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  The Urantia book

FASCICULE 196

 

LA FOI DE JÉSUS

JÉSUS avait en Dieu une foi sublime venant du coeur. Il éprouva les hauts et les bas ordinaires de l'existence humaine, mais il ne mit jamais religieusement en doute les soins et les directives de Dieu. Sa foi était le fruit d'une clairvoyance née de l'activité de la présence divine de son Ajusteur intérieur. Cette foi n'était ni traditionnelle, ni simplement intellectuelle; elle était entièrement personnelle et purement spirituelle.

Le Jésus humain voyait Dieu comme étant saint, juste, et grand, aussi bien que véridique, beau, et bon. Il focalisa dans sa pensée tous ces attributs de la divinité en tant que « volonté du Père qui est aux cieux ». Le Dieu de Jésus était simultanément « le Saint d'Israël » et « le Père céleste vivant et aimant ». Le concept de Dieu en tant que Père n'était pas originel chez lui, mais Jésus exalta et éleva l'idée au niveau d'une expérience sublime en apportant une nouvelle révélation de Dieu et en proclamant que toute créature humaine est un enfant de ce Père de l'amour, un fils de Dieu.

Jésus ne s'accrocha pas à la foi en Dieu comme une âme se débattant dans une guerre contre l'univers et menant une lutte à mort contre un monde hostile et pécheur. Il n'avait pas recours à la foi uniquement pour se consoler au milieu des soucis ou pour s'encourager devant la menace du désespoir. La foi n'était pas pour lui une simple compensation illusoire aux réalités déplaisantes et aux tristesses de la vie. En face de toutes les difficultés naturelles et des contradictions temporelles de l'existence humaine, il éprouvait la tranquillité d'une confiance suprême et indiscutée en Dieu, et le prodigieux sentiment de vivre, par la foi, dans la présence même du Père céleste. Cette foi triomphante était une expérience vivante d'épanouissement spirituel effectif. La grande contribution de Jésus aux valeurs de l'expérience humaine ne fut pas de révéler tant d'idées nouvelles au sujet du Père céleste, mais plutôt de démontrer si magnifiquement et humainement un type nouveau et supérieur de foi vivante en Dieu. Jamais sur aucun monde de notre univers, ni dans la vie d'aucun homme, Dieu ne devint une  réalité aussi vivante que dans l'expérience de Jésus de Nazareth.

Les habitants d'Urantia et de toutes les autres planètes de l'univers local découvrent dans la vie terrestre du Maître une religion d'un type nouveau et supérieur, une religion basée sur les relations spirituelles personnelles avec le Père Universel, et entièrement validée par l'autorité suprême d'une expérience personnelle authentique. La foi vivante de Jésus était plus qu'une cogitation intellectuelle et n'était pas une méditation mystique.

La théologie peut fixer, formuler, définir, et dogmatiser la foi mais, dans la vie humaine de Jésus, la foi était personnelle, vivante, originale, spontanée, et purement spirituelle. Elle n'était ni un respect pour la tradition, ni une simple croyance intellectuelle tenue pour un credo sacré, mais plutôt une expérience sublime et une profonde conviction qui le tenaient en sécurité. Sa foi était si réelle et si totalement inclusive qu'elle balaya absolument tous les doutes spirituels et détruisit efficacement tout désir opposé. Rien ne put arracher Jésus de l'ancrage spirituel dans cette foi fervente, sublime, et intrépide. même en face de la défaite apparente, ou dans l'angoisse des déceptions et d'un désespoir menaçant, il se tenait calmement dans la présence divine, sans peur, et pleinement conscient d'être spirituellement invincible. Jésus bénéficiait de l'assurance tonifiante de posséder une foi stoïque; dans chaque situation éprouvante de la vie, il fit infailliblement preuve d'une fidélité sans discussion à la volonté du Père. Et cette foi superbe ne fut pas ébranlée, même par la menace cruelle et écrasante d'une mort ignominieuse.

Chez les génies religieux, une puissante foi spirituelle conduit trop souvent directement à un fanatisme désastreux, à l'exagération du facteur religieux, mais ce ne fut pas le cas pour Jésus. Sa vie pratique ne fut pas affectée défavorablement par sa foi extraordinaire et sa claire compréhension de l'esprit, parce que son exaltation spirituelle était l'expression entièrement inconsciente et spontanée de son âme dans son expérience personnelle avec Dieu.

La foi spirituelle de Jésus, ardente et indomptable, ne devint jamais fanatique, car elle n'essaya jamais de s'imposer à son jugement intellectuel bien équilibré concernant les valeurs relatives des situations pratiques et ordinaires de la vie sociale, économique, et morale. Le Fils de l'Homme était une personnalité humaine splendidement unifiée; il était un être divin parfaitement doué; sa nature humaine et sa nature divine étaient magnifiquement coordonnées dans une personnalité unique opérant sur terre. Le Maître coordonnait toujours la foi de l'âme avec les sages appréciations d'une expérience mûrie. Sa foi personnelle, son espérance spirituelle, et sa dévotion morale étaient toujours liées dans une incomparable unité religieuse associant harmonieusement un sens aigu de la réalité et le caractère sacré de toutes les allégeances humaines — honneur personnel, amour familial, obligations religieuses, devoir social, et nécessités économiques.

