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  The Urantia book

FASCICULE 181

 

 

ULTIMES EXHORTATIONS ET AVERTISSEMENTS

APRÈS la conclusion du discours d'adieu aux onze, Jésus s'entretint amicalement avec eux et rappela maintes expériences qui les concernaient individuellement et collectivement. Ces Galiléens commençaient enfin à entrevoir que leur ami et instructeur allait les quitter; ils accrochèrent donc leurs espoirs à la promesse qu'après un court laps de temps il serait de nouveau avec eux, mais ils avaient tendance à oublier que cette visite de retour ne durerait, elle aussi, que très peu de temps. La plupart des apôtres et les principaux disciples croyaient que cette promesse de revenir pour quelques semaines (le bref intervalle entre la résurrection et l'ascension) indiquait que Jésus s'en allait simplement pour un bref entretien avec son Père, après quoi il reviendrait pour établir le royaume. Cette interprétation de son enseignement cadrait à la fois avec leurs idées préconçues et avec leurs profondes espérances. Dès lors que les apôtres étaient d'accord sur la croyance et l'espoir que leurs souhaits allaient être réalisés, il ne leur était pas difficile de trouver une interprétation des paroles du Maître justifiant leurs ardents désirs.

Après que les apôtres eurent analysé le discours d'adieu et commencé à l'assimiler, Jésus les réunit à nouveau pour leur communiquer ses ultimes exhortations et avertissements.

1. -- DERNIÈRES PAROLES DE RÉCONFORT

Quand les onze se furent assis, Jésus se leva et leur dit: « Tant que je suis avec vous en incarnation, je ne peux être qu'un individu parmi vous ou dans le monde entier. Mais quand j'aurai été délivré de mon corps de chair, je serai en mesure de revenir en tant qu'habitant spirituel chez chacun de vous et chez tous les autres croyants à l'évangile du royaume. De cette manière, le Fils de l'Homme deviendra une incarnation spirituelle dans l'âme de tous les croyants sincères.

« Quand je serai revenu vivre en vous et oeuvrer par votre intermédiaire, je pourrai d'autant mieux vous conduire dans cette vie et vous guider à travers les nombreuses demeures de la vie future dans le ciel des cieux (1). La vie dans la création éternelle du Père n'est pas un repos dans une oisiveté sans fin et un confort égoïste, mais plutôt une incessante progression en grâce, en vérité, et en gloire. Chacun des nombreux, des très nombreux postes dans la maison de mon Père est un point d'arrêt, une vie destinée à vous préparer au poste suivant. Les enfants de lumière iront ainsi de gloire en gloire jusqu'à ce qu'ils atteignent l'état divin où ils seront spirituellement perfectionnés, à l'instar du Père qui est parfait en toutes choses.

  (1) Expression employé par Moïse Deutéronome X-14), par Néhémie (IX-6), dans le Psaume CXLVIII-4, et dans 1 Rois VIII-27.

« Si vous voulez me suivre quand je vous quitterai, déployez vos meilleurs efforts pour vivre conformément à l'esprit de mon enseignement et à l'idéal de ma vie -- à l'accomplissement de la volonté de mon Père. Faites cela au lieu d'essayer d'imiter la vie terrestre que j'ai été requis, par nécessité, de vivre ici-bas.

« Le Père m'a envoyé dans ce monde, mais seul un petit nombre d'entre vous a décidé de me recevoir pleinement. Je répandrai mon esprit sur toute chair, mais les hommes ne choisiront pas tous de recevoir ce nouvel instructeur comme guide et conseiller de leur âme. Tous ceux qui le recevront seront éclairés, purifiés, et réconfortés. Cet esprit de vérité deviendra en eux une source d'eau vive qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

« Maintenant, au moment de vous quitter, je voudrais prononcer des paroles de réconfort. Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Je vous fais ces dons non à la manière du monde -- parcimonieusement; je donne à chacun de vous tout ce qu'il veut recevoir. Que votre coeur ne se trouble pas et ne craigne pas. J'ai vaincu le monde, et en moi vous triompherez tous par la foi. Je vous ai prévenus que le Fils de l'Homme va être tué, et je vous assure que je reviendrai avant d'aller auprès du Père, mais seulement pour un peu de temps. Et après mon ascension auprès du Père, je vous enverrai certainement le nouvel instructeur, afin qu'il vous accompagne et habite dans votre coeur. Quand vous verrez ces événements se produire, ne soyez pas épouvantés, mais croyez plutôt, car vous les aurez connus d'avance. Je vous ai aimés d'une grande affection, et je n'aurais pas voulu vous quitter, mais telle est la volonté de mon Père. Mon heure est venue.

