vous-même; la sagesse fait justice aux
hommes qui ne sont pas d'accord; mais la révélation glorifie les hommes et
révèle leur aptitude à s'associer à Dieu.
La science s'efforce vainement de créer une confraternité de culture.
La religion amène à l'existence la fraternité d'esprit. La philosophie
recherche la fraternité de sagesse; la révélation dépeint la confraternité
éternelle, le Corps Paradisiaque de la Finalité.
La connaissance fait naître de l'orgueil chez la personnalité; la
sagesse est la conscience de la signification de la personnalité; la
religion est l'expérience qui fait connaître la valeur de la personnalité;
la révélation est la certitude de la survie de la personnalité.
La science cherche à identifier, à analyser, et à classifier les
parties fractionnées du cosmos illimité. La religion saisit l'idée-du-tout,
l'ensemble du cosmos. La philosophie essaye d'identifier les segments
matériels de la science avec le concept de clairvoyance spirituelle du
tout. Sur les points où la philosophie échoue dans cette tentative, la
révélation réussit en affirmant que le cercle cosmique est universel,
éternel, absolu, et infini. Le cosmos de l'Infini JE SUIS est donc sans
fin, sans bornes, et incluant tout -- éternel, illimité et inconditionné.
Nous rendons témoignage que l'Infini JE SUIS est aussi le Père de Micaël
de Nébadon et le Dieu du salut humain.
La science montre la Déité comme un fait; la philosophie
présente l'idée d'un Absolu; la religion envisage Dieu comme une
personnalité spirituelle aimante. La révélation affirme qu'il y a
unité entre le fait de la Déité, l'idée de l'Absolu, et la
personnalité spirituelle de Dieu; de plus, elle présente ce concept -- le
fait universel de l'existence, l'idée éternelle de la pensée, et l'esprit
infini de la vie -- comme étant notre Père.
La poursuite de la connaissance constitue la science; la recherche de
la sagesse est la philosophie; l'amour pour Dieu est la religion; la soif
de vérité est une révélation; mais c'est l'Ajusteur de Pensée
intérieur qui attache le sentiment de réalité à la clairvoyance
spirituelle des hommes dans le cosmos.
En science, l'idée précède l'expression de sa réalisation; en religion,
l'expérience de la réalisation précède l'expression de l'idée. Il y a une
immense différence entre la volonté-de-croire évolutionnaire, le produit
de la raison éclairée, la clairvoyance religieuse d'une part, et la
révélation -- la volonté qui croit -- d'autre part.
Dans l'évolution, la religion amène souvent les hommes à créer leur
concept de Dieu. La révélation montre le phénomène des hommes de Dieu
évoluant d'eux-mêmes, tandis que dans la vie terrestre de Christ Micaël
nous voyons le phénomène de Dieu se révélant lui-même aux hommes.
L'évolution tend à faire ressembler Dieu à l'homme; la révélation tend à
faire ressembler l'homme à Dieu.
La science n'est satisfaite que par les causes premières, la religion
par la personnalité suprême, et la philosophie par l'unité. La révélation
affirme que les trois sont unifiées et que toutes sont bonnes.
L'éternel réel est le bien de l'univers, et non les illusions
temporelles du mal spatial. Dans l'expérience spirituelle de toutes les
personnalités, on constate toujours que le bien est le réel et que le réel
est le bien.
4. -- LE FAIT DE L'EXPÉRIENCE
En raison de la présence de l'Ajusteur de Pensée dans votre organe de
pensée, il n'est pas plus mystérieux pour vous de connaître la pensée de
Dieu que d'être sûr que vous êtes conscient de connaître toute autre
pensée, humaine ou surhumaine. La religion et la conscience sociale ont
ceci de commun: elles sont toutes deux fondées sur la conscience de la
mentalité d'autrui. La technique par laquelle vous pouvez accepter comme
votre l'idée d'un autre est la même qui vous permet de « laisser la pensée
qui était en Christ être aussi en vous » (1).