La foi de Jésus se représentait toutes les valeurs spirituelles comme incluses dans le royaume de Dieu, et c'est pourquoi il disait: « Cherchez d'abord le royaume des cieux ». Jésus voyait dans la communauté idéale et évoluée du royaume la réalisation et l'accomplissement de « la volonté de Dieu ». L'essentiel de la prière qu'il enseigna à ses disciples était: « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite ». Ayant ainsi conçu le royaume comme incluant la volonté de Dieu, il se consacra à le manifester avec un étonnant oubli de soi et un enthousiasme illimité. Mais dans toute l'intensité de sa mission et durant sa vie extraordinaire, il ne fit jamais apparaître l'acharnement d'un fanatique ni l'exaltation superficielle d'un égoïste religieux.

Toute la vie du Maître fut constamment conditionnée par sa foi vivante, sa sublime expérience religieuse. Ce comportement spirituel dominait complètement sa pensée et ses sentiments, ses croyances et ses prières, ses enseignements et ses sermons. Cette foi personnelle d'un fils en la certitude de la gouverne et la sécurité de la protection du Père céleste imprégna sa vie extraordinaire d'un profond contenu de réalité spirituelle. Cependant, malgré cette intime conscience de ses relations étroites avec la divinité, lorsqu'un disciple s'adressa à lui en l'appelant Bon Maître, le divin Galiléen répliqua immédiatement: « Pourquoi m'appelles-tu bon? » Quand nous nous trouvons en face de ce splendide oubli de soi, nous commençons à comprendre comment le Père Universel trouva possible de se manifester si pleinement à Jésus et de se révéler à travers lui aux mortels des royaumes.

En tant qu'homme du royaume, Jésus apporta à Dieu la plus grande de toutes les offrandes: il consacra et dédia sa propre volonté au majestueux service de faire la volonté divine. Jésus interprétait toujours la religion entièrement sous l'aspect de la volonté du Père. Quand vous étudiez la carrière du Maître au point de vue de la prière ou de tout autre trait de la vie religieuse, recherchez moins ses enseignements que ses actes. Jamais Jésus ne fit une prière à titre de devoir religieux. Pour lui, la prière était une expression sincère de comportement spirituel, un exposé de dévotion personnelle, une expression d'actions de grâces, une manière d'échapper à la tension émotive, une prévention de conflit, une exaltation de l'intellect, un renforcement des tendances supérieures, une consécration d'impulsion, une clarification de point de vue, une reddition transcendantale de la volonté, une sublime affirmation de confiance, une révélation de courage, la proclamation d'une découverte, une confession de dévotion suprême, la confirmation d'une consécration, une technique pour aplanir les difficultés, et la puissante mobilisation des pouvoirs conjugués de l'âme pour résister à toutes les tendances humaines à l'égoïsme, au mal, et au péché. Il vécut précisément cette vie de pieuse consécration à faire la volonté de son Père et la termina triomphalement par une prière de cet ordre. Le secret de son incomparable vie religieuse était sa conscience de la présence de Dieu; il l'atteignit par des prières sensées et une adoration sincère -- une communion ininterrompue avec Dieu -- et non par des directives, des voix, des visions, ou des pratiques religieuses extraordinaires.

Dans la vie terrestre de Jésus, la religion était une expérience vivante, un passage direct et personnel du respect spirituel à la droiture pratique. La foi de Jésus porta les fruits transcendants de l'esprit divin. Sa foi n'était ni dépourvue de maturité ni crédule comme celle d'un enfant mais, sous beaucoup de rapports, elle ressemblait mentalement à la confiance candide des enfants. La confiance de Jésus en Dieu ressemblait beaucoup à celle d'un enfant en ses parents. Il avait une profonde confiance dans l'univers, comme les enfants en ont dans l'ambiance paternelle. La foi sincère de Jésus dans la bonté fondamentale de l'univers ressemblait beaucoup à celle d'un enfant dans la sécurité de son entourage terrestre. Jésus dépendait du Père céleste comme un enfant s'appuie sur ses parents terrestres. Jamais sa foi ardente ne mit un instant en doute la certitude que le Père céleste veillait sur lui. Jésus ne fut jamais sérieusement troublé par la peur, le doute, ou le scepticisme. L'incroyance n'habitait pas l'expression libre et originale de sa vie. Il conjuguait le courage solide et intelligent d'un adulte avec l'optimisme sincère d'un enfant croyant. Sa foi avait grandi jusqu'à un tel degré de confiance qu'elle était dépourvue de crainte.