« Ne doutez d'aucune de ces vérités, même quand vous serez dispersés par les persécutions et abattus par de nombreux chagrins. Quand vous vous sentirez seuls dans le monde, je connaîtrai votre isolement, de même que vous connaîtrez le mien quand vous serez obligés de fuir chacun de votre côté, en laissant le Fils de l'Homme aux mains de ses ennemis. Mais je ne suis jamais seul; le Père est toujours avec moi. Même à ce moment de solitude, je prierai pour vous. Je vous ai dit tout cela pour que vous puissiez avoir la paix et l'avoir plus abondamment. Vous aurez des tribulations ici-bas, mais ayez bon courage; j'ai triomphé dans le monde et je vous ai montré le chemin de la joie éternelle et du service perpétuel ».

Jésus donne la paix à ceux qui accomplissent avec lui la volonté de Dieu, mais non en vue des joies et satisfactions matérielles. Les matérialistes et les fatalistes incroyants ne peuvent espérer que deux sortes de paix et de consolations de l'âme: ou bien ils doivent être stoïques, fermement résolus à faire face à l'inévitable et à endurer le pire, ou bien ils doivent être béatement optimistes et s'abandonner indéfiniment à l'espoir qui jaillit éternellement dans le sein des hommes quand ceux-ci désirent ardemment, mais en vain, une paix qui ne vient jamais réellement.

Une certaine somme de stoïcisme et d'optimisme sont utiles pour vivre une vie sur terre, mais aucun des deux ne peut se comparer à la paix magnifique que le Fils de Dieu effuse sur ses compagnons incarnés. La paix que Micaël donne à ses enfants terrestres est celle qui a rempli son âme quand lui-même a vécu ici-bas la vie humaine incarnée. La paix de Jésus est la joie et la satisfaction d'une personne connaissant Dieu, et qui est parvenue au triomphe d'apprendre pleinement à faire la volonté de Dieu tout en vivant la vie d'un mortel incarné. La paix mentale de Jésus est fondée sur la foi humaine absolue que le divin Père veille réellement sur nous avec sagesse et compassion. Jésus rencontra des difficultés sur terre, et fut même appelé à tort « l'homme de douleurs » (1), mais dans toutes ses expériences, il était fortifié par la confiance qui lui permit toujours de poursuivre le but de sa vie avec la pleine assurance qu'il accomplissait la volonté du Père.

  (1) Isaïe LIII-3.

Jésus était résolu, persévérant, et entièrement dévoué à l'exécution de sa mission, mais il n'était pas un stoïque insensible et endurci. Il recherchait toujours les aspects encourageants de ses expériences, mais n'était pas un optimiste aveugle se leurrant lui-même. Le Maître savait tout ce qui l'attendait et ne le redoutait pas. Après avoir effusé sa paix sur chacun de ses disciples, il pouvait à juste titre leur dire: « Que votre coeur ne se trouble pas et ne craigne pas ».

La paix de Jésus est donc la paix et l'assurance d'un fils qui croit fermement que sa carrière dans le temps et l'éternité est entièrement en sécurité sous la garde et la surveillance d'un Père spirituel infiniment sage, aimant, et puissant. C'est en vérité une paix qui transcende toute compréhension mentale par les humains, mais dont un coeur humain croyant peut bénéficier pleinement.

2. -- EXHORTATIONS INDIVIDUELLES D'ADIEU

Le Maître avait fini de donner ses instructions d'adieu et de communiquer ses ultimes exhortations collectives à ses apôtres. Il se mit alors à leur faire individuellement ses adieux et à donner à chacun quelques conseils personnels en même temps que sa bénédiction de départ. Les apôtres étaient encore assis autour de la table dans l'ordre où ils s'étaient installés au début pour partager le Dernier Souper. Le Maître tourna autour de la table pour leur parler successivement, et chacun d'eux se leva quand le Maître s'adressa à lui.

À Jean, Jésus dit: « Jean, tu es le plus jeune de mes compagnons. Tu as été très proche de moi. Je vous aime tous de l'amour qu'un père effuse sur ses fils, mais tu as été désigné par André comme l'un des trois qui devaient constamment rester auprès de moi. En outre, tu as agi à ma place en beaucoup d'affaires concernant ma famille terrestre, et il faut que tu continues à le faire. Jean, je vais vers le Père en ayant pleine confiance que tu continueras à protéger les membres de ma famille terrestre. Veille à ce que leur désarroi au sujet de ma mission ne t'empêche en rien de leur accorder toute la sympathie, les conseils, et l'aide nécessaires, comme je sais que tu le ferais si je restais incarné. Ils parviendront tous à voir la lumière et à entrer pleinement dans le royaume; alors vous les recevrez tous joyeusement, mais je compte sur toi, Jean, pour leur souhaiter la bienvenue de ma part.