(1) Voir Galates IV-6.
Qu'est-ce que l'expérience humaine? C'est simplement la réaction d'une
personnalité active et interrogatrice envers toute autre réalité active et
extérieure. Le poids de l'expérience est déterminé par la profondeur des
concepts, plus la reconnaissance totale de la réalité extérieure. Le
mouvement de l'expérience est égal à la force de l'imagination en
expectative, plus l'intensité de la découverte sensorielle des qualités
externes de la réalité contactée. Le fait de l'expérience se trouve dans
la conscience de soi et de l'existence d'autrui -- autres choses, autres
mentalités, autre spiritualité.
L'homme devient très tôt conscient qu'il n'est seul ni dans le monde ni
dans l'univers. Une conscience naturelle de la pensée d'autrui se
développe spontanément autour de l'égocentrisme. La foi transforme cette
expérience naturelle, en religion, en récognition de Dieu comme réalité --
source, nature, et destinée -- de la pensée d'autrui, mais cette
connaissance est toujours une expérience personnelle. Si Dieu n'était pas
une personnalité, il ne pourrait devenir une partie vivante de
l'expérience religieuse réelle d'une personnalité humaine.
L'élément d'erreur présent dans l'expérience religieuse d'un homme est
directement proportionnel au contenu de matérialisme qui souille son
concept spirituel du Père Universel. La progression pré-spirituelle de
l'homme dans l'univers consiste à se débarrasser de ses idées erronées sur
la nature de Dieu et sur la réalité du pur et véritable esprit. La Déité
est plus que l'esprit, mais la technique spirituelle est la seule possible
pour les ascendeurs.
La prière fait assurément partie de l'expérience religieuse, mais les
religions modernes ont mis à tort l'accent sur elle, au détriment de la
communion d'adoration qui est plus essentielle. Le pouvoir réflectif de la
pensée s'approfondit et s'élargit par l'adoration. La prière peut enrichir
la vie, mais l'adoration éclaire la destinée.
La religion révélée est l'élément unificateur de l'existence humaine.
La révélation unifie l'histoire, coordonne la géologie, l'astronomie, la
physique, la chimie, la biologie, la sociologie, et la psychologie.
L'expérience spirituelle est vraiment l'âme du cosmos de l'homme.
5. -- LA SUPRÉMATIE DU POTENTIEL D'INTENTION
Bien que l'établissement du fait de la croyance n'équivaille pas à
établir le fait de ce qui est cru, la progression évolutionnaire de la vie
simple jusqu'au statut de personnalité démontre pour commencer l'existence
du potentiel de personnalité. Dans les univers du temps, le potentiel a
toujours la suprématie sur le manifeste. Dans le cosmos en évolution, le
potentiel représente ce qui va exister, et ce qui va exister est le
développement des décisions préméditées de la Déité.
La même suprématie des intentions apparaît dans l'évolution de
l'idéation mentale quand la peur animale primitive se transmue en un
respect constamment plus profond de Dieu et en une humilité croissante
devant l'univers. L'homme primitif avait plus de crainte religieuse que de
foi. La suprématie des potentiels spirituels sur les réalités mentales est
démontrée par la transformation de cette frayeur enfantine en foi vivante
dans les réalités spirituelles.
On peut faire l'analyse psychologique de la religion évolutionnaire,
mais non celle de la religion d'origine spirituelle vécue personnellement.
La morale humaine peut reconnaître des valeurs, mais seule la religion
peut les conserver, les exalter, et les spiritualiser. Malgré cela, la
religion est quelque chose de plus qu'une moralité rendue sentimentale. La
religion se situe par rapport à la moralité comme l'amour par rapport au
devoir, comme la filiation par rapport à la servitude, comme l'essence par
rapport à la substance. La moralité révèle un Contrôleur tout-puissant,
une Déité à servir; la religion révèle un Père tout-aimant, un Dieu à
adorer et à aimer. A nouveau cela tient à ce que le potentiel spirituel de
la religion domine la réalité des devoirs de la moralité évolutionnaire.
