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À GILBOA ET DANS LA DÉCAPOLE
LES mois de septembre et d'octobre de cet an 27 furent employés à une
retraite dans un camp isolé sur les pentes du Mont Gilboa. Jésus y passa
le mois de septembre seul avec ses apôtres, les enseignant et les
instruisant dans les vérités du royaume.
Il y avait bien des raisons pour que Jésus et ses apôtres fissent à ce
moment-là une retraite sur la frontière de la Samarie et de la Décapole.
Les chefs religieux de Jérusalem étaient très hostiles. Hérode Antipas
détenait toujours Jean en prison, craignant autant de le libérer que de
l'exécuter, et il continuait à suspecter Jean et Jésus d'être quelque peu
de connivence. Ces conditions rendaient contre-indiqué le projet d'une
campagne active soit en Judée, soit en Galilée. Il y avait encore une
troisième raison d'être prudent: la tension lentement croissante entre les
chefs des disciples de Jean et les apôtres de Jésus, tension qui
s'aggravait avec l'augmentation du nombre des croyants.
Jésus savait que les temps du travail préliminaire d'enseignement et de
prédication étaient à peu près passés, et que ses prochains actes
impliqueraient le commencement du plein effort final de sa vie terrestre;
il ne voulait pas que le déclenchement de cette entreprise fût en aucune
manière éprouvant ou embarrassant pour Jean le Baptiste. C'est pourquoi
Jésus avait décidé de passer quelque temps dans une retraite à instruire
ses apôtres, et ensuite de travailler paisiblement dans les villes de la
Décapole jusqu'à ce que Jean fût ou bien exécuté, ou bien libéré pour se
joindre à eux dans un effort unifié.
1. -- LE CAMPEMENT DE GILBOA
A mesure que le temps passait, les douze étaient de plus en plus
dévoués à Jésus et s'engageaient plus à fond dans le travail du royaume.
Leur dévotion était surtout une affaire de fidélité personnelle. Ils ne
saisissaient pas son enseignement complexe; ils ne comprenaient pleinement
ni la nature de Jésus, ni la signification de son effusion sur terre.
Jésus expliqua clairement à ses apôtres qu'ils faisaient une retraite
pour trois raisons:
1. Pour confirmer qu'ils avaient foi dans
l'évangile du royaume et le comprenaient. |
2. Pour permettre à l'opposition à leur oeuvre de
se calmer, tant en Judée qu'en Galilée. |
3. Pour attendre la décision sur le sort de Jean le
Baptiste. |
Durant leur séjour sur le Mont Gilboa, Jésus donna aux douze beaucoup
de détails sur sa jeunesse et sur ses expériences sur le Mont Hermon. Il
leur révéla également une partie de ce qui s'était passé dans les
montagnes durant les quarante jours qui suivirent immédiatement son
baptême, et il les adjura instamment de ne parler à personne de cet
épisode avant qu'il ne soit retourné vers le Père.
Au cours de ces semaines de septembre, les apôtres se reposèrent,
eurent des entretiens, racontèrent leurs expériences depuis le moment où
Jésus les avait appelés au service, et s'engagèrent dans un sérieux effort
pour coordonner ce que le Maître leur avait enseigné jusqu'alors. Dans une
certaine mesure, ils avaient tous le sentiment que ce serait leur dernière
occasion de prendre un repos prolongé. Ils comprirent clairement que leur
prochain effort public, soit en Judée soit en Galilée, marquerait le
commencement de la proclamation définitive du royaume à venir, mais ils
n'avaient pas d'idées bien définies sur ce que serait ce royaume lors de
sa venue. Jean et André pensaient que le royaume était déjà venu; Pierre
et Jacques croyaient qu'il était encore à venir; Nathanael et Thomas
confessaient franchement qu'ils étaient perplexes; Matthieu, Philippe, et
Simon Zélotès étaient incertains et troublés; les deux jumeaux étaient
béatement ignorants de la controverse; et Judas Iscariot était silencieux
et très réservé.
Jésus passa une grande partie de ce temps seul dans la montagne près du
camp. A l'occasion, il emmenait Pierre, Jacques, ou Jean, mais le plus
souvent il s'éloignait pour prier ou se recueillir seul. Après le baptême
de Jésus et ses quarante jours dans les montagnes de Pérée, il n'est guère
exact de qualifier de prière ces périodes de communion avec son Père, et
il n'est pas non plus logique de dire que Jésus était en adoration. Par
contre, il est entièrement correct d'appeler ces périodes des moments de
communion personnelle avec son Père.
Le thème central des discussions durant tout le mois de septembre fut
la prière et l'adoration. Après avoir analysé l'adoration pendant quelques
jours, Jésus finit par prononcer son mémorable discours sur la prière, en
réponse à la requête de Thomas: « Maître, apprends-nous à prier ».