La foi de Jésus atteignait la pureté d'une confiance d'enfant. Elle était si absolue et dépourvue de doutes qu'elle réagissait au charme du contact avec des compagnons et aux merveilles de l'univers. Son sentiment de dépendance envers le divin était si complet et confiant qu'il lui procurait la joie et l'assurance d'une sécurité personnelle absolue. Il n'y avait pas de prétention hésitante dans l'expérience religieuse de Jésus. Dans cette intelligence géante d'adulte, la foi de l'enfant régnait suprêmement en toutes les matières se rapportant à la conscience religieuse. Il n'est pas étonnant qu'il ait une fois dit: « A moins de devenir comme un petit enfant, vous n'entrerez pas dans le royaume ». Bien que la foi de Jésus fût semblable à celle d'un enfant, elle n'était en aucun sens puérile.

Jésus ne demandait pas à ses disciples de croire en lui, mais plutôt de croire avec lui à la réalité de l'amour de Dieu et d'accepter en toute confiance l'assurance de leur filiation avec le Père céleste. Le Maître désire que tous ses fidèles partagent pleinement sa foi transcendante. D'une manière fort touchante, Jésus mit ses partisans au défi non seulement de croire ce qu'il croyait, mais aussi de croire comme il croyait. Telle est la pleine signification de son commandement suprême: « Suis-moi ».

La vie terrestre de Jésus fut consacrée à un seul grand dessein -- faire la volonté du Père, vivre la vie humaine religieusement et par la foi. La foi de Jésus était confiante comme celle d'un enfant, mais sans la moindre présomption. Il prit des décisions fermes et viriles, affronta courageusement de multiples déceptions, surmonta résolument d'extraordinaires difficultés, et fit face sans défaillance aux rudes exigences du devoir. Il fallait une forte volonté et une confiance indéfectible pour croire ce que Jésus croyait et comme il le croyait.   

1. -- JÉSUS — L'HOMME

La dévotion de Jésus à la volonté du Père et au service des hommes représentait plus qu'une décision de mortel et une détermination humaine; c'était une consécration de tout son coeur à cette effusion d'amour sans restriction. Si grand que soit le fait de la souveraineté de Micaël, il ne faut pas séparer des hommes le Jésus humain. Le Maître a effectué son ascension en tant qu'homme et en tant que Dieu; il appartient aux hommes et les hommes lui appartiennent. Il est fort malheureux que la religion soit si mal interprétée qu'elle éloigne le Jésus humain des mortels qui se débattent. Il ne faudrait pas que les discussions sur l'humanité ou la divinité du Christ obscurcissent la vérité salutaire que Jésus de Nazareth était un homme religieux qui réussit, par la foi, à connaître et à faire la volonté de Dieu; il fut l'homme le plus véritablement religieux qui ait jamais vécu sur Urantia.

Les temps sont mûrs pour constater la résurrection symbolique du Jésus humain, sortant du tombeau des traditions théologiques et des dogmes religieux de dix-neuf siècles. Il faut cesser de sacrifier Jésus de Nazareth, même au concept splendide du Christ glorifié. Quel service transcendant rendrait la présente révélation si, par elle, le Fils de l'Homme pouvait être dissocié de la théologie traditionnelle et présenté, en tant que Jésus vivant, à l'Église qui porte son nom et à toutes les autres religions! La communauté chrétienne des croyants n'hésiterait certainement pas à réadapter sa foi et ses pratiques religieuses, de manière à pouvoir « suivre » le Maître dans la démonstration de sa vie réelle de dévotion religieuse à faire la volonté de son Père et de consécration désintéressée au service des hommes. Les Chrétiens déclarés craignent-ils de dévoiler que leur communauté autarchique et non consacrée manque de respectabilité sociale et souffre d'inadaptations économiques égoïstes? Le christianisme institutionnel craint-il que l'autorité ecclésiastique traditionnelle ne soit mise en péril, et même peut-être renversée, si le Jésus de Galilée est rétabli dans la pensée et l'âme des hommes en tant qu'idéal de vie religieuse personnelle? En vérité, les réadaptations sociales, les transformations économiques, les régénérescences morales, et les révisions religieuses de la civilisation chrétienne seraient radicales et révolutionnaires si la religion vivante de Jésus supplantait soudainement la religion théologique à propos de Jésus.

« Suivre Jésus », cela signifie partager personnellement sa foi religieuse et entrer dans l'esprit de la vie du Maître consacrée au service désintéressé des hommes. L'une des choses les plus importantes de la vie humaine consiste à trouver ce que Jésus croyait, à découvrir ses idéaux, et à s'efforcer d'accomplir le dessein élevé de sa vie. De toutes les connaissances humaines, celle qui présente la plus grande valeur est de connaître la vie religieuse de Jésus et la manière dont il la vécut.