« Maintenant que j'en arrive aux heures finales de ma carrière terrestre, reste toujours à proximité de moi pour que je puisse te laisser des messages concernant ma famille. Quant à l'oeuvre que mon Père m'a confiée, elle est achevée, sauf en ce qui concerne ma mort charnelle, et je suis prêt à boire cette dernière coupe. Quant aux responsabilités que m'a laissées mon père terrestre Joseph, je les ai assumées durant ma vie, mais il faut maintenant que je compte sur toi pour agir à ma place en toutes ces affaires. Je t'ai choisi pour le faire, Jean, parce que tu es le plus jeune, et qu'en conséquence il est probable que tu vivras plus longtemps que les autres apôtres.

« Jadis nous t'avons donné, à toi et à ton frère, le surnom de fils du tonnerre. En débutant avec nous, tu étais autoritaire et intolérant, mais tu as beaucoup changé depuis le jour où tu voulais que je fasse descendre le feu du ciel sur la tête d'incroyants écervelés et ignorants. Il faut que tu changes encore davantage. Tu devrais être l'apôtre du nouveau commandement que je vous ai donné ce soir. Consacre ta vie à apprendre à tes compagnons à s'aimer les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Tandis que Jean Zébédée se tenait là, debout dans la chambre du haut, avec des larmes coulant le long de ses joues, il regarda le Maître en face et dit: « Je vais le faire, mon Maître, mais comment puis-je apprendre à aimer davantage mon prochain? » Et Jésus répondit: « Tu apprendras à mieux aimer tes prochains en apprenant d'abord à aimer davantage leur Père céleste, et après t'être plus sincèrement intéressé à leur bonheur dans le temps et l'éternité. Ce genre d'intérêt est nourri par une sympathie compréhensive, un service désintéressé, et un pardon sans bornes. Nul ne devrait te traiter avec dédain à cause de ta jeunesse, mais je t'exhorte à toujours considérer dûment que l'âge représente bien souvent l'expérience et que, dans les affaires humaines, rien ne peut remplacer l'expérience réelle. Efforce-toi de vivre en paix avec tout le monde, et spécialement avec tes amis de la confraternité du royaume céleste. Et puis, Jean, rappelle-toi toujours qu'il ne faut pas lutter avec les âmes que tu voudrais gagner au royaume.

Ensuite le Maître contourna son propre siège et s'arrêta un instant à côté de la place vide de Judas Iscariot. Les apôtres furent plutôt surpris de voir que Judas n'était pas encore rentré. Ils étaient fort curieux de savoir à quoi correspondait l'expression de tristesse sur le visage de Jésus debout à côté du siège vide du traître. Nul d'entre eux, sauf peut-être André, ne soupçonnait le moins du monde que leur trésorier était sorti pour trahir son Maître, comme Jésus le leur avait laissé entendre auparavant dans la soirée et pendant le souper. Il s'était passé tant de choses depuis lors que, pour l'instant, les apôtres avaient complètement oublié la déclaration de Jésus que l'un d'eux le trahirait.

Jésus s'approcha ensuite de Simon le Zélote, qui se leva pour écouter l'exhortation suivante: « Tu es un vrai fils d'Abraham, mais quelle peine j'ai eue à faire de toi un fils du royaume des cieux. Je t'aime, et tous tes compagnons t'aiment également. Je sais que tu m'aimes, Simon, et que tu aimes aussi le royaume, mais tu as encore l'idée fixe de faire advenir ce royaume conformément à tes préférences. Je sais bien que tu finiras pas saisir la nature et la signification spirituelles de mon évangile et que tu travailleras courageusement à le proclamer, mais je suis désolé de ce qui pourrait t'arriver après mon départ. Je me réjouirais de savoir que tu ne chancelleras pas. Je serais heureux si je pouvais savoir qu'après mon retour auprès du Père tu ne cesseras pas d'être mon apôtre, et que tu te comporteras acceptablement comme un ambassadeur du royaume céleste.

A peine Jésus avait-il fini de parler à Simon Zélotès que le fougueux patriote, essuyant les larmes de ses yeux, répondit: « Maître, ne crains rien pour ma fidélité. J'ai tourné le dos à tout pour pouvoir consacrer ma vie à l'établissement de ton royaume sur terre, et je ne chancellerai pas. Jusqu'ici j'ai survécu à toutes les déceptions et je ne l'abandonnerai pas ».