Jésus avait enseigné une prière à ses disciples, une prière pour le
salut dans le royaume à venir. Bien qu'il n'eût jamais interdit à ses
disciples d'employer la forme de prière de Jean, les apôtres perçurent
très tôt que Jésus n'approuvait pas entièrement la pratique de prononcer
des prières immuables et officielles. Néanmoins, les croyants demandaient
constamment qu'on leur apprenne à prier. Les douze désiraient ardemment
connaître la forme de supplique que Jésus approuverait. Ce fut
principalement à cause de ce besoin d'une supplique simple pour le commun
du peuple que Jésus consentit alors, en réponse à la requête de Thomas, à
leur enseigner une forme suggestive de prière. Jésus donna cette leçon un
après-midi de la troisième semaine de leur séjour sur le Mont Gilboa.
2. -- LE DISCOURS SUR LA PRIÈRE
« Jean vous a en vérité appris une simple forme de prière: « O Père,
purifie-nous du péché, montre-nous ta gloire, révèle ton amour, et laisse
ton esprit sanctifier notre coeur à toujours. Amen! » Il a enseigné cette
prière pour que vous ayez quelque chose à enseigner à la multitude. Il
n'avait pas l'intention de vous voir utiliser cette supplique immuable et
officielle comme expression de votre propre âme dans vos prières.
« La prière est entièrement une expression personnelle et spontanée du
comportement de l'âme envers l'esprit; la prière devrait être la communion
des fils et l'expression de la fraternité. Quand elle est dictée par
l'esprit, la prière mène au progrès spirituel coopératif. La prière idéale
est une forme de communion spirituelle qui conduit à l'adoration
intelligente. La vraie prière est l'attitude sincère d'un élan vers le
ciel pour atteindre nos idéaux.
« La prière est le souffle de l'âme et devrait vous inciter à
persévérer dans vos tentatives pour mieux connaître la volonté du Père. Si
l'un de vous a un voisin et va vers lui à minuit en disant: « Ami,
prête-moi trois miches, car un de mes amis en voyage est venu me voir et
je n'ai rien à lui offrir », et si votre voisin répond: « Ne me dérange
pas, car la porte est maintenant fermée et je suis au lit avec les
enfants; je ne peux donc te donner de pain », vous insisterez en
expliquant que votre ami a faim et que vous n'avez pas de nourriture à lui
offrir. Votre voisin ne se lèvera pas pour vous donner du pain par amitié
pour vous, mais je vous dis qu'à cause de votre importunité il se lèvera
et vous donnera autant de miches qu'il vous en faut. Si donc la
persistance gagne les faveurs même des hommes mortels, combien plus votre
persistance dans l'esprit obtiendra-t-elle pour vous le pain de vie des
mains bienveillantes du Père qui est aux cieux. Je vous le dis à nouveau:
Demandez, et l'on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et
l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit; celui qui cherche trouve;
et la porte du salut est ouverte à celui qui frappe.
« Quel père d'entre vous, si son fils fait une demande inconsidérée,
hésitera à lui donner selon la sagesse parentale (1) plutôt que selon les
termes de la requête défectueuse du fils? Si l'enfant a besoin d'une
miche, lui donnerez-vous une pierre simplement parce qu'il vous l'a
étourdiment demandée? Si votre fils a besoin d'un poisson, lui
donnerez-vous un serpent d'eau simplement parce que vous en avez attrapé
un dans vos filets avec les poissons, et que l'enfant vous demande
sottement le serpent? Si donc, étant mortels et finis, vous savez répondre
aux prières et faire à vos enfants de bons cadeaux appropriés, combien
plus votre Père céleste donnera-t-il l'esprit et nombre de bénédictions
supplémentaires à ceux qui les lui demanderont? Les hommes devraient
toujours prier et ne pas se décourager (2).
« Laissez-moi vous raconter l'histoire d'un certain juge qui vivait
dans une ville perverse. Ce juge ne craignait pas Dieu et n'avait pas de
respect pour les hommes. Or il y avait dans cette ville une veuve
nécessiteuse qui allait constamment chez ce juge injuste en lui disant: «
Protège-moi de mon adversaire ». Pendant quelque temps il ne voulut pas
lui prêter attention, mais bientôt il se dit en lui-même: « Je ne crains
pas Dieu et n'ai pas de considération pour les hommes, mais parce que
cette veuve ne cesse de me déranger, je ferai droit à sa revendication de
peur qu'elle ne m'épuise par ses visites continuelles » (3). Je vous
raconte ces histoires pour vous encourager à persévérer dans la prière, et
non pour vous laisser croire que vos suppliques modifieront la justice et
la droiture du Père céleste. Votre persistance n'est pas destinée à gagner
la faveur de Dieu, mais à changer votre comportement terrestre et à
accroître l'aptitude de votre âme à recevoir l'esprit.
« Mais lorsque vous priez, votre foi est bien faible. Une foi
authentique déplacera les montagnes de difficultés matérielles qui peuvent
barrer le sentier de l'expansion de l'âme et du progrès spirituel.