Les gens du peuple étaient heureux d'entendre Jésus, et ils réagiraient encore à la présentation de sa vie humaine sincère de motivation religieuse consacrée, si ces vérités étaient à nouveau proclamées dans le monde. Les gens l'écoutaient avec plaisir parce qu'il était l'un d'eux, un citoyen sans prétention; le plus grand instructeur religieux du monde était en vérité un laïc.

Les croyants au royaume ne devraient pas avoir pour but d'imiter à la lettre la vie incarnée de Jésus, mais plutôt de partager sa foi, d'avoir confiance en Dieu comme lui, et de croire aux hommes comme il croyait en eux. Il ne discutait jamais la paternité de Dieu et la fraternité des hommes; il était une illustration vivante de la première et un profond exemple de la seconde.

De même que les hommes doivent progresser de la conscience de l'humain à la compréhension du divin, de même Jésus s'éleva de la nature de l'homme à la conscience de Dieu. Le Maître effectua cette grande ascension de l'humain au divin par l'accomplissement conjugué de son intelligente foi humaine et des actes de son Ajusteur intérieur. La réalisation effective de sa divinité totale (toujours pleinement consciente de la réalité de son humanité) passa par sept stades où sa foi le rendait conscient de sa divinisation progressive. Ces stades furent marqués par les extraordinaires événements suivants dans l'expérience d'effusion du Maître:

   1. L'arrivée de l'Ajusteur de Pensée.
   2. La venue du messager d'Emmanuel qui apparut à Jésus à Jérusalem à l'époque où il avait à peu près douze ans.
   3. Les manifestations qui accompagnèrent son baptême.
   4. Ses expériences sur la montagne de la transfiguration.
   5. Sa résurrection morontielle.
   6. Son ascension spirituelle.
   7. L'embrassement final du Père du Paradis lui conférant la souveraineté illimitée sur l'univers de Nébadon.

2. -- LA RELIGION DE JÉSUS

Peut-être une réforme aura-t-elle un jour un impact assez profond pour que l'Église chrétienne revienne aux purs enseignements religieux de Jésus, auteur et affineur de notre foi. On peut prêcher une religion à propos de Jésus, mais la religion de Jésus doit nécessairement être vécue. Dans l'enthousiasme de la Pentecôte, Pierre inaugura involontairement une nouvelle religion, celle du Christ ressuscité et glorifié. L'apôtre Paul transforma plus tard ce nouvel évangile en christianisme, religion où il incorpora ses propres opinions théologiques et décrivit sa propre expérience personnelle avec le Jésus de la route de Damas L'évangile du royaume est basé sur l'expérience religieuse personnelle de Jésus de Galilée, tandis que le christianisme l'est à peu près exclusivement sur l'expérience religieuse personnelle de l'apôtre Paul. Presque tout le Nouveau Testament est consacré non à décrire la vie religieuse significative et inspirante de Jésus, mais à analyser l'expérience religieuse de Paul et à décrire ses convictions religieuses personnelles. Les seules exceptions notables à cette affirmation, à part certains chapitres de Matthieu, de Marc, et de Luc, sont l'Epître aux Hébreux et l'Epître de Jacques. Même Pierre ne revint qu'une fois dans ses écrits sur la vie religieuse personnelle de son Maître. Le Nouveau Testament est un superbe document chrétien, mais ne reflète que piètrement la religion de Jésus.

La vie incarnée de Jésus dépeint une croissance religieuse transcendante, commençant par les idées de respect primitif, continuant par des années de communion spirituelle personnelle, et parvenant finalement au statut exalté de la conscience de son unité avec le Père. Ainsi, en une seule courte vie, Jésus franchit l'expérience de la progression spirituelle religieuse que les hommes commencent sur terre et n'achèvent généralement qu'à la fin de leur long séjour dans les écoles d'éducation spirituelles des niveaux successifs de la carrière pré-paradisiaque. Jésus progressa à partir d'une conscience purement humaine où il était certain, par la foi, d'une expérience religieuse personnelle, jusqu'aux hauteurs spirituelles sublimes où il épanouit positivement sa nature divine et où il prit conscience de son association étroite avec le Père Universel dans l'administration d'un univers. Son humble statut de dépendance humaine l'avait incité à répondre spontanément à l'interlocuteur qui l'appelait Bon Maître: « Pourquoi m'appelles-tu bon? Nul n'est bon sinon Dieu ». La conscience sublime de sa divinité parachevée le conduisit à s'écrier: « Qui d'entre vous me convaincra de péché? » Cette ascension progressive de l'humain au divin fut un accomplissement purement terrestre. Lorsque Jésus eut ainsi atteint la divinité, il était encore le même Jésus humain, le Fils de l'Homme aussi bien que le Fils de Dieu.