Alors Jésus posa sa main sur l'épaule de Simon et dit: « En vérité, il est réconfortant de t'entendre parler ainsi, socialement en ce moment, mais, mon bon ami, tu ne sais pas encore de quoi tu parles. Je ne doute pas un instant de ta fidélité, de ta dévotion. Je sais que tu n'hésiterais pas à te lancer dans la bataille et à mourir pour moi, comme le feraient tous tes compagnons (et ceux-ci approuvèrent vigoureusement d'un signe de tête), mais cela ne te sera pas demandé. Je t'ai maintes fois dit que mon royaume n'est pas de ce monde et que mes disciples ne se battront pas pour l'établir. Je te l'ai répété bien des fois, Simon, mais tu refuses de regarder la vérité en face. Je ne suis pas inquiet au sujet de ta fidélité envers moi et le royaume, mais que vas-tu faire quand je serai parti et qu'enfin ta pensée s'éveillera en comprenant que tu n'avais pas saisi la signification de mon enseignement et qu'il te faut réadapter tes fausses interprétations à la réalité d'un ordre spirituel différent des affaires du royaume? »

Simon le Zélote voulut encore parler, mais Jésus leva la main pour l'arrêter et continua: « Aucun de mes apôtres n'a un coeur plus sincère et honnête que le tien, mais après mon départ, aucun ne sera plus bouleversé et plus désespéré que toi. Quand tu seras découragé, mon esprit habitera en toi, et tes frères que voici ne t'abandonneront pas. N'oublie pas ce que je t'ai enseigné au sujet des rapports entre la citoyenneté sur terre et la filiation dans le royaume spirituel du Père. Réfléchis bien à ce que je t'ai dit sur la nécessité de rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Consacre ta vie, Simon, à montrer qu'un mortel peut convenablement accomplir mon injonction de reconnaître simultanément le devoir temporel envers le pouvoir civil et le service spirituel dans la confraternité du royaume. Si tu acceptes d'être enseigné par l'Esprit de Vérité, il n'y aura jamais de conflit entre tes devoirs envers la citoyenneté terrestre et ceux de ta filiation céleste, à moins que les chefs temporels ne prétendent exiger de toi l'hommage et le culte qui n'appartiennent quoi Dieu.

« Ensuite, Simon, quand tu auras fini par voir clair dans tout cela, que tu auras secoué ta dépression et que tu seras parti proclamer l'évangile avec grande autorité, n'oublie jamais que je t'aurai accompagné pendant toute ta période de découragement, et que je t'accompagnerai jusqu'au bout. Tu seras toujours mon apôtre. Après que tu auras accepté de voir par l'oeil de l'esprit et que tu auras complètement conformé ta volonté à celle du Père céleste, tu redeviendras mon ambassadeur actif et nul ne prendra prétexte de ta lenteur à comprendre les vérités que je t'ai enseignées pour t'enlever l'autorité que je t'ai conférée. Donc, Simon, je t'avertis une fois de plus que ceux qui combattent par l'épée périssent par l'épée, tandis que ceux qui oeuvrent en esprit obtiennent la vie éternelle dans le royaume à venir, ainsi que la joie et la paix dans le royaume terrestre. Quand la mission qui t'est confiée sera achevée sur terre, toi, Simon, tu siégeras avec moi dans mon royaume de l'au-delà. Tu verras réellement le royaume que tu as ardemment désiré, mais pas durant ton incarnation. Continue à croire en moi et en ce que je t'ai révélé, et tu recevras le don de la vie éternelle ».

Quand Jésus eut fini de parler à Simon le Zélote, il alla vers Matthieu Lévi et dit: « Il ne t'incombera plus d'assurer la trésorerie du groupe apostolique. Bientôt, très bientôt, vous serez tous dispersés. Il ne vous sera même plus permis de jouir de l'association consolante et réconfortante de l'un de vos frères apôtres. En poursuivant la prédication de l'évangile du royaume, il vous faudra trouver chacun de nouveaux collaborateurs. Je vous ai envoyés deux par deux à l'époque de votre formation, mais maintenant je vous quitte; quand vous serez remis du choc, vous irez seuls, jusqu'aux confins de la terre, proclamer la bonne nouvelle que les hommes vivifiés par la foi sont les fils de Dieu ».

Alors Matthieu dit: « Mais, Maître, qui va nous envoyer et comment saurons-nous où aller? André nous indiquera-t-il le chemin? » Et Jésus répondit: « Non, Lévi, André ne vous donnera plus de directives pour proclamer l'évangile. Il continuera cependant à être votre ami et votre conseiller jusqu'au jour où vous viendra l'Esprit de Vérité, et alors ce nouvel instructeur vous conduira chacun au loin pour travailler à l'expansion du royaume. Tu as subi beaucoup de transformations depuis le jour où tu te trouvais au bureau de la douane et où tu pris la décision de me suivre; mais il faut que tu en subisses encore beaucoup d'autres avant que tu puisses avoir la vision d'une confraternité où les Gentils siégeront avec les Juifs dans une association fraternelle. Tu éprouves le besoin de gagner tes compatriotes juifs au royaume; continue jusqu'à ce que tu sois pleinement satisfait, et ensuite tourne-toi avec autorité vers les Gentils. Lévi, tu peux être certain d'une chose, c'est que tu as gagné la confiance et l'affection de tes compagnons; ils t'aiment tous. (Et tous les apôtres firent signent qu'ils acquiesçaient aux paroles du Maître.)