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(1) Le mot anglais parental, signifiant
aussi bien paternel que maternel, a été repris tel quel dans
le texte français. |
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(2) Cf. Luc XI-1 à 13. |
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(3) Cf. Luc XVIII-1 à 8. |
3. -- LA PRIÈRE DU CROYANT
Les apôtres n'étaient pas encore satisfaits; ils désiraient que Jésus
leur donne une prière modèle qu'ils puissent enseigner aux nouveaux
disciples. Après avoir écouté le discours sur la prière, Jacques Zébédée
dit: « Très bien, Maître, mais c'est moins pour nous que nous désirons une
forme de prière que pour les nouveaux croyants qui nous demandent si
souvent: Apprenez-nous à adresser des prières acceptables au Père qui est
aux cieux ».
Lorsque Jacques eut fini de parler, Jésus dit: « Si donc vous désirez
encore une telle prière, je vous offrirai celle que j'ai apprise à mes
frères et soeurs à Nazareth.
Notre Père qui es aux cieux, |
Que ton nom soit sanctifié. |
Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite |
Sur terre comme elle l'est
au ciel. |
Donne-nous aujourd'hui notre pain pour demain |
Rafraîchis nos âmes avec
l'eau vivante |
Et remets à chacun de nous ses dettes |
Comme nous les avons aussi
remises à nos débiteurs. |
Sauve-nous dans la tentation, délivre-nous du mal, |
Et rends-nous de plus en
plus parfaits comme toi-même. |
Il n'est pas étonnant que les apôtres aient désiré que Jésus leur
apprenne une prière modèle pour les croyants. Jean le Baptiste avait
enseigna plusieurs prières à ses disciples; tous les grands instructeurs
ont formulé des prières pour leurs élèves. Les éducateurs religieux des
Juifs avaient vingt-cinq ou trente prières immuables qu'ils récitaient
dans les synagogues et même aux coins des rues. Jésus était
particulièrement opposé à la prière en public. Jusqu'alors, les disciples
ne l'avaient entendu prier qu'en de rares occasions. Ils le voyaient
passer des nuits entières en prière ou en adoration, et ils étaient très
curieux de connaître la nature ou la forme de ses suppliques. Ils étaient
poussés dans leurs derniers retranchements pour répondre aux multitudes
demandant qu'on leur apprenne à prier comme Jean l'avait appris à ses
disciples.
Jésus enseigna aux douze à toujours prier en secret, à partir seuls
dans les tranquilles paysages de la nature ou à aller dans leur chambre et
à fermer les portes quand ils entreprendraient de prier.
Après la mort de Jésus et son ascension auprès du Père, la pratique
s'établit chez beaucoup de croyants de finir la soi-disant prière du
Seigneur en y ajoutant: « Au nom du Seigneur Jésus-Christ ». Plus tard
encore, deux lignes furent perdues dans les copies et l'on y ajouta la
déclaration supplémentaire: « Car à toi appartiennent le royaume, le
pouvoir, et la gloire, pour l'éternité ».
Jésus donna aux apôtres sous forme collective la prière telle que sa
famille la formulait au foyer de Nazareth. Il n'enseigna jamais de prière
personnelle officielle, mais seulement des suppliques collectives,
familiales, ou sociales. Et il ne le fit jamais spontanément.
Jésus enseigna que la prière efficace doit être:
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1. Désintéressée -- pas seulement pour soi-même. |
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2. Croyante -- conforme à la foi. |
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3. Sincère -- honnête de coeur. |
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4. Intelligente -- conforme à la lumière. |
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5. Confiante -- en soumission à la volonté
infiniment sage du Père. |
Quand Jésus passait des nuits entières sur la montagne à prier, c'était
surtout pour ses disciples, et en particulier pour les douze. Le Maître
priait très peu pour lui-même, mais il pratiquait beaucoup l'adoration,
une adoration dont la nature était une communion compréhensive avec son
Père du Paradis.
4. -- COMPLÉMENTS SUR LA PRIÈRE
Pendant les jours qui suivirent le discours sur la prière, les apôtres
continuèrent à poser au Maître des questions concernant cette pratique
cultuelle d'une importance capitale. On peut résumer comme suit en langage
moderne les instructions sur la prière et l'adoration que Jésus donna aux
apôtres durant ces journées:
Quand vous répétez une supplique quelconque d'une manière fervente,
quand cette prière est l'expression sincère d'un enfant de Dieu et qu'elle
est formulée avec foi, si peu susceptible qu'elle soit de recevoir une
réponse directe et si malavisée qu'elle puisse être, elle ne manque jamais
d'accroître l'aptitude de l'âme à la réceptivité spirituelle.
Dans toutes vos prières, souvenez-vous toujours que la filiation est un
don. Nul enfant ne doit s'occuper de gagner le statut de
fils ou de fille; cela ne le regarde pas. L'enfant terrestre vient à
l'existence par la volonté de ses parents. De même, l'enfant de Dieu
parvient à la grâce et acquiert la nouvelle vie de l'esprit par la volonté
du Père qui est aux cieux. Il faut donc que le royaume des cieux -- la
filiation divine -- soit reçu comme par un petit enfant. On gagne
la droiture -- le développement progressif du caractère -- mais on reçoit
la filiation par grâce et au moyen de la foi.