Marc, Matthieu, et Luc font quelque peu ressortir le caractère du Jésus humain se lançant dans la magnifique lutte pour connaître la volonté de son Père et pour l'exécuter. Jean présente un portrait du triomphant Jésus marchant sur terre avec la pleine conscience de sa divinité. La grande erreur commise par ceux qui ont étudié la vie du Maître est que certains ont conçu Jésus comme entièrement humain, tandis que d'autres l'ont imaginé comme uniquement divin. Durant toute son expérience, il fut véritablement à la fois humain et divin, et il l'est encore maintenant.

La plus grande faute consista en ceci : le Jésus humain fut reconnu comme ayant une religion, tandis que le Jésus divin (le Christ) devint une religion presque du jour au lendemain. Le christianisme de Paul assura l'adoration du divin Christ, mais perdit à peu près complètement de vue la vaillance et les luttes du Jésus humain de Galilée. Or c'est ce dernier qui, par le courage de sa foi religieuse personnelle et l'héroïsme de son Ajusteur intérieur, s'éleva des bas niveaux de l'humanité pour s'unir à la divinité, devenant ainsi le chemin nouveau et vivant par lequel tous les mortels peuvent effectuer la même ascension depuis l'humanité jusqu'à la divinité. A tous les stades de spiritualité et sur tous les mondes, les hommes peuvent trouver dans la vie personnelle de Jésus ce qui les fortifiera et les inspirera pendant qu'ils progressent des niveaux spirituels inférieurs aux valeurs divines supérieures, depuis le commencement jusqu'à la fin de toute expérience religieuse personnelle.

A l'époque où fut écrit le Nouveau Testament, non seulement ses auteurs croyaient profondément à la divinité du Christ ressuscité, mais aussi ils croyaient pieusement et sincèrement à son retour quasi-immédiat sur terre pour parfaire le royaume des cieux. Cette foi solide dans le retour immédiat du Seigneur contribua beaucoup à faire omettre dans le récit les références qui décrivaient les expériences et les attributs purement humains du Maître. Tout le mouvement chrétien s'écarta du portrait humain de Jésus de Nazareth pour s'orienter vers l'exaltation du Christ ressuscité, le Seigneur Jésus glorifié qui devait bientôt revenir.

Jésus fonda la religion de l'expérience personnelle en faisant la volonté de Dieu et en servant la confraternité humaine. Paul fonda une religion où Jésus glorifié devenait un objet d'adoration, et où la confraternité se composait de compagnons croyant au divin Christ. Ces concepts du Maître et de l'apôtre existaient potentiellement dans la vie divine-humaine de Jésus durant son effusion, et il est vraiment dommage que ses fidèles n'aient pas réussi à créer une religion unifiée qui aurait dûment reconnu à la fois la nature humaine et la nature divine du Maître; les deux étaient inséparablement liées dans sa vie terrestre et glorieusement exposées dans l'évangile originel du royaume.

On ne serait ni choqué ni troublé par certaines vigoureuses proclamations de Jésus si l'on voulait seulement se rappeler qu'il était l'homme religieux le plus sincère et le plus dévoué du monde. Il était un mortel entièrement dédié, consacré sans réserve à faire la volonté de son Père. Beaucoup de ses sentences apparemment dures représentaient plutôt une profession personnelle de foi et une promesse de dévouement que des commandements à ses disciples. Ce furent son unité de dessein et sa dévotion désintéressée qui lui permirent de faire en une seule vie des progrès aussi extraordinaires dans la conquête de la pensée humaine. Beaucoup de ses déclarations devraient être considérées comme des confessions de ce qu'il exigeait de lui-même et non comme des exigences imposées à ses fidèles. Dans sa dévotion à la cause du royaume, Jésus brûla les ponts derrière lui; il sacrifia tout ce qui était un obstacle à l'exécution de la volonté de son Père.

Jésus bénissait les pauvres parce qu'ils étaient généralement sincères et pieux; il condamnait les riches parce qu'ils étaient généralement libertins et impies. Mais il condamnait aussi les pauvres quand ils étaient impies, et louait les hommes fortunés quand ils étaient pieux et dévoués.

Jésus amenait les hommes à se sentir chez eux dans le monde; il les délivrait de l'esclavage des tabous et leur enseignait que le monde n'est pas fondamentalement mauvais. Il n'avait pas le désir ardent d'échapper a sa vie terrestre. Durant son incarnation, il maîtrisa une technique pour faire la volonté de son Père d'une manière agréable à Dieu. Il atteignit une vie religieuse idéaliste au milieu d'un monde réaliste. Jésus ne partageait pas le point de vue pessimiste de Paul sur l'humanité. Le Maître considérait les hommes comme fils de Dieu et prévoyait un avenir éternel et magnifique pour tous ceux qui choisiraient de survivre. Il n'était pas un sceptique moral; il regardait les hommes positivement, et non négativement. Il estimait que la plupart des hommes étaient plus faibles que méchants, plus désaxés que dépravés. Mais quel que fût leur statut, ils étaient tous les enfants de Dieu et ses frères.