« Lévi, je suis au courant de bien des choses que tes frères ignorent concernant tes soucis, tes sacrifices, et tes efforts pour assurer la trésorerie du groupe. Bien que celui qui portait la bourse soit absent, je me réjouis de ce que l'ambassadeur publicain soit ici, à ma réunion d'adieu, avec les messagers du royaume. Je prie pour que tu puisses discerner la signification de mon enseignement avec les yeux de l'esprit. Quand le nouvel instructeur viendra dans ton coeur, suis-le où il te conduira et fais voir à tes frères -- et même au monde entier -- ce que le Père peut faire pour un collecteur d'impôts détesté qui a osé suivre le Fils de l'Homme et croire à l'évangile du royaume. Dès le début, Lévi, je t'ai aimé comme l'on fait ces autres Galiléens. Puisque tu sais si bien que ni le Père ni le Fils ne font acception de personnes, veille à ne pas faire de distinction de cet ordre parmi ceux qui se mettront à croire à l'évangile grâce à ton ministère. Donc, Matthieu, consacre toute ta future vie de service à montrer aux hommes que Dieu ne fait pas acception de personnes, et qu'aux yeux de Dieu et dans la communauté du royaume tous les hommes sont égaux, tous les croyants sont les fils de Dieu ».

Ensuite Jésus alla vers Jacques Zébédée, qui se tint debout en silence tandis que le Maître s'adressait à lui en disant: « Jacques, lorsque toi et ton jeune frère vous êtes venus un jour vers moi en recherchant une préférence dans les honneurs du royaume, je vous ai dit qu'il appartenait au Père d'attribuer ces honneurs, et je vous ai demandé si vous étiez capables de boire ma coupe; vous m'avez tous deux répondu que vous l'étiez. Même si vous ne l'étiez pas alors et si vous n'en êtes pas encore capables aujourd'hui, vous serez bientôt préparés à ce service grâce à l'expérience par laquelle vous allez prochainement passer. Ce jour-là, tu as irrité tes compagnons par ta conduite. S'ils ne t'ont pas déjà entièrement pardonné, ils le feront quand ils te verront boire ma coupe. Que ton ministère soit long ou court, domine ton âme avec patience. Quand le nouvel instructeur viendra, laisse-le t'enseigner l'équilibre de la compassion et la tolérance sympathisante nées d'une sublime confiance en moi et d'une parfaite soumission à la volonté du Père. Consacre ta vie à démontrer la conjugaison de l'affection humaine et de la dignité divine d'un disciple qui connaît Dieu et croit au Fils. Tous ceux qui vivent ainsi révéleront l'évangile, même par leur manière de mourir. Toi et ton frère Jean vous suivrez des chemins différents, et il se peut que l'un de vous siège avec moi bien avant l'autre dans le royaume éternel. Apprenez que la vraie sagesse inclut la prudence aussi bien que le courage, et que la sagacité doit accompagner l'agressivité. Il viendra des moments suprêmes où mes disciples n'hésiteront pas à sacrifier leur vie pour l'évangile mais, dans toutes les circonstances ordinaires, ils feraient beaucoup mieux d'apaiser le courroux des incroyants, afin de pouvoir vivre et continuer à prêcher la bonne nouvelle. Dans la mesure où vous le pourrez vivez longtemps sur terre, afin qu'au cours de vos longues années vous puissiez gagner de nombreuses âmes au royaume céleste ».

Quand le Maître eut fini de parler à Jacques Zébédée, il contourna la table jusqu'à l'extrémité où se trouvait André, regarda son fidèle assistant bien dans les yeux, et lui dit: « André, tu m'as fidèlement représenté en tant que chef adjoint des ambassadeurs du royaume céleste. Bien que tu aies parfois douté et parfois manifesté une timidité dangereuse, tu as néanmoins toujours été sincèrement juste et éminemment équitable dans tes rapports avec tes compagnons. Depuis ton ordination et celle de tes frères comme messagers du royaume, tu as joui de l'autonomie dans toutes les affaires administratives du groupe, sauf que je t'ai désigné comme chef adjoint de ces hommes choisis. Dans aucun autre domaine temporel je n'ai agi pour te commander ou influencer tes décisions. Je m'en suis abstenu en vue de préparer quelqu'un à diriger vos délibérations collectives ultérieures. Dans mon univers, comme dans l'univers des univers de mon Père, nos fils-frères sont traités en tant qu'individus dans tous leurs rapports spirituels, mais dans tous les rapports collectifs, nous établissons invariablement une fonction précise de commandement. Notre royaume est un domaine ordonné, et quand deux ou plusieurs créatures volitives agissent en coopération, l'autorité d'un chef est toujours prévue.