6. -- LA CERTITUDE DE LA FOI RELIGIEUSE
L'élimination de la crainte religieuse par la philosophie, et les
progrès continus de la science contribuent sérieusement à la mortalité des
faux dieux. Même si la disparition de ces déités créées par les hommes
obscurcit momentanément la pensée spirituelle, elle détruit en fin de
compte l'ignorance et la superstition qui ont si longtemps voilé le Dieu
vivant de l'amour éternel. La relation entre la créature et le Créateur
est une expérience, vivante, une foi religieuse dynamique, qui n'est pas
sujette à une définition précise. Isoler une partie de la vie et l'appeler
religion, c'est désintégrer la vie et défigurer la religion. C'est
justement pourquoi le Dieu d'adoration réclame une fidélité totale, et à
défaut ne demande rien.
Les dieux des hommes primitifs n'ont peut-être pas été plus que les
ombres de ces hommes. Le Dieu vivant est la lumière divine dont les
interceptions constituent les ombres de la création dans tout l'espace.
Le croyant qui atteint la philosophie a foi en un Dieu personnel de
salut personnel, en quelque chose de plus qu'une réalité, une valeur, un
niveau d'accomplissement, un processus supérieur, une transmutation,
l'ultime de l'espace-temps, une idéalisation, la personnalisation de
l'énergie, l'entité de la gravitation, une projection humaine,
l'idéalisation de soi, la pression élévatrice de la nature, le penchant à
la bonté, la poussée en avant de l'évolution, ou une hypothèse sublime. Le
croyant a foi en un Dieu d'amour. L'amour est l'essence de la religion et
la source vive des civilisations supérieures.
Dans l'expérience religieuse personnelle, la foi transforme le Dieu de
la probabilité philosophique en un Dieu de salut certain. Le scepticisme
peut défier les théories de la théologie, mais la conviction que l'on peut
se lier à l'expérience personnelle affirme la vérité des croyances qui ont
grandi jusqu'à la foi.
On peut arriver à des convictions sur Dieu par de sages raisonnements,
mais on n'apprend individuellement à connaître Dieu que par la foi, par
l'expérience personnelle. Dans beaucoup de circonstances de la vie il faut
tenir compte des probabilités, mais dans le contact avec les réalités
cosmiques on peut éprouver des certitudes quand on aborde leurs
significations et leurs valeurs à l'aide d'une foi vivante. Une âme qui
connaît Dieu ose dire « je sais », même quand sa connaissance de Dieu est
contestée par un incroyant qui nie cette certitude parce quelle n'est pas
entièrement étayée par la logique intellectuelle. Le croyant se borne à
répliquer à l'incroyant: «Comment savez-vous que je ne sais pas? »
Bien que la raison puisse toujours mettre la foi en doute, la foi peut
toujours compléter aussi bien la raison que la logique. La raison crée une
probabilité que la foi peut transformer en certitude morale, et même en
expérience spirituelle. Dieu est la première vérité et le dernier fait, et
c'est pourquoi toute vérité prend origine en lui, tandis que tous les
faits existent relativement à lui. Dieu est la vérité absolue. On peut
connaître Dieu en tant que vérité, mais pour le comprendre -- pour
l'expliquer -- il faut explorer le fait de l'univers des univers.
L'immense abîme entre l'expérience de la vérité de Dieu et l'ignorance du
fait de Dieu ne peut être comblé que par une foi vivante. La raison seule
ne peut établir l'harmonie entre la vérité infinie et le fait universel.
La croyance peut se révéler incapable de résister au doute et de
supporter la peur, mais la foi triomphe toujours du doute, car elle est à
la fois positive et vivante. Le positif a toujours l'avantage sur le
négatif, la vérité sur l'erreur, l'expérience sur la théorie, les réalités
spirituelles sur les faits de l'espace et du temps. La preuve convaincante
de la certitude spirituelle réside dans les fruits sociaux de l'esprit que
les croyants, hommes de foi, produisent à la suite de leur expérience
spirituelle authentique. Jésus a dit: « Si vous aimez votre prochain comme
je vous ai aimés, alors tous les hommes sauront que vous êtes mes
disciples » (1).