Il enseigna aux hommes à s'attribuer une haute valeur dans le temps et dans l'éternité. A cause de cette haute estime que Jésus avait pour les hommes, il était prêt à se dépenser au service assidu de l'humanité. Cette valeur infinie qu'il attribuait au fini faisait de la règle d'or un facteur essentiel de sa religion. Quel mortel ne serait pas soulevé par la foi extraordinaire que Jésus a en lui?

Jésus n'offrit pas de règles pour le progrès social. Sa mission était religieuse, et la religion est une expérience exclusivement individuelle. Jésus prêcha une fraternité des hommes basée sur la reconnaissance de la paternité de Dieu, et cette fraternité transcende les buts ultimes de la société dans les accomplissements les plus évolués qu'elle puisse espérer. L'idéal de tout aboutissement social ne peut être réalisé que par la venue du royaume divin.

3. -- LA SUPRÉMATIE DE LA RELIGION

L'expérience religieuse personnelle, spirituelle, résout efficacement la plupart des difficultés humaines. Elle sélectionne, évalue, et adapte tous les problèmes humains. La religion n'écarte ni ne supprime les ennuis humains, mais elle les dissout, les absorbe, les éclaire, et les transcende. La véritable religion unifie la personnalité pour qu'elle s'adapte bien à toutes les nécessités humaines. La foi religieuse -- la gouverne positive de la divine présence intérieure -- permet infailliblement aux hommes qui connaissent Dieu de jeter un pont sur l'abîme qui existe d'une part entre la logique qui reconnaît la Première Cause Universelle comme étant Cela, et d'autre part les affirmations positives de l'âme qui révèle que cette première cause est Lui, le Père céleste de l'évangile de Jésus, le Dieu personnel du salut humain.

Il n'y a que trois éléments dans la réalité universelle: les faits, les idées, et les rapports. La conscience religieuse identifie ces réalités en tant que science, philosophie, et vérité. La philosophie aurait tendance à considérer ces activités comme la raison, la sagesse, et la foi -- la réalité physique, la réalité intellectuelle, et la réalité spirituelle. Nous autres médians, nous avons l'habitude d'appeler ces réalités choses, significations, et valeurs.

La compréhension progressive de la réalité équivaut à s'approcher de Dieu. La découverte de Dieu, la conscience d'être identique à la réalité, équivaut à éprouver le parachèvement de soi -- le soi entier, la totalité de soi. L'expérience de la réalité totale est la pleine compréhension de Dieu, la finalité de l'expérience de la connaissance de Dieu.

Le résumé complet de la vie humaine consiste à savoir que l'homme est éduqué par les faits, ennobli par la sagesse, et sauvé -- justifié -- par la foi religieuse.

La certitude physique consiste en la logique de la science; la certitude morale, en la sagesse de la philosophie; la certitude spirituelle, en la vérité de l'expérience religieuse authentique.

La pensée humaine peut atteindre de hauts niveaux d'intelligence spirituelle et les sphères correspondantes de valeurs divines, parce qu'elle n'est pas entièrement matérielle. Il existe un noyau d'esprit dans la pensée de l'homme -- l'Ajusteur de la présence divine. Il y a trois preuves distinctes que cet esprit habite la pensée humaine:

   1. La communauté humanitaire -- l'amour. La pensée purement animale peut être grégaire pour se protéger, mais seul l'intellect habité par l'esprit est généreusement altruiste et inconditionnellement aimant.

   2. L'interprétation de l'univers -- la sagesse. Seule la pensée habitée par l'esprit peut comprendre que l'univers est bienveillant pour les individus.

   3. L'évaluation spirituelle de la vie -- l'adoration. Seul l'homme habité par l'esprit peut comprendre la divine présence et chercher à atteindre une expérience plus complète de cet avant-goût de divinité.

La pensée humaine ne crée pas de valeurs réelles; l'expérience humaine ne procure pas la clairvoyance universelle -- la récognition des valeurs morales et le discernement des significations spirituelles. Concernant cette clairvoyance, tout ce que la pensée humaine peut faire consiste à découvrir, reconnaître, interpréter, et choisir.

Les valeurs morales de l'univers deviennent des acquêts intellectuels par l'exercice des trois jugements, ou choix fondamentaux, de la pensée humaine:

  1. Le jugement de soi -- le choix moral.
  2. Le jugement social -- le choix éthique.
  3. Le jugement de Dieu -- le choix religieux.

Il en ressort que tout progrès humain est effectué par une technique conjointe d'évolution-révélation.

Si un amant divin ne vivait pas en lui, l'homme ne pourrait aimer généreusement et spirituellement. Si un interprète ne vivait pas dans sa pensée, l'homme ne pourrait se rendre compte de l'unité de l'univers. Si une entité douée de connaissance ne demeurait pas en lui, l'homme serait dans l'impossibilité d'apprécier les valeurs morales et de reconnaître les significations spirituelles. Or cet amant divin vient de la source même de l'amour infini; cet interprète est une fraction de l'Unité Universelle; cette entité est l'enfant de la Source-Centre de toutes les valeurs absolues de la réalité éternelle et divine.