« Maintenant, André, puisque tu es le chef de tes compagnons en vertu de l'autorité que je t'ai conférée, puisque tu m'as ainsi servi de représentant personnel, et puisque je vais vous quitter pour aller vers mon Père, je te libère de toute responsabilité concernant ces affaires temporelles et administratives. Désormais, tu n'exerceras plus de juridiction sur tes frères en dehors de celle que tu auras gagnée en tant que chef spirituel, et que tes compagnons reconnaîtront donc librement. Dès maintenant, tu n'as plus le droit d'exercer ton autorité sur tes frères à moins qu'ils ne te la restituent par un acte formel et précis après que je serai retourné auprès du Père. Toutefois, le fait d'être libéré de toute responsabilité en tant que chef administratif de ce groupe ne diminue en rien ta responsabilité morale de faire tout ce qui sera en ton pouvoir pour maintenir la cohésion de tes frères avec fermeté et amour durant les heures éprouvantes qui vont arriver incessamment; il s'agit des journées qui doivent intervenir entre mon départ d'incarnation et l'envoi du nouvel instructeur qui vivra dans votre coeur et vous conduira finalement dans toute la vérité. Au moment où je me prépare à te quitter, je voudrais te libérer de toute responsabilité administrative tirant son origine et son autorité de ma présence parmi vous comme l'un de vous. Désormais, je n'exercerai plus sur vous que l'autorité spirituelle.

« Si tes frères désirent te conserver comme conseiller, je te commande de faire l'impossible, dans toutes les questions temporelles et spirituelles, pour promouvoir la paix et l'harmonie parmi les divers groupes de croyants sincères à l'évangile. Consacre le reste de ta vie à développer les aspects pratiques de l'amour fraternel parmi tes compagnons. Sois bon pour mes frères incarnés quand ils parviendront à croire pleinement à l'évangile; manifeste un dévouement affectueux et impartial envers les Grecs à l'occident et envers Abner à l'orient. Bien que mes apôtres doivent prochainement être dispersés aux quatre coins de la terre pour proclamer la bonne nouvelle du salut par la filiation avec Dieu, il t'appartient de les maintenir réunis durant les heures d'épreuve imminentes, la période intensément éprouvante durant laquelle vous devrez apprendre à croire à l'évangile hors de ma présence personnelle, tout en attendant patiemment l'arrivée du nouvel instructeur, l'Esprit de Vérité. Donc, André, puisqu'il ne t'échoit pas d'accomplir de grandes oeuvres du point de vue humain, contente-toi d'être l'éducateur et le conseiller de ceux qui les accomplissent. Poursuis jusqu'à la fin ton travail sur terre, et ensuite tu continueras ce ministère dans le royaume éternel, car ne t'ai-je pas maintes fois dit que j'ai d'autres brebis en dehors de ce troupeau? »

Jésus alla ensuite vers les jumeaux Alphée, se mit entre eux deux, et dit: « Mes petits enfants, vous êtes l'une des trois paires de frères qui ont choisi de me suivre. Tous les six vous avez bien fait de travailler en paix avec votre frère par le sang, mais aucun ne l'a fait mieux que vous. De durs moments nous attendent sous peu. Peut-être ne comprendrez-vous pas tout ce qui vous arrivera, mais ne doutez jamais que vous ayez été appelés à l'oeuvre du royaume. Pendant quelque temps, il n'y aura pas de foules à diriger, mais ne vous découragez pas. Quand le travail de votre vie sera achevé, je vous recevrai dans le royaume supérieur où vous pourrez raconter votre salut aux foules d'anges et aux multitudes de Fils élevés de Dieu. Consacrez votre vie à magnifier les travaux pénibles du commun des mortels. Montrez à tous les habitants de la terre et aux anges du ciel comment un homme peut retourner avec gaîté et courage à son dur labeur de jadis, après avoir été appelé pendant un temps au service spécial de Dieu. Si à un moment donné votre travail dans les affaires extérieures du royaume est achevé, retournez à vos anciens travaux avec l'illumination de l'expérience d'être fils de Dieu, et avec la compréhension élevée que, pour celui qui connaît Dieu, il n'existe ni travail banal, ni labeur séculier. Pour vous qui avez oeuvré avec moi, toutes choses sont devenues sacrées, et tout labeur terrestre est devenu un service pour Dieu le Père. Quand vous entendrez raconter les actes de vos anciens compagnons apostoliques, réjouissez-vous avec eux et poursuivez votre besogne quotidienne comme ceux qui attendent Dieu et travaillent en l'attendant. Vous avez été mes apôtres et vous le serez toujours; je me souviendrai de vous dans le royaume à venir ».