(1) Jean XIII-34 et 35.
Pour la science, Dieu est une possibilité; pour la psychologie, il est
une chose désirable; pour la philosophie, il est une probabilité; pour la
religion, il est une certitude, la réalité de l'expérience religieuse. La
raison exige qu'une philosophie incapable de trouver le Dieu de la
probabilité soit très respectueuse de la foi religieuse qui peut trouver
le Dieu de la certitude et y parvient. La science ne devrait pas non plus
dédaigner l'expérience religieuse en invoquant la crédulité, au moins tant
que la science persiste à supposer que les dons intellectuels et
philosophiques de l'homme sont issus d'intelligences d'autant moindres que
l'on s'éloigne davantage dans le passé, et finalement que ces dons ont
pris origine dans la vie primitive qui était totalement dépourvue de
pensée et de sentiment.
Il ne faut pas dresser les faits de l'évolution contre la vérité que
l'expérience spirituelle de la vie religieuse d'un mortel connaissant Dieu
est une réalité et une certitude. Les hommes intelligents devraient cesser
de raisonner comme des enfants et essayer d'employer la logique
conséquente des adultes, logique qui tolère le concept de la vérité en
même temps que l'observation des faits. Le matérialisme scientifique fait
faillite quand il persiste, en face de chaque phénomène universel
récurrent, à réfuter les objections courantes en rattachant ce qui est
reconnu comme supérieur à ce qui est reconnu comme inférieur. La logique
exige que l'on reconnaisse les activités d'un Créateur ayant un dessein.
L'évolution organique est un fait. L'évolution motivée ou progressive
est une vérité qui rend logiques les phénomènes, par ailleurs
contradictoires, des accomplissements toujours ascendants de l'évolution.
Plus un savant progresse dans la science qu'il a choisie, plus il
abandonne les théories matérialistes des faits en faveur de la vérité
cosmique -- la domination de la Pensée Suprême. Le matérialisme déprécie
la vie humaine; l'évangile de Jésus rehausse prodigieusement tous les
mortels et les élève au ciel. Il faut se représenter l'existence humaine
comme une expérience mystérieuse et fascinante, où l'on réalise la
rencontre entre l'homme tendant la main vers le haut et la divinité lui
tendant vers le bas la main secourable du salut.
7. -- LA CERTITUDE DU DIVIN
Dès lors que le Père Universel existe par lui-même, il s'explique aussi
par lui-même; il vit réellement chez tout être humain doué de raison. On
ne peut être certain de Dieu à moins de le connaître; la filiation est la
seule expérience qui rende certaine la paternité. L'univers subit partout
des modifications. Un univers changeant est un univers influencé; cette
création ne peut être ni finale ni absolue. Un univers fini dépend
entièrement de l'Ultime et de l'Absolu. L'univers et Dieu ne sont pas
identiques; l'un est l'effet et l'autre la cause. La cause est absolue,
infinie, éternelle, et invariante. L'effet est temporel-spatial et
transcendantal, mais toujours changeant, toujours croissant.
Dieu est la seule et unique réalité de l'univers qui soit causée par
elle-même. Il est le secret de l'ordre, du plan, et du dessein de toute la
création des choses et des êtres. L'univers partout changeant est réglé et
stabilisé par des lois absolument invariables, les habitudes d'un Dieu
invariant. Le fait de Dieu, la loi divine, ne change pas. La vérité de
Dieu, sa relation avec l'univers, est une révélation relative toujours
adaptable à l'univers en constante évolution.