L'évaluation morale avec une signification religieuse -- la clairvoyance spirituelle -- implique le choix individuel entre le bien et le mal, la vérité et l'erreur, le matériel et le spirituel, l'humain et le divin, le temps et l'éternité. La survie humaine dépend dans une grande mesure de la consécration de la volonté humaine à choisir les valeurs triées par le sélecteur des valeurs spirituelles -- l'interprète et l'unificateur intérieur. L'expérience religieuse personnelle comporte deux phases: la découverte par la pensée humaine, et la révélation par le divin esprit intérieur. Par un excès de raisonnements sophistiqués ou par suite de la conduite impie de personnages se disant religieux, il se peut qu'un homme, ou même une génération, suspende ses efforts pour découvrir Dieu qui l'habite; les hommes peuvent cesser de progresser vers l'aboutissement à la révélation divine. Mais un tel comportement dépourvu de progrès spirituel ne peut durer longtemps à cause de la présence et de l'influence des Ajusteurs de Pensée.

La réalité du contact avec un habitant divin est une profonde expérience qui transcende pour toujours la grossière technique matérialiste des sciences physiques. On ne peut ni mettre la joie spirituelle sous un microscope, ni peser l'amour dans une balance, ni mesurer au mètre les valeurs morales; et l'on ne peut pas non plus chiffrer la qualité de l'adoration spirituelle.

Les Hébreux avaient une religion de sublimité morale. Les Grecs établirent une religion de beauté. Paul et ses confrères fondèrent une religion de foi, d'espérance, et de charité. Jésus révéla et donna l'exemple d'une religion d'amour: la sécurité dans l'amour du Père, avec la joie et la satisfaction résultant du partage de cet amour au service de la confraternité humaine.

Chaque fois qu'un homme fait un choix moral réfléchi, il subit immédiatement l'expérience d'une nouvelle invasion divine de son âme. Le choix moral constitue la religion en tant que mobile de réaction intérieure aux conditions extérieures. Cette religion réelle n'est pas une expérience purement subjective. Elle signifie que l'ensemble subjectif de l'individu est engagé dans une réaction significative et intelligente à l'objectivité totale -- à l'univers et à son Auteur.

L'exquise expérience d'aimer et d'être aimé est purement subjective, mais cela n'en fait pas une illusion psychique. L'activité de l'Ajusteur de Pensée -- de l'unique réalité vraiment divine et objective associée aux humains -- paraît entièrement subjective aux mortels qui la constatent. Le contact des hommes avec Dieu, la réalité la plus haute, ne s'effectue que par l'expérience purement subjective de le reconnaître, de l'adorer, et de se rendre compte de la filiation avec lui.

La véritable adoration religieuse n'est pas un futile monologue où l'on se trompe soi-même. L'adoration est une communion personnelle avec ce qui est divinement réel, avec la source même de la réalité. Par l'adoration, l'homme aspire à devenir meilleur et à atteindre finalement ainsi l'apogée du bien.

L'idéalisation de la vérité, de la beauté, et de la bonté, et la tentative de les servir ne sont pas un substitut à l'expérience religieuse authentique -- la réalité spirituelle. La psychologie et l'idéalisme ne sont pas l'équivalent de la réalité religieuse. Les projections de l'intellect humain peuvent, il est vrai, donner naissance à de faux dieux -- des dieux à l'image de l'homme -- mais la véritable conscience de connaître Dieu n'a pas cette origine; elle réside dans l'esprit intérieur. Beaucoup de systèmes religieux proviennent de formules issues de l'intellect humain, mais le fait d'avoir conscience de Dieu ne fait pas nécessairement partie de ces absurdes institutions d'esclavage religieux.

Dieu n'est pas une simple invention de l'idéalisme humain; il est la source même de toutes les intelligences et des valeurs supra-animales. Dieu n'est pas une hypothèse formulée pour unifier les concepts humains de vérité, de beauté, et de bonté; il est la personnalité d'amour de qui toutes ces manifestations de l'univers sont issues. La vérité, la beauté, et la bonté du monde des hommes sont unifiées par la spiritualité croissante de l'expérience des ascendeurs s'élevant vers les réalités du Paradis. On ne peut concevoir clairement l'unité de la vérité, de la beauté, et de la bonté que dans l'expérience spirituelle d'une personnalité connaissant Dieu.

La moralité est l'indispensable base préexistante de la conscience personnelle de Dieu, de la claire conception personnelle que l'Ajusteur intérieur est présent, mais cette moralité n'est ni la source de l'expérience religieuse, ni la clairvoyance spirituelle qui en résulte. La nature morale est supra-animale mais sub-spirituelle. La moralité équivaut à reconnaître le devoir, à se rendre compte du bien et du mal. La zone morale s'interpose entre le type de pensée des animaux et celui des hommes, de même que la morontia fonctionne entre les sphères matérielles et spirituelles d'aboutissement personnel.