La prière éleva Jésus à la super-communion de son âme avec les Chefs
Suprêmes de l'univers des univers. La prière élèvera les humains à la
communion du véritable culte. L'aptitude de l'âme à recevoir l'esprit
détermine la quantité de bénédictions célestes que l'on peut s'approprier
personnellement et comprendre consciemment comme une réponse à la prière.
La prière, et l'adoration qui lui est associée, sont une technique pour
se détacher des besognes de la vie courante, des travaux monotones de
l'existence matérielle. C'est une méthode pour s'épanouir spirituellement
et acquérir l'individualité intellectuelle et religieuse.
La prière est un antidote contre l'introspection nuisible; au moins, la
prière telle que le Maître l'a enseignée apporte ce bienfait à l'âme.
Jésus employa avec persistance l'influence bénéfique de la prière pour
autrui. Le Maître priait en général pour plusieurs personnes et non pour
une seule. C'est seulement dans les grandes crises de sa vie qu'il pria
pour lui-même.
La prière est le souffle de la vie de l'esprit au milieu de la
civilisation matérielle des races de l'humanité. L'adoration constitue le
salut pour les générations de mortels qui recherchent le plaisir.
De même que l'on peut assimiler la prière à la recharge des batteries
spirituelles de l'âme, de même on peut comparer l'adoration à la
synchronisation de l'âme pour capter les télécommunications universelles
de l'esprit infini du Père Universel.
La prière est le regard sincère et plein de désir jeté par l'enfant sur
son Père spirituel; c'est un processus psychologique consistant à troquer
la volonté humaine contre la volonté divine. La prière fait partie du plan
divin pour remodeler ce qui existe en ce qui devrait exister.
L'une des raisons pour lesquelles Pierre, Jacques, et Jean, qui
accompagnaient si souvent le Maître dans ses longues veilles nocturnes,
n'entendirent jamais Jésus prier vient de ce que leur Maître exprimait
fort rarement ses prières en langage parlé. Pratiquement, toutes les
prières de Jésus étaient faites dans son esprit et dans son coeur -- en
silence.
Parmi tous les apôtres, ce furent Pierre et Jean qui comprirent le
mieux l'enseignement du Maître sur la prière et l'adoration.
5. -- AUTRES FORMES DE PRIÈRE
Durant le reste de son séjour sur terre, Jésus attira de temps en temps
l'attention des apôtres sur plusieurs autres formes de prière, mais il ne
le fit que pour illustrer d'autres questions et enjoignit aux douze de ne
pas enseigner aux foules ces « prières en paraboles ». Beaucoup d'entre
elles venaient d'autres planètes, mais Jésus ne révéla pas ce fait aux
douze. Parmi elles se trouvaient les suivantes:
Notre Père en qui existent les royaumes
de l'univers, |
|
Que ton nom soit exalté et ton caractère glorifié. |
Ta présence nous englobe et ta gloire
est manifestée |
|
Imparfaitement à travers nous, comme elle se montre
en perfection au ciel. |
Donne-nous aujourd'hui les forces
vivifiantes de lumière, |
|
Et ne nous laisse pas errer |
Dans les mauvaises voies détournées de
notre imagination. |
|
Car à toi appartiennent la glorieuse présence, le
pouvoir éternel, |
Et à nous le don éternel de l'amour
infini de ton Fils. |
|
Ainsi soit-il, en vérité perpétuelle. |
Notre Parent créateur, qui es au centre
de l'univers, |
|
Effuse sur nous ta nature et donne-nous ton
caractère. |
Fais de nous par ta grâce tes fils et
tes filles |
|
Et glorifie ton nom par notre entrée dans
l'éternité. |
Laisse ton esprit d'adaptation et de
contrôle vivre et habiter en nous |
|
Pour nous permettre de faire ta volonté sur cette
sphère |
Comme les anges sont à tes ordres dans
la lumière. |
|
Soutiens aujourd'hui nos progrès dans le sentier de
la vérité. |
Délivre-nous de l'inertie, du mal, et de
toute transgression impie. |
|
Sois patient avec nous, |
De même que nous témoignons une bonté
aimante à notre prochain. |
|
Répands l'esprit de miséricorde dans notre coeur de
créatures. |
Conduis-nous de ta propre main, pas à
pas, dans le dédale incertain de la vie, |
|
Et quand viendra notre fin, reçois dans ton sein nos
esprits fidèles. |
Ainsi soit-il, que ta volonté soit
faite. et non nos désirs. |
Notre Père céleste parfait et juste, |
|
Guide et dirige aujourd'hui notre voyage. |
Sanctifie nos pas et coordonne nos
pensées. |
|
Conduis-nous toujours dans les voies du progrès
éternel. |
Remplis-nous de sagesse jusqu'à la
plénitude du pouvoir |
|
Et vivifie-nous de ton énergie infinie. |
Inspire-nous par la conscience divine |
|
De la présence et de la gouverne des armées
séraphiques. |
Guide-nous toujours plus haut dans le
sentier de lumière |
|
Justifie-nous pleinement au jour du grand jugement. |