Quiconque voudrait inventer une religion sans Dieu ressemble à ceux qui
voudraient récolter des fruits sans arbres ou avoir des enfants sans
parents. On ne peut obtenir d'effets sans causes, et seul le JE SUIS est
sans cause. Le fait de l'expérience religieuse implique Dieu, et un Dieu
d'expérience personnelle doit être une Déité personnelle. On ne peut
adresser une prière à une formule chimique, supplier une équation
mathématique, adorer une hypothèse, se confier à un postulat, communier
avec un processus, servir une abstraction, ou entretenir une camaraderie
affectueuse avec une loi.
Il est vrai que beaucoup de traits apparemment religieux peuvent
provenir de bases non religieuses. Un homme peut nier Dieu
intellectuellement et cependant être moralement bon, loyal, filial,
honnête, et même idéaliste. L'homme peut greffer beaucoup de branches
purement humanistes sur sa nature spirituelle fondamentale, et donner
ainsi l'apparence de prouver ses affirmations au sujet d'une religion
athée, mais cette expérience est dépourvue de valeurs de survie, de
connaissance de Dieu, et de tendance à monter vers Dieu; elle ne produit
que des fruits sociaux et non-spirituels. La greffe détermine la nature du
fruit, bien que la subsistance vivante soit tirée des racines de la divine
dotation originelle de pensée et d'esprit.
La marque intellectuelle particulière de la religion est la certitude;
sa caractéristique philosophique est la consistance; ses fruits sociaux
sont l'amour et le service.
L'individu qui connaît Dieu n'est pas aveugle aux difficultés ni
oublieux des obstacles qui barrent la route pour trouver Dieu dans le
dédale des superstitions, des traditions, et des tendances matérialistes
des temps modernes. Il a rencontré toutes ces menaces et les a vaincues;
il en a triomphé par une foi vivante et a atteint malgré elles les hautes
terres de l'expérience spirituelle. Il est vrai que beaucoup de personnes
sûres de l'existence de Dieu ont peur d'affirmer leurs sentiments de
certitude, à cause de la multiplicité et de l'habileté de ceux qui
assemblent des objections et grossissent les obstacles à la croyance en
Dieu. Il ne faut pas être grand clerc pour repérer des points faibles,
poser des questions, ou soulever des objections. Par contre, il faut une
pensée brillante pour répondre à ces questions et résoudre ces
difficultés; la certitude de la foi est la meilleure technique pour
traiter toutes ces affirmations superficielles.
Si la science, la philosophie, ou la sociologie osaient devenir
dogmatiques en s'opposant aux prophètes de la vraie religion, alors les
hommes connaissant Dieu devraient répliquer à ce dogmatisme injustifié par
le dogmatisme plus profond de la certitude provenant de l'expérience
spirituelle personnelle: « Je sais ce que j'ai expérimenté parce que je
suis un fils du JE SUIS ». Si l'expérience personnelle d'un fidèle du Père
expérimentable devait être contestée par un dogme, ce fils né de la foi
pourrait répondre par le dogme irrécusable affirmant sa filiation réelle
avec le Père Universel.
Seule une réalité inconditionnelle, un absolu, peut se permettre d'être
uniformément dogmatique. Ceux qui affectent le dogmatisme, s'ils sont
logiques, seront tôt ou tard jetés dans l'emprise de l'énergie absolue, de
la vérité universelle, et de l'amour infini.
Si quelqu'un aborde sans religion la réalité cosmique en prétendant
contester la certitude de la foi sous prétexte que son statut n'est pas
prouvé, alors celui qui a l'expérience de l'esprit peut aussi contester
dogmatiquement les faits de la science et les croyances de la philosophie
en disant qu'ils ne sont pas non plus prouvés, qu'ils sont également des
expériences dans la conscience du savant ou du philosophe.
Dieu est la plus inéluctable de toutes les présences, le plus réel de
tous les faits, la plus vivante de toutes les vérités, le plus aimant de
tous les amis, la plus divine de toutes les valeurs. Nous avons le droit
de dire qu'il est la plus certaine de toutes les expériences de l'univers.