La pensée évolutionnaire est capable de découvrir la loi, la morale, et l'éthique, mais c'est l'Ajusteur intérieur, l'esprit effusé, qui révèle à la pensée humaine évoluante le législateur, le Père-source de tout ce qui est vrai, beau, et bon. Un homme ainsi éclairé possède une religion; il est spirituellement équipé pour entreprendre la longue et aventureuse recherche de Dieu.

La moralité n'est pas nécessairement spirituelle; elle peut être entièrement et purement humaine, bien que la véritable religion rehausse toutes les valeurs morales et les rende beaucoup plus significatives. La moralité sans religion ne réussit ni à révéler la bonté ultime, ni à assurer la survie des valeurs morales, même des siennes propres. La religion rehausse et glorifie tout ce que la morale reconnaît et approuve, et elle en assure la survie.

La religion se tient au-dessus de la science, de l'art, de la philosophie, de l'éthique, et de la morale, mais sans en être indépendante. Toutes sont indissolublement liées dans l'expérience humaine personnelle et sociale. La religion est l'expérience suprême de l'homme dans sa nature matérielle, mais le caractère fini du langage rend impossible à la théologie de jamais dépeindre d'une manière appropriée l'expérience religieuse réelle.

La clairvoyance religieuse possède le pouvoir de transformer une défaite en désirs supérieurs et en nouvelles déterminations. L'amour est le motif le plus élevé que l'homme puisse utiliser dans son ascension de l'univers, mais quand l'amour est dépouillé de vérité, de beauté, et de bonté, il n'est que sentimentalité, déformation philosophique, illusion psychique, et tromperie spirituelle. L'amour doit toujours être défini à nouveau sur les niveaux successifs de la progression morontielle et spirituelle.

L'art est issu de la tentative des hommes pour échapper au manque de beauté de leur entourage; il est un geste vers le niveau morontiel. La science est l'effort des hommes pour résoudre les énigmes apparentes de l'univers matériel. La philosophie est leur tentative pour unifier l'expérience humaine. La religion est le témoignage suprême de l'homme magnifiquement tendu vers la réalité finale, sa détermination de trouver Dieu et de lui ressembler.

Dans le domaine de l'expérience religieuse, les possibilités spirituelles sont des réalités potentielles. La poussée humaine en avant n'est pas une illusion psychique. Toutes les élucubrations des hommes au sujet de l'univers peuvent ne pas correspondre à des faits, mais une grande, une très grande partie de ces tentatives se rapproche de la vérité.

La vie de certains hommes est trop grande et noble pour descendre au bas niveau d'une simple réussite. L'animal doit s'adapter à son entourage, mais l'homme religieux transcende son entourage; il échappe ainsi aux limitations du présent monde matériel par la clairvoyance de l'amour divin. Ce concept de l'amour engendre dans l'âme humaine l'effort supra-animal pour trouver la vérité, la beauté, et la bonté; quand elle les trouve, l'âme est glorifiée dans leur étreinte elle est consumée du désir de les vivre et d'agir selon la droiture.

Ne vous découragez pas l'évolution humaine est encore en cours de progrès, et la révélation de Dieu au monde, en et par Jésus, ne fera pas défaut.

Le grand défi lancé aux hommes modernes consiste à établir de meilleures communications avec le divin Moniteur qui habite la pensée humaine. Leur plus grande aventure en incarnation est leur effort sain et équilibré pour faire progresser la conscience de soi dans les domaines imprécis de la conscience embryonnaire de l'âme, en essayant de tout coeur d'atteindre la conscience de l'esprit -- le contact avec la divine présence. Cette expérience constitue la conscience divine; elle confirme puissamment la vérité pré-existante de l'expérience religieuse consistant à connaître Dieu. La conscience de l'esprit équivaut à connaître la réalité de la filiation avec Dieu. A défaut, l'assurance de cette filiation est l'expérience de la foi.

La conscience de Dieu équivaut à intégrer la personnalité avec l'univers sur ses niveaux les plus élevés de réalité spirituelle. Seul est impérissable le contenu spirituel d'une valeur quelconque. Même dans l'expérience humaine, ce qui est vrai, beau, et bon ne saurait périr. Si l'homme ne choisit pas de survivre, alors l'Ajusteur survivant conserve les réalités nées de l'amour et nourries dans le service. Toutes ces choses font partie du Père Universel. Le Père est amour vivant, et cette vie du Père existe dans ses Fils. Et l'esprit du Père habite les fils de ses Fils -- les hommes mortels. Quand tout a été dit et fait, l'idée du Père reste encore le concept humain le plus élevé de Dieu.

 

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