Rends-nous semblables à toi en gloire
éternelle |
|
Et reçois-nous à perpétuité dans ton service exalté. |
Notre Père qui es dans le mystère, |
|
Révèle-nous ton saint caractère. |
Donne aujourd'hui à tes enfants
terrestres |
|
De voir le chemin, la vérité, et la vie. |
Montre-nous le sentier du progrès
éternel |
|
Et donne-nous la volonté d'y marcher. |
Établis en nous ta divine souveraineté |
|
Et effuse ainsi sur nous la pleine maîtrise de soi. |
Ne nous laisse pas errer dans des
sentiers de ténèbres et de mort; |
|
Conduis-nous perpétuellement auprès des eaux
vivantes. |
Par égard pour toi-même, écoute les
prières que nous faisons; |
|
Sois heureux de nous rendre de plus en plus
semblables à toi. |
À la fin, pour l'amour du divin Fils, |
|
Reçois-nous dans les bras éternels. |
Ainsi soit-il, que ta volonté soit faite
et non la nôtre. |
Glorieux Père et Mère, unifiés en un
seul ascendant, |
|
Nous voudrions être fidèles à ta nature divine. |
Que ta propre personne revive en nous et
à travers nous |
|
Par le don et l'effusion de ton esprit divin; |
Nous te copierons ainsi imparfaitement
dans cette sphère |
|
Tel que tu te montres en perfection et en majesté au
ciel. |
Donne-nous jour après jour notre doux
ministère de fraternité |
|
Et conduis-nous d'instant en instant dans la voie de
l'entraide d'amour. |
Sois toujours et infailliblement patient
avec nous |
|
Comme nous témoignons ta patience à nos enfants. |
Donne-nous la divine sagesse qui
accomplit bien toutes choses |
|
Et l'amour infini qui est bienveillant envers toute
créature |
Effuse sur nous ta patience et ta bonté
aimante |
|
Afin que notre charité enveloppe les faibles du
royaume. |
Et quand notre carrière sera achevée,
fais d'elle un honneur pour ton nom, |
|
Un plaisir pour ton esprit, et une satisfaction pour
le soutien de notre âme. |
Que le bien éternel de tes enfants
mortels ne soit pas celui que nous souhaitons, |
|
O notre Père aimant, mais celui que tu désires. |
Ainsi soit-il. |
Notre Source toujours fidèle et notre
Centre tout-puissant, |
|
Que le nom de ton Fils plein de grâce soit saint et
révéré. |
Tes bontés et tes bénédictions sont
retombées sur nous, |
|
Nous donnant le pouvoir d'accomplir ta volonté et
d'exécuter tes commandements. |
Donne-nous d'instant en instant le
soutien de l'arbre de vie; |
|
Rafraîchis-nous jour après jour avec les eaux vives
de ce fleuve. |
Conduis-nous pas à pas hors des ténèbres
et dans la lumière divine. |
|
Renouvelle nos pensées par les transformations de
l'esprit intérieur, |
Et quand la fin mortelle finira par nous
atteindre, |
|
Reçois-nous près de toi et envoie-nous dans
l'éternité. |
Couronne-nous des diadèmes célestes du
service fructueux, |
|
Et nous glorifierons le Père, le Fils, et la Sainte
Influence. |
Ainsi soit-il, dans tout un univers sans
fin. |
Notre Père qui habites dans
les lieux secrets de l'univers, |
|
Que ton nom soit honoré, ta miséricorde
révérée, et ton jugement respecté. |
Que le soleil de la droiture
brille sur nous au milieu du jour, |
|
Tandis que nous te supplions de guider
nos pas indociles dans le clair-obscur. |
Conduis-nous par la main
dans les voies que tu auras choisies. |
|
Et ne nous abandonne pas quand la route
est dure et l'heure sombre. |
Ne nous oublie pas comme
nous t'oublions et te négligeons si souvent. |
|
Sois miséricordieux et aime-nous comme
nous souhaitons t'aimer. |
Regarde-nous d'en haut avec
bonté et pardonne-nous avec miséricorde |
|
Comme nous pardonnons en justice à ceux
qui nous chagrinent et nous blessent. |
Puissent l'amour, le
dévouement, et l'effusion du Fils majestueux |
|
Nous procurer la vie éternelle avec ta
miséricorde et ton amour sans fin. |
Puisse le Dieu des univers
effuser sur nous la pleine mesure de son esprit; |
|
Donne-nous la grâce de nous plier aux
directives de cet esprit. |
Puisse le Fils nous guider
et nous mener jusqu'à la fin de l'âge |
|
Par le ministère aimant d'armées
séraphiques dévouées. |
Rends-nous toujours de plus
en plus semblables à toi-même, |
|
Et lors de notre fin, reçois-nous dans
l'embrassement éternel du Paradis. |
Ainsi soit-il, au nom du
Fils d'effusion |
|
Et pour l'honneur et la gloire du Père
Suprême. |
Bien que les apôtres ne fussent pas libres de présenter ces leçons sur
la prière dans leurs enseignements publics, ils profitèrent beaucoup de
toutes ces révélations dans leur expérience religieuse personnelle. Jésus
utilisa ces modèles de prière et d'autres encore comme exemples liés à
l'instruction intime des douze. La permission de reproduire ces sept
spécimens de prière dans le présent exposé a été spécifiquement accordée.