Ensuite Jésus alla vers Philippe, qui se leva pour entendre le message suivant de son Maître: « Philippe, tu m'as posé beaucoup de sottes questions, et j'ai fait l'impossible pour répondre à chacune d'elles. Maintenant je voudrais répondre à la dernière qui s'est élevée dans ta pensée fort honnête, mais fort peu spirituelle. Pendant que je contournais la table vers toi, tu n'as pas cessé de te demander: « Que vais-je faire si le Maître s'en va et nous laisse seuls dans le monde? » Homme de peu de foi! Et pourtant tu en as presque autant que nombre de tes frères. Tu as été un bon intendant, Philippe. Tes défaillances ont été rares, et l'une d'elles a été utilisée pour manifester la gloire du Père. Ton service d'économat va prendre fin. Il faudra te consacrer plus complètement à l'oeuvre pour laquelle tu as été appelé -- la prédication de l'évangile du royaume. Philippe, tu as toujours voulu des explications, et tu vas bientôt voir de grandes choses. Il aurait bien mieux valu que tu les aies perçues par la foi, mais puisque tu étais sincère même dans tes vues matérielles, tu vivras pour voir l'accomplissement de mes paroles. Ensuite, quand tu auras été béni par la vision spirituelle, fais ton travail en consacrant ta vie à guider l'humanité dans sa recherche de Dieu et des réalités éternelles avec l'oeil de la foi spirituelle, et non avec les yeux de la pensée matérielle. Souviens-toi, Philippe ' que tu as une grande mission sur terre, car le monde est rempli de gens qui ont tendance à regarder la vie exactement comme toi. Tu as une tâche importante à accomplir, et quand elle sera achevée, tu viendras à moi dans mon royaume; je prendrai grand plaisir à t'y montrer ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, et ce que la pensée humaine n'a pas connu. Entre temps, deviens comme un petit enfant dans le royaume de l'esprit et permets-moi, en tant qu'esprit du nouvel instructeur, de t'entraîner dans le royaume spirituel. De cette manière, je pourrai faire pour toi beaucoup de choses que je n'ai pu accomplir en tant que mortel du royaume durant mon séjour avec toi. Et n'oublie jamais, Philippe, que quiconque m'a vu a vu le Père ».

Ensuite le Maître alla vers Nathanael, qui se leva; mais Jésus le pria de se rasseoir, s'assit côté de lui, et dit: « Nathanael, tu as appris à vivre au-dessus des préjugés et à pratiquer une tolérance croissante depuis que tu es devenu mon apôtre. Mais tu as encore beaucoup à apprendre. Tu as été une bénédiction pour tes collègues parce que ta persévérante simplicité les rappelait à l'ordre. Après mon départ, il se peut que ta franchise t'empêche de rester en bons termes avec tes compagnons, tant anciens que nouveaux. Tu devrais apprendre que l'expression d'une pensée, même bonne, doit être modulés en harmonie avec le statut intellectuel et le développement spirituel de l'auditeur. La sincérité est fort utile dans l'oeuvre du royaume quand elle est alliée au tact.

« Si tu voulais apprendre à travailler avec tes compagnons, tu pourrais accomplir des oeuvres plus durables; par contre, si tu pars à la recherche de ceux qui pensent comme toi, consacre alors ta vie à prouver que les disciples connaissant Dieu peuvent devenir des bâtisseurs du royaume, même s'ils sont seuls dans le monde et isolés de leurs compagnons croyants. Je sais que tu seras fidèle jusqu'au bout, et je t'accueillerai un jour dans le service plus étendu de mon royaume supérieur ».

Alors Nathanael prit la parole pour demander à Jésus: « J'ai toujours écouté ton enseignement depuis le premier moment où tu m'as appelé au service du royaume, mais en toute honnêteté je n'arrive pas à comprendre la pleine signification de tout ce que tu nous dis. Je ne sais pas à quels événements je dois m'attendre, et je crois que la plupart de mes compagnons sont également désorientés, mais qu'ils hésitent à avouer leur embarras. Peux-tu m'aider » Jésus posa sa main sur l'épaule de Nathanael et dit: « Mon ami, il n'est pas surprenant que tu sois embarrassé pour essayer de saisir la signification de mon enseignement spirituel, car tu es fortement handicapé par tes idées préconçues sur la tradition juive et embrouillé par ta tendance persistante à interpréter mon évangile conformément aux leçons des scribes et des pharisiens.

« Je vous ai beaucoup enseigné par la parole et j'ai vécu ma vie parmi vous. J'ai fait tout ce qui était possible pour éclairer votre pensée et libérer votre âme. Ce que vous n'avez pas été capables de tirer de mes enseignements, il faut maintenant vous préparer à l'acquérir auprès du maître de tous les instructeurs -- l'expérience réelle. Dans toutes les expériences nouvelles qui vous attendent, je vous précéderai et l'Esprit de Vérité vous accompagnera. Ne craignez pas. Quand le nouvel instructeur sera venu, il vous révélera ce que vous ne réussissez pas à comprendre maintenant; il le fera durant le reste de votre vie terrestre et poursuivra votre formation dans les âges éternels.