8. -- LES PREUVES DE LA RELIGION
La meilleure preuve de la réalité et de l'efficacité de la religion
consiste dans le fait de l'expérience humaine. Voici des hommes
naturellement craintifs et soupçonneux, doués par naissance d'un fort
instinct de conservation, et ardemment désireux de survivre à la mort; ils
acceptent pleinement de confier les plus profonds intérêts de leur présent
et de leur avenir à la garde et à la direction du pouvoir et de la
personne que leur foi appelle Dieu. Telle est l'unique vérité centrale de
toute religion. Quant à ce que le pouvoir ou la personne exige de l'homme
en échange de cette garde et de ce salut final, il n'y a pas deux
religions qui soient d'accord; en fait elles sont toutes plus ou moins en
désaccord.
Pour situer le statut d'une religion sur l'échelle évolutionnaire, le
mieux est de l'estimer d'après ses jugements moraux et ses critères
éthiques. Plus un type de religion est élevé, plus il encourage et plus il
est encouragé par une moralité sociale et une culture éthique en constant
progrès. Nous ne pouvons juger une religion par le statut de la
civilisation qui l'accompagne; nous ferions mieux d'apprécier la vraie
nature d'une civilisation d'après la pureté et la noblesse de sa religion.
Beaucoup d'éducateurs religieux parmi les plus remarquables du monde
furent virtuellement des illettrés. La sagesse du monde n'est pas
nécessaire pour manifester une foi rédemptrice dans les réalités
éternelles.
Les différences entre les religions des diverses époques dépendent
entièrement de la manière variée dont les hommes comprennent la réalité et
reconnaissent les valeurs morales, les relations éthiques, et les réalités
spirituelles.
La morale est l'éternel miroir social ou racial qui reflète fidèlement
les progrès, par ailleurs inobservables, des développements internes
spirituels et religieux. L'homme a toujours pensé à Dieu dans les termes
de ce qu'il connaissait de meilleur, de ses idées les plus profondes et de
ses idéaux les plus élevés. Même la religion historique a toujours créé
ses conceptions de Dieu en partant des plus hautes valeurs reconnues.
Toute créature intelligente donne le nom de Dieu à ce quelle connaît de
meilleur et de plus élevé.
Quand on la résume en termes de raison et d'expression intellectuelle,
la religion a toujours osé critiquer la civilisation et le progrès
évolutionnaire en les jugeant d'après ses propres critères de culture
éthique et de progrès moral.
Bien que la religion personnelle précède l'évolution de la morale
humaine, on constate avec regret que la religion institutionnelle est
invariablement restée à la traîne des moeurs, lentement changeantes, des
races humaines. La religion organisée s'est montrée retardataire par
conservatisme. Les prophètes ont généralement guidé les peuples dans le
développement religieux; les théologiens les ont généralement freinés. La
religion, étant une affaire d'expérience intérieure ou personnelle, ne
peut jamais anticiper beaucoup sur l'évolution intellectuelle des races.
La religion n'est jamais rehaussée par un appel à de soi-disant
miracles. La recherche des miracles est un recul vers les religions
primitives de magie. La vraie religion n'a rien à faire avec de prétendus
miracles, et la religion révélée ne fait jamais appel à des miracles pour
asseoir son autorité. La religion est toujours enracinée et fondée sur
l'expérience personnelle. Votre religion la plus élevée, la vie de Jésus,
fut précisément une expérience personnelle: d'une part l'homme, le mortel,
cherchant Dieu et le trouvant dans sa plénitude au cours d'une brève
incarnation, et d'autre part, dans la même expérience, Dieu cherchant
l'homme et le trouvant, à la pleine satisfaction de l'âme parfaite de
suprématie infinie. Voilà la religion, la plus élevée qui ait été révélée
jusqu'ici dans l'univers de Nébadon -- la vie terrestre de Jésus de
Nazareth.
[Présenté par un Melchizédek de Nébadon.]
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