6. -- CONFÉRENCE AVEC LES APÔTRES DE JEAN
Vers le 1ier octobre, Philippe et plusieurs autres apôtres se
trouvaient dans un village voisin, achetant des vivres, lorsqu'ils
rencontrèrent quelques uns des apôtres de Jean le Baptiste. Cette
rencontre fortuite sur la place du marché eut pour résultat une conférence
de trois semaines au camp de Gilboa entre les apôtres de Jésus et les
apôtres de Jean, car Jean, imitant le précédent de Jésus, avait récemment
nommé apôtres douze de ses principaux disciples. Il l'avait fait en
réponse à la demande pressante d'Abner, chef de ses loyaux partisans.
Jésus resta présent au camp de Gilboa durant toute la première semaine de
cette conférence commune, mais s'absenta durant les deux dernières
semaines.
Vers le 8 octobre, Abner avait rassemblé tous ses disciples au camp de
Gilboa et se trouvait prêt à conférer avec les apôtres de Jésus. Durant
trois semaines, ces vingt-quatre hommes tinrent session trois fois par
jour et six jours par semaine. La première semaine, Jésus se mêla à eux
entre leurs sessions du matin, de l'après-midi, et du soir. Ils voulaient
que le Maître se joigne à eux et préside leurs délibérations
conjointes,,mais il refusa fermement de participer à leurs discussions.
Ils consentit cependant à leur parler en trois occasions, et ces
allocutions de Jésus aux vingt-quatre portèrent sur les sujets de la
compassion, de la coopération, et de la tolérance.
André et Abner prirent alternativement la présidence de ces réunions
communes des deux groupes apostoliques. Il y avait bien des difficultés à
débattre et de nombreux problèmes à résoudre. Maintes et maintes fois ils
voulurent soumettre leurs ennuis à Jésus, sans autre résultat que de
l'entendre dire: « Je ne m'occupe que de vos problèmes personnels et
purement religieux. Je suis le représentant du Père auprès des
individus et non auprès des groupes. Si vous êtes personnellement en
difficulté dans vos relations avec Dieu, venez à moi; je vous écouterai et
vous conseillerai dans la solution de votre problème. Mais si vous
entreprenez de coordonner des interprétations humaines divergentes
relatives à des questions religieuses et d'établir une religion sociale,
il vous faut résoudre tous ces problèmes en prenant vos propres décisions.
Toutefois, je vous accompagnerai toujours de ma sympathie et de mon
intérêt. Quand vous arriverez à des conclusions sur ces affaires
d'importance non-spirituelle, et pourvu que vous soyez tous d'accord, je
vous garantis d'avance ma pleine approbation et ma sincère coopération.
Maintenant, pour ne pas vous gêner dans vos délibérations, je vous quitte
pour quinze jours. Ne vous inquiétez pas de moi. Je m'occuperai des
affaires de mon Père, car nous avons d'autres royaumes en dehors de
celui-ci.
Après avoir ainsi parlé, Jésus descendit la pente de la montagne, et
ils ne le virent plus pendant deux semaines entières. Ils ne surent jamais
où il était allé ni ce qu'il avait fait durant ces jours-là. Il fallut
quelque temps aux vingt-quatre pour s'atteler sérieusement à l'étude de
leurs problèmes, tant ils étaient déconcertés par l'absence du Maître.
Toutefois, au bout d'une semaine, ils se retrouvèrent au coeur de leurs
discussions, sans pouvoir faire appel à l'aide de Jésus.
La première question sur laquelle le groupe se mit d'accord fut
l'adoption de la prière que Jésus leur avait si récemment apprise. Ils
votèrent à l'unanimité d'accepter cette prière comme celle qui devait être
enseignée aux croyants par les deux groupes d'apôtres.
Ils décidèrent ensuite qu'aussi longtemps que Jean vivrait, soit en
prison soit en liberté, les deux groupes de douze apôtres poursuivraient
leur propre travail et tiendraient tous les trois mois des réunions d'une
semaine en des lieux à convenir de temps en temps.
Leur problème le plus sérieux était la question du baptême. Leurs
difficultés étaient d'autant plus graves que Jésus avait refusé de faire
une déclaration quelconque sur le sujet. Ils parvinrent finalement à
l'accord suivant: « Tant que Jean vivrait, ou tant qu'ils n'auraient pas
éventuellement modifié cette décision, seuls les apôtres de Jean
baptiseraient les croyants et seuls les apôtres de Jésus instruiraient
définitivement les nouveaux disciples. En conséquence, depuis ce moment-là
et jusqu'après la mort de Jean, deux apôtres de Jean accompagnèrent Jésus
et ses apôtres pour baptiser les croyants, car le conseil conjoint avait
voté unanimement que le baptême deviendrait l'étape initiale dans
l'alliance des étrangers avec les affaires du royaume.