Puis le Maître se tourna vers tous les apôtres et dit: « Ne soyez pas consternés de ne pas comprendre la pleine signification de l'évangile. Vous n'êtes que des mortels limités, et ce que je vous ai enseigné est infini, divin, et éternel. Soyez patients et ayez bon courage, car vous avez les âges éternels devant vous pour continuer votre expérience progressive et devenir parfaits, comme votre Père au Paradis est parfait ».

Ensuite Jésus alla vers Thomas, qui se leva pour s'entendre dire: «Thomas, tu as souvent manqué de foi; toutefois, après tes périodes de doute, tu n'as jamais manqué de courage. Je sais que les faux prophètes et les éducateurs illégitimes ne te tromperont pas. Après mon départ, tes compagnons apprécieront d'autant plus ta manière critique de considérer les nouveaux enseignements. Quand vous serez tous dispersés aux confins du monde dans les temps à venir, souviens-toi que tu es encore mon ambassadeur. Consacre ta vie à la grande oeuvre consistant à montrer que la pensée matérielle critique des hommes peut triompher de l'inertie du doute intellectuel quand elle se trouve en face d'une démonstration de la vérité vivante; je parle de la vérité vivante telle qu'elle opère dans l'expérience des hommes et des femmes nés de l'esprit, qui produisent les fruits de l'esprit dans leur vie, et qui s'aiment les uns les autres comme je vous ai aimés. Thomas, je suis heureux que tu te sois joint à nous, et je sais qu'après une courte période de perplexité tu continueras à servir le royaume. Tes doutes ont embarrassé tes compagnons, mais ne m'ont jamais troublé. J'ai confiance en toi et je te précéderai jusqu'aux confins de la terre.

Ensuite le Maître alla vers Simon Pierre qui se leva, tandis que Jésus s'adressait à lui en ces termes: « Pierre, je sais que tu m'aimes, et que tu consacreras ta vie à prêcher publiquement l'évangile aux Juifs et aux Gentils, mais je suis désolé que tes années d'association étroite avec moi n'aient pas mieux réussi à t'aider à réfléchir avait de parler. Par quelle expérience faudra-t-il que tu passes pour apprendre à mettre un sceau sur tes lèvres? Que de difficultés tu nous as causées par tes paroles irréfléchies, par ta présomptueuse confiance en toi! Tu vas t'attirer encore bien plus de difficultés si tu ne maîtrises pas ce défaut. Tu sais que tes compagnons t'aiment malgré cette faiblesse, et tu dois aussi comprendre que cette imperfection ne diminue en rien mon affection pour toi, mais elle réduit ton utilité et ne cesse jamais de te valoir des ennuis. Toutefois, il est indubitable que l'expérience par laquelle tu vas passer cette nuit même sera pour toi d'un grand secours. Ce que je te dis maintenant, Simon Pierre, je le dis également à tous tes frères assemblés ici: Ce soir vous serez tous en grand péril de trébucher à cause de moi. Vous savez qu'il est écrit: « Le berger sera frappé et les brebis seront dispersées » (1). Quand je ne serai plus là, il y aura grand danger que certains d'entre vous succombent à des doutes et trébuchent à cause de ce qui me sera arrivé. Mais je vous promets maintenant que je reviendrai pour un peu de temps et que je vous précéderai en Galilée ».

  (1) Cf. Zacharie XIII-7.

Alors Pierre mit sa main sur l'épaule de Jésus et dit: « Peu importe si tous mes frères succombent à des doutes à ton sujet; moi je te promets que je ne trébucherai sur rien de ce que tu pourras faire. Je t'accompagnerai, et au besoin je mourrai pour toi ».

Tandis que Pierre se tenait là devant son Maître, tout tremblant d'une émotion intense et débordant d'amour pour lui, Jésus le regarda droit dans ses yeux humides de larmes et dit: « Pierre, en vérité, en vérité, je te le dis, cette nuit le coq ne chantera pas avant que tu ne m'aies renié trois ou quatre fois. Ce que tu n'as pas appris par ton association paisible avec moi, tu vas l'apprendre par beaucoup d'ennuis et de grands chagrins. Après que tu auras réellement appris cette indispensable leçon, tu devras fortifier tes frères et poursuivre une vie consacrée à prêcher l'évangile, bien que tu puisses être mis en prison, et peut-être me suivre en payant le prix suprême du service pour édifier le royaume du Père.

« Mais n'oublie pas ma promesse: Quand je serai ressuscités je demeurerai quelque temps avec vous avant de rejoindre le Père. Ce soir même, je supplierai le Père de fortifier chacun de vous pour l'épreuve que vous allez si prochainement traverser. Je vous aime de tout l'amour que le Père me porte, et vous devriez donc vous aimer désormais les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Ensuite, après avoir chanté un hymne, ils partirent pour le camp du Mont des Oliviers.

 

1953
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1954
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1955
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1956
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1957
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1958
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1959
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1960
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1961
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1962