Il fut ensuite convenu que si Jean mourait, les apôtres de Jean se
présenteraient à Jésus et se soumettraient à ses directives; ils
cesseraient alors de baptiser, à moins d'y être autorisés par Jésus ou ses
apôtres.
Ils votèrent ensuite qu'au cas où Jean mourrait, les apôtres de Jésus
commenceraient à baptiser avec de l'eau en symbole du baptême de l'Esprit
divin. La repentance devait-elle ou non être attachée à la
prédication du baptême? La question fut laissée au choix de chacun, et
aucune décision obligatoire pour le groupe ne fut prise. Les apôtres de
Jean prêchaient: «Repentez-vous et soyez baptisés », et les apôtres de
Jésus proclamaient: «Croyez et soyez baptisés ».
Telle est l'histoire de la première tentative des disciples de Jésus
pour coordonner des efforts divergents, régler des différences d'opinion,
organiser des entreprises collectives, légiférer sur des observances
extérieures, et rendre sociales les pratiques religieuses personnelles.
Ils étudièrent bien d'autres questions mineures et se mirent
unanimement d'accord sur les solutions. Ces vingt-quatre hommes eurent une
expérience vraiment remarquable pendant les deux semaines où ils furent
obligés d'affronter les problèmes et de régler les difficultés sans Jésus.
Ils apprirent à différer d'opinion, à discuter, à lutter, à prier, et à
transiger, tout en respectant le point de vue de l'interlocuteur et en
maintenant au moins un certain degré de tolérance pour ses opinions
sincères.
L'après-midi de leur discussion finale sur les questions financières,
Jésus revint, entendit leurs délibérations, écouta leurs décisions, et
dit: «Telles sont donc vos conclusions; j'aiderai chacun de vous à mettre
en pratique l'esprit de vos décisions communes ».
Deux mois et demi plus tard, Jean fut exécuté. Durant ce laps de temps,
ses apôtres restèrent avec Jésus et les douze. Ils travaillèrent tous
ensemble et baptisèrent des croyants au cours de cette période d'apostolat
dans les villes de la Décapole. Le camp de Gilboa fut levé le 2 novembre
de l'an 27.
7. -- DANS LES VILLES DE LA DÉCAPOLE
Durant les mois de novembre et de décembre, Jésus et les vingt-quatre
travaillèrent tranquillement dans les villes grecques de la Décapole,
principalement à Scythopolis, Féras, Abila, et Gadara. Ce fut réellement
la fin de la période préliminaire de reprise en mains de l'oeuvre et de
l'organisation de Jean. La religion collective d'une nouvelle révélation
doit toujours payer le prix du compromis avec les formes et usages établis
de la religion précédente qu'elle cherche à sauver. Les disciples de Jésus
durent accepter le principe du baptême pour entraîner avec eux, en tant
que groupe religieux social, les disciples de Jean le Baptiste. Quant aux
disciples de Jean, en se joignant à ceux de Jésus, ils renoncèrent à
presque toutes leurs pratiques, sauf au baptême avec de l'eau.
Jésus enseigna peu en public au cours de cette mission dans les villes
de la Décapole. Il passa beaucoup de temps à instruire les vingt-quatre et
tint de nombreuses sessions spéciales avec les douze apôtres de Jean. Avec
le temps, ils comprirent mieux pourquoi Jésus n'allait pas visiter Jean en
prison et ne faisait aucun effort pour assurer sa libération. Mais ils ne
purent jamais comprendre pourquoi Jésus n'accomplissait pas d'oeuvres
miraculeuses, pourquoi il ne manifestait pas de signes extérieurs de son
autorité divine. Avant de venir au camp de Gilboa, ils avaient surtout cru
en lui à cause du témoignage de Jean, mais bientôt ils commencèrent à
croire en lui par suite de leur propre contact avec le Maître et ses
enseignements.
Durant ces deux mois, les membres du groupe travaillèrent la plupart du
temps deux par deux, un apôtre de Jésus avec un apôtre de Jean. L'apôtre
de Jean baptisait, l'apôtre de Jésus instruisait, et tous deux prêchaient
l'évangile du royaume tel qu'ils le comprenaient. Et ils gagnèrent
beaucoup d'âmes parmi les Juifs apostats et les Gentils.
Abner, chef des apôtres de Jean, devint un dévoué croyant en Jésus, qui
le nomma plus tard chef d'un groupe de soixante-dix éducateurs chargés par
le Maître de prêcher l'évangile.
8. -- AU CAMP PRÈS DE PELLA
À la fin de décembre, ils allèrent tous près du Jourdain, à proximité
de Pella, où ils recommencèrent à enseigner et à prêcher. Les Juifs et les
Gentils venaient à ce camp pour entendre l'évangile. Un après-midi,
pendant que Jésus enseignait la foule, certains amis intimes de Jean
apportèrent au Maître le dernier message qu'il devait recevoir du
Baptiste.
Jean était maintenant en prison depuis un an et demi, et durant presque
tout ce temps-là Jésus avait travaillé très discrètement; il n'était donc
pas étonnant que Jean s'inquiétât du royaume. Les amis de Jean
interrompirent la leçon de Jésus en lui disant: « Jean le Baptiste nous a
envoyés te demander si tu es vraiment le Libérateur ou si nous devons en
chercher un autre ».
Jésus s'arrêta pour dire aux amis de Jean: « Retournez dire à Jean
qu'il n'est pas oublié. Dites-lui ce que vous avez vu et entendu, que la
bonne nouvelle est prêchée aux pauvres. Après avoir dit encore quelques
mots aux messagers de Jean, Jésus se tourna à nouveau vers la foule et
dit: « Ne croyez pas que Jean mette en doute l'évangile du royaume. Il
s'enquiert seulement pour rassurer ses disciples qui sont aussi mes
disciples. Jean n'est pas un faible. A vous qui avez entendu Jean prêcher
avant qu'Hérode ne le mette en prison, laissez-moi vous demander ce que
vous avez vu en lui. Un roseau secoué par le vent? Un homme d'humeur
changeante et habillé de vêtements douillets? En règle générale, ceux qui
sont vêtus somptueusement et vivent en sybarites se rencontrent dans les
cours des rois et les châteaux des riches. Mais qu'avez-vous aperçu en
voyant Jean? Un prophète? Oui, je vous le dis, et bien plus qu'un
prophète. Il a été écrit de Jean Voici, j'envoie mon messager devant ta
face; il préparera le chemin devant toi (1).
« En vérité, en vérité, je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de
femme, il ne s'en est pas élevé de plus grand que Jean le Baptiste;
pourtant, même le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que
lui, parce qu'il est né d'esprit et sait qu'il est devenu un fils de Dieu
» (2).
Beaucoup de ceux qui entendirent Jésus ce jour-là se soumirent au
baptême de Jean, proclamant ainsi publiquement leur entrée dans le
royaume. Et depuis lors les apôtres de Jean restèrent étroitement liés à
Jésus. Cette circonstance marqua l'union réelle des disciples de Jean et
de ceux de Jésus.
Après que les messagers se furent entretenus avec Abner, ils partirent
pour Macharée raconter tout cela à Jean, qui fut fortement encouragé et
fortifié dans sa foi par les paroles de Jésus et le message d'Abner.
Ce même après-midi, Jésus continua à enseigner, disant: « A quoi
comparerai-je cette génération? Beaucoup d'entre vous ne recevront ni le
message de Jean ni mon enseignement. Vous ressemblez à des enfants jouant
sur la place du marché, qui appellent leurs camarades et disent: « Nous
avons joué de la flûte pour vous et vous n'avez pas dansé; nous avons gémi
et vous ne vous êtes pas affligés ». Il en est de même pour certains
d'entre vous. Jean est venu, ne mangeant pas et ne buvant pas, et ils ont
dit qu'il était possédé par un démon. Le Fils de l'Homme vient, mangeant
et buvant, et les mêmes personnes disent: « Voyez, il est un gourmand et
un buveur de vin, un ami des publicains et des pêcheurs! » En vérité, les
enfants de la sagesse légitiment la sagesse.
« Il semble que le Père céleste ait caché quelques-unes de ces vérités
aux intelligents et aux arrogants, tandis qu'il les a dévoilées à de
petits enfants (3). Mais le Père fait bien toutes choses; il se révèle à
l'univers par les méthodes de son propre choix. Venez donc, vous tous qui
peinez et portez de lourds fardeaux, et vous trouverez du repos pour votre
âme. Prenez sur vous le joug divin, et vous éprouverez l'indicible paix de
Dieu » (4).
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(1) Malachie III-1. |
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(2) Cf. Matthieu XI-11 |
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(3) Cf. Matthieu XI-25. |
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(4) Cf. Matthieu XI-28 à 30. |
9. -- LA MORT DE JEAN LE BAPTISTE
Jean le Baptiste fut exécuté par ordre d'Hérode Antipas le soir du 10
janvier de l'an 28. Le lendemain, quelques disciples de Jean qui étaient
allés à Macharée entendirent parler de l'exécution. Ils allèrent trouver
Hérode et réclamèrent le corps, qu'ils placèrent dans une sépulture. Plus
tard, ils l'inhumèrent à Sébaste, le village où habitait Abner. Le
lendemain 12 janvier, ils partirent vers le nord, en direction du camp des
apôtres de Jean et de Jésus près de Pella, et racontèrent à Jésus la mort
de Jean. Jésus écouta leur rapport, congédia la multitude, appela les
vingt-quatre autour de lui, et leur dit: « Jean est mort. Hérode l'a fait
décapiter. Tenez ensemble ce soir une séance de conseil, et arrangez vos
affaires en conséquence. Il n'y aura plus de délai. L'heure est venue de
proclamer le royaume ouvertement et énergiquement. Demain nous irons en
Galilée ».
De bonne heure le matin du 13 janvier, Jésus et les apôtres,
accompagnés de quelque vingt-cinq disciples, se rendirent à Capharnaüm et
logèrent pour la nuit dans la maison de Zébédée.
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